samedi 3 septembre 2011
5697. OÙ ON VOIT QU'ON DIT DE BELLES CHOSE TOUT EN ÉTANT PLEIN D'ESPOIR. CAR LA BONTÉ ET LA CHARITÉ MÈNE LE MONDE.
LE VERROU LIBYEN
François Brousseau
29 août 2011
http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/330272/le-verrou-libyen
Le verrou libyen a sauté.
La chute de Mouammar Kadhafi, sous les coups de boutoir de ce qui reste malgré tout, et fondamentalement, une révolte populaire [?], représente une nouvelle avancée du Printemps arabe. [!]
La chute — longtemps attendue — d'un troisième dictateur, après ses homologues égyptien et tunisien, peut donner un nouvel élan à un mouvement qui semblait marquer le pas
[?]
[Et vous croyez que la chute des 2 dictateurs précédents (bientôt 3?) mettra fin à la dictature. Dans des endroits du monde qui n’ont jamais connu la démocratie. Et est-ce que nous-mêmes, tout donneur de leçon (s) (il y a toujours plusieurs leçons à donner) que nous sommes, vivons vraiment en «démocratie»? Alors que la manipulation d’une partie de la population donne un jour le pouvoir à un parti politique qui peut alors imposer ses vues (et celles de ses commanditaires) sur la majorité de la population pendant des années.]
L’apport occidental à de dénouement – disons plutôt à cette nouvelle étape du soulèvement libyen, et du mouvement arabe dans son ensemble- ne doit pas être surestimé.
[?]
[En quel mot ces choses-là sont dites!]
[sous-estimé, fait aussi bien.¸
[Et on s'étouffe avec moins que ça !]
[Malgré les sparages des employés des journaux, on a pu constater que, contrairement au soulèvement populaire Tunisien et Arabe qui faisait manifester beaucoup de monde (malgré tout une petite partie de la population), il y en avait encore bien moins en Libye. Soit que la majorité était satisfaite de leur gouvernement ou trop effrayée ou résignée pour le faire savoir? La «révolte» libyenne n’allait nulle part. Et la tentative de «révolution» ou de «coup d’État» se dégonflait. Les occidentaux pour des raisons charitables et sans arrière(s) pensée (s) ont décidé de l’aider. Normal, c'étaient les «bons». D’abord en parlant d’«assistance humanitaire». Et comme l'«assistance humanitaire» n'était pas suffisante et faisait se poser trop de questions: fallait-il aider les fuyards, les réfugiés ou les mécontents? Et les vraiment pas contents? Puis, ensuite, en les armant. Puis comme ces amateurs ne pouvaient aller bien loin contre les forces du gouvernement (les «méchants»), malgré l’apport de mercenaires étrangers, on décida de mettre le paquet. Comme on aime voter - premier exemple de vraie démocratie administrer à la région: on décréta une zone de non-vol au-dessus du pays. Donc interdiction pour le gouvernement de faire voler ses appareils soupçonnés de tirer sur les foules. Ce qui en diminuait le nombre et les décourageaient de manifster. Puis une zone de non-circulation. donc interdiction aux véhicules du gouvernement de circuler. On tira sur les avions qui ne comprenaient pas. Et sur les chars d'assaut. Ensuite, on bombarda toutes les installations gouvernementales pendant des mois. Comme on fit en Irak. Prudemment du haut des airs. Des avions au sol aux chars d’assaut stationnés. Tout ce que l’Occident avait vendu pour des milliards à monsieur Kadhafi et que les même dénonçaient actuellement. Et, tout en se présentant comme neutre, on bombarda l’armée gouvernementale dès qu’elle se présentait : Pour que le «combat» soit plus «juste». On commença par dire qu’on ne faisait ça que pour protéger la population des volontés gouvernementale de faire un bain de sang. Puis on se laissa aller à sa pente naturelle. Le bain de sang, on le fit soi-même. Et il semble que les combattants de la libération ne se soient pas gênés. Le résultat sera qu’une minorité prendra le pouvoir. Que la majorité (sans compter les ex-partisans de monsieur Kadhafi que, pour le moment, ne peuvent mettre le nez dehors) n’appréciera peut-être pas. La minorité gagnante voudra conserver le pouvoir. Des élections ? Du genre de celles d’Irak ou de l’Afghanistan? Ben voyons! Seulement, si on peut les truquer. Le parti au pouvoir voudra contrôler la population. On verra de nouveau une police politique et des prisons politiques. Mais les employés des journaux qui auront une autre crise à couvrir se voileront pudiquement les yeux. On ne dira tout de même pas à la population lectrice qu’on a fait tout ça pour ça! Ou, pire, que c’était prévu dès le départ.]
