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SUICIDE: LES PLUS DE 50 ANS LAISSÉS DE CÔTÉ

Marco Bélair-Cirino

7 septembre 2010
http://www.ledevoir.com/societe/sante/295677/suicide-les-plus-de-50-ans-laisses-de-cote

Plus de 1100 personnes décèdent par suicide annuellement, et 40 % d'entre elles sont âgées de 50 ans ou plus.

Brandissant cette statistique, l'Association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic (AQRP) exhorte le gouvernement du Québec à tenir compte du fait que le suicide frappe ce groupe de plein fouet.

Le gouvernement et les organismes à but non lucratif ayant pour mission la prévention du suicide devraient mettre l'accent sur les personnes qui ont soufflé 50 bougies ou davantage, au cours des années à venir, font valoir 75 % des Québécois, selon un sondage commandé par l'AQRP dont Le Devoir a obtenu copie.

Les taux de suicide de tous les groupes d'âge ont fléchi, sauf celui des plus âgés, si bien que plus de 40 % des personnes qui ont mis fin à leurs jours, au fil des dernières années, étaient âgées de 50 ans ou plus, selon l'Institut national de santé publique.

Et c'est sans compter ceux et celles qui ont fait des tentatives afin de mettre fin abruptement à leurs jours.

«On a vu un recul significatif des suicides, sauf pour les 50 ans et plus»,

fait remarquer le directeur général de l'AQRP, Luc Vallerand.

«Est-ce que c'est parce qu'il n'y a pas eu d'efforts concentrés de prévention du suicide?», s'interroge-t-il.

Les campagnes de prévention du suicide visent «en général» les hommes adultes ou les jeunes.

«On n'a jamais priorisé les baby-boomers ou les personnes âgées»,

déplore Luc Vallerand.

Le coup de sonde, effectué auprès de près de 950 personnes, avait été commandé afin que ses résultats soient diffusés à la veille de la Journée mondiale de la prévention du suicide, vendredi, mais l'AQRP a fait le choix de les faire connaître, aujourd'hui, alors que la Commission spéciale sur la question de mourir dans la dignité lance ses consultations.

«On constate que les Québécois sont à la fois sensibles à la question du "mourir dignement", mais aussi à la problématique du suicide.

Ce sont deux éléments qu'on doit prendre en considération dans le débat actuel», souligne le directeur général de l'AQRP, Luc Vallerand.

La perte d'un emploi, notamment par une mise à la retraite forcée, et une dépression qui n'est pas diagnostiquée figurent parmi les facteurs de risque du suicide des 50 ans ou plus, à laquelle s'ajoute une gêne des hommes plus âgés à solliciter l'aide d'un spécialiste.

«Forment-ils un groupe vulnérable pour lequel on devrait faire une action de prévention du suicide particulière? On pose la question. On pense que la commission devrait l'examiner.»

L'AQRP, qui réunit des milliers de retraités des secteurs public et parapublic, déposera un mémoire à l'occasion de son témoignage devant la commission spéciale, mais ne prendra pas position sur l'euthanasie et le suicide assisté, la question étant loin de faire l'unanimité dans ses rangs.

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LE SUICIDE AUGMENTE RADICALEMENT CHEZ LES 50 ANS ET PLUS!

Patrick Voyer

Publié le 5 Février 2009
http://www.info07.com/Opinion/Chroniques/2009-02-05/article-670103/Le-suicide-augmente-radicalement-chez-les-50-ans-et-plus!/1

Nos personnes âgées s'ennuient, que dis-je, s'emmerdent. À 27% en 1999, le taux de suicide chez les 50 ans et plus a grimpé à 40% en 2006.

Chez les 65 ans et plus, on prévoit que le taux bondira de 250% dans les 35 prochaines années.

Normalité ou symptôme d'une époque où on préfère tasser nos vieux plutôt que de partager avec eux?

Les chiffres officiels sont effrayants. C'est pas croyable autant de gens âgés qui se pendent, se font sauter le caisson ou s'évanouissent à jamais grâce à leurs cachets.

Pourtant, ils devraient être heureux, non? Ils ont des enfants (grands et petits), leur vie professionnelle est terminée ou sur le point de l'être, ils sont libres, propriétaires, blablabla… Alors pourquoi choisissent-ils de disparaître?

