DOUTEUR ET UNE PAGE INTÉRESSANTE

jeudi 9 avril 2009

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Durée 4.40min.

Madame Pascale Nadeau, animatrice du bulletin de nouvelle, le Téléjournal de Radio-Canada du mercredi 8 avril 2009

Sujet du jour. Démission de madame Monique Jérôme-Forget. Bon débarras! Mais si les rates quittent le Titanic qui coule, si vous êtes passager, commencez à prier! Vous serez à la fois content et instruit en apprenant la natation.

Vous verrez, c’est édifiant, autant au point de vue «journalistique» que politique. Madame Pascale Nadeau est si mignonne qu’on lui donnerait ses REER mais dans le moule radiocanadien, on est en mode : je te lèche, tu me lèches, je n’ai rien contre les films porno qui font la promotion du lesbianisme et je tiens à les féliciter de leur performance. Je peux fantasmer sur Colette, Marguerite Yourcenar, Françoise Sagan, Coco Chanel mais moins sur le castor, tout est question de goût. Et d’âge sans doute. Mais ici, tant de mots pour dire si peu de choses. Pour la postérité, je transcris.

Texte de l’émission. (Présentation du sujet et interview par la souriante Pascale. Et, pour une rare fois de sa vie – je ne connais pas sa vie privée uniquement la variante politique, particulièrement éloquente à ce sujet, l’ex-ministre sourit au lieu de grimacer. Déjà là, c’est suspect. On la dirait soulagé d’un grand poids, selon l’expression utile. Comme si elle avait laissé la patate chaude à un autre. Autre expression indispensable mais plus commune. Dans le film, quand Hannibal Lecter sourit, c’est mauvais signe pour l’invité au souper. On commence si on veut finir ce jour :)

Vous savez, peu importe leur couleur politique presque tous vont reconnaître l’important apport de Monique Jérôme-Forget à la vie publique québécoise au cours des 10 dernières années. Cette femme hors norme a donc annoncé aujourd’hui qu’elle passait à autre chose, comme on dit.

INTERVIEW

-Madame Jérôme-Forget, bonsoir.

-Bonsoir.

-On vient de vous entendre dire, aujourd’hui, en point de presse, que vous trouviez difficile de quitter la politique et, en même temps, je vous dirais que je vous ai rarement vu aussi radieuse, épanouie, confiante. Il doit y avoir un soulagement aussi.

- Vous savez, vous avez soulevé un point bien important. C’est difficile de venir en politique, il est encore plus difficile de le (!) quitter. Vous quittez des collègues … des confrères avec qui… moi, j’ai été là pendant 10 ans. Il y en a avec qui j’ai travaillé pendant 10 ans. Évidemment, il y a un deuil, vous avez raison, je suis très heureuse aujourd’hui et je souris beaucoup.

- Mais en même temps, c’est vrai… Je veux revenir sur cette notion de soulagement parce que les mois derniers ont été difficiles quand même. Mais… il y a eu la Caisse de Dépôt, le budget déficitaire, les PPP… Est-ce que c’est le bon moment de quitter, d’après vous? Parce qu’on est encore en pleine crise économique?

- On est en pleine crise économique et ce pourquoi je suis revenu en politique, c’était parce que je voulais faire un budget, le budget 2009. Le budget de 2009 était très important, pourquoi? Parce que ce budget… on a indiqué aux gens que on va maintenir les services en santé, en éducation et par ailleurs, on va faire un déficit parce que janvier, février, mars, sincèrement, que ce soit l’Alberta, l’Ontario, le Canada. Et c’est là que tout s’est écroulé au Canada. Parce que, jusqu’à maintenant, le Canada avait été quand même assez épargné, surtout le Québec, d’ailleurs, mais là, janvier, février, mars, déjà, je suis très contente, est-ce que c’est le bon temps de quitter? J’ai fait un budget…

(L’animatrice lui coupe la parole)

-Vous allez nous dire qu’il n’y a jamais de bon temps pour quitter.

-Il n’y a jamais de bon temps pour quitter la politique mais maintenant que le budget est fait, mes collègues ont les crédits, ils ont les démarches à faire, ce sont chacun des ministres maintenant qui vont aller vendre ce qu’il y a vendre, défendre ce qu’il y a à défendre, surveiller ce qu’il y a à surveiller et moi je pense avoir fait mon travail.

-Mais 4 mois après les élections, c’est quand même un peu rapide. Qu’est-ce que vous allez dire aux électeurs qui vont ont… aux québécois qui ont confiance en vous et qui ont signé avec vous un contrat de 4 ans et pas un contrat de 4 mois.

-Moi, je me sens très à l’aise avec ça, j’ai fait… je suis revenu par devoir… je suis revenu pour faire un budget, je suis revenu pour travailler avec mon équipe pour traverser l’année… la tempête de 2009. J’estime que j’ai mis en place des mesures pour traverser la tempête… Vous savez, on le dit partout, le taux de chômage est inférieur à Québec de l’Ontario, inférieur à Québec des États-Unis, on a dû faire des choses correctement. Alors, j’ai posé beaucoup de gestes et en novembre et en janvier et maintenant, moi je suis très calme, très sereine d’aller voir justement les citoyens de mon comté et d’aller leur expliquer et je suis sûre qu’ils vont me pardonner de quitter au bout de 4 mois.

-Est-ce que vous en aviez assez?

-Il est clair que si j’avais eu le goût de rester, j’en avais pour 4 ans. Vous savez, il y a très peu de gens qui… heu!... se font élire et qui quittent.. . J’ai ce loisir de pouvoir dire : je me suis fait élire, j’ai fait le budget, je l’ai fait par devoir. Je quitte. Je donne ça à quelqu’un d’autre. Je retourne à ma famille. Je dois également donner à mes petits enfants. Vous savez, sur mon lit de mort, là, un jour, je vais me poser la question. Est-ce que j’aurais dû passer plus de temps avec Zoé ou avoir fait un autre budget, je pense que Zoé passerait avant…

-Dites-moi, vous êtes allé au cours des derniers mois très souvent sur la place publique défendre le premier ministre, est-ce que vous avez pas l’impression que vous êtes allé encaisser des coups quelquefois qui ne vous étaient pas destinés?

-Moi, j’estime que tous les coups que j’ai enseigné (!)… encaissés, c’était tout à fait responsable (?), je suis une grande fille, je puis assumer les responsabilités, ce que ça a voulu dire, c’est que le premier ministre me faisait confiance.

-On vous souhaite de belles années avec votre famille et permettez-moi de vous dire muchas gratias et buenos noches, puisque vous parter étudier l’espagnol !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

COUIC! Fin de l’interview.