jeudi 24 juin 2010
3992
SERVICES SECRETS
HARPER « PRIS DE COURT »
23 juin 2010
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/National/2010/06/22/009-fadden-espionnage-eco.shtml
Commenter (91)
Un porte-parole de Stephen Harper déclare que le premier ministre a été pris de court par les allégations du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) selon lesquelles des politiciens canadiens seraient sous l'influence de puissances étrangères.
Cette semaine, le directeur du SCRS a déclaré en entrevue à CBC que des ministres de deux provinces qu'il n'a pas voulu nommer seraient les agents de gouvernements étrangers ou, selon le jargon des services secrets, des « agents d'influence ». Il a aussi ajouté que les membres de plusieurs municipalités de la Colombie-Britannique seraient concernés.
Les réactions de ministre ne se sont pas fait attendre. Dalton McGuinty, le premier ministre de l'Ontario, estime que les Canadiens ont le droit d'obtenir davantage d'explications du SCRS.
En Saskatchewan, le premier ministre Brad Wall va dans le même sens, et remet en question la pertinence pour le service de renseignement de faire des allégations d'espionnage sans donner de détails, ni révéler les noms des politiciens concernés.
Le premier ministre de la Saskatchewan déclare avoir consulté le SCRS et affirme qu'aucun ministre de sa province n'est soupçonné par le service de renseignement.
M. Wall estime par ailleurs que les assertions du SRCS risquent de nuire à l'établissement de relations avec la Chine.
Même si M. Fadden n'a pas voulu identifier les pays soupçonnés d'interférer dans la politique canadienne, il a tout de même référé à une déclaration de l'ancien parton du SCRS, Jim Judd, selon laquelle le service de renseignement consacrait la moitié de son budget à contrer l'espionnage chinois.
En Colombie-Britannique, le bureau du premier ministre explique que Gordon Campell n'est pas disponible pour commenter les allégations de M. Fadden.
RICHARD FADDEN RELATIVISE SES PROPOS
Pendant ce temps, le directeur du SCRS minimise la portée de ses propos. Il déclare en conférence de presse, mercredi, que le service enquête et fait rapport de menaces d'espionnage depuis déjà plusieurs années.
«L'interférence étrangère est un phénomène courant dans plusieurs pays dans le monde et cela depuis des décennies.«
— Richard Fadden
M. Fadden dit qu'il n'a pas mis le Bureau du Conseil privé au courant des cas dont il a fait mention sur la chaîne CBC. « En ce moment, le SRCS ne considère pas ces cas comme étant une préoccupation suffisante pour les porter à l'attention des autorités provinciales. »
DES ESPIONS SUR LES CAMPUS?
Richard B. Fadden n'a pas donné beaucoup de détails sur les agissements des politiciens considérées « sous influence », ni sur le type d'influence qu'elles subiraient. La teneur de son propos laisse plutôt penser qu'il s'agirait de renseignements d'ordre économique, voire de lobbyisme.
« Un certain nombre de pays partent du principe que, s'ils peuvent développer une relation d'influence avec des individus au début de leur carrière, alors ces individus les suivront sur la durée », a déclaré M. Fadden avant d'ajouter : « Et avant même de vous en apercevoir, un pays fournit à ces personnes de l'argent. Il y a alors une sorte d'accord secret ».
Une fois installées dans leur vie professionnelle ou politique, ces personnes prendraient alors des décisions non pas dans l'intérêt des Canadiens, mais dans celui des puissances étrangères qui les ont recrutées.
Au moins cinq pays s'activeraient actuellement pour repérer sur les campus canadiens des étudiants qui pourraient, un jour, devenir des responsables politiques influents et servir leurs intérêts.
La Chine serait la plus active, mais les pays du Proche-Orient seraient aussi en phase de prospection.
On ne sait pas dans quelle mesure le gouvernement est au courant de cette situation, indique CBC, mais révéler publiquement le nom des pays incriminés tomberait mal pour le gouvernement Harper à la veille du G20 : plusieurs de ces pays participeraient au sommet.
« Cela est surprenant parce que les services secrets devraient normalement considérer cela comme extrêmement sensible », estime le professeur Martin Rudner qui dirige le Canadian Centre of Intelligence and Security Studies.
Le professeur Martin Rudner pense cependant que Richard Fadden pourrait songer à livrer les noms de ces pays parce que ce serait la seule façon d'attirer l'attention du public sur un danger d'envergure nationale.
M. Fadden n'a pas dit ce qu'il comptait faire à ce sujet, mais il prépare un rapport qui devrait bientôt atterrir sur le bureau du PM Harper.
Audio-Vidéo
Le directeur du SCRS Richard Fadden affirme que des politiciens canadiens se livrent à de l'espionnage, rapporte Philippe Leblanc.
