vendredi 29 janvier 2010
2042
LA FAÇADE SAINT-VINCENT-DE-PAUL – 2010
Florent Cousineau
Québec, le 2 décembre 2009
http://www.florentcousineau.com/iiix/media/details/?id=&k=43
Le projet que nous vous soumettons donne une importance de premier plan à la mémoire d’un lieu chargé d’histoire. Cette histoire est bien vivante et en constant devenir. La Porte du Faubourg dresse ainsi un pont entre la présence d’un patrimoine architectural et religieux qui a ponctué notre paysage urbain et les développements d’une ville qui souhaite conjuguer son histoire au présent.
Assurer l’évocation du passé et proposer une œuvre bien de son temps, intégrer patrimoine et vision d’avenir, a constitué le fil rouge de notre réflexion. Dans l’ensemble de ce processus, la forme, le symbole de la porte s’est imposé comme signe d’ouverture, d’accès, de passage.
La ville de Québec est marquée profondément par la présence de ces portes qui entourent son quartier historique et qui parlent encore de son histoire. Les portes Saint-Louis et Saint-Jean évoquent à elles seules une culture religieuse, mais également une géographie et un urbanisme uniques.
Maintes villes, qu’elles soient célèbres ou plus modestes, présentent de grands axes de circulation précisés par ces structures monumentales et ouvertes tout à la fois. Que l’on pense à de l’Arc de Triomphe à Paris, à la Piazza del Popolo à Rome ou tout simplement à de petits passages, ruelles surmontées d’arcades dans certains villages anciens. La porte, symbole positif s’il en est, s’adresse ici au citoyen, au passeur, au flâneur, au piéton qui habite sa ville et aime l’explorer.
Un premier élément central, issu de l’architecture ancienne de l’église, devient ainsi une porte sur un nouvel espace. Il est accompagné d’une structure haute, rappelant, par des matériaux cette fois contemporains, la silhouette d’un clocher qui s’y trouvait jadis. La tour est également un symbole ancien et universel, rattaché à des cultures religieuses diverses et soulignant l’aspiration humaine à l’élévation, au dépassement. L’élément de facture contemporaine affirme l’importance d’un regard au présent. Le passage du passé, du présent et de l’avenir se veut fluide. Si la porte permet entre autres un passage vers l’hôtel, la tour permet quant à elle une autre expérience. L’accès à l’intérieur de la tour propose en effet de multiples points de vue privilégiés sur le paysage urbain et naturel, les montagnes au loin, les quartiers environnants et le fleuve, si important dans le paysage de Québec. Des meurtrières pratiquées çà et là à chacun des étages viennent encadrer, préciser le regard et donner à un vaste public des points de vue exceptionnels sur la ville. La tour devient un lieu d’expérience.
À sa base, une accumulation de formes abstraites poursuit le mouvement et donnent lieu, le soir, à des jeux lumineux et magiques. Les blocs de dimensions diverses qui composent un ensemble sculptural ne sont pas sans rappeler des blocs erratiques bousculés sous l’effet des forces naturelles, accumulation de glace évoquant également notre nordicité.
À la surface du plan d’eau, du côté ouest, des inscriptions gravées dans un linteau d’origine constituent un artefact significatif rappelant la présence et l’action des pères de l’Église Saint-Vincent-de-Paul. Elle introduit des éléments d’écriture, langage accessible et rassurant, qui permet un premier niveau de lecture de l’œuvre. Sur le plan formel, les longs blocs de pierre flottent à l’horizontal et contrebalancent l’élan vertical des deux autres éléments. Des fontaines confèrent un dynamisme, une vie au lieu.
La Porte du Faubourg se présente donc dans son ensemble telle une place, un moment d’arrêt aux abords d’un carrefour achalandé, une pause dans la cohue et l’effervescence de la ville. Cette place est délimitée par un plan d’eau à la silhouette tout en courbe et auquel quelques marches donnent accès. Les éléments semblent acquérir une légèreté par sa présence. L’eau demeure symbole de vie et de renaissance. Elle constitue un attrait pour tous, par les qualités inhérentes à cet élément naturel de première importance, par sa sonorité, les reflets qu’elle crée et les jeux lumineux qu’elle permet. La place devient un lieu unique, lieu de rendez-vous, expérience vivante au cœur de nos déambulations humaines.
Si La Porte du Faubourg crée une place autonome et distincte de l’hôtel, elle fut conçue en toute complicité avec le projet architectural, son échelle, son articulation et ses matériaux. Comme si l’œuvre se lovait dans l’espace que dessine la façade de cette nouvelle construction. L’hôtel et l’œuvre se font ainsi écho et répondent mutuellement, par l’axe central de l’hôtel d’une part et la tour contemporaine de l’autre, à cette volonté d’évoquer la forme du clocher qui fut si importante pour les citoyens, symbole d’une culture religieuse et élément architectural qui ponctue, encore aujourd’hui et de manière prégnante, notre paysage urbain.
