DOUTEUR ET UNE PAGE INTÉRESSANTE

mercredi 6 mai 2009

412.ALICE AU PAYS DES MERVEILLES.

LA PETITE PARADE D'HENRI-PAUL ROUSSEAU

La prestation d'Henri-Paul Rousseau était belle à voir. Confronté à un parterre de gens d'affaires qui avaient laissé leur esprit critique au vestiaire, l'ancien PDG a pu donner «sa» version de l'histoire sans risquer de se faire compromettre par un individu qui oserait lui poser une question plus directe.

Après le «show» de M. Rousseau, celui-ci est retourné s'asseoir sous des tonnerres d'applaudissements comme s'il venait de gagner à la loterie. Les belles images montrant un proche conseiller de M. Charest, assis à la même table que M. Rousseau et lui serrant la main vigoureusement, étaient belles à voir. Bref, M. Rousseau semblait rayonnant dans une salle où les convives étaient subitement devenu ses apôtres.

Le plus frappant est de constater comment il semble facile de perdre 40 milliards de dollars lorsque l'on est dans le monde des affaires sans risque de se faire poursuivre pour négligence.

Henri-Paul Rousseau a admis candidement qu'il acceptait de prendre le blâme pour les PCAA comme si de rien n'était. Pas question pour lui de rendre sa généreuse prime de départ de plus de 375 000$, malgré les erreurs de gestion. Plus que jamais, une commission parlementaire s'impose.

Malgré les propos de M. Rousseau, le mystère entourant la gestion du risque à la Caisse s'épaissit.

Comment se fait-il que M. Rousseau affirme qu'en 6 ans, aucun homme ou femme politique ne l'a appelé alors que le président du conseil d'administration actuel de la Caisse, Pierre Brunet, affirme qu'il parlait à toutes les semaines à la ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget?

Pourquoi avoir pris le risque d'acheter autant de PCAA?

La décision du gouvernement Charest de ne pas tenir de commission parlementaire n'est guère surprenante. Ce dossier constitue un véritable poison pour le gouvernement Charest et il en est le grand responsable.

La ministre des Finances fera une nouvelle tentative vendredi pour étouffer l'affaire lors d'une simple interpellation à l'Assemblée nationale. Mais la population exige beaucoup plus de transparence de la part de ce gouvernement cachottier. Ce n'est pas vrai que la petite parade d'Henri-Paul Rousseau devant une Chambre de commerce va régler l'affaire.

Commentaire. Monique Lemieux, Rimouski. Le Soleil. 10 mars 2009