DOUTEUR ET UNE PAGE INTÉRESSANTE

mercredi 18 novembre 2009

1421. SI ON ÉCOUTE LES NOUVELLES, ON NE SAIT JAMAIS QUI OCCUPE QUI? QUI SE DÉFEND CONTRE QUI? QUI VOLE QUI? QUI A ÉTÉ VOLÉ ET QUI VOLE? ON EST CONFUS.


PALESTINE
(SOUS OCCUPATION ISRAÉLIENNE)

http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/Asie/palestine.htm

Capitale: Jéricho (provisoire)
Population: 3,7 millions (est. 2005)
Langue officielle: arabe (de facto)
Groupe majoritaire: arabe palestinien (81,5 %)
Groupes minoritaires: hébreu (16,1 %), arabe égyptien (0,9 %), arabe levantin de l'Est (0,5 %), arabe syrien ou levantin du Nord (0,3 %), néo-araméen de l'Ouest, italien, français, allemand, adyghéen, grec, tsigane domari, arménien, assyrien, arabe levantin du Sud, etc.
Système politique: Territoire autonome sous occupation israélienne (en attente d'être souverain)
Articles constitutionnels (langue): art. 5 et 28 du projet constitutionnel de 2003
Lois linguistiques: sans objet

1 SITUATION GÉNÉRALE

La Palestine est d'abord une région historique dont les frontières ont fortement varié depuis l’Antiquité. À l'origine, la Palestine était située près de la côte orientale de la Méditerranée, en Asie Mineure. Elle englobait l'actuel État d'Israël, la bande de Gaza et la Cisjordanie. La superficie de la Palestine historique était de 27 009 km² (presque l'équivalent de la Belgique).

Aujourd'hui, la Palestine compte une portion de territoire près de la Méditerranée, la bande de Gaza (360 km²), et une autre partie, la Cisjordanie (5800 km²), appelée en anglais West Bank, sans oublier le fait qu'il existe de nombreux villages palestiniens en Israël même.

La superficie de la Palestine actuelle est de 6160 km² —

Israël: 20 770 km²;

Liban: km²; Jordanie: 92 300 km²; Égypte: 1 001 450 km².

Juridiquement, la Palestine n'existe pas comme État, indépendant ou non. Son statut n'est pas encore définitif.

La Cisjordanie et la bande de Gaza, qui forment aujourd'hui la Palestine, font partie des «territoires occupés» par Israël.

L'Autorité palestinienne est le nom de l'entité gouvernementale qui représente les habitants arabes de Cisjordanie et de la bande de Gaza. Cette entité a été créée en 1993 par les accords d'Oslo, afin de négocier avec Israël un accord final sur le conflit opposant les deux parties. Elle a un président et une assemblée élue au suffrage universel, une police et des représentants dans plusieurs pays.

La capitale provisoire est Jéricho. L'Autorité palestinienne revendique Al-Qods (Jérusalem-Est) comme capitale du futur État palestinien.

Rappelons que l'Autorité palestinienne n'exerce actuellement que des pouvoirs limités dans une portion de la Cisjordanie (car il y a des enclaves de colonies juives) et que c'est le Hamas qui gère la bande de Gaza, un parti politique islamiste radical œuvrant pour l'instauration d'un État palestinien dans toute la région.

Les Territoires palestiniens, tous occupés par Israël (sauf Gaza depuis peu), se composent de deux zones séparées géographiquement par plus de 50 km:

1) la Cisjordanie, dont les 5800 km² (équivalant au sixième de la Suisse) sont enfermés entre Israël et la Jordanie, et qui comprend Jérusalem-Est (72 km²); la Cisjordanie est bordée à l’est par la rive occidentale du Jourdain, à l’ouest par la «ligne verte», la frontière israélo-jordanienne avant l’invasion israélienne; la Cisjordanie un territoire aride qui n’offre pratiquement aucune ressource naturelle; dans ce territoire, vivent plus 2,5 millions de Palestiniens encerclés par les colonies juives;

2) la bande de Gaza (360 km²) fait frontière avec l'Égypte et s'étire sur quelque 55 km le long de la mer Méditerranée; cette région est composée d'un territoire de dunes de sables, où s’entassent environ 1,2 million de Palestiniens.

En Cisjordanie, les villes où l'Autorité palestinienne est responsable des affaires civiles et de la sécurité sont : Jénine, Tulkarem, Qalqiliya, Naplouse, Bethléem, Jéricho, Ramallah et Hébron.

Cependant, depuis la création d'Israël en 1948, la bande de Gaza (jusqu'à récemment) et la Cisjordanie ont toujours été occupés par les Forces armées d'Israël.

L'armée israélienne a évacué la bande de Gaza en août 2005, ainsi que les 21 colonies juives.

(…) la Cisjordanie en tant que territoire, (est) en principe sous le contrôle de l'Autorité palestinienne.

En fait, la discontinuité territoriale caractérise l’État palestinien «en gestation», divisé en différentes zones: les colonies juives de peuplement (en rouge), les zones sous contrôle de l'Autorité palestinienne (en vert) et les zones sous contrôle de l'armée israélienne (en rose et en mauve).

Mais la Palestine est dirigée par deux factions rivales: le Fatah contrôle en principe la Cisjordanie; le Hamas, la bande de Gaza.

Les colonies juives semblent particulièrement en expansion dans Jérusalem-Est. La population totale des colons juifs est désormais de 436 000, dont 190 000 à Jérusalem et 246 000 en Cisjordanie.

Comme on le constate, les Forces armées israéliennes se sont réservé des zones et des couloirs pour «protéger» les colonies de peuplement juives.

Il devient alors difficile pour l'Autorité palestinienne d'exercer une contrôle efficace sur ses ressortissants.