Ce ne sont pas les Occidentaux qui ont fait tomber Kadhafi.
[Dont d’anciens colonisateurs du pays, jetés dehors à coups de pieds au cul et qui reviennent donner des leçons de bonnes manières.]
[Ben voyons!]
[Déjà que j'ai les poumons pris.]
Certes, les avions et les bombes de la France, de la Grande-Bretagne
[Angleterre, ex-empire colonisateur de la planète] et des autres [curieux! On ne nomme pas le Canada. Pourtant le Canada est fier de ses bombes civilisatrices.]
[Ni les USA qui contrôlent le jeu qui n’aurait jamais pu débuter et continuer sans leur permission mais qui préfèrent, on se demande pourquoi, rester un peu derrière les rideaux.]
ont bel et bien empêché un massacre à Benghazi, dans les derniers jours de mars : massacre, à l’époque, explicitement annoncé par Mouammar Kadhafi et son fils Saïf Al-Islam.
Certes, l’affaiblissement continu des défenses pro-Kadhafi au cours de ces longs mois de guerre, alors que les combattants improvisés [au début, c’était des manifestants pacifiques !] [Un peu comme à Toronto contre le G-8-20] de Benghazi et de Misrata tentaient de s’organiser, a été précipité [?]
par ces 8 ou 10,000 bombes tombées du ciel.
C’est indéniable.
[Que c’est joliment dit!]
[Précipité! Sans ces bombes et la destruction de l’attirail du gouvernement, les «rebelles» n’auraient pas été bien loin. ]
[Et ces bombes sont tombées sur qui? Combien de morts? Détails. Détails. Tout n’est que détail.]
Mais, ainsi que le rappelle opportunément Patrick Haimzadeh, ex-diplomate en Libye, fin connaisseur de ce pays qu’il a arpenté d’un bout à l’autre, auteur de l’excellent ouvrage Au cœur de la Libye de Kadhafi (…),
«le coup de grâce à Tripoli n’est venu ni du Conseil National de Transition (CNT)
[ Les «rebelles» ou, selon un autre terme utilisé abondamment il y a peu, les «terroristes». Ou «insurgé». C’est très joli pour les Afghans.]
à Benghazi, ni les combattants de Misrata branchés [au respirateur] sur les forces occidentales,
ni des avions de l’OTAN [ben voyons!],
mais de la grande tribu des Zintan, à l’ouest, dans la montagne.»
[D'où ils sortent ceux-là? ]
Dans leur isolement, ces combattants oubliés, non représentés au CNT, ont patiemment et méthodiquement préparé leur action tout au long du printemps et de l’été. Finalement, à la mi-août, ils ont capturé les villes environnantes de Tripoli (…) avant de fondre sur la capitale où ils avaient secrètement placé et armé des contacts secrets, sortis au moment voulu.
[Armés par qui?]
Résultat : après des mois et des mois d’une attente languissante, d’un enlisement apparent
[le temps que les avions, drônes et missiles des bateaux occidentaux détruisent toute opposition]
la chute du régime est survenue est survenue avec une vitesse et une facilité déconcertantes.
[Que de choses il faut pour être déconcerté!?]
[10,000 bombes sur votre tête déconcerte sûrement un peu. Il faudrait tester!]
