dimanche 31 juillet 2011
5544. PAUL GILLON
*
PAUL GILLON : UN GÉANT DE LA BD VIENT DE DISPARAÎTRE
Laura Adolphe
23/05/2011
http://www.lesinrocks.com/livres-arts-scenes/livres-arts-scenes-article/t/65560/date/2011-05-23/article/paul-gillon-un-geant-de-la-bd-vient-de-disparaitre/
Paul Gillon est de ces personnes qui ont marqué le neuvième art. A l'âge de 85 ans, ce talentueux auteur de bandes dessinées est mort le samedi 21 mai, laissant derrière lui des œuvres uniques.
Il venait de souffler ses 85 bougies. Après une carrière longue de 70 ans, le dessinateur-scénariste Paul Gillon vient de disparaître. Artiste reconnu dans le monde de la bande dessinée, il a fait ses débuts professionnels à l'âge de 14 ans après avoir suivi des cours de graphisme. C'est donc très jeune qu'il commence à faire des caricatures pour des journaux comme Samedi Soir ou France Dimanche.
Rapidement, il tente de concilier sa passion des dessins à celle de la musique en fréquentant les milieux artistiques. Ses dessins apparaissent dès lors sur les partitions de Tino Rossi ou de Charles Trenet.
C'est en entrant à Vaillant, l'hebdomadaire pour la jeunesse dirigé par le parti communiste, que Paul Gillon publie sa première bande dessinée, On se bat sur Terre. Si son ton était parfois considéré comme froid, il a touché à des sujets très diversifiés, de l'Histoire à l'érotisme en passant par la science-fiction.
SON TRAVAIL RECONNU COMME UN ART
Même si la bande-dessinée historique est son domaine de prédilection, c'est la science-fiction qui le mène vers la reconnaissance artistique.
Les naufragés du Temps est très certainement la saga la plus marquante de sa carrière. D'abord publiée dans les pages éphémères de Chouchou puis de France Soir dans les années 70, les planches marquent un tournant dans sa vie professionnelle. Son travail est alors reconnu comme un art et ses confrères admirent son graphisme.
"Le dessin, classique, sobre, élégant et hors des normes y est pour beaucoup. La fluidité de lecture vient de là, pas d’effets graphiques vains, pas de quelconque redondance, mais un art de la persuasion qui impose une vision futuriste indiscutable, car cohérente. Gillon traverse le temps avec force",
témoigne Enki Bilal.
BRUXELLES LUI REND HOMMAGE
La Galerie Champaka, située à Bruxelles, rendra hommage à Paul Gillon à partir du 20 juin en accueillant la série phare Les naufragés du Temps. Il sera donc possible pour le public de découvrir des planches originales. Selon le dessinateur François Schuiten, elles sont uniques en raison de "leur format gigantesque, qui laisse le trait et le geste s’épanouir, s’évanouir, pour laisser au blanc toute sa place... Puis les traits, parfois si fins qu’ils disparaissent à l’impression, mais surtout si sûrs, si élégants, jamais dans l’anecdote, comme s’ils étaient l’oeuvre d’un calligraphe".
L'exposition présentera 20 planches originales, deux couvertures et une vingtaine de découpages.
*
DERNIERS SOUVENIRS DE PAUL GILLON
dmuraz
23 mai 2011
http://blogs.courrier-picard.fr/bulles-picardes/non-classe/derniers-souvenirs-de-paul-gillon/
Paul Gillon est décédé ce week-end à Amiens, à l’âge de 85 ans. Il vivait, discrètement, depuis une trentaine d’années à Ignaucourt, dans la Somme.
C’était à la fin du mois de février 2010. La neige blanchissait la région d’Amiens et c’est avec un peu d’appréhension que j’avais pris la route pour Ignaucourt, petit village en pleine campagne, à 20 minutes à l’est d’Amiens.
C’était là que vivait, depuis trente ans Paul Gillon, l’un des grands noms de la bande dessinée française, maître du style réaliste, qu’il adaptait avec talent à tous les univers (comme le rappelle, avec son habituelle culture encyclopédique Didier Pasamonik dans un post détaillé).
Il s’agissait de réaliser avec lui une double page – visible ici - de portrait en situation, posant une personnalité en lien avec son territoire en Picardie.
