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dimanche 12 avril 2009

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Cioran, philosophe nihiliste (il ne serait pas d'accord) (mais seule l'oeuvre compte et pas les illusions personnelles de l'auteur à ce sujet qui valent celle de n'importe quel ameteurs) et Henri Michaux, poète et peintre (il expérimentait, parfois sous supervision médicale, toutes les sortes de drogues pour varier les états de consience ce qui pourrait, selon lui, l'ouvrir lui et son cerveau sur un monde littéraire et pictural nouveau.) se promenaient à Paris tard la nuit.

Souvent à ces heures quand on est philosophe ou poète et, encore mieux si on les réunit, on parle des fins dernières, de la mort, de la fin de l'humanité. Ou de l'Histoire, ce qui est la même chose mais un peu plus long.

Comme Cioran n'aimait pas tellement les humains (le professeur Bulle étant aussi peu scientifique que philosophe partage au moins ce sentiment avec Cioran et Héraclite, son autre philosophe préféré) il était tout à fait indifférent à leur sort. Et peut-être trouvait-il leur dernière heure bien lente. Encore une fois, avec la crise nouvelle qu'ils viennent de se faire exploser à la gueule, on se pose des questions.)

Michaux, sentimentaux comme bien des poètes, lui avoua timidement que la fin de l'humanité lui ferait malgré tout de la peine. On ne sait ce qu'ils se dirent ensuite. Cioran ne le nota pas dans ses cahiers. Par contre, il nota qu'à ce moment, il méprisa Michaux pour avoir eu cet accès de faiblesse.