La persistance d’une résistance des derniers «loyalistes» ; l’existence de bastions, notamment dans le sud désertique, qui pourraient - ou non- organiser une durable guérilla d’opposition; la survie même d’un Kadhafi lui-même en cavale, tout cela fait peser l’incertitude, mais ne change rien à l’essentiel :
à Tripoli comme à Benghazi, la dictature est tombée;
[Et une autre va renaître. Mais une bonne dictature. Un régime autoritaire. Et sérieux. Un de nos nouveaux amis.]
un nouveau pouvoir va maintenant se mettre en place.
[Et on verra ce qu’il fera. Si on le montre bien sûr!]
[On ne sait que ce que la tv filme.¸
[On avait commencé par jurer qu’on ne voulait que «protéger la population» sans remettre en cause le pouvoir de monsieur Kadhafi. La fameuse R2P. Responsabilité de protéger. Ce n’était qu’une intervention «humanitaire». Rien de politique. Surtout pas. Du social. Du communautaire. De la société civile. Rien que de la politesse, du savoir vivre et des bommes manières. L’intervention de gouvernements étrangers dans les affaires d’un gouvernement étranger, c’est toujours un peu délicat. Il peut mal le prendre. Puis on a dit que pour vraiment protéger cette population, il fallait que monsieur Kadhafi s’en aille. Ou meure. On essaya plusieurs fois de bombarder ses maisons. On tua quelques-uns de ses fils et de leurs enfants. Mais il n’était jamais là. Zut! Maintenant, on parle de le juger. Si on l’attrape.]
[On déclare la guerre à un pays étranger. En fait, on l'a pas déclaré. Le jugeant trop insignifiant pour une telle courtoisie. On était dans la situation du prof qui réprimande un élève indiscipliné. Mais, dans les faits, on a fait la guerre à un pays étranger. Sans que ce pays vous menace. Encore une fois, sans déclaration de guerre. Et les gens qui applaudissent ces humanitaristes ne se posent pas la question ancestrale: un pays à qui on fait la guerre a tous les droits de vous la faire. Ici. ]
Les Cassandre [c’est tout moi], les sceptiques [encore moi!] et les anti-occidentaux radicaux [pourquoi pas antisémites?] auront tôt fait de montrer du doigt les contradictions [?] de cette hétéroclites «coalition» au pouvoir,
De mettre en avant 1 ou 2 noms apparamment issus d’Al-Quaïda
[un hasard! Tout simplement. Ce sont des choses qui arrivent.]
De souligner la dépendance du nouveau régime envers ses «bienfaiteurs»
[!]
[et commanditaires]
[et manipulateurs].
Le pétrole, toujours le pétrole.
[Et des ports en bon état de marche. Parfaits comme bases pour attaquer l’Iran.]
De prédire une guerre civile entre laïques et religieux, entre Est et Ouest (…)
[Sans compter les massacres de travailleurs étrangers (noirs) faits par les «coalisés». On n’aime pas les «étrangers». On en a brièvement parlé. Mais ce genre de chose contradictoire peut mélanger le bon télespectateur. Le rendre perplexe. Le faire se poser des questions. Ce qui est toujours mauvais. Les bons ne seraient-ils pas tout à fait bons? Et le méchant pas aussi méchant qu’on le dit. Ou un vaut peut-être l’autre? Dissonance cognitive. ]
Laissons Patrick Haimzadeh leur répondre :
«J’aurais tendance à faire confiance aux Libyens. Ils ont une vieille culture de négociation. Ils se sont unis contre la dictature. Malgré les tribus, malgré la différence historique entre la Tripolitaine et la Cyrénaïque, il y a dans ce pays une homogénéité ethnique, linguistique, confessionnelle; rien de semblable à l’affrontement chiite-sunnite. Tout est possible, mais le pire n’est pas certain. Les premières semaines seront cruciale.»
[Il leur faudra rembourser les Occidentaux. On annulera les anciens contrats pétroliers avec la Russie et la Chine pour en faire de nouveaux. Comme on a fait en Irak. On n’en est plus à la diplomatie de la canonnière ou à l’envahissement et la colonisation des pays primitifs pour les piller. On le fait par contrat. À distance. Avec politesse. Et bonne manière.]
Prochaine étape de la révolution arabe : Damas (…)
[On salive déjà!]
