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jeudi 27 janvier 2011

4956. LES MEMBRES DU CLERGÉ (FINANCIER) NOUS SERMONNENT

LES DEUX PIEDS DANS LA BOUCHE...

Gilbert Lavoie

27 janvier 2011
Le Soleil
Québec
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/opinions/chroniqueurs/201101/26/01-4364072-les-deux-pieds-dans-la-bouche.php

Le critique du PQ sur les questions environnementa­les, Scott McKay, a commis une bourde inex­cusable, mardi, à l'émission de Stéphane Gasse, sur les ondes de CHOI. Interrogé sur les motifs qui ont pu amener Lucien Bouchard à accepter la présidence de l'Association pétrolière et gazière du Québec, le député a eu la réponse suivante :

«Peut-être que ça peut l'aider à payer sa pension alimentaire.»

Rappelé à l'ordre par l'animateur qui lui a fait remarquer le mauvais goût d'un tel propos le jour du décès de l'ex-conjointe de M. Bouchard, McKay a répondu qu'il avait été en réunion toute la journée et prétexté qu'il n'était pas au courant. Pourtant, Gasse avait lancé son entrevue en annonçant la triste nouvelle.

L'incident est révélateur.

Indépendamment du contexte tragique vécu par la famille de M. Bouchard mardi, les propos du député McKay étaient mesquins.

Lucien Bouchard est tout de même le fondateur du Bloc québécois et l'ancien premier ministre du Québec.

Avant de lui attribuer des motifs bassement pécuniaires, [ce qu’on lui attribuera certainement! À moins qu’il ne se soit porté volontaire pour défendre les multinationales du pétrole et du gaz par goût de l’art!] il faudrait peut-être se rappeler qu'il a chèrement payé sa rupture avec Brian Mulroney et les conservateurs après l'échec de Meech, en 1990.

Et aussi, qu'il a dû renoncer à sa pension fédérale pour prendre la direction du Parti québécois en 1995.

A-t-il le droit, 10 ans après son départ de la politique, de gagner sa vie sans qu'on lui impute des motifs indignes?

[Et il la gagne en défendant les grandes compagnies et en étant le porte-parole régulier du conseil du patronat et autres gardiens de poules.]

On peut critiquer ses décisions passées, mais personne ne peut douter de son engagement personnel pour le Québec.

[Personne ne peut douter des engagements des grands patrons envers le Québec qui est de s’enrichir à ses dépens.]

LE MIROIR DE PIERRE CURZI

Même Pierre Curzi s'est demandé à haute voix, hier, quel­le image le miroir de M. Bouchard lui renverrait, après avoir accepté la présidence de l'industrie pétrolière et gazière.

Je ne connais pas les circonstances qui ont amené Lucien Bouchard à accepter ce mandat.

Est-ce pour négocier un éventuel moratoire, ou pour l'éviter et rassurer les Québécois?

On verra. Mais je note que personne au Québec, ni même au PQ, n'a encore promis d'interdire l'exploitation du gaz de schiste.

C'est vrai, comme l'a dit hier Pauline Marois, que les libéraux ont été d'une maladresse épouvantable dans ce dossier.

La demande de moratoire du PQ vise à donner plus de temps aux études et aux experts, afin que l'exploitation éventuelle de ce gaz ne se fasse pas au détriment de l'environnement.

[Et de la population et des payeurs de taxes.]

Mais elle permet également à l'opposition officielle de reporter à plus tard sa décision sur le dossier.

Je note que tout le monde, libéraux et péquistes, insiste pour que cette exploitation se fasse «correctement».

[L'association des punaises de lit se montre optimistes et humaniste. Leur code d'éthique nous rassure. ]

Dans les circonstances, je trouve utile qu'un ancien premier ministre d'expérience comme Lucien Bouchard prenne le risque de mener ce dossier à bon port.

Je dis bien qu'il «prenne le risque» parce que ce risque est réel.

André Caillé y a laissé toute la crédibilité et le bagage de sympathie qu'il avait acquis à la présidence d'Hydro-Québec et pendant la crise du verglas.

La politique est un sport extrême mal payé et constamment critiqué.

Les élus doivent y sacrifier leur droit de parole à la sacro-sainte ligne de parti.

[Et les députés à la ligne du premier ministre.]

Mais ce n'est pas un contrat à vie.

Il ne faut pas en faire des parias lorsqu'ils en sortent et qu'ils retrouvent leur droit de parole et de penser librement. [Comme s'ils s'en privaient dès qu'ils trouvent une mangeoire pour les nourrir.]

[Comme si monsieur Bouchard ne faisait pas de la politique quand il reproche aux travailleurs de ne pas travailler assez fort et de ne pas assez supporter les créateurs de richesses qui sont les patrons et quand il devient le porte-parole (bénévole?) pour les merdeurs du gaz de schiste. Quant à penser librement!]

[Monsieur Lavoix, éditorialiste du Soleil du groupe de presse Desmarais a rempli son rôle de conscience du patronat et de donneur de leçon pour la classe obéissante (contraire du patronat). P0rte-parole (et porte-plume) en tant que membre du clergé de la classe possédante et dirigeante.]


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