DOUTEUR EST L'AMI DE MONSIEUR MARCEL DUCHAMP

DOUTEUR EST L'AMI DE MONSIEUR HENRY DICKSON ET DE MONSIEUR MARCEL DUCHAMP ET L'AMI DE DAME MUSE ET DES MUTANTS GÉLATINEUX LGBTQ OGM ET DE MADEMOISELLE TAYTWEET DE MICROSOFT - SECONDE TENTATIVE OFFICIELLE D'Ai - INTELLIGENCE ARTIFICIELLE - ET DE MONSIEUR ADOLF HITLER, CÉLÈBRE ARTISTE CONCEPTUEL AUTRICHIEN ALLEMAND CITOYEN DU MONDE CÉLÈBRE MONDIALEMENT CONNU - IL EST DANS LE DICTIONNAIRE - SON OEUVRE A ÉTÉ QUELQUE PEU CRITIQUÉE MAIS ON NE PEUT PLAIRE À TOUT LE MONDE ET PERSONNE N'EST PARFAIT ! VOILÀ!

DOUTEUR EST L'AMI DU PROFESSEUR BULLE QUI EST L'AMI DE DOUTEUR

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DOUTEUR - DE LA FÉDÉRATION INTERNATIONALE DU DOUTE EST AMI DU PROFESSEUR BULLE - DE L'INTERNATIONALE SITUATIONISTE CONSPIRATIONNISTE - DES THÉORICIENS DU COMPLOT ET DES CONSPIRATIONS ET DES COMPLOTISTES ET CONSIRATIONISTES - AMI DES THÉORICIENS DU NON COMPLOT ET DES THÉORICIENS DE L'EXPLICATION ET DE L'UNION DES JOVIALISTES ET INTELLECTUELS ORGANIQUES - AUTISTE ASPERGER GEEK RELATIVISTE CULTUREL PYRRHONIEN NÉGATIONNISTE RÉVISIONNISTE SCEPTIQUE IRONIQUE SARCASTIQUE - DÉCONSTRUCTEUR DERRIDADIEN - AMI DES COLLECTIONNEURS DE BOMBES ATOMIQUES - AMI DES PARTICULES ÉLÉMENTAIRES ET FONDAMENTALES ET AMI DE L'ATOME CAR LA FUSION OU LA FISSION NUCLÉAIRE SONT VOS AMIS

UN JOUR LES MUTANTS GOUVERNERONT LE MONDE - CE NE SERA PROBABLEMENT PAS PIRE QU'EN CE MOMENT

UN JOUR LES MUTANTS GOUVERNERONT LE MONDE - CE NE SERA PROBABLEMENT PAS PIRE QU'EN CE MOMENT
LES MUTANTS EXTERMINERONT OU NON LES HUMAINS - ET NOUS TRAITERONS PROBABLEMENT AUSSI BIEN QU'ON SE TRAITE NOUS-MÊMES ENTRE NOUS - ET PROBABLEMENT AUSSI BIEN QUE L'ON TRAITE LA NATURE ET TOUT CE QUI VIT

vendredi 9 juillet 2010

4088. LA GUERRE NOTRE AMIE

EN APARTÉ - UN PEU DE SANG AVANT LA GUERRE

Jean-François Nadeau

12 janvier 2008
http://www.ledevoir.ca/culture/livres/171488/en-aparte-un-peu-de-sang-avant-la-guerre

Mon cousin, un garçon fort comme un boeuf, a toujours eu les mains pleines de pouces. Un vrai maladroit. À la fête de Noël, il y a deux ans, le sang a soudain coulé. À table, il s'est tailladé vilainement avec un couteau.

Sans broncher, très vite, il a alors léché le sang de sa blessure pour ensuite simplement essuyer la lame avec un mouchoir. Personne n'a bronché en le regardant faire puisque lui-même faisait comme si de rien n'était.

Je me suis alors demandé s'il n'était pas vraisemblable qu'il finisse un jour par se blesser tout aussi gauchement avec une arme. Mon cousin est soldat.

Un coup parti tout seul, sans crier gare, cela est si vite arrivé...

Cette année à Noël, mon cousin n'était pas là. L'arme à la main, il est à Kandahar, en Afghanistan. Il s'y trouve au nom de l'armée.

Au nom du Canada.

Au nom des vertus morales supérieures que l'on prête, paraît-il, à ce pays, vertus que l'on voudrait croire universelles, selon l'exemple de nos modestes voisins.

Bref, il est là-bas au nom de tout ce dont se pare le discours officiel pour les besoins d'une armée d'occupation.

Si par malheur mon cousin mourait, le premier ministre pourrait dire que personne n'oubliera son sacrifice, même si chacun sait fort bien qu'un soldat mort en service finit par être oublié aussi vite que les autres au cimetière de la nation.

Depuis l'arrivée des Canadiens en Afghanistan, le premier ministre a dû répéter à peu près les mêmes condoléances d'État plus de soixante fois déjà. Alors, une fois de plus ou une fois de moins...

NOS TROUPES

Les parents de mon cousin ont désormais la pensée permanente que le pire peut se produire accrochée à eux.

Ils ont installé sur la voiture familiale un autocollant en forme de ruban, du type de celui qu'on trouve un peu partout aux États-Unis. On peut y lire (en anglais seulement):

«Support our troops».

