DOUTEUR ET UNE PAGE INTÉRESSANTE

vendredi 16 avril 2010

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Le Vice-Président (M. Chagnon): Alors, est-ce que j'ai un prochain intervenant? Oui, Mme la députée de Gatineau, nous vous écoutons.

Mme Stéphanie Vallée

Mme Vallée: M. le Président, c'est un grand plaisir d'intervenir aujourd'hui sur le budget, d'autant plus que je pense qu'il est important de remettre les pendules à l'heure suite aux interventions que nous avons eues ce matin.

L'ADQ ne se souvient plus de ses engagements. Le PQ n'a rien à proposer, comme toujours évidemment ne propose rien et pellette dans la cour de nos enfants, alors. Alors, évidemment, nous, depuis 2003, on agit. Notre gouvernement agit, pose des gestes concrets, des gestes pour l'avenir de nos enfants, pour l'avenir de nos... de vos petits-enfants et non des miens. On a vraiment mis en place des mesures concrètes pour laisser aux générations futures un Québec plus fort et plus prospère, quand on prend le temps de lire le budget, hein? Encore faut-il lire le budget, parce que, lorsqu'on se contente de naviguer sur les premières pages des médias, si on se contente de naviguer sur l'opinion publique, évidemment on peut dire à peu près n'importe quoi.

Par contre, si on prend le budget de mon collègue et qu'on le lit, on réalise que le gouvernement a vraiment pris un virage important, le gouvernement a pris des mesures qui sont courageuses, qui sont audacieuses mais qui visent à vraiment nous aider à nous repositionner suite à la crise économique que nous avons traversée. Et, vous savez, le gouvernement, et notre parti, a été élu sur ça. Notre parti s'est engagé à gouverner, s'est engagé à prendre des décisions qui permettraient au Québec de mieux s'en tirer, et c'est ce que nous avons fait et c'est ce que nous continuerons de faire. On doit redresser les finances publiques. Ce n'est pas nouveau et c'était sur toutes les tribunes depuis le début de l'année, hein? Le Québec dans le rouge. Combien de reportages ont été consacrés à la situation financière?

Il y a des gens, pas dans l'opposition, qui nous ont proposé des façons de redresser l'économie québécoise. On a écouté ces gens-là. Évidemment, l'opposition n'a pas proposé grand-chose, mais ça, on finit par s'y habituer, hein?

Alors, évidemment, redresser les finances publiques, ça doit se faire dans un souci d'équité intergénérationnelle aussi. Ce n'est pas vrai qu'on va faire payer nos enfants et ce n'est pas vrai qu'on ne prendra pas tout de suite des mesures, qu'on ne va pas se serrer la ceinture tout de suite. Moi, ce n'est pas vrai que je vais regarder Élizabeth et Charles-Antoine dans les yeux, M. le Président, et que je vais leur dire: Excusez, les amis, on va se payer le gros luxe, et vous paierez plus tard. Je ne peux pas, M. le Président, en tant que mère de famille, faire ça à mes enfants. Et c'est pourquoi le budget qui a été déposé par mon collègue le ministre des Finances le 30 mars dernier est un budget que je considère, en tant que mère de famille, un budget responsable. On a fait des choix. On a fait des choix courageux puis on a fait des choix durables pour l'avenir du Québec, pour l'avenir de nos enfants, des choix pour l'avenir d'Élizabeth et de Charles-Antoine.

Le budget, c'est une suite logique des engagements qu'on a pris en campagne électorale, en 2008. On a dit qu'on était pour rénover et pour développer les infrastructures québécoises. Bien, on continue de le faire, M. le Président. Dans le Plan québécois des infrastructures 2009-2014, c'est 42,6 milliards qui seront investis dans les prochaines années dans diverses infrastructures, pas juste dans des infrastructures dans la région de Montréal puis la région de Québec, mais aussi des infrastructures à Maniwaki, à Bois-Francs, à Kazabazua, dans toutes les régions du Québec. Et c'est important, c'est important pour le développement de ces régions-là, c'est important pour leur capacité d'attraction et de rétention des jeunes familles, pour l'occupation du territoire, pour le maintien de notre économie. Et c'est important pour le développement touristique parce que, contrairement à ce que notre collègue a laissé sous-entendre, l'industrie touristique va bien et continue de se démarquer au Québec.

Alors, ces investissements-là sont majeurs. Évidemment, il faut lire le budget pour les voir.

Il y a aussi les revenus qui vont provenir de l'augmentation de la taxe sur les carburants, qui seront entièrement consacrés au développement des transports en commun puis l'amélioration de notre réseau routier. C'est un choix difficile, mais c'est un choix responsable. Est-ce que l'opposition aurait investi dans les infrastructures, M. le Président? Est-ce que l'opposition aurait fait les choix que nous avons faits? J'en doute. J'en doute, M. le Président. Les infrastructures du Québec sont importantes pour notre économie, sont importantes pour les communautés qui habitent dans les régions du Québec. Et nous avons fait des choix et nous continuons de faire ces choix. Et nous voyons quotidiennement dans nos comtés l'impact positif de ces choix pour nos communautés.

Lors de la campagne électorale de 2008, on a également promis de revoir les dépenses de l'État. Promettre de revoir les dépenses de l'État, ça veut dire évidemment revoir la façon dont les choses se feront, ça veut dire revoir les investissements, revoir la gestion, et réorganiser également l'appareil de l'État, et c'est pour ça que 62 % de l'effort budgétaire est consacré à cet engagement.