[Et, ensuite, l’Iran !]
(…)
L’incertain et passionnant Printemps Arabe se poursuit donc.
[En Égypte, où le peuple (cette fois assez nombreux) a pu faire fuir le dictateur local, on a parlé d'un futur gouvernement démocratique (en train de se penser), l'armée a fait condamner à 3 ans de prison un internaute qui s'était moquée d'elle. On voit qui gouverne. Et qui démocratise.]
Nul doute qu’il durera longtemps, sans doute des années. La Révolution Française a mis un siècle à porter ses fruits.
[Ce qui aurait pu donner une monarchie parlementaire à la Britannique vira au carnage. D’où émergea un empereur. Puis un roi. Puis un empereur. Puis une «démocratie» de parasites qui saigna la population travailleuse. Et extermina ses rebelles. ]
*
COMMENTAIRES DU PEUPLE
1
Le droit d'ingérence, serviteur des intérêts privés?
Je suis assez surpris de constater avec quelle naïveté on analyse la situation au moyen orient.
Comme si le devoir et le droit d'ingérence justifiait toutes les atrocité de la guerre.
C'est oublier que la Libye est une des plus gros producteur de pétrole africain et que ce pétrole est nationalisé, contrairement aux pays "amis" de l'Occident.
Pourquoi Monsieur Brousseau ne dit pas que seulement quelques semaines après le début des bombardements de l'Otan en Libye, BP forait déjà au large des côtes, commençant le processus de privatisation des ressources naturelles du pays.
Cette guerre a été menée principalement par l'Otan, qui bombardait des airs, juste avant que les rebelles n'arrivent les fusils en l'air, pour faire la belle photo...
Cette guerre en est une d'agression pure et simple, elle est menée pour s'emparer des ressources.
Arrêtons de se conter des histoires de devoir d'ingérence!
Certains journalistes sur place ont constaté tout ce que j'écris ici. Il faut voir l'autre côté de la médaille plutôt que de constamment se faire une courroie de transmission du pouvoir.
[Les employés des médias sont là pour ça!]
Je vous conseille fortement de visiter le site du centre de recherche pour la mondialisation (mondialisation point ca), qui est truffé d'analyses et de reportage (Thierry Meyssan était en Libye, contrairement à monsieur Brousseau) tout à fait éclairants et allant à l'encontre du point de vue de cette chronique, à vous de vous faire une idée...
2
"Une révolte populaire"
Sans offense, M. Brousseau, vous prenez vos rêves pour des réalités.
Rupture diplomatique, embargo militaire, frappes aériennes, drones de surveillance, hélicoptères de combat, forces spéciales, armement des rebelles, consensus médiatique, etc., mais M. Brousseau, commentateur de profession, et météorologue du printemps arabe, affirme que tout cela est "malgré tout, et fondamentalement, une révolte populaire".
Non pas une guerre civile, mais redisons-le jusqu'à ce que les lecteurs comprennent : une "révolte populaire".
Pourtant, dès le début, les rebelles n'étaient ni population civile à protéger ni rêprésentation populaire à reconnaître. C'était une milice armée dans une guerre civile potentielle, à laquelle on a donné un extra de légitimité et une représentativité qui n'était que locale, en tout cas minoritaire.
Les membres du "gouvernement de transition" sont pour l'essentiel des exilés qui n'avaient pas mis les pieds au pays depuis des dizaines d'années (- des hommes d'affaires, des professeurs d'université, le "peuple" quoi!), quand ils ne sont pas d'anciens membres de la bureaucratie du pays ou d'anciens membres des milices islamistes de la Libye des années 1990.
M. Brousseau, qu'est-ce que c'est, une "révolte populaire"?
Comment se fait-il qu'à Tripoli, où vivent la plupart des Libyens, il n'y ait eu rien de cela, alors même que la "dictature" donnait librement des armes à la population?
Comment se fait-il qu'il ait fallu les destructions de l'OTAN et l'arrivée des rebelles de l'Est pour que quelque chose se passe à Tripoli?
