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mardi 20 octobre 2009

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Soudan - Société

REPORT DU JUGEMENT D'UNE JOURNALISTE RISQUANT LA FLAGELLATION

29/07/2009
http://www.jeuneafrique.com/Article/DEPAFP20090729T105654Z/-justice-medias-charia-flagellation-Report-du-jugement-d-une-journaliste-risquant-la-flagellation.html

Arrêtée dans un restaurant car elle portait un pantalon, une tenue jugée "indécente", ce qui est contraire à la charia (loi islamique), une journaliste soudanaise risque d'être condamnée à 40 coups de fouet. Son audience a été ajournée, mais la jeune femme espère qu'elle permettra de mettre en lumière certains abus.

Loubna Ahmed al-Hussein, qui collabore à la Mission des Nations unies au Soudan (Unmis) et bénéficie à ce titre d'une immunité, a annoncé son intention de démissionner pour que le procès se poursuive, a expliqué son avocat.

Mme Hussein, qui porte le voile islamique et écrit régulièrement pour le journal de gauche Al-Sahafa avait raconté qu'elle avait été arrêtée dans un restaurant le 3 juillet parce qu'elle portait un pantalon.

DÉMISSION DE L'ONU POUR LE PROCÈS

"La cour a donné le choix à Loubna: soit accepter l'immunité octroyée par les Nations unies, soit lever l'immunité et poursuivre le procès", a affirmé Nabil Adib, l'avocat de la journaliste. "Loubna a choisi d'abandonner son immunité", a-t-il dit.

Mme Hussein, qui s'est présentée devant le juge en pantalon, a déclaré devant la cour qu'elle avait l'intention de quitter l'ONU. "Je souhaite démissionner de l'ONU. Je souhaite que ce procès continue", a-t-elle affirmé devant une centaine de personnes venues assister à l'audience.

Mercredi, la journaliste portait les mêmes vêtements que ce jour-là: un pantalon et un foulard verts et un haut à fleurs. Quelques-unes des femmes venues afficher leur soutien portaient aussi un pantalon en signe de solidarité.

En quittant le tribunal, Loubna Hussein a salué la foule dans un geste de défi.

ARBITRAIRE

"Nous sommes ici pour soutenir Loubna, parce que traiter les femmes de cette manière est arbitraire et incorrect", a déclaré Zouhal Mohammed el-Amine, professeur de droit à Khartoum. "Les femmes ne devraient pas être humiliées de cette manière".

Une autre journaliste, Amal Habbani, a été accusée d'avoir diffamé la police après avoir écrit un article dans le journal Ajrass al-Horreya condamnant la manière dont Loubna Hussein avait été traitée.

"J'attends une décision", a déclaré Mme Habbani, passible d'une amende de plusieurs centaines de milliers de dollars si elle est reconnue coupable.

Pour le Réseau arabe pour l'information sur les droits de l'Homme, la plainte contre Mme Habbani découle de son affirmation que l'arrestation de Mme Hussein "n'était pas une question de mode mais une tactique politique pour intimider et terroriser les opposants".