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dimanche 13 décembre 2009

1729. LE PROFESSEUR BULLE OBSERVE QUE L'INFLEXIBILITÉ S'APPLIQUE FACILEMENT DANS CERTAINS DOMAINES MAIS SI DIFFICILEMENT DANS D'AUTRES

AFGHANISTAN

LES CONSERVATEURS DEMEURENT INFLEXIBLES

12 déc. 2009
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2009/12/11/009-detenus-conservateurs-motion.shtml

Le gouvernement conservateur a laissé entendre, vendredi, qu'il était prêt à ignorer une motion de l'opposition visant à l'obliger à rendre publics, dans leur version non censurée, des documents sur le traitement réservé aux détenus afghans transférés par les Forces canadiennes.

Jeudi, les députés du Parti libéral, du NPD et du Bloc québécois ont réussi à faire adopter à 145 voix contre 143 la motion présentée par les libéraux, en dépit de l'opposition de l'ensemble des députés conservateurs.

Le ministre du Commerce international, Stockwell Day, qui préside le comité gouvernemental sur l'Afghanistan, a indiqué que son gouvernement maintenait sa position, invoquant la sécurité nationale.

Il serait dangereux de dévoiler certaines informations contenues dans les dossiers réclamés, a-t-il fait valoir, assurant que le gouvernement conservateur était « très ouvert ».

Le ministre Day a ajouté que lorsque les documents seraient remis, ils pourraient avoir été censurés au préalable.

« Si un membre de l'opposition croit qu'il devrait avoir certains éléments d'information, il existe un processus avec lequel il peut faire appel et obtenir cette information »,

a-t-il conclu, indiquant indirectement que les députés pouvaient mener l'affaire devant les tribunaux.

De passage en Montérégie, le chef libéral, Michael Ignatieff, a vivement critiqué la position des conservateurs.

« Il s'agit de l'honneur du Canada, il s'agit de torture, il s'agit de notre réputation en matière de droits de la personne.

Et aujourd'hui le gouvernement nous dit: "eh bien, nous n'avons pas vraiment besoin de faire ce que dit le Parlement" », a-t-il déploré.

Depuis plusieurs semaines, libéraux, bloquistes et néo-démocrates tentent d'obtenir les rapports envoyés par le diplomate Richard Colvin à de hauts dirigeants politiques et militaires ainsi que la correspondance de différents ministères reliée à ces rapports.

M. Colvin a entre autres déclaré devant le comité parlementaire spécial sur la mission canadienne en Afghanistan qu'il croyait que la totalité des prisonniers transférés par les soldats canadiens aux autorités afghanes avaient été torturés et que le Canada avait ignoré ses multiples avertissements.

Son témoignage a été contredit par les autres témoins qui ont comparu par la suite.

UNE LETTRE DE SOUTIEN QUI N'ÉMEUT PAS LE GOUVERNEMENT

Alors que le gouvernement Harper a discrédité le témoignage de Rochard Colvin, il n'a pas semblé accorder davantage de poids à la lettre de soutien à l'endroit de M. Colvin signée par 95 anciens ambassadeurs.

Le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, a déclaré vendredi que les signataires « ne sont pas familiers » avec le dossier afghan.

« Les gens qui se sont portés volontaires et ont signé ce document, évidemment, ont parlé en leur qualité de personne privée. Notamment, ils n'ont plus de fonction à l'intérieur du ministère que je dirige », a-t-il dit.

« C'est un non-sens », a réagi le porte-parole néo-démocrate en matière de défense, Jack Harris.

« Les anciens ambassadeurs connaissent bien la façon dont le Canada mène ses obligations sur la scène internationale. »

La lettre signée par les anciens ambassadeurs ne parlait pas spécifiquement des actions du Canada dans le dossier des prisonniers afghans, mais plutôt du traitement réservé par le gouvernement canadien à l'un de ses diplomates.

Ils déplorent notamment que l'intégrité personnelle de M. Colvin soit attaquée dans la foulée de son témoignage devant le comité spécial.

Par ailleurs, les députés d'opposition membres de ce comité ont réclamé de siéger avant la reprise des travaux, à la fin janvier, une requête exceptionnelle. Vendredi, les libéraux ont fait parvenir une demande formelle au président du comité, le conservateur Rick Casson, pour entendre à nouveau le ministre de la Défense, Peter MacKay, dont le témoignage a été écourté cette semaine.

Ils voudraient également que comparaisse le chef d'état-major, Walter Natynczyk.

Le haut gradé a fait volte-face plus tôt cette semaine en reconnaissant qu'un prisonnier remis aux autorités afghanes par les Forces canadiennes, en 2006, avait été torturé après son transfert.

Il avait toujours affirmé le contraire, tout comme le gouvernement.

Radio-Canada.ca avec Presse canadienne