vendredi 23 novembre 2012
6049. NOS AMIS LES MAIRES
*
GILLES VAILLANCOURT
LUI, IL LE SAVAIT
Yves Boisvert
10 novembre 2012
La Presse
http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/yves-boisvert/201211/09/01-4592367-lui-il-le-savait.php
Mettez-vous à sa place. Mieux vaut démissionner dans le confort de son palais municipal que du parking du quartier général de la Sûreté du Québec, non?
Gilles Vaillancourt pouvait jouir une dernière fois d'un semblant de dignité dans le décor.
Un décor, oui. Le décor du grand théâtre de la politique municipale à Laval.
En apparence, une ville superbement gérée: une dette qui diminue, des taxes peu élevées, des services municipaux de grande qualité, une activité économique de plus en plus autonome et bouillonnante.
Sous ce décor: les terres humides et gluantes de la corruption sur lesquelles Gilles Vaillancourt a bâti maison.
[Et des tas de millionnaires qui ont vécu et vivent encore de transfusion de taxes.]
C'est du moins ce que nous suggèrent ces perquisitions de la police, jour après jour, coffret après coffret...
Pas seulement les perquisitions, au fait.
Une enveloppe, deux enveloppes, trois enveloppes...
Deux députés provinciaux et un organisateur d'un député provincial qui disent s'être fait offrir de l'argent comptant par Gilles Vaillancourt lui-même.
On a leur nom, ils donnent une date, des détails.
Le premier fut Serge Ménard, rappelez-vous, qui a révélé (un peu forcé) s'être fait offrir 10 000$ en espèces par le maire.
Ça ne pouvait pas mieux tomber. Assez de gens peuvent témoigner de l'honnêteté de Ménard, c'est tellement certain qu'il dit vrai.
Vaillancourt a nié, menacé de poursuivre, mais pas fou, il y a renoncé.
Ce témoignage-là en a amené d'autres.
Et voilà maintenant que l'huissier Jean-Yves Lortie dit à Radio-Canada qu'il a donné personnellement
15 000$ deux fois à Vaillancourt pour obtenir des contrats.
Vaillancourt nie encore, mais ça commence à faire pas mal de «menteurs» contre le pauvre maire...
Les vannes sont ouvertes. Les barrages du silence des complices ont craqué. Les rats fuient de partout. Les eaux de ce système viennent de l'engloutir. Vrram!
Et la commission Charbonneau n'a pas encore mis les pieds à Laval pour vrai...
Je ne sais pas pourquoi les gens trouvent que c'est un sombre jour, une sombre époque.
Ça fait 40 ans que ça dure à Laval:
la voilà, la période sombre, celle de l'omerta.
C'est au contraire une période lumineuse que nous vivons!
Enfin on le dit, enfin on le montre, enfin on va derrière le décor!
Et s'il vous plaît, n'allons pas comparer Gilles Vaillancourt à Gérald Tremblay.
Le maire de Montréal est coupable d'un manque de surveillance grave, d'aveuglement [volontaire] et de complaisance.
[Comme si ce n’est pas assez. Et toutes ces années! Et son adjoint qui devient maire à sa place en attendant une élection! Lui non plus n'était au courant de rien!?]
Mais on ne verra pas la police débarquer chez lui.
[Attendons pour voir!]
On ne l'a pas vu tripoter des enveloppes.
Gilles Vaillancourt est visé personnellement.
Pas par des allégations de financement politique illégal.
Par des allégations de fraude massive, préméditée et répétée.
[Et, peut-être, d’«allégations de financement politique illégal». Attendons pour voir.]
[Et à Montréal, ce sont des accusations de pots de vin, de vol, de corruption, de détournement de fond - un club d'entrepeneurs liés à la Mafia fait de la monoculture de contrats se partageant les appels d'offres et faisant fuir les concurrents. En plus, un groupe d'ingénieurs de la ville, contre $, s'arrange pour bonifier le contrat reçu en modifiant les plans les travaux en cours de route. Un % va la à Mafia, un autre aux ingénieurs de la ville, un autre au parti du maire et personne n'était pas au courant.]
Quelle farce de l'entendre, hier, se lamenter sur notre triste temps où «tous les élus» sont «accusés de tous les maux».
Non, monsieur. Pas tous les élus. Certains élus. [Combien?]
