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lundi 8 février 2010

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LES CULOTTES À BACHAND

Michel David

6 février 2010
http://www.ledevoir.com/politique/quebec/282555/les-culottes-a-bachand

Seuls les sots n'apprennent pas de leurs erreurs. Il y a quatre ans, la direction de Loto-Québec s'était royalement cassé la gueule avec son projet de déménagement du casino au bassin Peel.

On n'avait pourtant pas lésiné sur le chrome. Le casino aurait été intégré à un vaste complexe récréotouristique comprenant un hôtel haut de gamme et une salle de spectacle. En prime, le Cirque du Soleil aurait occupé la salle de spectacle de 10 à 12 semaines par année. Une sorte de mini-Las Vegas au centre-ville. Comment lever le nez sur tant de merveilles?

Pour plus de sûreté, Loto-Québec avait soudainement pris conscience d'un grave problème de chômage à Pointe-Saint-Charles et avait annoncé du même souffle une nouvelle série de mesures visant à prévenir le jeu pathologique.

Il y avait néanmoins un problème. Le gouvernement Charest avait été sérieusement ébranlé par la déconfiture du projet de centrale thermique du Suroît et par sa décision de subventionner à 100 % les écoles privées juives, pour remercier la communauté juive, si généreuse envers le PLQ.

Qui plus est, il arrivait à la dernière année de son mandat.

C'est généralement le moment où M. Charest redécouvre les «valeurs libérales».

Comme il l'a déjà expliqué, la «compassion» devient le «cheval de bataille» du PLQ en période électorale.

Bref, il n'était pas question de risquer un troisième fiasco. Il allait donc falloir tester l'opinion publique avant de donner le feu vert à Loto-Québec.

Cela avait permis à la Direction de la santé publique de faire ce pour quoi elle est payée, c'est-à-dire examiner les impacts sociaux du projet.

Elle en était arrivée à la conclusion — ô surprise! — que le déménagement d'un casino dans un secteur où réside une population particulièrement vulnérable n'était pas une bonne idée.

Dépité, le président de Loto-Québec, Alain Cousineau, avait dû ranger ses cartons en se lamentant sur l'incapacité de réaliser de grands projets au Québec.