dimanche 1 avril 2012
5892. ET ILS SONT 7 MILLIARDS ET IL EN A VÉCU 100 MILLIARDS
«On lit encore à voix haute – se souvenir de Giordano Bruno, 30 ans plus tard, en février 1600, verra inscrit dans les motifs de sa condamnation pour hérésie que «lorsqu’il lisait, on ne voyait pas ses lèvres remuer»
Après le livre. François Bon. Éditions du Seuil. p. 153
*
GIORDANO BRUNO
http://fr.wikipedia.org/wiki/Giordano_Bruno#cite_note-
Naissance : Janvier 1548, Nola, bourgade proche de Naples, qui relève de la souveraineté espagnole
Mort brûlé vif le 17 février 1600, Rome.
Moine Dominicain jusqu’à sa rupture en 1576. Philosophe italien.
Sur la base des travaux de Nicolas Copernic et Nicolas de Cues, il développe la théorie de l'héliocentrisme (théorie physique qui place le Soleil au centre de l'Univers)
et montre, de manière philosophique, la pertinence d'un univers infini, qui n'a pas de centre, peuplé d'une quantité innombrable de soleils et de mondes identiques au nôtre.
Bruno est le premier à postuler, contre la doctrine de l'Église de l'époque, la pluralité de mondes habités dans son ouvrage De l'infinito universo et Mondi. Il postule que les étoiles sont des soleils, plus petits car éloignés et que ceux-ci peuvent abriter d'autres créatures à l'image de Dieu.
« Ainsi donc les autres mondes sont habités comme l'est le nôtre ? demande Burchio. Fracastorio, porte-parole de Bruno répond : Sinon comme l'est le nôtre et sinon plus noblement. Du moins ces mondes n'en sont-ils pas moins habités ni moins nobles. Car il est impossible qu'un être rationnel suffisamment vigilant puisse imaginer que ces mondes innombrables, aussi magnifiques qu'est le nôtre ou encore plus magnifiques, soient dépourvus d'habitants semblables et même supérieurs. » Giordano Bruno, L'Infini, l'Univers et les Mondes.
« Nous déclarons cet espace infini, étant donné qu'il n'est point de raison, convenance, possibilité, sens ou nature qui lui assigne une limite. » Giordano Bruno, L'Infini, l'Univers et les Mondes
Hylozoïste, il pense que tout est vivant, et panpsychiste, il pense que tout est psychique.
« La Terre et les astres (...), comme ils dispensent vie et nourriture aux choses en restituant toute la matière qu'ils empruntent, sont eux-mêmes doués de vie, dans une mesure bien plus grand encore ; et vivants, c'est de manière volontaire, ordonnée et naturelle, suivant un principe intrinsèque, qu'ils se meuvent vers les choses et les espaces qui leur conviennent » Le Banquet des cendres
« Toutes les formes de choses naturelles ont des âmes ? Toutes les choses sont donc animées ? demande Dicson. Theophilo, porte-parole de Bruno, répond : Oui, une chose, si petite et si minuscule qu'on voudra, renferme en soi une partie de substance spirituelle ; laquelle, si elle trouve le sujet [support] adapté, devient plante, animal (...) ; parce que l'esprit se trouve dans toutes les choses et qu'il n'est de minime corpuscule qui n'en contienne une certaine portion et qu'il n'en soit animé. » Cause, Principe et Unité, 1584
Et ce qu'on peut dire de chaque parcelle du grand Tout, atome, monade, peut se dire de l'univers comme totalité. le monde en son cœur loge l'Âme du monde Cause, Principe et Unité
Le monde est infini parce que Dieu est infini. Comment croire que Dieu, être infini, aurait pu se limiter lui-même en créant un monde clos et borné ?
«Accusé d'hérésie par l'Inquisition, notamment pour ses écrits jugés blasphématoires et son intérêt pour la magie, il est condamné à être brûlé vif au terme de huit années de procès, sur un bûcher situé coeur de Rome, le Campo Dei Fiori où se dresse aujourd'hui une statue à son effigie.
LE PROCÈS (1592-1600)
Dénoncé à l’inquisition vénitienne, le 23 mai 1592. Bruno est arrêté, jeté à la prison de San Domenico di Castello.
Au fur et à mesure du procès, qui durera huit années, l’acte d'accusation va évoluer. Le premier acte d'accusation se concentre sur ses positions théologiques hérétiques : sa pensée antidogmatique, le rejet de la transsubstantiation que le concile de Trente vient de confirmer, et de la Trinité, son blasphème contre le Christ, sa négation de la virginité de Marie.