Certains maux.
Certains élus qui ont essayé de mouiller d'autres élus, d'ailleurs, pour les emmener dans leur propre marécage politique...
Heureusement, il y en a qui ont dit non.
[Mais combien on dit oui ?!]
[Et combien de nos beaux capitalistes donneurs de leçons sur la saine gestion des dépenses publiques?]
Heureusement, il y a eu Serge Ménard.
Heureusement, il y a eu Vincent Auclair.
[10 000 $ lui aussi! Il en a parlé aux journalistes, à la TV, mais on n'a rien fait!]
Un péquiste, un libéral.
Qui ne se connaissent pas. Qui ne sont pas de la même famille politique.
Mais qui ont très simplement dit non quand on leur a tendu une enveloppe pleine de fric.
[Et combien ont dit oui! Parce qu’il semble qu’on arrosait tout le monde, sans préjugé.]
L'époque n'est pas triste du tout.
Sauf pour les naïfs et les complices.
Ce qu'il était interdit de chuchoter il y a 20 ans, on le dit sous serment, on l'imprime dans le journal.
[Il y a à peu près 20 ans, La Presse avait fait un article double page sur les élections clés-en-main et, tout de suite après, messire Bouchard qui occupait le saint siège lance les fusions municipales de manière à les faire échouer en plus comme une pieuvre lance son encre dans l’eau]
Il y a au moins un truc de bien avec Gilles Vaillancourt: il ne nous dit jamais qu'il ne savait pas. Il dit: ce n'est pas vrai. Ou il ne dit rien.
[On se donne du plaisir comme on peut!]
Parce que si c'est vrai, lui, il le savait...
Ce qui nous amène à nous demander ce qui en est de son équipe.
[Oui. Demandons-nous! Au sujet de l’équipe de Laval, de Montréal, de Mascouche, de Lorretteville, de Québec, ville – on se souviendra du bon temps du maire Pelletier - et des gouvernements]
Qu'ont-ils à dire?
Eux, que savaient-ils?
Sont-ils des Gérald Tremblay, qui n'ont vu aucun gros char passer, même s'ils étaient assis aux premières loges du défilé des enveloppes?
Sont-ils des aspirants Vaillancourt?
Les a-t-on tous savamment enfirouapés?
Restez à l'écoute, la Commission revient après la pause...
*
[Et la population se doutant de tout ça l’a réélu tout ce temps et beaucoup étaient prêt à le réélire encore. Et aux dernières élections, on a entendu des anglos dire Better a crook than a séparatist! Pour se donner un prétexte pour revoter pour les voleurs Libéraux.]
[Et n'oublions pas le métro de Laval au budget pharaonique. Ceci à la grande surprise de tous. Et les 2 vidaduc qui s'effondrent sans que ça intéresse personne. Et, il y a la collusion des compagnies qui vont saigner Montréal pour ses nouveaux wagons de méto. ]
[Ne vous en faites pas. La Commission Charbonneau va faire un petit ménage mais rien de plus. Tant de gens sont impliqués, à des niveaux si élevés, et le silence, les complicités actives et passives durent depuis si longtemps dans l'élite financière, industrielle, politique, qu'ill faudrait une prison nouvelle si on ne condamnait que les grands patrons. Exproprier leurs entreprises seraient aussi une bonne idée. Et on ne parle ici que du municipal. Il faudrait aussi parler du provincial. Et on ne parlera pas du Plan Nord, où on s'arrange pour donner contre quelque peanuts les ressources naturelles de la province - comme on a fait pour le bois- en échange de routes, ports, aéroports, villes. Et qui dépolluera les trous et les ravins après? Tout ceci au frais du contribuable. Le Québec est favorables aux affaires. Comme l'Afrique. On crée sans cesse de la richesse et des riches. Et, au Fédéral, c'est l'$ du crétin de payeur de taxe et d'impôt qui va en armes, avions, guéguerres extérieurs. Mais le crétin de base est content et il va réélire ses tondeurs de laines à la prochaine occasion. Car nos dirigeants ont des valeurs! Celles qui proviennent des poches des gens. Et les mots du dictionnaire qui en causent. Les esclaves méritent leur sort. Puisqu'ils sont complices de leur asservissement. Sort que partageront malheureusement ceux qui sont conscients et ne veulent pas être esclaves mais comme ils sont une minorité...]