Depuis septembre 1993, l’État d'Israël a intensifié ses travaux d’infrastructure afin de consolider sa mainmise en Cisjordanie, aujourd'hui truffée de routes de contournement qui permettent, sans traverser les principales enclaves palestiniennes, de relier entre elles la plupart des colonies juives.

Pour ce qui est de la bande de Gaza, malgré la suppression des colonies juives, les Palestiniens (ou Gazaouis) restent soumis au contrôle effectif de l’armée israélienne qui a conservé la possibilité et le droit de pénétrer à volonté dans la bande de Gaza.

La bande de Gaza est peut-être «libérée» à l’intérieur, mais elle est encore assiégée de l’extérieur, tout en étant contrôlé à l'intérieur par le Hamas.

De fait, le retrait israélien a simplement transformé la bande de Gaza en une immense prison à ciel ouvert.

En droit, il s'agit donc encore d'un «territoire occupé».

En juillet 2004, la Cour internationale de justice de La Haye affirmait que les «territoires occupés par Israël» sont soumis à sa juridiction territoriale «en tant que puissance occupante».

Le nouveau statut des Palestiniens à l'ONU se situe entre celui d’«observateur» et celui de «membre», mais sans droit de vote. La délégation palestinienne siége dans la salle de l’Assemblée générale «immédiatement après les États non membres» (comme le Saint-Siège et la Suisse) et «avant les autres observateurs» auprès de qui ils se trouvaient jusqu’ici (comme la Croix-Rouge internationale).

2 DONNÉES DÉMOLINGUISTIQUES

La population de la Palestine était estimée en 2005 à 3,7 millions d'habitants, dont 2,5 millions en Cisjordanie et 1,2 million à Gaza.

De ce nombre, 81,5 % des citoyens sont des Arabes palestiniens. Il sont suivis des Juifs (16,1 %), des Égyptiens (0,9 %), des Bédouins (0,5 %), des Syriens (0,3 %), ainsi que de quelques petites minorités telles que les Araméens, Tsiganes, Arméniens, Assyriens, Samaritains, etc.

Il convient d'ajouter également les troupes d'occupations onusiennes comptant des Italiens, des Français, des Allemands, des Britanniques, des Américains, des Russes, des Roumains, etc.

La majorité des habitants de la Palestine parle l'arabe palestinien comme langue maternelle. Cependant, tous n'écrivent qu'en arabe classique. L'arabe parlé par les Palestiniens est également appelé arabe levantin, arabe levantin du Sud (par opposition au levantin du Nord de la Syrie et du Liban) ou encore arabe jordanien. Autrement dit, l'arabe palestinien et l'arabe jordanien sont similaires, bien que certaines différences soient sensibles, notamment entre l'arabe dialectal parlé à Amman et l'arabe dialectal de Jéricho. Il existe d'autres arabophones en Palestine: l'arabe égyptien, l'arabe levantin de l'Est, l'arabe syrien.

N'oublions pas que la quasi-totalité des Palestiniens vit dans des en territoires occupés.

Dans ces conditions, les Palestiniens voient se dégrader progressivement les infrastructures dont ils dépendent, notamment avec un système de santé et un système d'éducation déficients.

La Cisjordanie est «cantonisée» par les colonies juives, ce qui limite et complique les transports des biens et des personnes aux prises avec d'innombrables contrôles militaires.

L’accès aux administrations, aux hôpitaux et aux établissements d'enseignement est devenu aléatoire, encore davantage avec la construction du Mur.

D'un jour à l'autre, tous ceux qui travaillent dans les colonies ou en Israël peuvent perdre leur emploi.

En raison du fort taux de chômage (40 % en Cisjordanie, mais 50 % à Gaza), un travailleur doit nourrir plus de six personnes, alors que plus de la moitié de la population vit avec moins de deux dollars par jour.

Les Palestiniens vivent à l'heure de la «tiers-mondisation» et de la paupérisation dans des frontières constamment bouclées, que ce soit en direction d’Israël ou des pays arabes voisins.

Non seulement plus de 50% de la surface des terres est confisquée par Israël, mais les Israéliens ont réquisitionné 90 % de l'eau pour leurs besoins.

La population palestinienne est caractérisée par une fertilité exceptionnellement élevée avec 5,8 enfants par femme en Cisjordanie et 7,8 dans la bande de Gaza, contre 4,9 en Jordanie, 4,3 en Égypte et 2,3 au Liban.

Ainsi, la population de la Cisjordanie et de Gaza a presque triplé en trente ans.

À cela s'ajoute une faible mortalité et une espérance de vie relativement longue, soit 73 ans pour les femmes et 69 ans pour les hommes.

On comprend pourquoi Israël veut tant peupler les colonies juives.

Ariel Sharon, du temps qu'il était premier ministre, avait déclaré après une rencontre avec le président américain Georges W. Bush : «Nous avons obtenu que les grands blocs de population juive de Cisjordanie resteront en place» (comprendre «même en cas de retrait de l'armée»).

2.1 LES RÉFUGIÉS PALESTINIENS

Il faut considérer aussi que plus de deux millions d'Arabes palestiniens sont dispersés en Jordanie, au Liban et en Syrie, sans compter ceux qui résident en Israël.

Ils attendent un retour éventuel dans leur patrie d'origine. Le tableau ci-dessous (dans le site) montre le nombre total des réfugiés, le nombre de ceux vivant dans des camps et le nombre de ces camps en Jordanie, au Liban et en Syrie:

Il conviendrait également de compter de nombreux réfugiés palestiniens en Irak (env. 75 000), en Égypte (plus de 40 000), en Arabie Saoudite (274 000), au Koweït (35 000), d'autres États arabes (112 000) et d'autres pays (220 000), sans oublier les aux États-Unis (175 000).

