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dimanche 8 novembre 2009

1258. IL EST BON DE LE SAVOIR

KARZAÏ EST CORROMPU, MAIS IL FAUT FAIRE AVEC, ESTIME BERNARD KOUCHNER

LEMONDE.FR avec AFP 05.11.09
http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2009/11/05/karzai-est-corrompu-mais-il-faut-faire-avec-estime-bernard-kouchner_1262960_3216.html#ens_id=1228393

Le ministre français des affaires étrangères Bernard Kouchner estime que le président afghan Hamid Karzaï est "corrompu" mais les Occidentaux doivent "le légitimer", selon des propos rapportés jeudi par le New York Times et repris par l'International Herald Tribune.

"Karzaï est corrompu, OK", a dit Bernard Kouchner, ajoutant que la corruption était endémique en Afghanistan, selon ces journaux qui relatent certaines déclarations du ministre français au style indirect.

Mais "il est notre homme", a-t-il ajouté.

Le chef de la diplomatie française déplore également l'absence de concertation entre alliés de l'OTAN en Afghanistan, et même parmi les pays de l'Union européenne qui y sont engagés. "En Europe, nous agissons, nous nous battons, nous allons à la guerre, mais nous ne nous parlons pas, et cela est bien dommage", dit-il.

Il ajoute que, selon lui, l'Alliance atlantique "ne fonctionne pas du tout" en Afghanistan. "Quel est le but ? Quel est le chemin ? Et au nom de quoi ?", s'interroge-t-il, selon le New York Times, qui précise que le ministre s'exprimait en anglais et en français.

Bernard Kouchner dit apprécier la nouvelle stratégie américaine en Afghanistan, insistant davantage sur les aspects civils de l'intervention internationale, mais il pose également la question : "Où sont les Américains ? Cela commence à être un problème", avant d'ajouter : "Nous avons besoin de nous parler."

Hamid Karzaï a été réélu à la tête de l'Afghanistan, après le retrait de son adversaire Abdullah Abdullah du second tour de l'élection présidentielle qui devait se tenir le 7 novembre.

L'OTAN SE RETIRERA "QUAND LES AFGHANS SERONT CAPABLES DE S'OCCUPER DE LEUR PAYS"

"Nous sommes d'abord et avant tout en Afghanistan pour notre propre sécurité. Si nous laissions tomber l'Afghanistan, ce pays redeviendrait un sanctuaire pour les terroristes", déclare pour sa part Anders Fogh Rasmussen.

Mais, ajoute-t-il, "la communauté internationale a besoin de savoir avec qui elle va traiter à Kaboul, maintenant que l'élection présidentielle est terminée". "Il faut s'assurer que ce sera un gouvernement fort, crédible, un gouvernement qui fasse bénéficier le peuple afghan des services de base. […]

Je dois souligner que nous resterons engagés aussi longtemps que nécessaire mais évidemment pas pour toujours", réitère M. Rasmussen.

"Notre opération se terminera quand les Afghans seront capables de s'occuper de leur pays. C'est pourquoi la mission de formation des soldats et policiers afghans doit prendre de l'ampleur."

Il juge "compréhensible" que les Etats-Unis "prennent le temps de la réflexion" sur l'envoi éventuel de renforts. "Ce sont des décisions très, très difficiles" à prendre.