Comment se fait-il que les rebelles se soient adonnés à des pillages, des lynchages et des massacres dans certaines villes, comme plusieurs observateurs ont été témoins?
Ce n'est pas le "peuple en liesse" qui s'entend à Tripoli présentement, c'est le silence de la terreur.
François Brousseau
29 août 2011
http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/330272/le-verrou-libyen
Le verrou libyen a sauté.
La chute de Mouammar Kadhafi, sous les coups de boutoir de ce qui reste malgré tout, et fondamentalement, une révolte populaire [?], représente une nouvelle avancée du Printemps arabe. [!]
La chute — longtemps attendue — d'un troisième dictateur, après ses homologues égyptien et tunisien, peut donner un nouvel élan à un mouvement qui semblait marquer le pas
[?]
[Et vous croyez que la chute des 2 dictateurs précédents (bientôt 3?) mettra fin à la dictature. Dans des endroits du monde qui n’ont jamais connu la démocratie. Et est-ce que nous-mêmes, tout donneur de leçon (s) (il y a toujours plusieurs leçons à donner) que nous sommes, vivons vraiment en «démocratie»? Alors que la manipulation d’une partie de la population donne un jour le pouvoir à un parti politique qui peut alors imposer ses vues (et celles de ses commanditaires) sur la majorité de la population pendant des années.]
L’apport occidental à de dénouement – disons plutôt à cette nouvelle étape du soulèvement libyen, et du mouvement arabe dans son ensemble- ne doit pas être surestimé.
[?]
[En quel mot ces choses-là sont dites!]
[sous-estimé, fait aussi bien.¸
[Et on s'étouffe avec moins que ça !]
[Malgré les sparages des employés des journaux, on a pu constater que, contrairement au soulèvement populaire Tunisien et Arabe qui faisait manifester beaucoup de monde (malgré tout une petite partie de la population), il y en avait encore bien moins en Libye. Soit que la majorité était satisfaite de leur gouvernement ou trop effrayée ou résignée pour le faire savoir? La «révolte» libyenne n’allait nulle part. Et la tentative de «révolution» ou de «coup d’État» se dégonflait. Les occidentaux pour des raisons charitables et sans arrière(s) pensée (s) ont décidé de l’aider. Normal, c'étaient les «bons». D’abord en parlant d’«assistance humanitaire». Et comme l'«assistance humanitaire» n'était pas suffisante et faisait se poser trop de questions: fallait-il aider les fuyards, les réfugiés ou les mécontents? Et les vraiment pas contents? Puis, ensuite, en les armant. Puis comme ces amateurs ne pouvaient aller bien loin contre les forces du gouvernement (les «méchants»), malgré l’apport de mercenaires étrangers, on décida de mettre le paquet. Comme on aime voter - premier exemple de vraie démocratie administrer à la région: on décréta une zone de non-vol au-dessus du pays. Donc interdiction pour le gouvernement de faire voler ses appareils soupçonnés de tirer sur les foules. Ce qui en diminuait le nombre et les décourageaient de manifster. Puis une zone de non-circulation. donc interdiction aux véhicules du gouvernement de circuler. On tira sur les avions qui ne comprenaient pas. Et sur les chars d'assaut. Ensuite, on bombarda toutes les installations gouvernementales pendant des mois. Comme on fit en Irak. Prudemment du haut des airs. Des avions au sol aux chars d’assaut stationnés. Tout ce que l’Occident avait vendu pour des milliards à monsieur Kadhafi et que les même dénonçaient actuellement. Et, tout en se présentant comme neutre, on bombarda l’armée gouvernementale dès qu’elle se présentait : Pour que le «combat» soit plus «juste». On commença par dire qu’on ne faisait ça que pour protéger la population des volontés gouvernementale de faire un bain de sang. Puis on se laissa aller à sa pente naturelle. Le bain de sang, on le fit soi-même. Et il semble que les combattants de la libération ne se soient pas gênés. Le résultat sera qu’une minorité prendra le pouvoir. Que la majorité (sans compter les ex-partisans de monsieur Kadhafi que, pour le moment, ne peuvent mettre le nez dehors) n’appréciera peut-être pas. La minorité gagnante voudra conserver le pouvoir. Des élections ? Du genre de celles d’Irak ou de l’Afghanistan? Ben voyons! Seulement, si on peut les truquer. Le parti au pouvoir voudra contrôler la population. On verra de nouveau une police politique et des prisons politiques. Mais les employés des journaux qui auront une autre crise à couvrir se voileront pudiquement les yeux. On ne dira tout de même pas à la population lectrice qu’on a fait tout ça pour ça! Ou, pire, que c’était prévu dès le départ.]
