lundi 24 février 2014
6323. UKRAINE. 24 FÉVRIER 2014. IL FAUT NOTER LA DATE CAR DE GRANDS CHANGEMENTS VONT SE PRODUIRE
*
WASHINGTON PEUT-IL RENVERSER TROIS GOUVERNEMENTS À LA FOIS ?
LES FRUITS VÉNÉNEUX DE LA POLITIQUE IMPÉRIALISTE YANKEE :
APRÈS KIEV VOICI CARACAS À FEU ET À SANG CETTE NUIT. 22 FÉVRIER 2014
UKRAINE : LES ÉVÉNEMENTS ÉVOLUENT SELON LE SCÉNARIO
LIBYEN. 20 FÉVRIER 2014
Thierry Meyssan
24 Février 2014
*
CAN WASHINGTON OVERTHROW THREE GOVERNMENTS AT THE SAME TIME?
Thierry Meyssan
The power of a state is measured by its ability to defend
itself and to attack on one or more fronts. In this context, Washington is
trying for the first time to show it can overthrow three governments
simultaneously: Syria, Ukraine and Venezuela. If it succeeds, no government
would be henceforth able to resist it.
*
L'OPPOSITION PARALYSE LES RUES DE CARACAS
24 fév. 2014
*
La puissance d’un État se mesure à sa capacité à se défendre
et à celle d’attaquer sur un ou plusieurs fronts.
Dans cette optique, Washington
tente pour la première fois de montrer qu’il peut renverser 3 gouvernements
simultanément,
en Syrie, en Ukraine et au Venezuela.
S’il y parvenait personne ne serait plus en mesure de lui
résister.
Washington, qui a
échoué en 2011 à bombarder simultanément la Libye et la Syrie,
est
en train de tenter une nouvelle démonstration de sa force :
organiser des changements de régime dans 3 États à la
fois, dans des régions du monde différentes :
la Syrie (CentCom), l’Ukraine (EuCom) et le Venezuela (SouthCom).
United States Southern Command
United States Central Command
United States European Command
Pour ce faire, le président Obama a mobilisé presque toute
l’équipe de son Conseil de sécurité
nationale.
D’abord la conseillère Susan
Rice et l’ambassadrice à l’ONU, Samatha
Power.
Ces deux femmes sont des championnes du parler «
démocratique ».
Elles se sont fait une spécialité,
depuis de nombreuses années, de préconiser l’ingérence dans les affaires
intérieures des autres États sous prétexte de prévenir des génocides.
Mais derrière ce discours généreux, elles se moquent des
vies non-états-uniennes comme l’a montré Mme Power lors de la crise des armes chimiques de la Ghoutta.
L’ambassadrice, qui connaissait parfaitement l’innocence des
autorités syriennes, était partie
avec son époux assister en Europe à un festival de cinéma consacré à Charlie
Chaplin, tandis que son gouvernement dénonçait un crime contre l’humanité dont
il rendait responsable le président el-Assad.
Puis, les trois responsables régionaux : Philip Gordon (Proche-Orient et Afrique
du Nord), Karen Donfried (Europe et
Eurasie) et Ricardo Zuñiga (Amérique
latine).
- Phil Gordon
(ami personnel et traducteur de Nicolas
Sarkozy) a organisé le sabotage de la Conférence
de paix de Genève 2,
tant que le dossier palestinien ne serait pas réglé à la
manière US.
Durant la seconde session de la conférence, alors que John Kerry parlait de paix,
il réunissait à Washington
les chefs des services secrets jordaniens,
qataris, saoudiens et turcs pour
préparer une énième attaque.
Les comploteurs ont réuni une armée de 13 000 hommes, dont
seul 1 000 ont reçu une brève formation militaire, pour conduire des blindés et
prendre Damas.
Le problème est que la colonne risque d’être détruite par l’Armée syrienne avant d’arriver sur la
capitale.
Mais ils ne parviennent pas à s’entendre sur la manière de
la défendre sans distribuer des armes anti-aériennes qui puissent
ultérieurement servir contre Israël.
- Karen Donfried est l’ancienne officier
national de renseignement pour l’Europe.
Elle a longtemps dirigé le German Marshall Fund à Berlin.
Aujourd’hui, elle manipule l’Union européenne
pour masquer l’interventionnisme de Washington en Ukraine.
