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mercredi 16 décembre 2009

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L’ABSURDE HISTOIRE DE LA PETITE ESPÈCE

Emmanuel Lauzon

Sur la même longueur d’onde. No. 51. Automne 2009.
www.longueurdondes.com

Est-ce qu’un crapaud se demande pourquoi il vit? Une girafe cherche-t-elle à savoir ce qu’il y avait avant la vie… ou ce qu’il y aura après?

Pas vraiment. Parce que dans leur parcours évolutif, ils ont été soumis à 2 préoccupations largement plus importantes : manger et éviter d’être mangé.

Pour eux, le sens de la vie peut donc se résumer à l’ultime ambition de ne pas mourir… tout comme nous il y a plusieurs milliers d’années!

Dans son propre combat pour la survie, l’Homme s’est posé des questions, a fait des déductions, des liens logiques… sa méthode a lui a donc été l’intelligence.

Maintenant que notre besoin de manger est comblé 3 fois par jour et que nous vivons dans une société qui réduit considérablement nos chances d’être mangé, nous arrive-t-il encore de nous demander quel est le sens de la vie?

Une chose cependant apparaît assez évidente : nous sommes (apparemment!) la seule espèce à avoir développé une intelligence aussi complexe, mais nous sommes également la seule espèce à mettre notre propre existence en péril en surexploitant les ressources naturelles.

Drôle de paradoxe. Une absurdité innommable, puisque pour nous aider à mieux vivre et à accélérer le processus d’évolution, nous avons développé des technologies et des façons d’agir qui ont fait de nous une espèce en totale désharmonie avec la nature et l’environnement.

En moins de 100 ans, la consommation irresponsable et l’exploitation sauvage des ressources naturelles menacent de mettre fin à notre existence si nous ne changeons pas de cap rapidement.

14 milliards d’années d’évolution et d’organisation de la matière pour en arriver là?

Peut-on encore parler d’intelligence si, conscients de ce qu’il faut faire pour continuer à exister et à profiter de la vie, nous restons passifs devant une exploitation irresponsable des ressources naturelles qui nous mène tout droit vers l’autodestruction.

En tant que consommateurs, nous posons chaque jour des gestes qui pourraient inverser la tendance avant que les dommages deviennent irréversibles. Beaucoup de gens croient encore qu’ils sont impuissants face aux façons de faire peu écologiques des entreprises.

Mais reprenons ici la célèbre phrase de la fondatrice d’Équiterre, Laure Waridel :

«Acheter, c’est voter».

C’est d’une simplicité merveilleusement efficace. Le temps est donc venu pour nous de ne plus cautionner aveuglément des produits et des pratiques douteuses pour l’environnement.

NOUS sommes le Marché,

et c’est à nous de dire aux entreprises ce que nous voulons vraiment pour l’avenir de nos enfants.

Des alternatives plus écologiques s’offrent à nous ; il s’agit maintenant de voter.

Par les choix que nous ferons, réussirons-nous à changer «l’absurde histoire de la petite espèce» pour qu’elle devienne «L’épique histoire de la grande espèce»?

Survivrons-nous à nous-mêmes?

Chacun de nous possède une partie de la réponse…

Agissons.