(…) sa pratique de l’art divinatoire, sa croyance en la métempsycose, sa vision cosmologique.
Au long du procès, l'acte d'accusation ne cessera de croître.
Blanchi par les tribunaux vénitiens, Bruno est presque libéré. Mais la Curie romaine semble vouloir lui faire payer son apostasie. Sur intervention personnelle du pape auprès du doge, une procédure tout à fait exceptionnelle, Rome obtient l'extradition et Bruno se retrouve dans les redoutables geôles vaticanes du Saint-Office.
En 1593, dix nouveaux chefs d'accusation sont ajoutés. Bruno subit sept années de procès, ponctuées par une vingtaine d'interrogatoires menés par le cardinal Robert Bellarmin, qui instruira aussi le procès du système de Copernic en 1616.
Il lui arrive de concéder un geste de rétractation, mais se reprend toujours :
« Je ne recule point devant le trépas et mon cœur ne se soumettra à nul mortel. »
«Le pape Clément VIII somme une dernière fois Bruno de se soumettre, mais Bruno répond :
« Je ne crains rien et je ne rétracte rien, il n'y a rien à rétracter et je ne sais pas ce que j'aurais à rétracter. »
Le 20 janvier 1600, Clément VIII ordonne au tribunal de l'Inquisition de prononcer son jugement qui le déclare hérétique et qui, « devant son extrême et résolue défense », le condamne à être remis au bras séculier pour être puni, selon la formule habituelle,
« avec autant de clémence qu'il se pourrait et sans répandre de sang »
« ut quam clementissime et citra sanguinis effusionem puniretur »
[Mais en le brûlant. Belle hypocrisie toute théologique. Le cureton à son meilleur. Suçeur de petits garçons. Encore aujourd'hui, le clergé minuscule ou grand, se défend des actes de l'Inquisition nazie Dominicaine en affirmant que ce ne sont pas ses représentants qui torturaient les accusés mais la police et les tribunaux (bras séculier). Alors qu'en toute connaissance de cause on arrêtait les gens (on encourageait la dénonciation) (on arrêtait même les morts ce qui permettait de confisquer leurs biens après procès légal) et les remettaient à la «Justice». Et les Dominicains assistaient aux séances de torture servant à faire avouer ses crimes imaginaires à un sorcier ou une sorcière ou à un ou une hérétique (toute personne ne croyant pas l'idée de l'année de l'Église) ce qui leur donnait le prétexte pour les condamner à mort. Lors du procès dirigé par les Dominicains. Et encore une fois, selon eux, même à cette occasion, ils n'étaient pas responsables puisque c'est encore les bureaucrates de la ville qui procédaient à l'accusation et à la condamnation légale. Bien sûr, les Dominicains et les Jésuites actuels n'ont rien à voir avec les vermines originales d'époque et sont devenus tout à fait civilisés - bien plus que l'ecclésiastique moyen avec ses obsessions sur le sexe des femmes et des enfants. C'est un peu comme si les S.S. auraient toujours existés dans un monde parallèle mais seraient devenus écologiques, pacifiistes et amis des poètes Juifs. Et à côté, les maniaque coupeurs de prépuces, égorgeurs de veaux, cracheurs sur les fillettes auraient sans cesse dégénérés. Et, ici, nous ne sommes plus dans un monde parallèle!]
À la lecture de sa condamnation au bûcher, Bruno commente :
« Vous éprouvez sans doute plus de crainte à rendre cette sentence que moi à la recevoir. ».
Le 17 février 1600, il est mis nu, la langue entravée par un mors de bois l'empêchant de parler et de crier, sur le Campo Dei Fiori et supplicié sur le bûcher devant la foule des pèlerins venus pour le Jubilé.
Encore aujourd’hui, l’Église approuve «la condamnation pour hérésie de Bruno indépendamment du jugement qu'on veuille porter sur la peine capitale qui lui fut imposée (est) pleinement motivé»
[On considère avec l’esprit délicat de l’Église actuelle que le brûler vivant était peut-être exagéré (quoiqu’on n’en veuille pas en faire un plat ou un rôti) mais qu’il méritait une condamnation.]
*
Douteur je doute. On ne doute jamais assez. Tout ce qu'on vous dit est faux. Tout ce que vous savez est faux. Parce que tout ce qu'on vous dit est faux. Mais il se peut qu'une partie de ce que savez soit vraie mais laquelle? Le professeur Bulle a parlé. Ou pensé quelque chose. Ou eut une émotion quelconque. Le professeur Bulle pense quelques fois par année donc il lui arrive d'être. Mais pas souvent!