Malgré la fuite d’une conversation téléphonique de
l’ambassadrice Victoria Nuland,
elle est parvenue à faire croire aux Européens que
l’opposition à Kiev voulait les
rejoindre et se battait pour la démocratie.
Pourtant, plus de la moitié des émeutiers de la place Maidan
sont membres de partis nazis et arborent des portraits du Collaborateur Stepan Bandera.
- Enfin Ricardo Zuñiga
est le petit fils du président homonyme du Parti
national du Honduras qui organisa les putschs de 1963 et de 1972 en faveur
du général López Arellano.
Il dirigea la station de la CIA à La Havane où il
recruta des agents et les finança pour former l’opposition à Fidel Castro.
Il a mobilisé l’extrême gauche trotskiste vénézuélienne pour
renverser le président Nicolás Maduro,
accusé d’être stalinien.
L’ensemble des opérations est médiatisé sous la houlette de Dan Rhodes.
Ce spécialiste de la propagande a déjà écrit la version
officielle du 11-Septembre 2001, en rédigeant le rapport de la commission
d’enquête présidentielle.
11 SEPTEMBRE 2011
Il a réussi à faire disparaître toute trace du coup d’État militaire (le pouvoir a été retiré des mains de George W. Bush vers 10h du matin et ne
lui a été restitué que le soir ;
tous les membres de son cabinet et ceux
du Congrès ont été placés dans des
bunkers sécurisés pour «garantir leur sécurité ») pour que l’on ne se souvienne
que des attentats.
Dans les trois cas, la narration US
repose sur les mêmes principes :
accuser les gouvernements d’avoir
tué leurs propres citoyens,
qualifier les opposants de «démocratiques »,
prendre
des sanctions contre les « meurtriers », et en définitive opérer des coups
d’État.
Chaque fois, le mouvement débute par
une manifestation au cours de laquelle des opposants pacifiques sont tués,
et où les deux camps s’accusent des violences.
En réalité des forces spéciales US ou de l’Otan,
placées sur les toits, tirent à la fois sur la foule et sur
la police.
Ce fut le cas à Deraa (Syrie) en 2011, à Kiev (Ukraine) et à
Caracas (Venezuela) cette semaine.
Manque de chance, les autopsies
pratiquées au Venezuela montrent que deux victimes, un opposant et un
pro-gouvernement, ont été tuées par la même arme.
Qualifier les opposants de démocratiques est un simple jeu
rhétorique.
En Syrie, ce sont des takfiristes
soutenus par la pire dictature de la planète, l’Arabie saoudite ;
en Ukraine
quelques pro-européens sincères entourés de nombreux nazis ;
au Venezuela de jeunes trotskistes de bonnes familles
entourés de milices patronales.
Partout le faux opposant US, John McCain, vient apporter son soutien aux vrais et faux opposants
locaux.
Le soutien aux opposants incombe à la National Endowment for Democracy (NED).
Cette agence du gouvernement états-unien se présente
mensongèrement comme une ONG financée par le Congrès.
Mais elle fut créée par le président Ronald Reagan, en association avec le Canada, le Royaume-Uni et
l’Australie.
Elle est dirigée par le néoconservateur Carl Gershman et la fille du général Alexander Haig (ancien suprême commandeur de l’Otan, puis
secrétaire d’État), Barbara Haig.
C’est la NED (en
réalité le département d’État) qui
emploie le sénateur d’« opposition » John
McCain.
À ce dispositif, il faut ajouter l’Albert Einstein Institute, une « ONG » financée par l’Otan.
Créé par Gene Sharp,
il a formé des agitateurs professionnels à partir de deux bases, en Serbie (Canvas) et au Qatar (Academy of change).
Dans tous les cas Susan
Rice et Samantha Power prennent
des airs outragés avant d’arrêter des sanctions —bientôt relayées par l’Union européenne—, alors qu’elles
sont les commanditaires des violences.
RESTE À RÉUSSIR LES COUPS D’ÉTAT. ET CE N’EST PAS GAGNÉ.
Washington tente ainsi de montrer au monde qu’il est
toujours le maître.
Pour être plus sûr de lui-même, il a lancé les opérations
ukrainiennes et vénézuéliennes durant les Jeux
Olympiques de Sotchi.
Il était certain que la Russie
ne bougerait pas de peur de voir sa fête troublée par des attentats islamistes.
Mais Sotchi a pris fin ce week-end.
C’est désormais au tour de Moscou de
jouer.
*