En somme, la population palestinienne totale s'élève à environ huit millions, mais seuls 3,7 millions se trouvent en Cisjordanie et Gaza. Le reste du peuple palestinien habite des camps de réfugiés dans les pays arabes voisins ou constitue une diaspora. Autrement dit, sur une population palestinienne mondiale estimée en 2004 à plus de huit millions (y compris les Arabes d’Israël), 4,2 millions étaient classés par l’ONU dans la catégorie des réfugiés.

2.2. LES AUTRES COMMUNAUTÉS

Les Juifs installés en Palestine parlent surtout l'hébreu, bien que de nombreux colons juifs parlent l'une ou l'autre des langues occidentales (telles que l'anglais, le français, le russe, etc.).

Les Adyghéens sont des Caucasiens parlant l'adighéen (langue caucasienne). Les Samaritains (env. 600 individus) parlaient jadis l'hébreu samaritain, une langue chamito-sémitique, mais cette langue est considérée aujourd'hui comme éteinte, car l'hébreu samaritain ne sert plus que comme langue liturgique dans de rares occasions. Les Samaritains qui vivent en Palestine parlent l'arabe palestinien, alors que ceux qui résident à Tel-Aviv parlent maintenant l'hébreu.

Pratiquement tous les Arabes palestiniens sont des musulmans sunnites. En Cisjordanie, 80 % des habitants sont musulmans, contre 12 % de juifs et 8 % de chrétiens; à Gaza, 99 % sont musulmans, les autres, chrétiens (0,7 %) et juifs (0,3 %).

(…)

L'IMPASSE PERPÉTUELLE

En décembre 1987, une révolte générale embrasa les territoires palestiniens occupés par Israël. La répression par l'armée de l'Intifada (en arabe: «soulèvement») accrut le clivage entre les partisans de la paix et les défenseurs d'Israël, notamment les mouvements religieux et nationalistes sionistes.

Mais les images télévisées diffusées dans le monde entier montrant des soldats israéliens brutalisant des enfants palestiniens popularisèrent la cause palestinienne défendue par Yasser Arafat.

En novembre 1988, l'OLP reconnut explicitement le droit à l'existence de l'État d'Israël et adopta la «déclaration d’indépendance de l’État de la Palestine».

Le choix de cette initiative diplomatique facilita la mise en oeuvre de négociations israélo-arabes et aboutit à la reconnaissance mutuelle entre Israël et l’OLP (septembre 1993) ainsi que la mise en place d’une Autorité nationale palestinienne (mai 1994-septembre 1995) dirigée par Yasser Arafat.

Mais la politique du premier ministre israélien d’alors, Benyamin Netanyahou, et l’expansion considérable de la présence des colons juifs en milieu palestinien, notamment en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, entraînèrent l’interruption des négociations.

Celles-ci reprirent à Camp David II (en juillet 2000) entre le président américain (Bill Clinton), le président palestinien (Yasser Arafat) et le premier ministre israélien (Ehoud Barak), mais elles aboutirent également à un échec.

L’un après l’autre, les signes d’une prochaine reprise des négociations de paix israélo-palestiniennes se firent plus apparents, mais n’aboutirent jamais. C'est l'éternelle impasse!

(…)

Or, depuis les accords de paix d’Oslo (1993), le contrôle israélien sur le territoire palestinien s’est renforcé et le nombre de colons juifs a augmenté de 54 % malgré la promesse d'Israël de «geler» la colonisation des terres conquises après la guerre de 1967; en Cisjordanie seulement, le nombre de colons a bondi de 100 500 à plus de 190 000, une augmentation de 90 %.

En 2008, le nombre des colons s'élevait à 285 000 répartis dans 140 colonies juives.

Qu'a fait, de son côté, le Hamas après les accords d'Oslo? Il a envoyé des jeunes gens se faire exploser dans les cafés!

Bref, cette politique de colonisation est en violation de l’article 49 (Déportations, transferts, évacuations) de la IVe Convention de Genève, qui se lit comme suit:

Les transferts forcés, en masse ou individuels, ainsi que les déportations de personnes protégées hors du territoire occupé dans le territoire de la Puissance occupante ou dans celui de tout autre État, occupé ou non, sont interdits, quel qu'en soit le motif.

Toutefois, la Puissance occupante pourra procéder à l'évacuation totale ou partielle d'une région occupée déterminée, si la sécurité de la population ou d'impérieuses raisons militaires l'exigent. Les évacuations ne pourront entraîner le déplacement de personnes protégées qu'à l'intérieur du territoire occupé, sauf en cas d'impossibilité matérielle. La population ainsi évacuée sera ramenée dans ses foyers aussitôt que les hostilités dans ce secteur auront pris fin.

La Puissance occupante, en procédant à ces transferts ou à ces évacuations, devra faire en sorte, dans toute la mesure du possible, que les personnes protégées soient accueillies dans des installations convenables, que les déplacements soient effectués dans des conditions satisfaisantes de salubrité, d'hygiène, de sécurité et d'alimentation et que les membres d'une même famille ne soient pas séparés les uns des autres.

La Puissance protectrice sera informée des transferts et évacuations dès qu'ils auront eu lieu.

La Puissance occupante ne pourra retenir les personnes protégées dans une région particulièrement exposée aux dangers de la guerre, sauf si la sécurité de la population ou d'impérieuses raisons militaires l'exigent.

La Puissance occupante ne pourra procéder à la déportation ou au transfert d'une partie de sa propre population civile dans le territoire occupé par elle.

Ce non-respect des dispositions de la Convention de Genève s’est toujours fait avec l’appui inconditionnel des États-Unis.