Je ne crois pas avoir jamais entendu mon oncle et ma tante parler anglais.

Mais il faut dire que la guerre parle beaucoup cette langue-là. Est-ce un hasard?

Aux États-Unis, l'armée a conscrit jusqu'aux salles de cinéma dans un dessein guerrier.

Avant la projection des films, dans les grandes salles comme celles du complexe Metreon de San Francisco, un présentateur dynamique, sourire blanchi et complet bien taillé, présente un long vidéoclip, appuyé par une chanson rock très efficace.

Pendant plusieurs minutes, on voit défiler des images du débarquement de Normandie, de l'effondrement des tours jumelles à New York, tout aussi bien que des scènes de la guerre d'indépendance américaine et des conflits divers auxquels se sont mêlés les États-Unis depuis 1776.

Cette confusion totale de toutes les époques et de tous les conflits est établie sous le couvert d'un seul drapeau censé représenter la liberté dans toute sa splendeur.

On n'explique pas le sort du monde autrement que sous ce rapport à un nationalisme très étroit mis au service d'intérêts divers.

Bien sûr, ce mélange abracadabrant des conflits et de leurs causes ne tiendrait pas la route cinq minutes si le mouvement des images et la musique n'ajoutaient pas une importante dose de brouillard de type publicitaire.

La conclusion de tout cela?

«Nous sommes libres grâce aux braves»!

Entendez par là que, si on vous dit de combattre, ce sera forcément pour la liberté, peu importe sur qui on vous demande de tirer. La belle affaire!

L'autre jour, sur les ondes de la National Public Radio (NPR), la chaîne publique américaine, un long reportage expliquait que le taux de désertion n'a jamais été aussi élevé dans l'armée américaine.

Un des déserteurs, réfugié à Toronto, racontait qu'il avait cru, après le 11 septembre 2001, s'être engagé pour combattre pour le bon droit et contre l'oppression du monde.

Or il lui est peu à peu apparu sur le terrain que l'immense amoncellement de preuves contraires à son impression initiale lui interdisait de continuer d'appuyer le remplacement d'une tyrannie par une nouvelle dont il serait, à titre de soldat, un des manoeuvres autorisés.

Au sujet de l'Afghanistan et de l'Irak, «on nous a menti effrontément», concluait-il.

GUERRE À LA GUERRE

Ces déserteurs d'aujourd'hui rejoignent les rangs de cette armée de bric et de broc qui, depuis toujours, tente de faire la guerre à la guerre.

La regrettée Susan Sontag, dont le fils vient de colliger en anglais les derniers essais, avait déjà narré dans un beau texte le succès qu'avait connu, immédiatement après la Première Guerre mondiale, un ouvrage d'Ernst Friedrich intitulé Krieg dem Kriege! (Guerre à la guerre!).

Ce livre présente des photos de jouets militaires, puis des visages défigurés, des cadavres pourrissants le long de la route, des ruines de toutes sortes. Il entend tout montrer.

Cette expression du vrai visage de la guerre a connu près de dix éditions avant d'être interdite par les autorités publiques en Europe.

Un peu plus tard en Angleterre, en 1934, dans le même dessein de lutter contre la guerre, Innes et Castle produisirent un livre semblable à celui de Friedrich intitulé Covenants with Death (Engagements avec la mort).

Ces livres, admirables, n'ont jamais été réédités. Devraient-ils l'être?

Sait-on assez aujourd'hui que la guerre est une horreur?

Les journaux, très souvent, refusent de publier des images de l'apocalypse guerrière en supposant que «le bon goût» du public n'a pas à souffrir le spectacle de corps démembrés après une boucherie.

On croit malgré tout savoir ce qu'est la guerre. Le sait-on?

Au moment où des photos de la prison d'Abou Ghraïb montraient clairement que les soldats du drapeau de la liberté pratiquent eux aussi la torture comme les autres, c'est aux photos de ces horreurs elles-mêmes que les autorités ont reproché d'être monstrueuses.

Comme si les photos constituaient l'horreur plutôt que la simple expression d'une réalité!

Y a-t-il des raisons de mener une guerre selon des termes qui seraient justes?

Le plus récent numéro de la revue Spirale tente de réfléchir à cette question, à travers les recensions de plusieurs ouvrages consacrés à ce sujet. C'est à lire, certainement.

Mais faudra-t-il continuer longtemps d'écrire et de vivre ainsi dans la nuit même s'il fait jour?

Dans la guerre, la noirceur est partout. Elle n'est pas davantage d'un côté ou de l'autre de la barricade.

Il y a près de cinquante ans, le 12 avril 1961, au plus fort de la guerre froide, Yuri Gagarin réalisait l'exploit de graviter en orbite autour de la Terre dans le vaisseau Vostok 1. Gagarin est le premier homme à avoir constaté de ses yeux que notre planète est ronde et qu'elle comporte plus d'eau que de terre.

«Tout est beau ici, disait-il en substance une fois en orbite. Je vois des nuages, du bleu... »

À la suite de son vol, on a répété que Gagarine avait soutenu que les hommes, depuis cette distance, sont naturellement perçus tous comme des frères. Cloué au sol, tels que nous le sommes, c'est-à-dire toujours si près les uns des autres, nous devrions peut-être tâcher de nous le rappeler plus souvent.

Bonne année quand même.