•(11 h 40)•

La hausse des dépenses en santé puis en éducation puis la hausse des dépenses de tous les ministères vont être limitées. Les ministères vont devoir aussi améliorer leur efficience. Les salaires des élus sont gelés. Certains diront: C'est une petite goutte. Mais ma grand-mère m'a toujours dit, M. le Président, que c'est avec des cennes qu'on fait des piastres. Et cette mesure-là, additionnée à l'ensemble des autres mesures intégrées au budget, va contribuer à cet effort, à ce 62 % d'effort de l'appareil gouvernemental. Il y a également 28 organismes qui vont être fusionnés ou abolis, évidemment des choix pas faciles, des choix pas évidents, mais des choix qui s'imposent, des choix qui s'imposent pour l'avenir de nos enfants.

En 2008, on a également, comme parti, pris l'engagement de revoir la tarification des services publics, des modes de revenus de l'État. Le budget qui a été déposé le 30 mars dernier prévoit une hausse des tarifs d'électricité du bloc patrimonial. Tous les revenus supplémentaires de ces hausses seront versés dans le Fonds des générations. Mais, face à cette hausse, M. le Président, il faut faire attention, les plus démunis seront protégés, il y aura des exonérations particulières qui s'appliqueront aux plus démunis. Pourquoi? Parce qu'on est responsables, M. le Président. Mais il y a des choix qui s'imposent, et cette hausse des tarifs a été recommandée largement par les différents intervenants au cours des derniers mois. C'est un choix qui s'imposait.

Dans le secteur de l'emploi, on s'est engagés en 2008 à maintenir puis à créer des emplois. On veut également permettre... on voulait permettre à la main-d'oeuvre québécoise d'être plus qualifiée. Eh bien, le budget réalise ces promesses. Le budget prévoit la mise en place du plan d'emploi de la métropole. Il y a 20 millions qui vont être investis sur deux ans pour relancer l'emploi dans la région de Montréal. Alors ça, c'est substantiel. La Commission nationale sur la participation au marché du travail sera créée pour identifier des avenues qui vont permettre de maximiser la quantité puis la qualité de la main-d'oeuvre au Québec. On a des défis à relever au niveau de la main-d'oeuvre au Québec et on doit tout mettre en place pour relever ces défis-là avec brio.

Il y a le Pacte pour l'emploi Plus, qui engagera 266 millions pour appuyer la formation des travailleurs québécois. Pour les collègues qui oeuvrent dans les régions comme la mienne, le Pacte pour l'emploi Plus, ça a été une mesure extraordinaire pour sauvegarder et pour qualifier nos employés particulièrement dans le domaine forestier. Je dois vous dire, j'en ai parlé l'an dernier, lorsque j'ai pris parole sur le budget, je le redis aujourd'hui, mon collègue le ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale a fait un travail extraordinaire, et on poursuit dans cette ligne. On va également investir 50 millions additionnels à travers Investissement Québec pour les PME qui désirent développer des nouveaux marchés d'exportation. Ah, mais encore faut-il le lire, le budget, hein, pour prendre connaissance de ces mesures-là. Tout à l'heure, on se rendait compte qu'il y avait peut-être eu des petites lacunes ou des petits oublis au niveau de la lecture du budget.

Le programme Renfort, hein, le programme Renfort qui est un programme qui est quand même substantiel, offrira jusqu'à 900 millions de liquidités additionnelles aux entreprises. Alors, on porte l'enveloppe à 2 milliards sur deux ans. On va prolonger aussi puis actualiser la Stratégie québécoise de la recherche et de l'innovation pour soutenir l'amorçage d'entreprises technologiques. Ça aussi, c'est la relève québécoise.

On développe le plan Nord. On développe le plan Nord par une série de mesures importantes. On améliore nos connaissances géographiques du milieu. C'est sûr, c'est important de connaître notre milieu. On crée un fonds pour la réalisation d'initiatives régionales et locales dans les régions touchées par le plan Nord. On reboise le Grand Nord québécois et on appuie le développement touristique de la région. Et évidemment on va améliorer les connaissances environnementales et biologiques du Grand Nord.

On va poser des gestes, M. le Président, importants pour l'avenir, et on repose... ces gestes-là reposent évidemment sur une économie performante, productive et compétitive, et on met les balises pour permettre à notre économie de bien... pour bien construire notre futur. Et, pour construire notre futur, bien on doit donner aux Québécois d'aujourd'hui et aux Québécois de demain, à nos enfants les outils qui sont nécessaires pour réaliser pleinement leurs ambitions, et c'est précisément ce que mon collègue ministre des Finances a fait dans le dépôt du budget le 30 mars dernier.

Alors, c'est certain, on peut critiquer ce budget, on peut être... et ils le font vraiment de toutes sortes de façons, et quitte à se contredire, quitte à contredire leurs politiques et quant à contredire aussi leurs programmes électoraux, mais je dois vous dire, M. le Président, que je suis fière de ce budget-là, je suis fière en tant que mère de famille et en tant qu'élue, et c'est pourquoi j'invite mes collègues à voter, à se repositionner et à voter en faveur de ce budget. Merci, M. le Président.

Le Vice-Président (M. Chagnon): Merci, Mme la députée de Gatineau.

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JOURNAL DES DÉBATS DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE

39e législature, 1re session
(début : 13 janvier 2009)

Le mercredi 14 avril 2010
http://www.assnat.qc.ca/fr/travaux-parlementaires/assemblee-nationale/39-1/journal-debats/20100414/14735.html

- Vol. 41 N° 104