C'est pourquoi les Palestiniens soupçonnent les États-Unis de ne pas être des «courtiers honnêtes» parce qu’ils se sont révélé «trop favorables» à l'égard d’Israël.

En effet, la politique israélienne a toujours été systématiquement et aveuglément adoptée par les Américains, sans considération suffisante des positions et des besoins des Palestiniens.

Dans l'éventualité où l'on appliquerait les accords d'Oslo, quelque 1,5 million de Palestiniens s’autogouverneraient sur le tiers réel de la Cisjordanie, tout en se retrouvant encerclés dans le réseau des colonies juives, dont la population est dix fois moins importante (excluant les colons de Jérusalem-Est) que celle des Palestiniens, et en accaparant deux fois plus de terres.

Le territoire palestinien de la Cisjordanie est en train de se rétrécir comme une peau de chagrin!

Israël espérait sans doute, après s'être débarrassé de l'Autorité palestinienne, faire accepter sa «solution à long terme» qu'il préconise depuis 1998: quelques «bantoustans» palestiniens autogérés, enserrés dans un carcan de colonies juives, dont le réseau n'a cessé de s'étendre depuis la signature des accords d'Oslo de 1993.

Ces colonies juives sont devenues le «cancer de la Palestine» et elles sont au cœur du conflit israélo-palestinien.

Les Nations unies les considèrent illégales et les Palestiniens ragent de voir leur futur État indépendant se rétrécir à mesure que s'élèvent de nouvelles implantations occupées par des «extrémistes juifs».

C'est exactement ce que veut Israël: s'organiser pour que les Palestiniens gèrent éventuellement leurs propres affaires, sans aucune forme de souveraineté.

Toute perspective d'autodétermination palestinienne risque de se transformer en mirage et non viable au plan économique.

3.11 LES DIFFICILES RELATIONS ISRAÉLO-PALESTINIENNES

Depuis le 29 septembre 2000, les relations israélo-palestiniennes sont entrées dans une phase d'effondrement du processus de paix.

La deuxième Intifada palestinienne a éclaté en laissant les deux parties profondément ébranlées et en menant à la débâcle toute négociation sur le statut permanent de la Palestine.

La répression israélienne a atteint des sommets avec des attaques aériennes et terrestres.

Sur le terrain, l'armée israélienne utilise tous les moyens de répression, tels que des blindés, des hélicoptères et même des F-16, ainsi qu'un blocus sévère, pour écraser les Palestiniens.

Comme le souligne l'historien israélien Zeev Sternhell: «Seul un esprit malade peut espérer que l'occupation des territoires entraîne la fin de la guérilla et de la terreur.»

Comment stopper ce cycle infernal?

Les Palestiniens comme les Israéliens regardent du côté des États-Unis, mais le président américain (G. W. Bush) ne semble pas trop s’émouvoir de la situation. L'un des proches conseillers du président aurait déclaré:

«Laissez-les saigner ("Let them bleed"), au bout d'un moment, ils deviendront plus raisonnables.»

Par ailleurs, le président américain a trouvé le moyen de qualifier Ariel Sharon d'«homme de paix».

Pour les Arabes du monde entier, Sharon est considéré comme un «criminel de guerre» au même titre que Slobodan Milosevic au Kosovo.

Ils se demandent pourquoi l'ex-président de la Yougoslavie est traduit devant le Tribunal international, et pas Sharon!

L’échec des accords d’Oslo pour le monde arabe semble avoir été ressenti comme une catastrophe bien plus apocalyptique que la destruction, le 11 septembre 2001, des tours jumelles du World Trade Center pour les Américains et le reste du monde.

Pourquoi cette politique de deux poids deux mesures de la part de l'Occident?

De leur côté, les nombreux attentats terroristes des Palestiniens révoltés exercent à long terme une action déstabilisante sur la population israélienne qui peut de moins en moins les comprendre tout en braquant les dirigeants israéliens dans une politique consistant à taxer tous les Arabes et les musulmans de «terroristes».

Quant à la corruption endémique du régime de Yasser Arafat, elle est connue depuis longtemps, mais ce n'est qu'au moment du décès du leader que le monde a commencé, éberlué, à en mesurer toute l'ampleur.

Arafat est mort milliardaire, avec plus de 200 comptes en banque. Il a utilisait son argent pour asseoir son autorité, acheter la loyauté et, parfois, secourir directement les Palestiniens qui lui demandaient de l'aide (de l'argent!).

Rappelons que le leader palestinien, Yasser Arafat, est décédé, le jeudi 11 novembre 2004 à Paris. Le dirigeant palestinien a été enterré à Ramallah, dans son quartier général de la Mouqataa où il avait été assiégé depuis près de trois ans par l’armée israélienne qui le privait de sa liberté de mouvement.

L'Autorité palestinienne qu'Arafat présidait aurait siphonné près d'un milliard de dollars US provenant de dons internationaux sans jamais rendre de compte à personne. C'est en arrosant ses alliés de «billets verts» qu'Arafat s'est assuré la haute main sur la société palestinienne, qu'il a exterminé ses ennemis et favorisé ses amis, tout en récompensant les parents des «martyrs» (les jeunes terroristes kamikazes).

Il régnait sur un régime archaïque et hautement centralisé, et contrôlait personnellement les groupes armés et les mouvements financiers.

Cela étant dit, il demeurait néanmoins la voix et le symbole de la cause palestinienne qu'il a propulsée au premier rang des préoccupations mondiales. Et son peuple l'aimait et le respectait! Les langues vont maintenant se délier et nous apprendrons que des millions de dollars n'ont pas toujours servi pour le bénéfice du peule palestinien.

Pour les Juifs, Arafat était un leader corrompu dont l'ego a cloué le cercueil du processus de paix.