Voilà, vous avez deviné, on va argumenter.

Les enfants d'abord. Ils sont le plus beau cadeau que ces personnes âgées ont, enfin pour la plupart des familles où la chicane n'est pas pognée. Et ces joyaux leur donnent en principe des perles de petits-enfants qu'ils aideront à polir. Ça, c'est la théorie, le cycle de la vie. Mais la réalité est différente pour une grosse partie de la population.

La nouvelle réalité, c'est un monde où leurs enfants travaillent comme des fous et sont trop occupés (ou non intéressés) pour les appeler ou leur rendre visite avec leurs petits-enfants. Pas étonnant que plusieurs mômes "aiment pas aller chez grand-papa". C'est un monde où les jeunes ne peuvent pas nécessairement avoir l'attention entière de leurs parents. Dans ce cas, les aînés sont d'excellents gardiens et d'extraordinaires professeurs de vie. Des millions de personnes pourront confirmer ce point, car si leurs grands-parents n'avaient pas été là pour combler les trous dans leur existence, ils n'en seraient pas là aujourd'hui. J'en suis un parmi d'autres et cette fierté me suivra jusque dans ma tombe. Et mes enfants pourront profiter de l'amour et la sagesse de leurs grands-parents.

LA RETRAITE MAINTENANT…

Synonyme de délivrance par une masse, la retraite est de plus en plus crainte. Pourquoi? Trois raisons.

1. Le sentiment de se sentir inutile: tout quidam devrait avoir une passion, un hobby, pour écouler ses vieux jours stimulé et en forme. Physiquement et mentalement. C'est connu: pour ne pas péter au frette à la retraite, il faut multiplier les galipettes. Avec ou sans salopette!

2. L'argent: ce n'est pas une majorité qui peut se payer une retraite dorée à 55 ans, surtout pas en 2009. Et les rentes sont de plus en plus pourries.

Les réfugiés reçoivent plus d'argent qu'un retraité qui a cotisé toute sa vie, alors si des gens croyaient encore que les aînés sont riches, eh bien, faut remettre la boîte à clichés à jour, hein?
Vous avez sûrement déjà reçu ce document PowerPoint qui stipule qu'un réfugié empoche 28 900$ par année (assistance sociale comprise), alors qu'un aîné canadien reçoit 12 144$ de rentes. Un écart de 16 776$. Une honte.

Où voulez-vous avec ces miettes, surtout si vous n'aviez pas les moyens de placer de l'argent au chaud pour X raison dans des REER ou ce genre de patente à gosses?

Ne vous demandez pas pourquoi les aînés paient moins cher certaines sorties… Bon, il est vrai que certains anciens fonctionnaires ou employés d'entreprises roulent presque sur l'or comparé à d'autres, mais c'est encore une fois un club sélect!

3. L'isolement. En travaillant, un aîné bouge, voit des gens. À la retraite, ce n'est pas évident, on entend les mouches voler. Le cercle d'amis au travail est brisé, les enfants demeurent souvent à l'extérieur, des amis meurent, la santé nous force à demeurer dans une résidence…

S'ils ont les moyens de se payer la résidence de luxe avec une tonne de leurs concitoyens comme voisin et des dizaines d'activités, le bobo fait moins souffrir.

Mais des "miteux parking à vieux", y'en aura toujours.

Ils sont libres et propriétaires? Un aîné seul dans sa maison est comme un cri de détresse en pleine forêt.

Encore faut-il qu'il ait une maison et une forêt dans laquelle crier…

Et la force de.

Je ne peux croire que près de trois fois plus de représentants de l'âge d'or se tueront dans les années qui viennent. C'est complètement dingue. Les damnés chiffres peuvent évidemment dire n'importe quoi, on s'entend. Mais avouons que les aînés ont déjà été mieux inclus dans la société.

Si les Africains ont compris que ça prenait un village pour élever un enfant, les Québécois devraient se réveiller. Surtout que la famille se trouve étonnement encore en haut de la liste des priorités des Québécois, selon une autre étude.

Je suis perplexe. Pas quant aux intentions des miens, quant à la nature de cette famille. Est-elle inclusive ou exclusive? Est-elle unie d'un bout à l'autre?

Avec tous ces suicides, je parierais un gros brun qu'il y a un emmerdement de taille chez nos vieux.

Non?