DOUTEUR ET UNE PAGE INTÉRESSANTE

vendredi 26 février 2010

2802

WASHINGTON CHANGE SON FUSIL D'ÉPAULE

6 avril 2009
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2009/04/06/007-etats-unis-budget-militaire.shtml

Le budget militaire américain risque de connaître d'importants changements dans ses priorités, sans subir pour autant un régime minceur.

Le Pentagone doit obtenir pour 2010 un budget de 533,7 milliards de dollars,

un montant qui n'inclut pas les coûts des opérations militaires en Irak et en Afghanistan.

Il s'agit d'une hausse de 4 % par rapport à 2009.

Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a recommandé lundi des coupes claires dans plusieurs gros systèmes d'armement destinés à des conflits traditionnels.

Il a toutefois souhaité donner plus de moyens à la contre-insurrection menée par Washington en Irak et en Afghanistan.

COUPES DANS CERTAINS PROGRAMMES

L'administration Obama compte mettre un terme à la production des F-22 de Lockheed Martin, et ce, après la réception des 187 appareils déjà commandés par l'armée de l'Air américaine.

Conçu pendant la guerre froide, le F-22 ne serait plus adapté aux conflits actuels, de l'avis de certains experts militaires.

Le Pentagone pense aussi annuler le contrat pour de nouveaux hélicoptères présidentiels, et abandonner un programme d'hélicoptères de sauvetage (CSAR) de 15 milliards de dollars.

Il songe également à grignoter dans le mégaprogramme de modernisation des équipements de l'armée de Terre, estimé à 160 milliards.

En outre, le budget de la défense antimissile pourrait être amputé de 1,4 milliard en 2010. La production d'avions militaires de transport C-17 pourrait cesser.

PRIVILÉGIER LA CONTRE-INSURRECTION

En revanche, Robert Gates compte invertir davantage dans les outils de reconnaissance, de surveillance et de renseignement, comme les drones (avions sans pilote), utilisés notamment pour lutter contre les insurgés à la frontière afghano-pakistanaise ou en Irak.

Les forces spéciales verraient également leur budget augmenter.

De plus, M. Gates espère accélérer en 2010 l'acquisition d'avions de combat F-35 de Lockheed, et commander 31 FA-18 pour l'aviation navale.

Par ailleurs, le pentagone envisage de rouvrir la soumission pour l'obtention du contrat de renouvellement de la flotte de ravitailleurs de l'armée de l'Air. EADS et Boeing se disputent ce projet juteux.

En somme, Robert Gates veut préparer l'armée américaine à la menace posée par les insurrections, comme celles en Irak et en Afghanistan.

[Par une centaine de pouilleux armés de sommier de lit.]

Selon lui, les efforts consentis jusque-là étaient destinés à d'éventuels conflits traditionnels contre des États comme la Chine ou la Russie.

RÉACTIONS MITIGÉES

Les recommandations de M. Gates doivent être approuvées par le Congrès.

Mais le secrétaire américain à la Défense a admis déjà que « nombre de ces décisions sont controversées ».

Il a ajouté qu'il risquait de s'attirer les foudres des parlementaires dont les circonscriptions accueillent les industries militaires visées.

Le sénateur républicain John McCain, le plus haut responsable républicain à la commission des Forces armées du Sénat, a dit « soutenir fortement » les restructurations proposées par M. Gates. « L'annonce d'aujourd'hui est un pas dans la bonne direction », a-t-il affirmé.

Les premières salves sont venues du sénateur républicain de l'Oklahoma James Inhofe, qui a protesté contre les réductions budgétaires visant l'armée de Terre.

En visite en Afghanistan, il a déclaré que « le Congrès ne peut pas et ne doit tout simplement pas suivre ».

« Je ne peux pas croire ce que nous avons entendu aujourd'hui. Nous sommes ici en Afghanistan (...) et nous entendons cette annonce que nous coupons, je dirais que nous ravageons, notre armée », a souligné James Inhofe.

Pour sa part, le représentant démocrate John Murtha, qui préside une commission chargée d'attribuer les fonds pour le département de la Défense, a qualifié les propositions de M. Gates d' « important premier pas vers un équilibre entre ce que la Défense souhaite et ce dont le pays a besoin ».

Radio-Canada.ca avec Agence France Presse