Les explications de Martin Bégin
HARPER « PRIS DE COURT »
23 juin 2010
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/National/2010/06/22/009-fadden-espionnage-eco.shtml
Commenter (91)
Un porte-parole de Stephen Harper déclare que le premier ministre a été pris de court par les allégations du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) selon lesquelles des politiciens canadiens seraient sous l'influence de puissances étrangères.
Cette semaine, le directeur du SCRS a déclaré en entrevue à CBC que des ministres de deux provinces qu'il n'a pas voulu nommer seraient les agents de gouvernements étrangers ou, selon le jargon des services secrets, des « agents d'influence ». Il a aussi ajouté que les membres de plusieurs municipalités de la Colombie-Britannique seraient concernés.
Les réactions de ministre ne se sont pas fait attendre. Dalton McGuinty, le premier ministre de l'Ontario, estime que les Canadiens ont le droit d'obtenir davantage d'explications du SCRS.
En Saskatchewan, le premier ministre Brad Wall va dans le même sens, et remet en question la pertinence pour le service de renseignement de faire des allégations d'espionnage sans donner de détails, ni révéler les noms des politiciens concernés.
Le premier ministre de la Saskatchewan déclare avoir consulté le SCRS et affirme qu'aucun ministre de sa province n'est soupçonné par le service de renseignement.
M. Wall estime par ailleurs que les assertions du SRCS risquent de nuire à l'établissement de relations avec la Chine.
Même si M. Fadden n'a pas voulu identifier les pays soupçonnés d'interférer dans la politique canadienne, il a tout de même référé à une déclaration de l'ancien parton du SCRS, Jim Judd, selon laquelle le service de renseignement consacrait la moitié de son budget à contrer l'espionnage chinois.
En Colombie-Britannique, le bureau du premier ministre explique que Gordon Campell n'est pas disponible pour commenter les allégations de M. Fadden.
RICHARD FADDEN RELATIVISE SES PROPOS
Pendant ce temps, le directeur du SCRS minimise la portée de ses propos. Il déclare en conférence de presse, mercredi, que le service enquête et fait rapport de menaces d'espionnage depuis déjà plusieurs années.
«L'interférence étrangère est un phénomène courant dans plusieurs pays dans le monde et cela depuis des décennies.«
— Richard Fadden
M. Fadden dit qu'il n'a pas mis le Bureau du Conseil privé au courant des cas dont il a fait mention sur la chaîne CBC. « En ce moment, le SRCS ne considère pas ces cas comme étant une préoccupation suffisante pour les porter à l'attention des autorités provinciales. »
DES ESPIONS SUR LES CAMPUS?
Richard B. Fadden n'a pas donné beaucoup de détails sur les agissements des politiciens considérées « sous influence », ni sur le type d'influence qu'elles subiraient. La teneur de son propos laisse plutôt penser qu'il s'agirait de renseignements d'ordre économique, voire de lobbyisme.
« Un certain nombre de pays partent du principe que, s'ils peuvent développer une relation d'influence avec des individus au début de leur carrière, alors ces individus les suivront sur la durée », a déclaré M. Fadden avant d'ajouter : « Et avant même de vous en apercevoir, un pays fournit à ces personnes de l'argent. Il y a alors une sorte d'accord secret ».
Une fois installées dans leur vie professionnelle ou politique, ces personnes prendraient alors des décisions non pas dans l'intérêt des Canadiens, mais dans celui des puissances étrangères qui les ont recrutées.
Au moins cinq pays s'activeraient actuellement pour repérer sur les campus canadiens des étudiants qui pourraient, un jour, devenir des responsables politiques influents et servir leurs intérêts.
La Chine serait la plus active, mais les pays du Proche-Orient seraient aussi en phase de prospection.
On ne sait pas dans quelle mesure le gouvernement est au courant de cette situation, indique CBC, mais révéler publiquement le nom des pays incriminés tomberait mal pour le gouvernement Harper à la veille du G20 : plusieurs de ces pays participeraient au sommet.
« Cela est surprenant parce que les services secrets devraient normalement considérer cela comme extrêmement sensible », estime le professeur Martin Rudner qui dirige le Canadian Centre of Intelligence and Security Studies.
Le professeur Martin Rudner pense cependant que Richard Fadden pourrait songer à livrer les noms de ces pays parce que ce serait la seule façon d'attirer l'attention du public sur un danger d'envergure nationale.
M. Fadden n'a pas dit ce qu'il comptait faire à ce sujet, mais il prépare un rapport qui devrait bientôt atterrir sur le bureau du PM Harper.
Audio-Vidéo
Le directeur du SCRS Richard Fadden affirme que des politiciens canadiens se livrent à de l'espionnage, rapporte Philippe Leblanc.
Les explications de Martin Bégin