DOUTEUR ET UNE PAGE INTÉRESSANTE

jeudi 4 mars 2010

3016. DES LETTRES S'ÉCHANGENT CE QUI ENCOURAGE LE RECOURS PLUS FRÉQUENT À LA LECTURE ET NOUS SOMMES RASSURÉS.

SÉCURITÉ SUR LES CHANTIERS

LES INGÉNIEURS PERSISTENT ET SIGNENT

jeudi 4 mars 2010
http://www.radio-canada.ca/regions/Montreal/2010/03/03/008-viaducs-gouv-reaction.shtml#commentaires

Le ministère des Transports du Québec soutient avoir répondu aux graves inquiétudes concernant la sécurité des ponts et viaducs au Québec, exprimées par une vingtaine de ses ingénieurs les plus qualifiés dans deux lettres envoyées au premier ministre Jean Charest, il y a plus d'un an et demi.

Or, Radio-Canada a obtenu copie d'une troisième lettre, qui date de décembre dernier, qui va dans le même sens que les deux premières.

Le ministère est catégorique : ses ingénieurs sont bel et bien en mesure d'assurer la sécurité du public malgré l'explosion du nombre de chantiers de viaducs et de ponts.

Et ce, en dépit de deux lettres signées au printemps 2008 par une vingtaine d'ingénieurs s'occupant des ponts et des viaducs dans lesquelles ils affirmaient ne plus pouvoir

« garantir un niveau de sécurité acceptable à la population et que cela menace la sécurité du public ».

Au ministère, on juge ces lettres caduques.

« Il n'y a aucune question en matière de sécurité qui n'est pas traitée de façon très sérieuse au ministère des Transports. Dès qu'il y a une problématique, on agit et on pose des questions très concrètes, assure Anne-Marie Leclerc, sous-ministre adjointe au ministère des Travaux publics. Maintenant, la lettre quand même date de 2008. Depuis ce temps-là, à la seule direction des structures, on a augmenté le personnel de techniciens et d'ingénieurs de 30 %. »

Le syndicat des ingénieurs du gouvernement du Québec conteste les chiffres de Mme Leclerc en disant qu'aucun nouvel ingénieur n'a été embauché depuis 2008 à la direction des structures.

« Mme [la ministre] Boulet disait à peine en 2008 qu'il lui manquait 200 ingénieurs pour travailler sur les structures. Elle a dit ça en 2008. On est rendu en 2010, ça n'a pas bougé. On a des beaux discours, des belles intentions, et il n'y a rien qui se passe », affirme Michel Gagnon, de l'Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec.

Si les deux premières lettres datent de 2008, une troisième beaucoup plus récente va dans le même sens. Elle est datée de décembre dernier et est signée par une trentaine d'ingénieurs s'occupant des ponts et structures.

Ils admettent que des efforts ont été faits, mais ils ajoutent que :

«Le ministère devra investir à très court terme dans ses ressources humaines pour éviter le pire, à savoir une fonction publique complètement inapte à faire respecter ses propres exigences et même à assurer un réseau de structures sécuritaires.» — Troisième lettre des ingénieurs

Le syndicat des ingénieurs est actuellement en négociations. Mais d'autres sources, autant à la direction du ministère que dans les firmes privées de génie-conseil, ont confirmé à Radio-Canada qu'il y a surchauffe sur les grands chantiers du Québec, que les ingénieurs sont surchargés et qu'ainsi, il peut arriver qu'il y ait des dérives et des dérapages.

À L'ÉMISSION ENQUÊTE

Dans le premier volet de l'émission Enquête qui sera présentée jeudi, le journaliste Alain Gravel a rencontré le policier ayant supervisé l'enquête sur l'effondrement du viaduc du Souvenir, à Laval, en 2000. Celui-ci prétend qu'il y a eu négligence criminelle, même si personne n'a été accusé dans cette histoire.

Dans le second volet, des ingénieurs affirment dans des lettres que la sécurité est compromise sur les chantiers de construction du Québec, et qu'il y a urgence d'agir.

L'émission Enquête est diffusée jeudi à 20 h, en rediffusion samedi 16 h, à la télévision de Radio-Canada. Autre rediffusion à RDI dimanche, à 18 h.

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