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mardi 16 mars 2010

3104. LES MAÎTRES DU MONDE ENTENDENT LE RESTER MAIS SONT DES ÊTRES SENSIBLES ET DÉLICATS QUE LA CRITIQUE PEUT BLESSER


BRUTALITÉ POLICIÈRE: LE COLLECTIF DÉNONCE L'«INTIMIDATION» DES POLICIERS

La manifestation contre la brutalité policière s'est soldée par une centaine d'arrestations.

Hugo Meunier

La Presse
16 mars 2010
http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/justice-et-faits-divers/201003/16/01-4261159-brutalite-policiere-le-collectif-denonce-lintimidation-des-policiers.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_les-plus-populaires-title_article_ECRAN1POS5

«Sabotage», «provocation», «arrestations illégales», «fouilles abusives», «intimidation»:

c'est en ces termes que le Collectif opposé à la brutalité policière (COBP) a décrit le comportement policier, lors de la manifestation d'hier dans les rues de Montréal, qui a une fois de plus tourné au vinaigre.

Au lendemain de l'événement qui s'est soldé par une centaine d'arrestations, le Service de police de la ville de Montréal a affirmé de son côté vouloir rencontrer les organisateurs de la marche, dans l'espoir de mettre un frein aux débordements excessifs qui font les manchettes chaque année.

Une porte-parole du COBP, Sophie Sénécal, a tenu un point de presse ce matin devant le quartier général de la police.

Elle était accompagnée de la technicienne de son de l'événement, appréhendée au tout début de la marche.

«Une arrestation illégale»,

plaide Andrée-Ann Cossette, qui affirme avoir été libérée vers une heure du matin sans aucune accusation.

Des dizaines d'autres personnes arrêtées ont pour leur part été accusées d'avoir participé à un attroupement illégal, de méfaits et de voies de fait armées contre des policiers.

Ces derniers ont notamment été visés par des bouteilles de bière, des briques, des roches et même des pièces pyrotechniques.

Sur les 100 personnes arrêtées hier, 17 ont eu des accusations de nature criminelle, les autres pour des infractions à des règlements municipaux.

Mais selon Sophie Sénécal, les policiers ont lancé les hostilités en mettant tout en oeuvre pour faire déraper une manifestation qui se voulait pacifique.

«Avant même le début de la marche, les policiers se sont livrés à de l'intimidation en procédant à des fouilles abusives, en déployant plusieurs policiers en tenue de combat, en proférant des insultes et en commettant des arrestations illégales»,

explique la porte-parole, qui dit avoir fait le nécessaire pour éviter les débordements, notamment en lançant un appel au calme aux manifestants.

«Pour nous, il est clair que la police a un parti pris contre cette manifestation»,

ajoute Sophie Sénécal.

L'arrestation de la responsable du son visait à priver les organisateurs de son principal moyen de communication, enchaîne la porte-parole.

[Ils ont aussi arrêté celui qui tenait la plus grosse pancarte - pour être vue de loin. Avec sa pancarte.]

Le COBP accuse aussi les policiers d'avoir empêché les manifestants d'accéder à la station de métro Préfontaine, là où l'escouade anti-émeute a procédé à plusieurs arrestations après avoir pris des participants en souricière.

La COBP dit par ailleurs mener sa propre enquête pour déterminer si des agents infiltrateurs de la police ont commis des actes de violence pour mettre le feu aux poudres.

Selon Mme Sénécal, les dérapages annuels causés par la manifestation ne minent en rien sa raison et sa crédibilité. Bien au contraire.

«On croit que cette manifestation a toute sa place et même si elle a mauvaise presse, les gens y participent chaque année»,

souligne la porte-parole.

Rencontré ce matin, l'inspecteur-chef à la division de la planification opérationnelle du SPVM, Sylvain Lemay, s'est montré dans l'ensemble satisfait de l'opération policière «assez rapide» de la veille.

À ses yeux, la police et les organisateurs auraient avantage à s'asseoir ensemble pour traiter du fond du problème.

Sur les quelque 800 manifestations organisées chaque année dans les rues de Montréal, la COBP est la seule qui refuse de fournir un itinéraire, déplore l'inspecteur-chef.

«Ce qu'on apprécie, c'est d'être capable d'entrer en contact avec les organisateurs. Ça simplifie la tâche des policiers, évite les complications et amène un sentiment de sécurité chez les manifestants et les résidents des quartiers touchés par l'événement»,

explique l'inspecteur-chef.

M. Lemay croit néanmoins que la manifestation a sa raison d'être et que l'empêcher constituerait une atteinte à la liberté d'expression.

Quant à l'implication «d'agents provocateurs ou agitateurs» de la police dans cette manifestation, M. Lemay refuse de confirmer qu'il y a usage d'une telle tactique, mais ajoute que les renseignements obtenus par de telles actions permettent aux policiers de peaufiner leur stratégie d'intervention.

Avec La Presse Canadienne

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