GILLES VAILLANCOURT
LUI, IL LE SAVAIT
Yves Boisvert
10 novembre 2012
La Presse
http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/yves-boisvert/201211/09/01-4592367-lui-il-le-savait.php
Mettez-vous à sa place. Mieux vaut démissionner dans le confort de son palais municipal que du parking du quartier général de la Sûreté du Québec, non?
Gilles Vaillancourt pouvait jouir une dernière fois d'un semblant de dignité dans le décor.
Un décor, oui. Le décor du grand théâtre de la politique municipale à Laval.
En apparence, une ville superbement gérée: une dette qui diminue, des taxes peu élevées, des services municipaux de grande qualité, une activité économique de plus en plus autonome et bouillonnante.
Sous ce décor: les terres humides et gluantes de la corruption sur lesquelles Gilles Vaillancourt a bâti maison.
[Et des tas de millionnaires qui ont vécu et vivent encore de transfusion de taxes.]
C'est du moins ce que nous suggèrent ces perquisitions de la police, jour après jour, coffret après coffret...
Pas seulement les perquisitions, au fait.
Une enveloppe, deux enveloppes, trois enveloppes...
Deux députés provinciaux et un organisateur d'un député provincial qui disent s'être fait offrir de l'argent comptant par Gilles Vaillancourt lui-même.
On a leur nom, ils donnent une date, des détails.
Le premier fut Serge Ménard, rappelez-vous, qui a révélé (un peu forcé) s'être fait offrir 10 000$ en espèces par le maire.
Ça ne pouvait pas mieux tomber. Assez de gens peuvent témoigner de l'honnêteté de Ménard, c'est tellement certain qu'il dit vrai.
Vaillancourt a nié, menacé de poursuivre, mais pas fou, il y a renoncé.
Ce témoignage-là en a amené d'autres.
Et voilà maintenant que l'huissier Jean-Yves Lortie dit à Radio-Canada qu'il a donné personnellement
15 000$ deux fois à Vaillancourt pour obtenir des contrats.
Vaillancourt nie encore, mais ça commence à faire pas mal de «menteurs» contre le pauvre maire...
Les vannes sont ouvertes. Les barrages du silence des complices ont craqué. Les rats fuient de partout. Les eaux de ce système viennent de l'engloutir. Vrram!
Et la commission Charbonneau n'a pas encore mis les pieds à Laval pour vrai...
Je ne sais pas pourquoi les gens trouvent que c'est un sombre jour, une sombre époque.
Ça fait 40 ans que ça dure à Laval:
la voilà, la période sombre, celle de l'omerta.
C'est au contraire une période lumineuse que nous vivons!
Enfin on le dit, enfin on le montre, enfin on va derrière le décor!
Et s'il vous plaît, n'allons pas comparer Gilles Vaillancourt à Gérald Tremblay.
Le maire de Montréal est coupable d'un manque de surveillance grave, d'aveuglement [volontaire] et de complaisance.
[Comme si ce n’est pas assez. Et toutes ces années! Et son adjoint qui devient maire à sa place en attendant une élection! Lui non plus n'était au courant de rien!?]
Mais on ne verra pas la police débarquer chez lui.
[Attendons pour voir!]
On ne l'a pas vu tripoter des enveloppes.
Gilles Vaillancourt est visé personnellement.
Pas par des allégations de financement politique illégal.
Par des allégations de fraude massive, préméditée et répétée.
[Et, peut-être, d’«allégations de financement politique illégal». Attendons pour voir.]
[Et à Montréal, ce sont des accusations de pots de vin, de vol, de corruption, de détournement de fond - un club d'entrepeneurs liés à la Mafia fait de la monoculture de contrats se partageant les appels d'offres et faisant fuir les concurrents. En plus, un groupe d'ingénieurs de la ville, contre $, s'arrange pour bonifier le contrat reçu en modifiant les plans les travaux en cours de route. Un % va la à Mafia, un autre aux ingénieurs de la ville, un autre au parti du maire et personne n'était pas au courant.]
Quelle farce de l'entendre, hier, se lamenter sur notre triste temps où «tous les élus» sont «accusés de tous les maux».
Non, monsieur. Pas tous les élus. Certains élus. [Combien?]
Certains maux.
