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mercredi 16 juin 2010

3895. AFGHANISTAN

AFGHANISTAN

PROCÈS DE ROBERT SEMRAU

LA COUR MARTIALE SIÈGE À KANDAHAR

16 JUIN 2010
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2010/06/16/003-semrau_proces.shtml

Le capitaine Robert Semrau est de retour en Cour martiale, mercredi.

Le militaire de 36 ans de la base de Petawawa est soupçonné d'avoir tué par balle un insurgé afghan désarmé et grièvement blessé, en octobre 2008, dans la province de Helmand.

Le procès reprend non pas à Gatineau, mais à l'aérodrome de Kandahar, tout près du lieu où se serait déroulé le crime présumé.

La première journée d'audiences devrait toutefois être essentiellement consacrée à des discussions de procédures.

Un interprète afghan portant le surnom de Max et qui était présent au moment de l'incident doit notamment être appelé à la barre.

Selon la poursuite, Max dira avoir entendu deux coups de feu et s'être retourné à temps pour voir Robert Semrau tirer le second coup, le canon de l'arme du capitaine visant l'insurgé blessé.

Le militaire a plaidé non coupable aux accusations de meurtre non prémédité, de tentative de meurtre, de conduite déshonorante et de négligence dans l'exécution d'une tâche militaire déposées contre lui en vertu de la Loi sur la défense nationale.

Le capitaine Semrau comparaît devant un juge militaire et cinq officiers des Forces canadiennes.

C'est la première fois qu'un soldat canadien est traduit devant une cour martiale pour une mort survenue sur le champ de bataille.

Les accusations auxquelles fait face le capitaine Semrau sont les plus graves portées contre un militaire canadien depuis la mission canadienne en Somalie, en 1993.

S'il est reconnu coupable, le capitaine Robert Semrau est passible d'une peine d'emprisonnement de 25 ans.

La vidéo montre des soldats, dont on ignore l'identité, près d'un homme qui ne bouge pas.

Le 21 mai, la Cour martiale a présenté une vidéo qui montrerait les instants qui ont précédé les coups de feu.

On y voit un homme étendu dans la poussière, recouvert d'une couverture et ne manifestant aucun signe de vie. Des soldats afghans et canadiens viennent l'examiner, mais sans tenter de lui prodiguer des soins.

Au cours de la dernière décennie, cinq procès martiaux canadiens ont eu lieu à l'étranger, mais celui du capitaine Semrau est le premier à être tenu en Afghanistan depuis le début de la mission du Canada, en 2002.

LES FAITS PRÉSUMÉS

Selon une déclaration commune de la poursuite et de la défense, le capitaine Semrau était en patrouille le 19 octobre 2008, aux côtés de soldats de l'Armée nationale afghane, lorsque la troupe qu'il dirigeait a été prise dans une embuscade.

Le combat a pris fin après un bombardement de l'armée de l'air américaine.

Lorsque les soldats au sol ont pu avancer à nouveau, ils ont découvert un insurgé taliban grièvement blessé.

Les militaires l'ont aussitôt désarmé.

On indique dans la déclaration que les blessures du taliban étaient trop importantes pour que ce dernier puisse recevoir des traitements sur le champ de bataille.

Deux coups de feu auraient été entendus au moment où Semrau se trouvait seul avec le blessé.

Un témoin anonyme interrogé par des enquêteurs militaires affirme toutefois avoir vu le capitaine Semrau tirer sur le taliban blessé.

Le corps de l'insurgé a été laissé sur place et jamais récupéré.

Le capitaine Robert Semrau, qui travaille pour les Forces canadiennes depuis 2005, a été arrêté en Afghanistan le 31 décembre 2008.

Il a été remis en liberté à son retour au pays et a été affecté à des tâches administratives pour la durée des procédures judiciaires.

Radio-Canada.ca avec Presse canadienne