Par ailleurs, les nombreuses incursions militaires de l'armée israélienne dans les territoires administrés par l'Autorité palestinienne prouvent que le gouvernement israélien n'accorde aucun crédit à cette «autorité». Bref, on est entre humains!

Avec le retrait de la vie politique d'Ariel Sharon en raison d'une grave hémorragie cérébrale (4 janvier 2006) dont il a été victime, la donne a encore changé en Israël; même le parti qu'il a fondé, le Kadima, est remis en question, ce qui accentue l'incertitude au Proche-Orient, déjà alimentée à ce moment-là par les doutes sur la tenue des législatives de 25 janvier 2006 dans les territoires palestiniens.

Ces élections, on le sait maintenant, ont fait élire le Hamas. Mais le Hamas correspond à trois réalités:

1) un parti politique, vainqueur des législatives de 2006;
2) un mouvement social, qui gère des hôpitaux, des écoles, etc.;
3) un groupe terroriste.

C'est évidemment par la portion terroriste de ses activités que le Hamas s'est fait connaître en Occident.

Cela dit, le futur qui s’annonce n'augure rien de bon pour les Palestiniens.

En effet, l'extension continuelle des colonies juives, la construction de routes de contournement pour colons évitant les agglomérations palestiniennes et les confiscations de terres nécessaires pour ce faire prouvent que les juifs sont là pour rester.

Les Palestiniens ne sont pas au bout de leurs peines. Et ils le savent, d’autant plus que leur ancien chef, Arafat, semblait prêt à sacrifier pas mal de choses pour réaliser son vieux «rêve d’indépendance» qui a mené sa vie.

De leur côté, les Américains, qui connaissent bien l’histoire de l’État d’Israël — dont l’expansion des colonies juives et la sauvagerie des colons — et l’ont toujours appuyé aveuglément depuis cinquante ans, préfèrent ignorer les faits, car ils n’ont, sauf erreur, jamais fait quelque effort que ce soit pour défendre les droits humains des Palestiniens.

La raison paraît évidente: toute intervention effective des États-Unis signifie non seulement des pressions exercées sur Israël, mais surtout le fait d'aller à l’encontre du puissant lobby juif dont l'influence est prépondérante au Congrès américain.

4 LES POINTS LITIGIEUX DU CONFLIT

Les enjeux demeurent considérables, tant pour les Israéliens que pour les Palestiniens. Il y va de la survie des deux peuples.

Or, les points litigieux sont importants et concernent l’entité palestinienne, les frontières politiques, le sort des colonies juives, le sort des réfugiés de 1948 et le statut de Jérusalem-Est.

L’entité palestinienne: Israël accepte théoriquement la création d’une entité palestinienne — et même un État — constituée de parcelles sans continuité territoriale à Gaza et en Cisjordanie, mais réclame sa «démilitarisation», un contrôle de son espace aérien et de la vallée du Jourdain, bref un mini-État (ou un semblant d'État) au pouvoir partiel dans les domaines de la défense, des affaires étrangères, de l'économie, de l'eau, etc.

Autrement dit, le gouvernement veut imposer aux Palestiniens une sorte de «bantoustan» qui n’aura aucune légitimité à long terme.

Cependant, les Palestiniens, pour leur part, veulent créer un véritable État souverain, sans aucune restriction, et viable sur le plan économique.

En fait, Israël voudrait bien perpétuer indéfiniment le régime d’autonomie actuellement en vigueur, alors que l’Autorité palestinienne a toutes les apparences d’un État, sans en avoir les compétences.

Dans l'état actuel des choses, les Palestiniens sont très loin d'obtenir un État et le gouvernement israélien leur a même fait savoir qu'ils ne l'auront pas.

Les frontières: Israël exclut un retour aux frontières politiques de juin 1967 qu’exigent les Palestiniens et veut annexer les zones de Cisjordanie où ont été construites les principales colonies juives de peuplement.

Les colonies juives: Israël veut annexer les grands blocs de colonies où vivent près de 80 % des quelque 200 000 colons implantés en Cisjordanie, ce qui représente 20 % des terres saisies aux Palestiniens; seules les colonies isolées seraient évacuées.

Les Palestiniens, pour leur part, demandent que toutes les colonies, au nombre d’environ 150, soient démantelées ou placées sous la souveraineté du futur État palestinien.

Or, Israël n'acceptera jamais de se retirer des territoires occupés, de démanteler ses colonies, en plus de recevoir des millions de réfugiés.

Le but est de rendre non viable tout futur État palestinien.

Les réfugiés de 1948: Les Palestiniens veulent que l’État hébreu admette la responsabilité du problème des réfugiés et reconnaisse le «droit de retour» aux trois millions et demi de ces réfugiés établis dans les territoires occupés, en Jordanie, en Syrie et un demi-million au Liban.

Israël est opposé à tout retour en masse des réfugiés qui transformerait «l’État juif» en un «État binational».

Il propose leur indemnisation par la communauté internationale et admet le retour en Israël de quelques milliers d’entre eux dans le cadre du «regroupement des familles».

Bref, l’immense majorité des réfugiés palestiniens devrait définitivement rester dans les pays voisins.

Pour Israël, c'est le futur État palestinien qui devrait accueillir les réfugiés désirant bénéficier d'un droit de retour.

Le statut de Jérusalem: Israël, qui a annexé la partie orientale de la ville (Jérusalem-Est) en 1967 et y a installé plus de 180 000 de ses ressortissants, refuse de façon catégorique que la Ville sainte soit coupée à nouveau en deux et prétend que «Jérusalem restera à jamais unifiée sous sa souveraineté et capitale éternelle de l’État hébreu», sur laquelle les Palestiniens n'auraient aucun droit de souveraineté.

