3557. LES MAÎTRES DU MONDE SE RAMASSENT À LA PELLE

POLITIQUE

ALLÉGATIONS DE FAVORITISME

L'EFFET TOMASSI TOUCHE JACQUES DUPUIS

7 mai 2010
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2010/05/07/002-dupuis_tomassi.shtml#commentaires

Bien qu'il ait été congédié jeudi par le premier ministre Jean Charest, l'ex-ministre de la Famille et ex-député libéral Tony Tomassi n'en continue pas moins de hanter ses anciens collègues et de faire le bonheur des partis d'opposition.

Le quotidien La Presse révèle vendredi que M. Tomassi est intervenu auprès du ministre de la Sécurité publique Jacques Dupuis pour aider son ami Luigi Coretti, président de la firme de sécurité BCIA, à obtenir un permis de port d'arme à feu.

M. Tomassi serait intervenu après que la démarche légale de M. Coretti n'eut pas porté ses fruits : la SQ a refusé de lui accorder le permis voulu.

Luigi Coretti soutenait qu'à titre de président de Centurion, une filiale de BCIA spécialisée dans le transport de valeurs mobilières, il lui arrivait de faire du transport de valeurs mobilières.

De telles fonctions permettent effectivement d'obtenir un permis de port d'armes, mais la SQ avait souligné que M. Coretti était essentiellement affecté à des tâches administratives, ce qui ne justifiait pas l'obtention du permis.

M. Dupuis confirme avoir rencontré M. Coretti à son bureau de circonscription. Il dit l'avoir informé qu'il ne pouvait intervenir en sa faveur. Le ministre soutient qu'il a ensuite demandé à son chef de cabinet, Jocelyn Turcotte, de rencontrer M. Coretti, en lui demandant de l'écouter, mais de ne faire aucune pression en sa faveur.

M. Coretti a bel et bien obtenu un permis de port d'armes qui, selon le quotidien, est temporaire et renouvelable.

D'ex-employés de BCIA confirment qu'ils portent régulièrement une arme à feu.

Personne ne sait cependant ce qui s'est produit pour que le permis, d'abord refusé, soit accordé.

La leader parlementaire adjointe du Parti québécois, Agnès Maltais, demande au ministre de la Sécurité publique d'expliquer ce qui s'est passé.

« M. Dupuis, qui sait que la SQ ne veut pas lui en donner, et qui sait qu'à titre de ministre, il ne peut pas intervenir, rencontre quand même M. Coretti, et un peu après, M. Coretti a obtenu son permis. [...] Pourquoi l'a-t-il rencontré alors qu'il savait qu'il ne pouvait pas, qu'il ne devait pas intervenir? »,

demande-t-elle.

BCIA est la même entreprise par laquelle est arrivé le scandale qui a entraîné le congédiement de M. Tomassi.

Le premier ministre Jean Charest a expliqué qu'il avait pris cette décision après que M. Tomassi eut admis avoir utilisé à des fins personnelles une carte de crédit fournie par la firme de sécurité dirigée par son ami. La carte aurait permis à M. Tomassi de payer des factures d'essence entre 2003 et 2008.

M. Tomassi n'a pas voulu commenter cette affaire.

AUDIO-VIDÉO

Sébastien Bovet fait le point.
Les précisions de Marie-Andrée Brassard

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FONDS PUBLICS

VERDUN FAIT AFFAIRE AVEC BCIA

7 mai 2010
http://www.radio-canada.ca/regions/Montreal/2010/05/07/006-verdun-bcia.shtml

L'arrondissement de Verdun vient d'autoriser un contrat d'un an avec la firme de sécurité BCIA. Cette firme est au centre de la controverse qui a mené le premier ministre Jean Charest à congédier son ministre de la famille Tony Tomassi.

Lundi, le quotidien La Presse soutenait aussi que l'agence BCIA entretenait des relations avec des clients qui effectuaient du blanchiment d'argent.

Par ailleurs, l'entreprise BCIA s'est placée la semaine dernière sous la protection de la Loi sur les faillites.

Le maire de Verdun et responsable de la Sécurité publique au comité exécutif de la Ville de Montréal, Claude Trudel, a expliqué que BCIA était la seule firme qui avait répondu à un récent appel d'offres pour la fourniture de services de surveillance privés.

Il a précisé que l'arrondissement ne savait pas à ce moment que l'entreprise était en difficultés financières.

Pendant ce temps, le syndicat des Métallos, qui représente notamment 12 000 agents de sécurité, déplore que les 800 agents qui travaillent pour BCIA n'aient pas été payés depuis cinq semaines.

«Les agents se présentent au travail sans être payés, par sens du devoir, conscients que le jour où ils n'y seront plus, la compagnie perdra ses contrats. Mais il y a des limites à se faire niaiser.»

— Dominic Lemieux, représentant des Métallos

BCIA a aussi obtenu des contrats de surveillance du quartier général de la police de Montréal et de l'arrondissement de Saint-Léonard.