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dimanche 14 février 2010

2306

TRENTON COMMANDANT ACCUSÉ

LE COLONEL WILLIAMS AURAIT TOUT AVOUÉ

Agence QMI

10/02/2010
http://lejournaldequebec.canoe.ca/actualites/national/archives/2010/02/20100210-223407.html

Menant une double vie, le colonel Russell Williams aura confondu tout le monde.
Militaire respecté à la base de Trenton, l’homme cachait une personnalité de tueur et de violeur.

Le colonel Russell Williams, ex-commandant en chef de la base militaire à Trenton, aurait fourni à la police un témoignage précis et détaillé sur l’ensemble de ses délits, notamment deux entrées par effraction qui ont mené à des agressions sexuelles ainsi que le meurtre de deux femmes, dont une militaire.

Le Globe and Mail a révélé hier que c’est le colonel Williams lui-même qui a conduit les policiers au corps de Jessica Lloyd, une femme de 27 ans portée disparue depuis le 29 janvier dernier après avoir laissé savoir à une amie par messagerie texte qu’elle était arrivée chez elle.

Des sources ont indiqué que le militaire, un passionné de photo, aurait photographié des agressions sexuelles de même que des meurtres. Selon les spécialistes, l’ordinateur personnel du colonel devrait constituer une véritable mine de renseignements et de preuves dans cette affaire.

SÈCHE ET DISCIPLINÉE

C’est à la suite de l’interrogatoire mené dimanche par des agents de la police provinciale de l’Ontario que le colonel Williams a été formellement accusé de deux meurtres, soit celui de Mme Lloyd et celui, le 25 novembre, du caporal Marie-France Comeau. Le militaire est également accusé de deux agressions sexuelles commises l’automne dernier non loin de la base à dans la municipalité de Tweed.

D’après le Globe and Mail, le témoignage du colonel Williams aurait été livré de façon sèche et disciplinée, probablement moins un signe de repentir que le résultat d’un sens du devoir solidement ancré au cours d’une carrière militaire de 22 ans.

Son apparente franchise et son désir de collaborer avec les enquêteurs ont fait en sorte que pour l’instant, on ne le considérerait pas comme suspect dans d’autres incidents non résolus ayant eu lieu sur des bases où a séjourné le colonel Williams.

TRAHI PAR SES PNEUS

Mme Lloyd a été enlevée de chez elle et ce sont les traces laissées par le véhicule du militaire qui ont finalement permis aux enquêteurs de remonter la piste jusqu’au très respecté colonel Williams.

Jeudi dernier, la police a décidé de vérifier les véhicules circulant sur l’autoroute rurale 37, qui relie l’autoroute 401 à Belleville à la municipalité de Tweed. Ils cherchaient à identifier le véhicule qui avait produit les traces inhabituelles laissées à l’extérieur de la maison de Mme Lloyd.

Le colonel Williams, au volant de son Pathfinder et non de son habituelle BMW, s’est fait intercepter lors de la procédure policière. C’était un premier indice incriminant, mais pas le dernier.

Une des victimes, la caporale Marie-France Comeau avait servi sous les ordres du colonel; L’autre victime, Jessica Lloyd, vivait en bordure de l’autoroute 37 près de Belleville, et les deux femmes qui ont été agressées sexuellement en septembre habitaient à Tweed sur la rue Cozy Cove Lane, là où le colonel et son épouse possèdent un chalet.

ARTICLES INTIMES

Les enquêteurs disposaient également de descriptions de sous-vêtements et d’autres articles intimes dérobés chez les deux femmes de Tweed lors de leur agression chez elles l’automne passé.
Malgré le fait que le visage des victimes était couvert lors de l’agression, comme l’était celui de leur bourreau, elles ont révélé à la police qu’elles savaient avoir été photographiées par leur agresseur.

Étant donné l’escalade soudaine de violence constatée entre les agressions et les effractions de septembre et l’assassinat du caporal Comeau en novembre, la police croyait au départ avoir affaire à deux assaillants distincts.

L’écart entre la vie accomplie du commandant et les allégations qui pèsent contre lui est tel que les personnes qui le connaissent bien en sont bouche bée.
Ses subordonnés le décrivaient comme une personne à la fois avenante et absolument professionnelle dans ses échanges.