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vendredi 8 janvier 2010

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LE DÉLICAT JEU D'ALLIANCES

LES ATTENTATS DU 11 SEPTEMBRE

B I L A N D U P R E M I E R M O I S D E F R A P P E S

http://www.radio-canada.ca/nouvelles/actualite/attentat/riposte/index.html

Le monde aura retenu son souffle pendant près de quatre semaines avant que les États-Unis et leurs alliés ne ripostent aux attentats qui ont fait des milliers de morts en sol américain.

Le 7 octobre, à 21 h, heure de Kaboul, l'armée américaine, aidée des forces britanniques, a effectué ses premières frappes aériennes contre l'Afghanistan et le régime taliban, qui abrite Oussama ben Laden.

Chasse au terrorisme, lutte entre deux religions, choc des civilisations, division entre pauvres et riches, séparation, enfin, entre les peuples qui ont des enjeux dans cette guerre et les exclus qui se sentent peu concernés par les récents événements;

peu importe les opinions sur la nature du conflit en cours, l'humanité est divisée.

Un mois après le début des bombardements, quel bilan peut-on tracer ?

LES FRAPPES SE POURSUIVENT

Chaque jour, les positions des talibans ont été la cible de frappes. Et la suite des choses ne s'annonce pas différente, puisque l'opération « Liberté immuable » se poursuit — et se poursuivra, a annoncé Washington.

Pour le moment, les résultats apparents obtenus semblent plutôt ténus. Oussama ben Laden demeure introuvable, les talibans s'accrochent au pouvoir et la population afghane continue de souffrir.

Certains analystes ont affirmé que les États-Unis se retrouvaient dans une impasse, propos démentis par le Pentagone et la Maison-Blanche.

Même si aucun des grands objectifs n'est atteint, Washington continue de défendre sa stratégie, affirmant avoir détruit les défenses antiaériennes des talibans, perturbé leurs communications et amputé leur arsenal.

Et, malgré des appels en ce sens des pays musulmans, le Pentagone n'entend pas interrompre la campagne militaire durant le mois du ramadan.

Au cours du premier mois de l'opération militaire, l'armée américaine a commis certaines bévues, comme le bombardement de locaux de la Croix-Rouge ou d'un village aux mains de leurs alliés de l'Alliance du Nord, raid au cours duquel une jeune femme est morte.

L'ONU a également confirmé que les bombes à dispersion larguées par l'aviation américaine avaient tué ou blessé grièvement des civils, parmi lesquels se trouvaient des enfants.

La liste des victimes civiles, appelées « dommages collatéraux » dans le langage militaire, s'allonge, même si on ne peut pas clairement préciser le nombre des victimes.

[Ça ne vaut pas la peine de les compter - contrairement aux pertes «alliées» que l'on décompte un à un. Et on ne montre pas non plus les collatéraux.]

Si l'opinion publique occidentale semble plus frileuse au fur et à mesure que les civils subissent les effets des frappes, leurs dirigeants politiques accordent aux États-Unis un soutien indéfectible.

L'ALLIANCE DU NORD DIT AVOIR AVANCÉ

L'aviation et des conseillers militaires américains soutiennent maintenant l'Alliance du Nord.

Après plusieurs semaines d'efforts infructueux, celle-ci affirme qu'elle progresse en direction de la ville stratégique de Mazâr-e Charif, dans le nord de l'Afghanistan.

Si les opposants afghans du régime de Kaboul arrivaient à conquérir cette ville, elle servirait de base avancée aux forces américaines.

Ils affirment qu'un millier de talibans ont été capturés et près d'une centaine ont été tués.

Les talibans continuent toutefois à opposer une résistance farouche à Mazar-i-Sharif.

L'Alliance continue de réclamer des armes et des munitions et se dit confiante d'attaquer Kaboul sous peu si les Américains accèdent à sa demande.

Selon certaines estimations, l'Alliance du Nord ne pourrait opposer que 4000 hommes aux 6000 talibans disposés le long de la ligne de front, au nord de la capitale.

[Rappelons que l'Afghanistan a une population de 30 millions.]

GUERRE DE MOTS

Les deux camps ont continué de se livrer bataille sur un autre front : celui des mots et de l'opinion publique.

Le président américain, George W. Bush, parle de justice et de guerre au terrorisme.

L'ennemi juré des Américains, Oussama ben Laden, rétorque en présentant les musulmans comme les victimes du « Grand Satan » américain et en les appelant à la guerre sainte.

Mais il s'agit d'une guerre des nerfs, aussi. Et elle ne fait que commencer, semble-t-il.

Le secrétaire à la Défense américain, Donald Rumsfeld, a déclaré que les frappes se poursuivraient.

Parlant de progrès mesurables et de lutte globale contre le terrorisme, où qu'il soit, il dit ne pas croire que la campagne actuelle durera des années.

[Belle prévision, on y est encore après 8 ans.]

En attendant, le premier mois de bombardements n'est pas venu à bout du régime taliban, et ses porte-parole continuent de narguer les États-Unis. Un ministre du régime de Kaboul a affirmé que les talibans étaient prêts pour une longue guerre et qu'ils espéraient défaire ce que le reste du monde considérait comme une superpuissance. Un de ses collègues a mis les Américains au défi de venir combattre au sol, face à face.

Leur cause est noble, allèguent les talibans, car ils se défendent contre le « génocide » perpétré par les États-Unis.

Mais les Américains aussi disent défendre une cause juste :

George W. Bush a décrit le réseau Al-Qaïda d'Oussama ben Laden comme une menace pour la civilisation.