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mercredi 10 mars 2010

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SERVICES DE GARDE

FEU VERT AUX GARDERIES RELIGIEUSES

9 mars 2010
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2010/03/09/002-garderies_religieuses.shtml


Le ministre québécois de la Famille, Tony Tomassi, ne nie pas que des garderies financées avec l'argent des contribuables enseignent les rudiments de l'islam, du judaïsme ou du catholicisme aux enfants qui les fréquentent. Il dit même n'y voir aucun problème.

« Un service de garde, c'est le prolongement de la vie familiale. Nécessairement, les parents [...] se tournent vers des services de garde qui [...] adoptent les mêmes valeurs qu'ils ont », a-t-il déclaré mardi, lors d'une entrevue accordée au Réseau de l'information.

Le ministre Tomassi réagissait aux informations publiées la veille par La Presse Canadienne, selon lesquelles des associations dont l'objectif déclaré est de faire la promotion de la religion juive ou musulmane reçoivent des subventions de plusieurs centaines de milliers de dollars.

« Il y a des associations qui peuvent faire la demande pour obtenir un service de garde. On en a dans plusieurs communautés, même [dans] la religion catholique. On a des services de garde qui sont administrés par des congrégations », soutient le ministre de la Famille.

Tony Tomassi affirme qu'il n'y a aucun permis de garderie qui est accordé « sur la base d'une croyance religieuse ». Les places, dit-il, « sont données où les besoins sont identifiés dans toutes les régions du Québec ».

« Ce qui est clair, c'est que tous les services de garde au Québec doivent répondre à des critères de qualité. Ils doivent déposer, chacune d'entre elles [sic], un programme éducatif », indique le ministre.

DEUX CAS AU COEUR DU LITIGE

L'un des cas soulevés par La Presse canadienne concerne le Centre de la petite enfance (CPE) Beth Rivkah, que dirige le rabbin ultraorthodoxe Yosef Minkowitz à Montréal. Sur le site Internet de l'institution, qui a reçu une subvention gouvernementale totale de 1,3 million de dollars l'an dernier, on peut lire : « Apprendre la Torah, c'est vivre la Torah. Toutes nos activités journalières sont pénétrées de l'esprit de la Torah et de la tradition juive, exposant ainsi l'enfant vers un riche mélange d'études juives et laïques. »

L'autre cas exposé par l'agence de presse est celui de la garderie privée Oasis Bout'Chou, gérée par l'Association islamique des projets charitables, qui offre 80 places à 7 $ à Laval. L'Association indique dans le registraire des entreprises que son but est de « propager l'enseignement islamique parmi les musulmans et les non-musulmans ». En entrevue, un porte-parole, Bassam Derbas, réitère que l'organisme veut « propager les vraies valeurs de l'islam ».

DES PLACES SUBVENTIONNÉES À 82 %

Interrogé sur le fait que des places accordées à des organismes faisant du prosélytisme réduisent le choix des parents qui ne sont pas issus de cette communauté, le ministre Tomassi tergiverse avant d'affirmer que personne n'est brimé par la situation actuelle. Il se fie à ce sujet aux propos tenus par un porte-parole de l'Association islamique des projets charitables.

« Il n'y a aucun service de garde qui préconise... Et je vous invite à aller écouter une entrevue que cette garderie a accordée à une station radiophonique à Montréal, qui dit que tous les enfants sont bienvenus dans son service de garde. Et on ne parle pas d'endoctrinement. On parle d'enfants de 0 à 5 ans, il n'y a aucun endoctrinement, comme l'article [de La Presse canadienne] le laisse entendre. »

Le financement des garderies à 7 $ provient à 82 % du gouvernement du Québec. Le contenu éducatif qu'elles offrent est cependant laissé à la discrétion de leur conseil d'administration. Des garderies privées non subventionnées font aussi la promotion de leur préférence religieuse en indiquant qu'à défaut de payer 7 $, les parents peuvent obtenir l'équivalent en obtenant le crédit d'impôt offert par Québec.

Le ministre Tomassi dit être surpris que le Parti québécois réclame des balises. « Des balises, il y en, et les services de garde ont l'obligation de mettre en place un programme éducatif. Il y a des inspections continuelles qui sont faites dans tous les services de garde. Et actuellement, on n'a aucune plainte qui se rapporte à quelconque incidence sur un endoctrinement possible [sic] », affirme-t-il.

Radio-Canada.ca avec Presse canadienne

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Photo. Photo: La Presse Canadienne /Jacques Boissinot