Bien que souffrant d’arthrose, qui lui rendait la vie – et le dessin – difficiles, l’auteur des Naufragés du temps avait été d’une parfaite délicatesse, hôte attentionné et prévenant, tout comme sa compagne qui l’accompagnait discrètement. Il avait accordé plus de deux heures de son temps au journaliste et au photographe du Courrier picard, se prêtant de bonnes grâces à la séance photo, se souvenant avec précision – et avec une légitime fierté – de son parcours. Et seules les pauses qu’il s’accordait au cours du récit rappelait les difficultés physiques qu’il endurait. Malgré celles-ci, il nous avait aussi fait visiter son atelier, réaménagé sous les combles, au troisième étage de cette grande bâtisse en briques, un étage colonisé par ses oeuvres et ses archives, soigneusement classées.
Au-delà de la présence de ses albums, il me laissera le souvenir d’un grand monsieur.
*
PAUL GILLON 11/05/1926 – 21/05/2011)
http://luisdiferrart.blogspot.com/2011_05_01_archive.html
Je viens d’apprendre le décès de Paul Gillon, le 21 passé. Il venait d’avoir 85 ans.
Voici un homme à qui je veux rendre hommage, un auteur pour lequel j’éprouve une grande admiration ; un dessinateur remarquable, au trait fluent [?] [virtuose serait plus exact! Ou : au trait d’une souplesse et d’une élégance remarquable] sur des planches énormes, le juste héritier d’Alex Raymond, le responsable d’un classicisme mis à jour pendant une longue carrière.
Récemment, dès 2009, sa série phare “Les Naufragés du Temps” (d’abord avec Jean-Claude Forest) a connu une réédition magnifique, comptant avec un coloriage entièrement refait (un excellent travail numérique de Yannick et Hubert).
J’ai là sous mes yeux un vieux “Schtroumpf – les cahiers de la bande dessinée” de 1978, incroyablement acheté à São Paulo. En page 29 de ce nº 36, dédié à Paul Gillon, le critique Henri Filippini (…) demande :
« Comment travaillez-vous ? Vite ou lentement ? »,
Le visé a répondu :
« Vite quand il le faut, lentement quand il me plait ».
*
http://www.comicartfans.com/gallerypiece.asp?piece=713418&gsub=107518
Site de mise aux enchères de dessins.
Dessins de Paul Gillon
PAUL GILLON : UN GÉANT DE LA BD VIENT DE DISPARAÎTRE
Laura Adolphe
23/05/2011
http://www.lesinrocks.com/livres-arts-scenes/livres-arts-scenes-article/t/65560/date/2011-05-23/article/paul-gillon-un-geant-de-la-bd-vient-de-disparaitre/
Paul Gillon est de ces personnes qui ont marqué le neuvième art. A l'âge de 85 ans, ce talentueux auteur de bandes dessinées est mort le samedi 21 mai, laissant derrière lui des œuvres uniques.
Il venait de souffler ses 85 bougies. Après une carrière longue de 70 ans, le dessinateur-scénariste Paul Gillon vient de disparaître. Artiste reconnu dans le monde de la bande dessinée, il a fait ses débuts professionnels à l'âge de 14 ans après avoir suivi des cours de graphisme. C'est donc très jeune qu'il commence à faire des caricatures pour des journaux comme Samedi Soir ou France Dimanche.
Rapidement, il tente de concilier sa passion des dessins à celle de la musique en fréquentant les milieux artistiques. Ses dessins apparaissent dès lors sur les partitions de Tino Rossi ou de Charles Trenet.
C'est en entrant à Vaillant, l'hebdomadaire pour la jeunesse dirigé par le parti communiste, que Paul Gillon publie sa première bande dessinée, On se bat sur Terre. Si son ton était parfois considéré comme froid, il a touché à des sujets très diversifiés, de l'Histoire à l'érotisme en passant par la science-fiction.
SON TRAVAIL RECONNU COMME UN ART
Même si la bande-dessinée historique est son domaine de prédilection, c'est la science-fiction qui le mène vers la reconnaissance artistique.
Les naufragés du Temps est très certainement la saga la plus marquante de sa carrière. D'abord publiée dans les pages éphémères de Chouchou puis de France Soir dans les années 70, les planches marquent un tournant dans sa vie professionnelle. Son travail est alors reconnu comme un art et ses confrères admirent son graphisme.
