dimanche 27 juin 2010
4016
SOMMET DU G20
RÉDUCTION DES DÉFICITS ET RECUL SUR LA TAXE BANCAIRE
27 juin 2010
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Economie/2010/06/27/001-brouillon-communique-deficit.shtml
Photo de famille du G20
Les leaders du G20 ont mis un terme à leur dernière journée de travail dimanche, à Toronto.
Le premier ministre Harper s'est adressé aux médias à l'issu de la rencontre, estimant que la question de la dette publique était « le défi que nous devions affronter ».
Le brouillon du communiqué final obtenu par les médias avant la fin du sommet montrait déjà que les pays du G20 étaient parvenus à un accord pour réduire de moitié les déficits des pays développés sur une période de trois ans, avec une marge de manoeuvre propre à chaque pays.
Ils auront ainsi jusqu'à 2013 pour assainir leurs finances.
D'autre part, ils s'engageront à stabiliser leurs dettes d'ici 2016.
Seul le Japon est cité explicitement comme ayant son propre plan. Le pays du Soleil levant s'opposait à de telles mesures dès le début des négociations.
Le document indique aussi que les pays du G20 connaissent des stades différents quant à leur reprise économique.
On y mentionne tant le risque d'un « ajustement budgétaire synchronisé » que celui de « la non-mise en oeuvre d'une consolidation nécessaire ».
Le premier ministre Stephen Harper semble avoir été entendu, lui qui plaidait pour une réduction des déficits pour préserver la croissance à long terme.
«Si nous échouons à prendre des actions décisives, coordonnées et équilibrées, le scénario négatif pourrait faire en sorte que des millions de personnes perdent leur emploi.»
— Stephen Harper
Mais d'autres se sont inquiétés de ces mesures, comme le premier ministre indien Manmohan Singh, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, ou encore le ministre des Finances du Brésil.
Ils craignent une récession en deux temps si trop de pays adoptent des mesures d'austérité en même temps.
«Nous ne devons pas équilibrer les budgets sur le dos des gens les plus pauvres du monde.»
— Ban Ki-moon
PAS DE SUPPRESSION DES AVANTAGES POUR LES ÉNERGIES FOSSILES
Stephen Harper rejetterait l'élimination des avantages fiscaux pour les compagnies pétrolières, contrairement à l'avis du ministère des Finances et aux engagements pris lors du sommet de Pittsburgh, selon la Presse canadienne.
Selon des fuites à la presse, Stephen Harper rappellerait plutôt des mesures déjà prises, notamment la suppression des déductions pour l'amortissement accéléré dans les sables bitumineux.
Le brouillon du communiqué du G20 fait toutefois mention d'un retrait des « subventions inefficaces aux énergies fossiles ».
PAS DE TAXE BANCAIRE
Toujours selon le document qui circule, l'instauration d'une taxe bancaire à l'échelle internationale est abandonnée.
Chaque État reste libre de l'instaurer, mais plusieurs observateurs ont souligné que la mobilité des capitaux financiers réduirait l'efficacité d'une telle mesure à une échelle nationale.
Les États-Unis et les pays européens ont appuyé la création d'une telle taxe, mais d'autres comme le Canada, le Japon et la Chine s'y opposent fermement.
Le gouvernement Harper a notamment mené une campagne internationale pour s'y opposer.
Les troubles financiers vécus en Grèce, qui a nécessité l'afflux de deniers européens, restent une source de préoccupation pour les pays du G20.
Certains estiment que si un gouvernement était confronté à un défaut de paiement, c'est le système financier en entier qui pourrait s'effondrer.
Les modalités précises de la réforme des règles du système bancaire ne seront pas connues avant le prochain sommet du G20, à Seoul, en novembre prochain.
Les dirigeants se donnent jusqu'à fin 2012 pour les instaurer.
D'autre part, le communiqué ne devrait pas faire mention du yuan chinois, à la demande de Pékin, selon certaines sources.
Rappelons que Pékin a assoupli sa politique de taux de change fixe par rapport au dollar américain peu avant le sommet.
Cette politique suscitait l'irritation de Washington depuis plusieurs mois, mais les dirigeants américain et chinois ont affiché une relation plus détendue au début du sommet du G20.
Enfin, le président américain Barack Obama a demandé aux autres dirigeants du G20 des modifications aux propositions faites dans le cadre du cycle de Doha sur la libéralisation du commerce mondial pour y adhérer.
Un responsable américain a avancé qu'en l'état actuel, ces propositions feraient perdre aux États-Unis leur avantage comparatif sur les pays aux marchés émergents dans le domaine des services.
La version définitive du communiqué sera publiée plus tard en journée.
Radio-Canada.ca avec Agence France Presse, Presse canadienne et Reuters
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