Après le livre. François Bon. Éditions du Seuil. p. 153
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GIORDANO BRUNO
http://fr.wikipedia.org/wiki/Giordano_Bruno#cite_note-
Naissance : Janvier 1548, Nola, bourgade proche de Naples, qui relève de la souveraineté espagnole
Mort brûlé vif le 17 février 1600, Rome.
Moine Dominicain jusqu’à sa rupture en 1576. Philosophe italien.
Sur la base des travaux de Nicolas Copernic et Nicolas de Cues, il développe la théorie de l'héliocentrisme (théorie physique qui place le Soleil au centre de l'Univers)
et montre, de manière philosophique, la pertinence d'un univers infini, qui n'a pas de centre, peuplé d'une quantité innombrable de soleils et de mondes identiques au nôtre.
Bruno est le premier à postuler, contre la doctrine de l'Église de l'époque, la pluralité de mondes habités dans son ouvrage De l'infinito universo et Mondi. Il postule que les étoiles sont des soleils, plus petits car éloignés et que ceux-ci peuvent abriter d'autres créatures à l'image de Dieu.
« Ainsi donc les autres mondes sont habités comme l'est le nôtre ? demande Burchio. Fracastorio, porte-parole de Bruno répond : Sinon comme l'est le nôtre et sinon plus noblement. Du moins ces mondes n'en sont-ils pas moins habités ni moins nobles. Car il est impossible qu'un être rationnel suffisamment vigilant puisse imaginer que ces mondes innombrables, aussi magnifiques qu'est le nôtre ou encore plus magnifiques, soient dépourvus d'habitants semblables et même supérieurs. » Giordano Bruno, L'Infini, l'Univers et les Mondes.
« Nous déclarons cet espace infini, étant donné qu'il n'est point de raison, convenance, possibilité, sens ou nature qui lui assigne une limite. » Giordano Bruno, L'Infini, l'Univers et les Mondes
Hylozoïste, il pense que tout est vivant, et panpsychiste, il pense que tout est psychique.
« La Terre et les astres (...), comme ils dispensent vie et nourriture aux choses en restituant toute la matière qu'ils empruntent, sont eux-mêmes doués de vie, dans une mesure bien plus grand encore ; et vivants, c'est de manière volontaire, ordonnée et naturelle, suivant un principe intrinsèque, qu'ils se meuvent vers les choses et les espaces qui leur conviennent » Le Banquet des cendres
« Toutes les formes de choses naturelles ont des âmes ? Toutes les choses sont donc animées ? demande Dicson. Theophilo, porte-parole de Bruno, répond : Oui, une chose, si petite et si minuscule qu'on voudra, renferme en soi une partie de substance spirituelle ; laquelle, si elle trouve le sujet [support] adapté, devient plante, animal (...) ; parce que l'esprit se trouve dans toutes les choses et qu'il n'est de minime corpuscule qui n'en contienne une certaine portion et qu'il n'en soit animé. » Cause, Principe et Unité, 1584
Et ce qu'on peut dire de chaque parcelle du grand Tout, atome, monade, peut se dire de l'univers comme totalité. le monde en son cœur loge l'Âme du monde Cause, Principe et Unité
Le monde est infini parce que Dieu est infini. Comment croire que Dieu, être infini, aurait pu se limiter lui-même en créant un monde clos et borné ?
«Accusé d'hérésie par l'Inquisition, notamment pour ses écrits jugés blasphématoires et son intérêt pour la magie, il est condamné à être brûlé vif au terme de huit années de procès, sur un bûcher situé coeur de Rome, le Campo Dei Fiori où se dresse aujourd'hui une statue à son effigie.
LE PROCÈS (1592-1600)
Dénoncé à l’inquisition vénitienne, le 23 mai 1592. Bruno est arrêté, jeté à la prison de San Domenico di Castello.
Au fur et à mesure du procès, qui durera huit années, l’acte d'accusation va évoluer. Le premier acte d'accusation se concentre sur ses positions théologiques hérétiques : sa pensée antidogmatique, le rejet de la transsubstantiation que le concile de Trente vient de confirmer, et de la Trinité, son blasphème contre le Christ, sa négation de la virginité de Marie.
(…) sa pratique de l’art divinatoire, sa croyance en la métempsycose, sa vision cosmologique.
