DOUTEUR ET UNE PAGE INTÉRESSANTE

lundi 22 février 2010

2651

L’ÉGLISE SAINT-VINCENT-DE-PAUL

LES TROIS ARCHES POUR SE RAPPELER

Marc-André Gagnon

21/02/2010
Journal de Québec
http://lejournaldequebec.canoe.ca/journaldequebec/actualites/quebec/archives/2010/02/20100221-232013.html

Cette fois-ci est la bonne.

La façade de l’ancienne église Saint-Vincent-de-Paul a finalement été démolie.

Le coup de grâce a été donné dimanche à ce qui restait de l’ancien patro Saint-Vincent-de-Paul, dont la façade ne tenait plus qu’à quelques piliers métalliques.

Tout le week-end, le haut de la côte d’Abraham a été fermé à la circulation.

Après avoir passé la journée de samedi à démolir les tourelles et le clocher de cet ancien lieu de culte et de loisirs, les travailleurs sont passés en mode conservation, hier.

L’artiste Florent Cousineau, à qui a été confié la tâche de conserver une partie de la structure pour en faire une œuvre visuelle, était sur place, sur la côte d’Abraham, pour superviser les travaux exécutés par CFG Construction.

« On est à la récupération des éléments de conservation, a expliqué M. Cousineau. Les arches, les petites tourelles, tout ça sera protégé. »

Massue à la main, l’artiste s’est lui-même chargé de dégager les dernières pièces à conserver du béton qui s’y était marié; de quoi contraster avec les grues utilisées le jour précédent.

UNE « ESPÈCE DE RENOUVEAU »

M. Cousineau est d’avis qu’il s’agit d’une fin heureuse pour cette fameuse façade qui, faut-il le rappeler, a souvent fait l’objet de controverse.

« Je m’estime privilégié de contribuer à cet espèce de renouveau : ce qui meurt renaît »,

a fait valoir M. Cousineau.

« Les portes du Faubourg », c’est le nom que portera son œuvre.

L’une des trois arches, de même que la pierre sur laquelle est gravée l’inscription « Saint-Vincent-de-Paul » reposeront dans l’eau d’une fontaine.

Selon les plans, celle-ci doit faire face à l’hôtel de 350 chambres que la chaîne Jaro prévoit construire.

M. Cousineau a fait savoir qu’une autre arche devrait être fixée à l’angle du passage piétonnier situé devant, tandis que la troisième devrait orner l’entrée de l’escalier de la rue Saint-Augustin.

« C’était une entrée principale de la rue du patro », a souligné le sculpteur.

PLUSIEURS CURIEUX

Comme c’était le cas la veille, hier, des dizaines de curieux observaient l’avancement des travaux. Pour certains, c’est une page d’histoire qui se tourne. Pour d’autres, l’occasion de se remémorer des souvenirs.

« On enlève une partie de notre passé personnel, en plus que ça soit une partie de la vie de la haute-ville de Québec »,

a lancé Jean-Hugues Huot.

« Je ne pensais pas que ça me ferait ça, a relancé Monique, sa voisine. C’est hier que j’ai réalisé qu’on venait de perdre quelque chose. »

[Il me vient un qualificatif ...]

Un autre, Elias Abboud, un peu plus jeune, s’est plutôt souvenu du bâtiment comme lieu de refuge contre les gaz lacrymogènes, à l’époque du Sommet des Amériques, en 2001.