DOUTEUR ET UNE PAGE INTÉRESSANTE

lundi 15 mars 2010

3200. ON EN APPREND PLUS SUR L'$ QUI VA ET VIENT

LES QUÉBÉCOIS DANS LE ROUGE

TROP DE SUBVENTIONS AUX ENTREPRISES ?

15/03/2010
http://lcn.canoe.ca/lcn/infos/national/archives/2010/03/20100315-185016.html

Le Québec est le champion canadien de l’aide aux entreprises.

Est-ce de l’argent bien investi?

Beaucoup d’experts pensent que non.

Il y a au Québec 134 programmes d’aide aux entreprises.

L’État consacre en moyenne 3,6 milliards $ par an pour soutenir les entreprises de la province,

1600 $ en moyenne par Québécois.

C’est le double des sommes versée par le gouvernement de l’Ontario.

«On donne plus que toutes les autres provinces canadiennes depuis des années et les résultats ne sont pas là»,

déplore Robert Gagné, professeur d’économie à HEC Montréal, soulignant que malgré ces appuis financiers, nos entreprises se classent en queue de peloton en termes d’investissements et de productivité.

Le Québec a un problème culturel selon Yves-Thomas Dorval, président du Conseil du patronat.

«Au Québec, on a toujours voulu un interventionnisme plus grand et je ne pense pas que c'est une bonne chose»,

souligne monsieur Dorval.

DES RÉSULTATS DIFFICILES À MESURER

Le ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation est l’un des plus généreux envers les sociétés qui brassent des affaires chez nous.

Il a versé plusieurs centaines de millions de dollars en aide financière aux entreprises et organismes pendant l’exercice financier 2009-2010 qui se termine le 31 mars prochain.

Le ministère offre plusieurs programmes destinés à soutenir le développement de marchés extérieurs, le déploiement de technologies vertes, la recherche et le transfert de technologies notamment.

Malheureusement, il n’est pas simple d’obtenir des données sur le succès de ces programmes auprès des ministères concernés.

Même le Vérificateur général en perdait son latin dans un rapport portant sur les subventions aux entreprises publié en mai 2009.

Le mandat du programme Ubifrance-Québec est par exemple d’appuyer les PME du Québec dans leurs démarches pour développer des relations d’affaires avec des sociétés françaises.

Les dirigeants de ces compagnies peuvent se faire rembourser certaines dépenses, comme le coût de leur billet d’avion et de divers frais de séjours.

Ubifrance-Québec n’est pas le programme le plus onéreux du gouvernement car Québec injecte seulement 100 000$ par an dans cette mesure.

Le taux de succès est cependant peu élevé. Il s’est établi à 36,4% en 2008 selon des données préliminaires obtenues par la chaîne financière Argent.

«On dépense des milliards dans le vide»,

a exprimé l’économiste Robert Gagné, agacé par les programmes financiers et les centaines de millions qui soutiennent l’emploi dans les firmes multimédias de la nouvelle économie ou dans les régions ressources.

«Il faut que les régions se prennent en mains et qu’elles s’affranchissent de la dépendance de l’état».

Yves-Thomas Dorval abonde dans le même sens.

«Le gouvernement et les subventions ne créent pas d'emplois. C'est l'activité économique et le développement économique qui créent des emplois»,

a affirmé monsieur Dorval.

L’économiste Robert Gagné persiste et signe.

Il croit même que les subventions aux entreprises pourraient être amputées de 50 à 75% de leur budget (entre 1,8 milliard $ et 2,7 milliards$) sans aucune conséquence sur le développement économique de la province.

PAS DE COMMENTAIRES

Le gouvernement du Québec a préféré ne pas collaborer à ce reportage. Des demandes d’entrevues ont été présentées sans succès au ministère des Finances, au conseil du Trésor et au ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation.

(TVA Nouvelles et Argent)