"Le dessin, classique, sobre, élégant et hors des normes y est pour beaucoup. La fluidité de lecture vient de là, pas d’effets graphiques vains, pas de quelconque redondance, mais un art de la persuasion qui impose une vision futuriste indiscutable, car cohérente. Gillon traverse le temps avec force",
témoigne Enki Bilal.
BRUXELLES LUI REND HOMMAGE
La Galerie Champaka, située à Bruxelles, rendra hommage à Paul Gillon à partir du 20 juin en accueillant la série phare Les naufragés du Temps. Il sera donc possible pour le public de découvrir des planches originales. Selon le dessinateur François Schuiten, elles sont uniques en raison de "leur format gigantesque, qui laisse le trait et le geste s’épanouir, s’évanouir, pour laisser au blanc toute sa place... Puis les traits, parfois si fins qu’ils disparaissent à l’impression, mais surtout si sûrs, si élégants, jamais dans l’anecdote, comme s’ils étaient l’oeuvre d’un calligraphe".
L'exposition présentera 20 planches originales, deux couvertures et une vingtaine de découpages.
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DERNIERS SOUVENIRS DE PAUL GILLON
dmuraz
23 mai 2011
http://blogs.courrier-picard.fr/bulles-picardes/non-classe/derniers-souvenirs-de-paul-gillon/
Paul Gillon est décédé ce week-end à Amiens, à l’âge de 85 ans. Il vivait, discrètement, depuis une trentaine d’années à Ignaucourt, dans la Somme.
C’était à la fin du mois de février 2010. La neige blanchissait la région d’Amiens et c’est avec un peu d’appréhension que j’avais pris la route pour Ignaucourt, petit village en pleine campagne, à 20 minutes à l’est d’Amiens.
C’était là que vivait, depuis trente ans Paul Gillon, l’un des grands noms de la bande dessinée française, maître du style réaliste, qu’il adaptait avec talent à tous les univers (comme le rappelle, avec son habituelle culture encyclopédique Didier Pasamonik dans un post détaillé).
Il s’agissait de réaliser avec lui une double page – visible ici - de portrait en situation, posant une personnalité en lien avec son territoire en Picardie.
Bien que souffrant d’arthrose, qui lui rendait la vie – et le dessin – difficiles, l’auteur des Naufragés du temps avait été d’une parfaite délicatesse, hôte attentionné et prévenant, tout comme sa compagne qui l’accompagnait discrètement. Il avait accordé plus de deux heures de son temps au journaliste et au photographe du Courrier picard, se prêtant de bonnes grâces à la séance photo, se souvenant avec précision – et avec une légitime fierté – de son parcours. Et seules les pauses qu’il s’accordait au cours du récit rappelait les difficultés physiques qu’il endurait. Malgré celles-ci, il nous avait aussi fait visiter son atelier, réaménagé sous les combles, au troisième étage de cette grande bâtisse en briques, un étage colonisé par ses oeuvres et ses archives, soigneusement classées.
Au-delà de la présence de ses albums, il me laissera le souvenir d’un grand monsieur.
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PAUL GILLON 11/05/1926 – 21/05/2011)
http://luisdiferrart.blogspot.com/2011_05_01_archive.html
Je viens d’apprendre le décès de Paul Gillon, le 21 passé. Il venait d’avoir 85 ans.
Voici un homme à qui je veux rendre hommage, un auteur pour lequel j’éprouve une grande admiration ; un dessinateur remarquable, au trait fluent [?] [virtuose serait plus exact! Ou : au trait d’une souplesse et d’une élégance remarquable] sur des planches énormes, le juste héritier d’Alex Raymond, le responsable d’un classicisme mis à jour pendant une longue carrière.
Récemment, dès 2009, sa série phare “Les Naufragés du Temps” (d’abord avec Jean-Claude Forest) a connu une réédition magnifique, comptant avec un coloriage entièrement refait (un excellent travail numérique de Yannick et Hubert).
J’ai là sous mes yeux un vieux “Schtroumpf – les cahiers de la bande dessinée” de 1978, incroyablement acheté à São Paulo. En page 29 de ce nº 36, dédié à Paul Gillon, le critique Henri Filippini (…) demande :
« Comment travaillez-vous ? Vite ou lentement ? »,
Le visé a répondu :
« Vite quand il le faut, lentement quand il me plait ».
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http://www.comicartfans.com/gallerypiece.asp?piece=713418&gsub=107518
Site de mise aux enchères de dessins.
Dessins de Paul Gillon