Quant aux Palestiniens, ils exigent que Jérusalem-Est devienne la capitale de leur futur État. D’ailleurs, Yasser Arafat, l'ancien président de l’Autorité palestinienne, aurait déclaré: «Le dirigeant arabe qui abandonnerait Jérusalem n’est pas encore né.»

4.1 Le maintien du statut quo

Le 7 mars 2001, le gouvernement israélien (sous Ariel Sharon) présentait un programme qui n’augurait rien de bon pour les Palestiniens. En effet, cette coalition gouvernementale d’union nationale, présentée comme «modérée», a fait table rase des acquis des négociations antérieures et a tourné le dos à l'idée même d'accord définitif. Non seulement, le gouvernement israélien a refusé toute concession sur un nouveau retrait de l'armée israélienne comme sur Jérusalem et sur les réfugiés, mais il prétendit toujours imposer aux Palestiniens le statu quo actuel.

Au pays d'Israël, la plupart des membres des forces de sécurité ont bénéficié jusqu'ici de l'impunité pour les violations des droits humains.

La torture, officiellement autorisée, est restée systématiquement utilisée jusqu'ici, mais la Haute-Cour de justice a jugé illégale cette méthode d'interrogatoire.

Pourtant, Amnesty International a continué de recevoir des informations selon lesquelles des Palestiniens étaient maltraités, et notamment battus, à des postes de contrôle.

Au lendemain des attentats du World Trade Center, le premier ministre israélien, Ariel Sharon, a saisi l’occasion et en a profité pour envahir, détruire et supprimer l’Intifada, pendant que les Américains étaient trop occupés avec les terroristes et Oussama ben Laden.

Comme si la situation n'était pas encore assez sombre, les autorités israéliennes ont érigé en 2004 le «mur de Sécurité» destiné à «protéger l’État hébreu et les colonies juives de Cisjordanie», ce qui a eu pour effet d'annexer une zone de 975 kilomètres carrés, grignotant encore le territoire palestinien.

L'ONU a condamné le geste d'Israël, de même que la la Cour internationale de justice de La Haye.

Dorénavant, les habitants de Cisjordanie et de Gaza seront enfermés derrière des clôtures, des miradors et des caméras de surveillance, et deviendront les «citoyens de l’Autorité Palestinienne».

La carte de gauche reproduit approximativement le «mur de Sécurité» (en bleu); les zones en rose montrent la partie de la Cisjordanie qui restera sous occupation militaire israélienne. Les zones en jaune (Cisjordanie palestinienne) demeurent toujours haute surveillance de l'armée israélienne.

Le mur suit des lignes sinueuses afin d'enclaver le plus possible de colonies juives en Cisjordanie: la plupart des colonies doivent rester du côté occidental du Mur de façon à ce qu'elles soient éventuellement annexées à Israël.

C'est aujourd'hui la plus grande prison à ciel ouvert de la planète!

On en est rendu à croire qu'Israël veut rendre la vie des Palestiniens tellement insupportable qu'ils finiront par vouloir d'eux-mêmes quitter leur terre.

Les Palestiniens parlent de cette «clôture» ou «barrière» comme du «mur de séparation raciale» ("jidar al-fasl al-'unsuri").

En construisant ce mur, le gouvernement israélien étend encore davantage ses colonies sur la base du principe selon lequel «ce qui est construit aujourd'hui, nous le garderons demain».

Bien qu'elles soient contraires à la loi internationale, y compris à des dizaines de résolutions des Nations Unies, il n'existe aucun mécanisme pour empêcher ce genre d'entreprise.

Si pour les Israéliens, l'unique objectif du mur est la sécurité des citoyens israéliens, il n'en est pas ainsi pour les Palestiniens: c'est une stratégie manifeste pour annexer une partie de la Cisjordanie, celle contenant la quasi-totalité des colons juifs, ce qui ferait encore reculer les frontières d'un hypothétique État palestinien.

4.2 La division politique palestinienne

Contre toute attente en Occident, ce n'est pas le parti d'Arafat (le Fatah) qui a remporté les élections de janvier 2006, mais le Hamas, le parti islamiste plus radical.

Beaucoup de Palestiniens étaient tellement dégoûtés de la vieille garde corrompue du Fatah, ce parti dirigé par les fidèles de Yasser Arafat, que la montée du Hamas était prévisible.

Cette victoire du Hamas allait encore changer la donne politique au Proche-Orient. La reprise d'éventuels pourparlers de paix avec Israël paraît plus improbable, car le Hamas demeure voué à la lutte armée et prône toujours la destruction de l'État d'Israël.

Auparavant, les Palestiniens pouvaient blâmer le Hamas pour chaque service qu'il leur rendait; maintenant, ils vont pouvoir le blâmer pour tous les services qui leur manqueront.

Ayant accédé au pouvoir, le Hamas devrait d'abord tenir compte des préoccupations des Palestiniens qui l'ont élu pour assainir l'administration publique et améliorer leur sort, et non pas pour les replonger dans une autre ère de noirceur et un bain de sang!

Mais le Hamas a tenu à exercer une politique de harcèlement à l'égard d'Israël en lançant des milliers de roquettes sur les territoires israéliens. Chaque fois que l'armée israélienne réplique et tue des Palestiniens, chaque fois le Hamas augmente ses appuis après de la population. Peu importe les morts, le Hamas gagne des appuis, les Palestiniens n'étant que des pions dans cet interminable conflit.

Effectivement, le Hamas aurait pu utiliser ses fonds considérables mis à sa disposition par la communauté internationale afin de relever le niveau de vie misérable de ses citoyens, mais il a préféré le réarmement. Le Hamas installe ses armes dans les résidences privées, les écoles et les quartiers densément peuplés, ce qui rend toute riposte militaire extrêmement atroce.

