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dimanche 17 mai 2009

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1791– Propriétaires privilégiées

Adopté en 1791, l’Acte constitutionnel est une loi britannique qui créé le Haut-Canada et le Bas-Canada. Cet acte donne aux propriétaires terriens la qualité d’électeur, sans distinction de sexe. Certaines femmes, parce qu’elles possèdent une propriété, ont ainsi le droit de voter pour des représentants à la Chambre d’assemblée.

Des femmes propriétaires ont le droit de voter dans la 1ère moitié du 19e siècle

1849– La correction d’une anomalie historique

En 1849, le parlement du Canada-Uni prive les femmes canadiennes propriétaires de leur droit de vote. Déjà, en 1834, les Patriotes, Louis-Joseph Papineau en tête, manifestaient le désir de corriger une anomalie historique en retirant ce droit aux femmes. Après des années de luttes et de dissidence, les femmes récupéreront leur droit de vote 70 ans plus tard.

1866– Le patriarcat et le Code civil

Le Code civil du Bas-Canada entre en vigueur le 1er août 1866.

Qu’est-ce qu’un code civil? Il s’agit d’une loi générale qui balise la vie en société.

La femme est considérée dans ce code comme une personne mineure. Par exemple, un article de loi exige que la femme soit soumise à son mari et qu’en échange, il lui doive protection. La femme ne peut exercer une profession autre que celle de son mari; le mari est le seul responsable des biens familiaux; la femme est responsable des dettes de son mari, mais ce n’est pas réciproque. Il faut attendre 100 ans avant qu’une modification en profondeur soit apportée au code civil.

1888 – L’accès aux études supérieures pour les femmes

En 1888, l’Université McGill, une université anglophone de Montréal, remet les premiers diplômes de baccalauréat à des femmes. Cette université n’admet cependant les femmes qu’à la Faculté des arts et à l’École normale (institution où l’on forme les futurs enseignants et enseignantes). Les autres facultés leur sont fermées.

Dans les milieux francophones, les femmes sont autorisées à écouter certaines conférences, mais ne peuvent poursuivre d’études supérieures.

En 1914, Annie MacDonald-Langstaff (1887-1975) devient la première diplômée de la Faculté de droit de l’Université McGill et la pionnière d’une longue bataille qui s'échelonnera jusqu'en 1941 pour que les femmes obtiennent le droit de pratiquer la profession de juriste. Aujourd’hui, les universités québécoises sont ouvertes aux hommes comme aux femmes, même que dans plusieurs facultés, les femmes sont majoritaires.

1907 – La première organisation féministe francophone

En 1907, Marie Lacoste-Gérin-Lajoie et Caroline Béique (1852-1946) fondent la première organisation féministe francophone catholique, la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste. Vouée aux causes sociales et à la charité, cette organisation travaille, entre autres, à l’amélioration des soins donnés aux mères et aux enfants. Encouragées par cette initiative, plusieurs femmes québécoises, à l’image de ce que d’autres font ailleurs, commenceront à s’organiser pour revendiquer des droits et l’égalité entre les sexes.

1918– Les élections fédérales

Des féministes canadiennes exercent des pressions sur les politiciens pour l’obtention du droit de vote pour les femmes. C’est en 1918 qu’elles obtiennent gain de cause pour les élections fédérales. Quant au droit de vote dans les différentes provinces, il est accordé aux femmes en 1916 au Manitoba, en Saskatchewan et en Alberta; en 1917 en Colombie-Britannique et en Ontario; en 1918 en Nouvelle-Écosse; en 1919 au Nouveau-Brunswick; en 1922 à l’Île-du-Prince-Édouard ; en 1925 à Terre-Neuve. Et au Québec? La patience s’impose.

Joseph-Adélard Godbout

1940– Des élections québécoises attendues

Les Québécoises doivent attendre jusqu’en 1940, en pleine Deuxième Guerre mondiale, pour obtenir le droit de vote… 24 ans après les femmes de l’Ouest du Canada.

À la suite des efforts constants des féministes qui se sont rendues, chaque année, au parlement pour l’exiger, le gouvernement du Québec, alors dirigé par le premier ministre Joseph-Adélard Godbout (1892-1956), accorde finalement le droit de vote aux femmes.

1945- À qui ira le chèque d’allocation familiale?

En 1945, le gouvernement fédéral instaure une nouvelle mesure visant à aider les familles à subvenir à leurs besoins : les allocations familiales.

Après plusieurs hésitations et sous la pression des groupes de féministes, les chèques d'allocation familiale sont versés à la mère de famille, ce qui constitue un gain important pour les femmes. Cette situation permet à la mère de gérer de l’argent et d’obtenir une certaine indépendance face au conjoint.

Marie-Claire Kirkland-Casgrain

1961–Une première députée

La première Québécoise élue députée à l’Assemblée nationale du Québec est Marie-Claire Kirkland-Casgrain en 1961. Elle sera une personne importante pour la promotion de l’égalité des sexes au Québec au sein du gouvernement et un exemple pour toutes les autres femmes qui participent à la vie politique de façon active.

1964 – Des réformes sociales

Dans les années 1960 et 1970, des réformes en profondeur des lois et du statut légal des femmes sont mises en place. Ainsi, en 1964, la loi 16 affirme l’égalité juridique des époux.

Cette loi, pilotée par Marie-Claire Kirkland-Casgrain (1924-…), avocate et députée, met fin à l’incapacité juridique de la femme mariée. […]

1975–La Charte des droits et libertés du Québec

Un autre pas vers l’égalité est franchi en 1975 avec l’adoption de la Charte des droits et libertés du Québec qui interdit officiellement, pour la première fois, toute forme de discrimination fondée sur le sexe et qui pose comme principe que tout humain a droit à l’intégrité et à la liberté de sa personne.

Deux ans auparavant, le gouvernement du Québec avait créé le Conseil du statut de la femme, dont le mandat était d’élaborer une politique sur la condition féminine.

De plus, l’année 1975 est déclarée Année internationale des femmes par l’Organisation des Nations Unies.

1981– Madame Paul-Émile Tremblay

Le Code civil du Québec est à nouveau modifié. Les femmes gardent dorénavant leur nom et peuvent le transmettre à leurs enfants. De plus, lors d’une séparation, une femme peut réclamer une compensation pour son apport à l’enrichissement de son conjoint. Par contre, les tribunaux reconnaissent rarement la valeur du travail au foyer.

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