Certains élus qui ont essayé de mouiller d'autres élus, d'ailleurs, pour les emmener dans leur propre marécage politique...
Heureusement, il y en a qui ont dit non.
[Mais combien on dit oui ?!]
[Et combien de nos beaux capitalistes donneurs de leçons sur la saine gestion des dépenses publiques?]
Heureusement, il y a eu Serge Ménard.
Heureusement, il y a eu Vincent Auclair.
[10 000 $ lui aussi! Il en a parlé aux journalistes, à la TV, mais on n'a rien fait!]
Un péquiste, un libéral.
Qui ne se connaissent pas. Qui ne sont pas de la même famille politique.
Mais qui ont très simplement dit non quand on leur a tendu une enveloppe pleine de fric.
[Et combien ont dit oui! Parce qu’il semble qu’on arrosait tout le monde, sans préjugé.]
L'époque n'est pas triste du tout.
Sauf pour les naïfs et les complices.
Ce qu'il était interdit de chuchoter il y a 20 ans, on le dit sous serment, on l'imprime dans le journal.
[Il y a à peu près 20 ans, La Presse avait fait un article double page sur les élections clés-en-main et, tout de suite après, messire Bouchard qui occupait le saint siège lance les fusions municipales de manière à les faire échouer en plus comme une pieuvre lance son encre dans l’eau]
Il y a au moins un truc de bien avec Gilles Vaillancourt: il ne nous dit jamais qu'il ne savait pas. Il dit: ce n'est pas vrai. Ou il ne dit rien.
[On se donne du plaisir comme on peut!]
Parce que si c'est vrai, lui, il le savait...
Ce qui nous amène à nous demander ce qui en est de son équipe.
[Oui. Demandons-nous! Au sujet de l’équipe de Laval, de Montréal, de Mascouche, de Lorretteville, de Québec, ville – on se souviendra du bon temps du maire Pelletier - et des gouvernements]
Qu'ont-ils à dire?
Eux, que savaient-ils?
Sont-ils des Gérald Tremblay, qui n'ont vu aucun gros char passer, même s'ils étaient assis aux premières loges du défilé des enveloppes?
Sont-ils des aspirants Vaillancourt?
Les a-t-on tous savamment enfirouapés?
Restez à l'écoute, la Commission revient après la pause...
*
[Et la population se doutant de tout ça l’a réélu tout ce temps et beaucoup étaient prêt à le réélire encore. Et aux dernières élections, on a entendu des anglos dire Better a crook than a séparatist! Pour se donner un prétexte pour revoter pour les voleurs Libéraux.]
[Et n'oublions pas le métro de Laval au budget pharaonique. Ceci à la grande surprise de tous. Et les 2 vidaduc qui s'effondrent sans que ça intéresse personne. Et, il y a la collusion des compagnies qui vont saigner Montréal pour ses nouveaux wagons de méto. ]
[Ne vous en faites pas. La Commission Charbonneau va faire un petit ménage mais rien de plus. Tant de gens sont impliqués, à des niveaux si élevés, et le silence, les complicités actives et passives durent depuis si longtemps dans l'élite financière, industrielle, politique, qu'ill faudrait une prison nouvelle si on ne condamnait que les grands patrons. Exproprier leurs entreprises seraient aussi une bonne idée. Et on ne parle ici que du municipal. Il faudrait aussi parler du provincial. Et on ne parlera pas du Plan Nord, où on s'arrange pour donner contre quelque peanuts les ressources naturelles de la province - comme on a fait pour le bois- en échange de routes, ports, aéroports, villes. Et qui dépolluera les trous et les ravins après? Tout ceci au frais du contribuable. Le Québec est favorables aux affaires. Comme l'Afrique. On crée sans cesse de la richesse et des riches. Et, au Fédéral, c'est l'$ du crétin de payeur de taxe et d'impôt qui va en armes, avions, guéguerres extérieurs. Mais le crétin de base est content et il va réélire ses tondeurs de laines à la prochaine occasion. Car nos dirigeants ont des valeurs! Celles qui proviennent des poches des gens. Et les mots du dictionnaire qui en causent. Les esclaves méritent leur sort. Puisqu'ils sont complices de leur asservissement. Sort que partageront malheureusement ceux qui sont conscients et ne veulent pas être esclaves mais comme ils sont une minorité...]