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dimanche 13 décembre 2009

1728. LE PROFESSEUR BULLE COMPREND CAR IL EST UNE GRANDE ÂME QUE FAUTE AVOUÉE EST À MOITIÉ PARDONNÉE

AFGHANISTAN

VOLTE FACE DU CHEF D’ÉTAT-MAJOR

10 déc. 2009
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2009/12/09/006-torture-afghanistan.shtml

La version des faits du gouvernement conservateur sur les cas allégués de torture de prisonniers afghans a maintenant du plomb dans l'aile.

Après lecture d'un rapport dont il dit avoir tout juste pris connaissance, le chef d'état-major Walter Natynczyk a reconnu que l'armée canadienne aurait remis aux Afghans un prisonnier, qui a par la suite été torturé par ces derniers.

Ce cas précis, qui remonte à 2006, avait été dévoilé par le Globe and Mail l'année suivante, mais démenti aussitôt, notamment par M. Natynczyk, qui était alors vice-chef d'état-major.

Le lieutenant-général Natynczyk a persisté dans ce démenti jusqu'à hier, mardi, alors qu'il comparaissait devant un comité parlementaire.

Mais mercredi, après lecture du rapport d'un commandant de section sur le terrain en Afghanistan qui détaille l'arrestation de l'individu, il a été contraint de faire volte-face.

Certains éléments du rapport indiquent en effet que l'armée n'ignorait rien des risques de torture lors du transfert de prisonniers.

« Nous avons par la suite photographié l'individu avant de le transférer pour nous assurer que si la Police nationale afghane l'agressait, comme c'est arrivé dans le passé, nous aurions un enregistrement visuel de sa condition », y est-il notamment écrit.

«L'individu qui était détenu par les Forces canadiennes a bel et bien été torturé par les Forces afghanes.»— Le général Walter Natynczyk

Or, la convention de Genève dit qu'on ne peut pas transférer un prisonnier s'il y a un risque de torture.

M. Natynczyk, qui ne s'explique pas pourquoi ce rapport ne lui avait pas été remis plus tôt, promet de faire enquête.

Il reconnaît du même souffle que cela soulève de nombreuses questions, notamment la possibilité que d'autres rapports du genre existent.

Cette révélation braque davantage les projecteurs sur le ministre de la Défense nationale, qui comparaît devant un comité spécial en milieu d'après-midi, mercredi. Peter MacKay n'a cessé jusqu'ici de répéter qu'il n'y a jamais eu de preuves de cas de prisonniers transférés aux autorités afghanes qui auraient été torturés.

Aux Communes, libéraux, bloquistes et néo-démocrates ont tous exigé la démission du ministre MacKay et réclamé la tenue d'une enquête publique et indépendante.

Stephen Harper et son ministre ont répliqué en accusant l'opposition de salir la réputation de l'armée.

LE GOUVERNEMENT PERSISTE ET SIGNE

Devant le comité spécial des communes, le ministre de la Défense, Peter MacKay, a maintenu la ligne que son gouvernement tient depuis le début de l'affaire, soit qu'il n'y a jamais eu de preuves tangibles que des détenus afghans transférés par les militaires canadiens ont été torturés.

Le ministre MacKay a répété que le Canada ne s'était jamais fait complice d'actes de torture. Il a assuré que lorsque le gouvernement avait des informations sur de possibles mauvais traitements infligés à des détenus, il avait agi.

M. Mackay ajoute d'ailleurs que le gouvernement a signé une entente avec le gouvernement afghan en mai 2007 pour mieux s'assurer de la sécurité des détenus. [moment d'humour]

Il a précisé que les militaires canadiens ont toujours agi conformément aux obligations internationales concernant le transfert de prisonniers.

Pour sa part, Gordon O'Connor, qui a été ministre de la Défense en 2006 et 2007, a affirmé qu'il n'avait pas souvenir d'avoir été mis au courant de quelque cas d'abus ou de torture de détenu transféré aux Afghans par les Canadiens.

Il a ensuite accusé l'opposition à Ottawa d'être « irresponsable » en insinuant que le gouvernement a délibérément camouflé des cas de torture.

Témoignant aussi devant le comité, le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, a défendu le travail des militaires canadiens, affirmant qu'ils sont « la gloire de leur génération ».

Il a indiqué que, depuis le début du processus de transfert de détenus, le Canada a toujours insisté auprès des autorités afghanes pour que les détenus soient traités selon les traités internationaux. Il a affirmé que le Canada signalait tous cas possibles de mauvais traitements.

Il a toutefois prévenu que le Canada ne pouvait assumer la responsabilité de tout ce qui se passe dans les prisons afghanes, entre Afghans.

Notons que les travaux du comité ont été suspendus deux fois au cours de la séance. [?]

La première interruption a eu lieu une vingtaine de minutes après le début de la séance, car le gouvernement a demandé un vote sur une motion à la Chambre des communes. Les travaux ont repris une quarantaine de minutes plus tard.

Ils ont été suspendus une deuxième fois avec quinze minutes à faire à la séance, les députés étant encore appelés aux Communes.

Les travaux n'ont pas repris.

L'opposition a accusé les conservateurs d'avoir fait exprès d'interrompre la séance afin d'empêcher les ministres, surtout M. MacKay, de devoir répondre aux questions du comité.

Les membres du comité n'ont en effet pratiquement pas eu le temps de poser des questions aux témoins.

Radio-Canada.ca avec Presse canadienne

+ INFO (SON. VIDÉO)

Denis Ferland commente l'impact des révélations sur la torture de prisonniers afghans sur le gouvernement conservateur.

Stéphane Leclerc fait le point sur les révélations du chef d'état-major sur la torture en Afghanistan.

Tamara Alteresco rapporte les discussions musclées aux Communes à la suite des propos de M. Natynczyk. L'analyse de Maurice Godin.

Daniel Thibeault résume cette affaire.

Michel Désautels s'entretient avec le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, d'un cas de torture reconnu.

Anne-Marie Dussault s'entretient d'un cas de torture reconnu en Afghanistan avec le major-général à la retraite Terry Liston.

Anne-Marie Dussault s'entretient de la torture en Afghanistan avec le député du Bloc québécois, Claude Bachand.

Anne-Marie Dussault s'entretient de la torture en Afghanistan avec Charles Philippe David, titulaire de la Chaire Raoul-Dandurand à l'UQAM.