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dimanche 17 mai 2009

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LES QUÉBÉCOISES OBTIENNENT LE DROIT DE VOTE

http://archives.radio-canada.ca/politique/elections/clips/9428/
23 février 1975

Après 1918, les Québécoises votent aux élections fédérales, mais ce droit ne leur est pas accordé dans leur province.

Le Comité provincial pour le suffrage féminin, fondé en 1922, tente de faire déposer un projet de loi sur le suffrage des femmes à l'Assemblée législative du Québec. Chaque année, de 1927 à 1940, les suffragettes se rendent dans la capitale pour rencontrer le premier ministre et exposer le bien-fondé de leur demande. […]

En 1939, pour la première fois, des femmes participent au congrès d'orientation du Parti libéral. Une résolution sur le suffrage féminin est inscrite au programme électoral. Lorsque les libéraux d'Adélard Godbout sont portés au pouvoir, le projet de loi 18 est présenté et accepté par l'Assemblée avec une large majorité. Sanctionné le 25 avril 1940, il accorde aux Québécoises le droit de voter et de se faire élire.

[…]Les propos virulents du clergé et de certains intellectuels portent pour la plupart sur la place des femmes au foyer et leur rôle de « gardienne de la race canadienne-française ». Pour Henri Bourassa, fondateur du journal Le Devoir, en participant à la vie politique, les femmes risquent de devenir « de véritables femmes-hommes, des hybrides ». Des femmes elles-mêmes, surtout dans les campagnes, s'opposent au suffrage féminin, estimant qu'elles perdraient leur pouvoir à la maison en participant à la vie publique.

Si les Québécoises sont les dernières à voter dans leur province, elles sont aussi les premières à avoir pu exercer ce droit. En effet, l'Acte constitutionnel de 1791 qui régit le Bas-Canada et le Haut-Canada n'interdit pas formellement aux femmes de voter, mais accorde le droit de suffrage aux « personnes » possédant des biens d'une certaine valeur.

Les femmes du Haut-Canada (Ontario) ne se présentent pas aux urnes, car elles sont assujetties à la « common law » ou droit coutumier qui interdit aux femmes de voter par convention. Au Bas-Canada (Québec), par contre, certaines femmes propriétaires, en particulier des veuves, se prévalent du droit de vote.[…]

Le suffrage féminin commence à faire l'objet de restrictions en 1834, ces années étant marquées par la montée du conservatisme social. En 1849, une loi prive les femmes du droit de vote. Il leur faudra presque 100 ans pour le reconquérir.

Les opposants au vote féminin prétextent que les bureaux de scrutin sont des endroits trop dangereux pour les femmes. Il est vrai que le vote à main levée entraîne à cette époque des incidents violents. Ces actes d'intimidation et de brutalité font au moins vingt morts avant la Confédération et exigent souvent l'intervention des forces de l'ordre. […]