Florent Cousineau
Québec, le 2 décembre 2009
http://www.florentcousineau.com/iiix/media/details/?id=&k=43
Le projet que nous vous soumettons donne une importance de premier plan à la mémoire d’un lieu chargé d’histoire. Cette histoire est bien vivante et en constant devenir. La Porte du Faubourg dresse ainsi un pont entre la présence d’un patrimoine architectural et religieux qui a ponctué notre paysage urbain et les développements d’une ville qui souhaite conjuguer son histoire au présent.
Assurer l’évocation du passé et proposer une œuvre bien de son temps, intégrer patrimoine et vision d’avenir, a constitué le fil rouge de notre réflexion. Dans l’ensemble de ce processus, la forme, le symbole de la porte s’est imposé comme signe d’ouverture, d’accès, de passage.
La ville de Québec est marquée profondément par la présence de ces portes qui entourent son quartier historique et qui parlent encore de son histoire. Les portes Saint-Louis et Saint-Jean évoquent à elles seules une culture religieuse, mais également une géographie et un urbanisme uniques.
Maintes villes, qu’elles soient célèbres ou plus modestes, présentent de grands axes de circulation précisés par ces structures monumentales et ouvertes tout à la fois. Que l’on pense à de l’Arc de Triomphe à Paris, à la Piazza del Popolo à Rome ou tout simplement à de petits passages, ruelles surmontées d’arcades dans certains villages anciens. La porte, symbole positif s’il en est, s’adresse ici au citoyen, au passeur, au flâneur, au piéton qui habite sa ville et aime l’explorer.
Un premier élément central, issu de l’architecture ancienne de l’église, devient ainsi une porte sur un nouvel espace. Il est accompagné d’une structure haute, rappelant, par des matériaux cette fois contemporains, la silhouette d’un clocher qui s’y trouvait jadis. La tour est également un symbole ancien et universel, rattaché à des cultures religieuses diverses et soulignant l’aspiration humaine à l’élévation, au dépassement. L’élément de facture contemporaine affirme l’importance d’un regard au présent. Le passage du passé, du présent et de l’avenir se veut fluide. Si la porte permet entre autres un passage vers l’hôtel, la tour permet quant à elle une autre expérience. L’accès à l’intérieur de la tour propose en effet de multiples points de vue privilégiés sur le paysage urbain et naturel, les montagnes au loin, les quartiers environnants et le fleuve, si important dans le paysage de Québec. Des meurtrières pratiquées çà et là à chacun des étages viennent encadrer, préciser le regard et donner à un vaste public des points de vue exceptionnels sur la ville. La tour devient un lieu d’expérience.
À sa base, une accumulation de formes abstraites poursuit le mouvement et donnent lieu, le soir, à des jeux lumineux et magiques. Les blocs de dimensions diverses qui composent un ensemble sculptural ne sont pas sans rappeler des blocs erratiques bousculés sous l’effet des forces naturelles, accumulation de glace évoquant également notre nordicité.
À la surface du plan d’eau, du côté ouest, des inscriptions gravées dans un linteau d’origine constituent un artefact significatif rappelant la présence et l’action des pères de l’Église Saint-Vincent-de-Paul. Elle introduit des éléments d’écriture, langage accessible et rassurant, qui permet un premier niveau de lecture de l’œuvre. Sur le plan formel, les longs blocs de pierre flottent à l’horizontal et contrebalancent l’élan vertical des deux autres éléments. Des fontaines confèrent un dynamisme, une vie au lieu.
La Porte du Faubourg se présente donc dans son ensemble telle une place, un moment d’arrêt aux abords d’un carrefour achalandé, une pause dans la cohue et l’effervescence de la ville. Cette place est délimitée par un plan d’eau à la silhouette tout en courbe et auquel quelques marches donnent accès. Les éléments semblent acquérir une légèreté par sa présence. L’eau demeure symbole de vie et de renaissance. Elle constitue un attrait pour tous, par les qualités inhérentes à cet élément naturel de première importance, par sa sonorité, les reflets qu’elle crée et les jeux lumineux qu’elle permet. La place devient un lieu unique, lieu de rendez-vous, expérience vivante au cœur de nos déambulations humaines.
Si La Porte du Faubourg crée une place autonome et distincte de l’hôtel, elle fut conçue en toute complicité avec le projet architectural, son échelle, son articulation et ses matériaux. Comme si l’œuvre se lovait dans l’espace que dessine la façade de cette nouvelle construction. L’hôtel et l’œuvre se font ainsi écho et répondent mutuellement, par l’axe central de l’hôtel d’une part et la tour contemporaine de l’autre, à cette volonté d’évoquer la forme du clocher qui fut si importante pour les citoyens, symbole d’une culture religieuse et élément architectural qui ponctue, encore aujourd’hui et de manière prégnante, notre paysage urbain.