En même temps, les photos déchirantes d'enfants massacrés deviennent une arme de propagande efficace. En harcelant Israël avec ses roquettes tout en espérant des représailles, le Hamas fait passer Israël pour un État qui tue des femmes et des enfants avec des bombes au phosphore. Les dirigeants du Hamas sont aux petits oiseaux!

Dans ce petit territoire que se disputent les Israéliens et les Palestiniens, les morts vont continuer de s'accumuler de décennie en décennie.

Les affrontements meurtriers qui se produisent chaque jour rendent improbable le règlement du plus ancien conflit ouvert de la planète.

Pourtant, il existe des solutions, dont une souvent envisagée, soit le création de deux États distincts. Chacun chez soi!

Les Israéliens devraient alors renoncer à leurs colonies; les Palestiniens, à leurs villages arabes devenus juifs.

Cependant, chaque fois qu'un Palestiniens ou un Israélien modéré amorce une tentative de compromis, chaque fois un attentat ou une bombe humaine vient torpiller ces efforts.

En fait, seuls les États-Unis pourraient théoriquement imposer LA solution, mais ils ne peuvent pas, le lobby juif ferait tomber n'importe quel président américain.

La spirale se poursuit et se poursuivra encore longtemps. D'un côté, on a affaire à une force occupante qui bafoue en toute impunité le droit international depuis quarante ans; de l'autre, on trouve des leaders palestiniens corrompus ou fanatisés par des actions autodestructrices, avec comme résultat plus d'un demi-siècle d'immobilisme!

Plus le Hamas persiste vainement à détruire Israël, plus les Israéliens sont sur le pied de guerre. Plus les Israéliens tuent de Palestiniens, plus ceux-ci se radicalisent. On tourne en rond, comme un chat qui mord sa queue!

(…)

Dans les faits, il est possible d'utiliser d'autres langues, comme l'hébreu, le français, l'italien, etc., en ayant recours à un interprète. Rappelons que le système judiciaire palestinien résulte d'un mélange des anciennes lois ottomanes, britanniques, égyptiennes, jordaniennes et israéliennes, avec quelques ajouts de l'Autorité palestinienne. Dans les faits, il est peu performant, n'assure que difficilement la sécurité juridique des personnes civiles et morales. La communauté internationale a souvent proposé des réformes au système judiciaire palestinien afin d'assurer son indépendance face aux politiciens et qu’il respecte l’État de droit.

De plus, le système judiciaire palestinien n'a jamais convaincu la majorité de la population d'avoir recours à ses services. Le droit tribal, c'est-à-dire la loi coutumière, demeure encore omniprésent en Palestine. Lorsqu'il faut régler des problèmes tels que le viol, le meurtre, le vol, le désaccord sur les propriétés, etc., les Palestiniens ont tendance à faire appel à la loi coutumière (en arabe 'urf : «qui est connu») plutôt qu'aux tribunaux. S'exerçant en dehors de tout tribunal civil ou religieux et faisant appel aux «comités de conciliation» (lijân al-islâh), la loi coutumière est basée sur un ensemble de traditions orales et faites de coutumes tribales, ainsi que de préceptes religieux dont les racines sont parfois antérieures à l'islam lui-même. Bref, le système judiciaire palestinien aurait grand besoin d'être entièrement revu.

5.3 L'ÉDUCATION

Le système d'éducation en Palestine révèle que le taux de scolarisation est relativement peu élevé. En effet, seuls 49 % des enfants terminent le primaire et 48 %, le secondaire.

Soulignons aussi que l'éducation palestinienne a souffert de multiples arrêts dans la mesure où l'armée israélienne a imposé des fermetures de territoires qui ont empêché et empêchent encore les élèves et les professeurs de se rendre à leur école pour de longues périodes.

Par exemple, durant la seule année scolaire de 1999-2000, plus de six écoles ont été fermées par le commandement militaire israélien, mais 66 écoles ont dû interrompre leur enseignement en raison des nombreux couvre-feux imposés dans certaines régions.

Par ailleurs, au cours de «bombardements aléatoires» dans lesquels des chars, des avions et des hélicoptères ont été utilisés, quelque 50 écoles ont dû être évacuées, sans oublier que les forces israéliennes sont entrées dans 23 écoles. Dans un pays continuellement en guerre, le système d'éducation ne peut qu'être déficient.

À la fin de l'année scolaire 2001-2002, le ministère de l'Éducation a rapporté les faits suivants:

- 216 écoliers ont été tués, 2514 blessés, et 164 arrêtés;
- 17 professeurs et membres du secteur de l'éducation ont été tués, et 71 ont été arrêtés;
- 1289 écoles ont été fermées pour au moins trois semaines consécutives durant l'invasion israélienne entre le 29 mars et la fin l'année scolaire;
- environ 50 % des écoliers et 35 000 employés du secteur de l'éducation ont été empêchés de se rendre dans leurs écoles.

Lors que les écoles sont en opération, l'enseignement de la première langue se fait en arabe classique (ou coranique) dès la première année du primaire. Il en est ainsi au secondaire. C'est du coté de l'enseignement des langues étrangères que la Palestine se distingue passablement.

L'ENSEIGNEMENT DES LANGUES ÉTRANGÈRES

L'enseignement de l'anglais est obligatoire dans toutes les écoles palestiniennes. Ainsi, dans la bande de Gaza, l'anglais est demeuré jusqu'à récemment la seule langue étrangère enseignée dans les écoles. En Cisjordanie, il est possible d'enseigner aussi l'hébreu et d'autres langues.