Au long du procès, l'acte d'accusation ne cessera de croître.
Blanchi par les tribunaux vénitiens, Bruno est presque libéré. Mais la Curie romaine semble vouloir lui faire payer son apostasie. Sur intervention personnelle du pape auprès du doge, une procédure tout à fait exceptionnelle, Rome obtient l'extradition et Bruno se retrouve dans les redoutables geôles vaticanes du Saint-Office.
En 1593, dix nouveaux chefs d'accusation sont ajoutés. Bruno subit sept années de procès, ponctuées par une vingtaine d'interrogatoires menés par le cardinal Robert Bellarmin, qui instruira aussi le procès du système de Copernic en 1616.
Il lui arrive de concéder un geste de rétractation, mais se reprend toujours :
« Je ne recule point devant le trépas et mon cœur ne se soumettra à nul mortel. »
«Le pape Clément VIII somme une dernière fois Bruno de se soumettre, mais Bruno répond :
« Je ne crains rien et je ne rétracte rien, il n'y a rien à rétracter et je ne sais pas ce que j'aurais à rétracter. »
Le 20 janvier 1600, Clément VIII ordonne au tribunal de l'Inquisition de prononcer son jugement qui le déclare hérétique et qui, « devant son extrême et résolue défense », le condamne à être remis au bras séculier pour être puni, selon la formule habituelle,
« avec autant de clémence qu'il se pourrait et sans répandre de sang »
« ut quam clementissime et citra sanguinis effusionem puniretur »
[Mais en le brûlant. Belle hypocrisie toute théologique. Le cureton à son meilleur. Suçeur de petits garçons. Encore aujourd'hui, le clergé minuscule ou grand, se défend des actes de l'Inquisition nazie Dominicaine en affirmant que ce ne sont pas ses représentants qui torturaient les accusés mais la police et les tribunaux (bras séculier). Alors qu'en toute connaissance de cause on arrêtait les gens (on encourageait la dénonciation) (on arrêtait même les morts ce qui permettait de confisquer leurs biens après procès légal) et les remettaient à la «Justice». Et les Dominicains assistaient aux séances de torture servant à faire avouer ses crimes imaginaires à un sorcier ou une sorcière ou à un ou une hérétique (toute personne ne croyant pas l'idée de l'année de l'Église) ce qui leur donnait le prétexte pour les condamner à mort. Lors du procès dirigé par les Dominicains. Et encore une fois, selon eux, même à cette occasion, ils n'étaient pas responsables puisque c'est encore les bureaucrates de la ville qui procédaient à l'accusation et à la condamnation légale. Bien sûr, les Dominicains et les Jésuites actuels n'ont rien à voir avec les vermines originales d'époque et sont devenus tout à fait civilisés - bien plus que l'ecclésiastique moyen avec ses obsessions sur le sexe des femmes et des enfants. C'est un peu comme si les S.S. auraient toujours existés dans un monde parallèle mais seraient devenus écologiques, pacifiistes et amis des poètes Juifs. Et à côté, les maniaque coupeurs de prépuces, égorgeurs de veaux, cracheurs sur les fillettes auraient sans cesse dégénérés. Et, ici, nous ne sommes plus dans un monde parallèle!]
À la lecture de sa condamnation au bûcher, Bruno commente :
« Vous éprouvez sans doute plus de crainte à rendre cette sentence que moi à la recevoir. ».
Le 17 février 1600, il est mis nu, la langue entravée par un mors de bois l'empêchant de parler et de crier, sur le Campo Dei Fiori et supplicié sur le bûcher devant la foule des pèlerins venus pour le Jubilé.
Encore aujourd’hui, l’Église approuve «la condamnation pour hérésie de Bruno indépendamment du jugement qu'on veuille porter sur la peine capitale qui lui fut imposée (est) pleinement motivé»
[On considère avec l’esprit délicat de l’Église actuelle que le brûler vivant était peut-être exagéré (quoiqu’on n’en veuille pas en faire un plat ou un rôti) mais qu’il méritait une condamnation.]
*
Douteur je doute. On ne doute jamais assez. Tout ce qu'on vous dit est faux. Tout ce que vous savez est faux. Parce que tout ce qu'on vous dit est faux. Mais il se peut qu'une partie de ce que savez soit vraie mais laquelle? Le professeur Bulle a parlé. Ou pensé quelque chose. Ou eut une émotion quelconque. Le professeur Bulle pense quelques fois par année donc il lui arrive d'être. Mais pas souvent!