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mercredi 23 septembre 2009

996. NOS AMIS LES MAÎTRES DU MONDE


COMPTEURS D'EAU: LE « PAS CURIEUX »

Michel C Auger

22 septembre 2009
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/carnets/2009/09/22/125672.shtml?auteur=2094

De son propre aveu, Gérald Tremblay n'est pas curieux. Pas du tout.

Ainsi, M. Tremblay affirme qu'il n'a jamais été informé de trois cris d'alarme sur le contrat des compteurs d'eau, deux lancés par ses propres fonctionnaires, un autre par un consultant externe. On ne l'en aurait jamais informé et il n'aurait jamais posé de questions.

Pourtant, le contrat des compteurs d'eau est le plus important que la Ville de Montréal n'a jamais octroyé.

CE QUE LE MAIRE AURAIT DÛ SAVOIR

Mardi, il disait avoir appris toutes sortes de choses à propos de ce contrat en lisant le rapport du vérificateur général de la Ville. Des choses qui sont pourtant déterminantes dans ce dossier. À commencer par le fait que, selon le vérificateur, « les orientations du contrat ne répondent pas aux besoins actuels de la Ville et aux problèmes à régler ».

Pas plus que M. Tremblay n'a cru bon de poser des questions qui lui auraient permis d'apprendre qu'un élément essentiel du contrat avait changé, soit que le financement du projet ne serait plus assuré par le consortium retenu, mais par la Ville elle-même.

Ce qui limitait la concurrence et réduisait considérablement le nombre de firmes qui pourraient être intéressées par ce contrat.

Parce qu'il n'a pas posé de questions, il n'a pas pu apprendre non plus que le service des finances de la Ville avait déterminé que la moitié des compteurs d'eau seraient installés de façon inutile, parce que les utilisateurs en question consommaient un volume d'eau minime.

Des questions qu'un gestionnaire aurait pu et dû poser. Pour ne pas, qu'après le fait, le vérificateur général dresse 58 constats plutôt accablants sur la conduite du dossier.

SE TIRER D'UN MAUVAIS PAS

Le problème dans tout cela, c'est que ce n'est pas la première fois que M. Tremblay essaie de se tirer d'un mauvais pas en disant qu'il ne savait pas et qu'il n'avait pas posé de questions.

Il ne savait pas et n'avait pas posé de questions à son président du comité exécutif Frank Zampino à propos de ses voyages sur le yacht d'un riche promoteur qui faisait affaire avec la Ville.

Il ne savait pas et n'avait pas posé de questions non plus quand on a appris, dans le précédent rapport du vérificateur général, en mai dernier, qu'un promoteur avait acheté de la Ville, bien en dessous de la valeur du marché, des terrains appartenant à la Société d'habitation et de développement de Montréal.

Le fait pour un politicien de prétendre ne pas savoir de quoi il est question a toujours été une ligne de défense facile. Mais il vient un moment où le fait ne pas savoir devient un problème.

Où le fait de ne pas poser de question devient un manquement à ses responsabilités.

Ces questions seront au coeur de la campagne électorale à Montréal et les électeurs auront à juger si le fait de ne pas être curieux est une qualité pour le maire d'une grande ville.