Au cours du mandat britannique, il y a eu une prolifération d'écoles primaires, secondaire et professionnelles, dirigées par des communautés religieuses occidentales. Ces écoles dispensaient leur enseignement en anglais et en hébreu, mais aussi en français, en italien, en allemand et en espagnol. Cette tradition est demeurée en Cisjordanie. Beaucoup d'écoles privées et certaines universités palestiniennes tentent de promouvoir un certain multilinguisme. Beaucoup d'étudiants apprennent, en plus de l'anglais, certaines langues européennes comme le français, l'allemand, l'espagnol et l'italien, surtout lorsqu'ils se destinent à des carrières telles que la gestion des hôtels ou des restaurants ainsi que dans le tourisme.

Cela dit, l'anglais est aujourd'hui la première langue étrangère enseignée aux Palestiniens: elle est apprise en public, dans les écoles privées, dans les universités et les centres éducatifs partout en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. C'est que la connaissance de l'anglais est perçue comme une marque de prestige social et un indice d'une appartenance sociale supérieure.

En plus des écoles privées et des universités, il existe des monastères qui peuvent dispenser un enseignement dans d'autres langues. Outre le latin et le grec ancien, certains monastères enseignement des langues comme l'arménien, l'assyrien, le copte et l'abyssinien.

Dans les universités, par exemple l'Université polytechnique de Hébron et l'Université nationale An-Najah de Naplouse, les cours sont donnés à la fois en arabe classique et en anglais. Il est donc impossible de poursuivre des études universitaires en Palestine sans connaître ces deux langues.

Il n'en demeure pas moins que beaucoup de Palestiniens ont appris l'hébreu, car c'est la principale des affaires et du commerce entre les Israéliens et les Palestiniens. Ceux qui désirent travailler dans des hôtels et des restaurants, dans l'industrie de la construction ou les marchés publics ont appris l'hébreu. De nombreux ouvriers palestiniens ont trouvé du travail en Israël et ont acquis une certaine connaissance de l'hébreu parlé, mais généralement aucune de l'hébreu écrit. De façon générale, lorsque les palestiniens apprennent l'hébreu, ils l'apprennent de façon informelle, c'est-à-dire lors de contacts directs avec les Juifs israéliens, que ce soit dans les travaux manuels, les transactions commerciales ou dans les... prisons. Bref, l'hébreu n'est que peu enseigné dans les écoles.

(…)

5.4 LES MÉDIAS

Dans l'ensemble, les médias palestiniens sont relativement bilingues. Dans la presse écrite, les principaux journaux nationaux sont en arabe: Al Ayyam (Ramallah), Al Hayat Al Jadedah (Jérusalem) , Al Manar (Jérusalem), Al Quds (Jérusalem) et Fasl Al Maqal (Ramallah). D'autres sont en anglais tels que le Jerusalem Times et le Bethlehem News. Certains journaux étrangers, publiés en anglais, sont disponible dans les territoires: le Palestine Times et le Washington Post Gaza Strip West Bank. La plupart des journaux locaux de Gaza (Amlalommah) et dans certaines villes israéliennes sont en arabe.

Dans les médias électroniques officiels, l'arabe classique, l'arabe palestinien et l'anglais sont largement employés. Les Palestiniens peuvent capter quotidiennement les émissions radiophoniques et télévisées diffusées en arabe par Israël.

L'Autorité palestinienne, mais le Hamas à Gaza, ne peut avoir une politique linguistique très développée en raison de sa situation particulière.

La Palestine ne constitue pas encore un État et elle ne possède pas tous les pouvoirs et privilèges d'un État souverain. Néanmoins, l'Autorité de la Palestine a orienté tant bien que mal sa politique vers l'arabisation tout en restant tributaire de l'anglais depuis le mandat britannique. C'est donc une politique encore en voie d'élaboration et, en ce sens, elle ressemble un peu à celle de plusieurs autres États arabes.

D'une part, cette politique promeut une langue officielle qui n'est parlée par personne (l'arabe classique), d'autre part, elle ne favorise que fort peu la langue des Palestiniens, l'arabe palestinien.

De plus, la Palestine est restée attachée à la langue coloniale, l'anglais.

Cette politique linguistique ne laisse aucune place aux communautés minoritaires habitant le territoire. Il faut avouer que les circonstances actuelles ne sont guère favorables au maintien ou à la reconnaissance de droits linguistiques à l'égard des Hébreux ou à d'autres groupes minoritaires.

Lorsque la Palestine sera devenue un État de droit, lorsqu'elle vivra en paix avec son puissant voisin, il est probable que la politique linguistique changera.

Pour ce faire, il faudra au préalable avoir réglé la question des colonies de peuplement juives et régler les conflit entre l'Autorité palestinienne et le Hamas.

Les Palestiniens ne sont pas au bout de leurs peines! En attendant, l'Autorité palestinienne ne peut que se contenter d'une politique sectorielle limitée, pour l'essentiel, à l'éducation. Même dans ce secteur, des améliorations seraient possibles dans un avenir meilleur. Il faudrait que le futur État s'ouvre davantage sur d'autres langues que l'anglais.

Compte tenu de sa situation géographique et de l'imbrication des Israéliens et des Palestiniens, la Palestine aurait intérêt à faire de la place à l'hébreu et à d'autres langues occidentales (que l'anglais).

Idéalement, on peut espérer que, un jour, des accords de réciprocité entre l'État juif et l'État palestinien, puissent favoriser tant l'arabe que l'hébreu dans les deux pays. Pour le moment, c'est encore une vue de l'esprit totalement virtuelle!

Et l'État palestinien n'est pas pour demain, car bien que le nouveau président américain, Barack Obama, favorise ouvertement la création d'un État palestinien, il s'est heurté à l'intransigeance du gouvernement israélien de Netanyahu.

Et les Israéliens ne semblent pas vouloir se faire dicteur leur conduite par le président américain.