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dimanche 22 novembre 2009

1477. COMMENTAIRE DU PROFESSEUR BULLE: LE JOURNAL LE QUÉBÉCOIS LIBRE, MALGRÉ SON NOM, N'A RIEN À VOIR AVEC LA LIBERTÉ DU QUÉBEC OU DES QUÉBÉCOIS.


LE MARCHÉ LIBRE

McDONALD'S ET LES SYNDICATS:
UNE RÉACTION PRÉVISIBLE DES MÉDIAS

Pierre Desrochers

http://www.quebecoislibre.org/980221-3.htm

La fermeture pour cause d'activité syndicale d'un restaurant McDonald's à Saint-Hubert a provoqué certaines réactions prévisibles.

De la caricature digne des Nouvelles CSN dans le Devoir en passant par la proposition du leader de la FTQ d'utiliser le capital de risque du Fonds de solidarité (capital largement subventionné par l'État aux moyens de généreuses déductions fiscales) pour relancer l'emploi dans cette entreprise de « haute technologie », le verdict de la plupart des faiseurs d'opinion a été sans appel:
une multinationale contre une poignée de jeunes, David contre Goliath, le mépris des exploitants contre des employés sans défense.

Pour reprendre un éditorial du Devoir, la chaîne McDonald's est devenue la « honte du monde patronal » à cause de sa « grande vulnérabilité devant le changement ».

DES REVENDICATIONS SALARIALES D'ABORD

Bien que les médias aient peu parlé des motivations de la soixantaine de jeunes employés mis a pied, on peut croire que leurs revendications touchaient les salaires bien plus que la sécurite au travail.

Après tout, même si les conditions de travail chez McDonald's sont difficiles, on ne peut pas dire qu'elles portent atteinte à l'intégrite physique des travailleurs.

On peut toutefois se demander ce qu'un syndicat (même en employant les tactiques usuelles des Teamsters qui étaient derrière les jeunes employés) aurait pu faire pour hausser les salaires.

Ce qui dépasse le plus souvent les syndicalistes militants est qu'il y a de la vie hors des murs de leur entreprise et que bien d'autres facteurs que les rapports de force internes déterminent le prix de la main-d'oeuvre.

Les salaires des travailleurs sont en bout de ligne déterminés par leur productivité, ou pour dire les choses autrement, par ce que les consommateurs sont prêts à payer pour leur production
et par la compétition que se livrent les employeurs pour embaucher de la main-d'oeuvre.
On peut illustrer ces arguments en remarquant que personne ne croit que les « exploiteurs capitalistes » ne paient pas un juste prix pour utiliser de la machinerie.

A-t-on toutefois déjà vu un syndicat de presses hydrauliques?

Les machines n'ont pas besoin de se syndiquer pour que les entreprises paient le juste prix pour s'en procurer et les « exploiter ».
[On reprend son souffle! Nos neurones! Nos pauvres neurones!]

Nos tenants de la syndicalisation postulent néanmoins qu'il n'en va pas de même de la rémunération des ouvriers, d'où la nécessité de leur intervention.

Et pourtant, à la fin du XIXe siècle, les salaires moyens des travailleurs étaient beaucoup plus élevés aux États-Unis qu'en Allemagne ou en Angleterre, pays où le mouvement syndical était beaucoup plus important.
[La preuve?]
Pourquoi?

Tout simplement parce que les entrepreneurs américains étaient beaucoup plus libres de créer de la richesse que leurs confrères européens
et que la compétition qu'ils se livraient pour embaucher de la main-d'oeuvre faisait monter le niveau des salaires.
[Et dans une dizaine d'année du nouveau siècle, tout ce beau monde se réunirait dans une seule idée: envoyer des millions de leurs ouvriers à l'abattoir. Ce que fut la première guerre mondiale. Entreprise privée + État. Toujours. Ouvrier + citoyens+ consommateurs+ chairs à canon. Toujours. En temps de paix comme en temps de guerre.]

MCDONALD'S DOIT SUIVRE LES LOIS DU MARCHÉ

Même la puissante multinationale McDonald's ne peut se dérober aux lois du marché.

C'est ainsi qu'au Massachusetts au début des années 1980, le bas taux de chômage de cette région obligea la « honte du monde patronal » à offrir deux fois le salaire minimum légal pour se trouver des employés.
Si les salaires dans les McDonald's québécois sont si faibles en comparaison, c'est que l'économie québécoise ne cesse de prendre du retard face au reste de l'économie nord-américaine.

La meilleure façon de hausser les salaires des employés de McDonald's est de prendre des mesures drastiques pour rendre notre économie plus productive.

Les législations gouvernementales et l'action syndicale ne pourront jamais redistribuer une richesse que l'on ne crée pas.
[Les enquêtes récentes nous ont montré où va la richesse du Québec et dans quelles poches elle se ramasse et comment. Et ça n'a rien à voir avec la productivité mais avec les bonnes vieilles techniques mafieuses.]