Ce ne sont pas les Occidentaux qui ont fait tomber Kadhafi.
[Dont d’anciens colonisateurs du pays, jetés dehors à coups de pieds au cul et qui reviennent donner des leçons de bonnes manières.]
[Ben voyons!]
[Déjà que j'ai les poumons pris.]
Certes, les avions et les bombes de la France, de la Grande-Bretagne
[Angleterre, ex-empire colonisateur de la planète] et des autres [curieux! On ne nomme pas le Canada. Pourtant le Canada est fier de ses bombes civilisatrices.]
[Ni les USA qui contrôlent le jeu qui n’aurait jamais pu débuter et continuer sans leur permission mais qui préfèrent, on se demande pourquoi, rester un peu derrière les rideaux.]
ont bel et bien empêché un massacre à Benghazi, dans les derniers jours de mars : massacre, à l’époque, explicitement annoncé par Mouammar Kadhafi et son fils Saïf Al-Islam.
Certes, l’affaiblissement continu des défenses pro-Kadhafi au cours de ces longs mois de guerre, alors que les combattants improvisés [au début, c’était des manifestants pacifiques !] [Un peu comme à Toronto contre le G-8-20] de Benghazi et de Misrata tentaient de s’organiser, a été précipité [?]
par ces 8 ou 10,000 bombes tombées du ciel.
C’est indéniable.
[Que c’est joliment dit!]
[Précipité! Sans ces bombes et la destruction de l’attirail du gouvernement, les «rebelles» n’auraient pas été bien loin. ]
[Et ces bombes sont tombées sur qui? Combien de morts? Détails. Détails. Tout n’est que détail.]
Mais, ainsi que le rappelle opportunément Patrick Haimzadeh, ex-diplomate en Libye, fin connaisseur de ce pays qu’il a arpenté d’un bout à l’autre, auteur de l’excellent ouvrage Au cœur de la Libye de Kadhafi (…),
«le coup de grâce à Tripoli n’est venu ni du Conseil National de Transition (CNT)
[ Les «rebelles» ou, selon un autre terme utilisé abondamment il y a peu, les «terroristes». Ou «insurgé». C’est très joli pour les Afghans.]
à Benghazi, ni les combattants de Misrata branchés [au respirateur] sur les forces occidentales,
ni des avions de l’OTAN [ben voyons!],
mais de la grande tribu des Zintan, à l’ouest, dans la montagne.»
[D'où ils sortent ceux-là? ]
Dans leur isolement, ces combattants oubliés, non représentés au CNT, ont patiemment et méthodiquement préparé leur action tout au long du printemps et de l’été. Finalement, à la mi-août, ils ont capturé les villes environnantes de Tripoli (…) avant de fondre sur la capitale où ils avaient secrètement placé et armé des contacts secrets, sortis au moment voulu.
[Armés par qui?]
Résultat : après des mois et des mois d’une attente languissante, d’un enlisement apparent
[le temps que les avions, drônes et missiles des bateaux occidentaux détruisent toute opposition]
la chute du régime est survenue est survenue avec une vitesse et une facilité déconcertantes.
[Que de choses il faut pour être déconcerté!?]
[10,000 bombes sur votre tête déconcerte sûrement un peu. Il faudrait tester!]
La persistance d’une résistance des derniers «loyalistes» ; l’existence de bastions, notamment dans le sud désertique, qui pourraient - ou non- organiser une durable guérilla d’opposition; la survie même d’un Kadhafi lui-même en cavale, tout cela fait peser l’incertitude, mais ne change rien à l’essentiel :
à Tripoli comme à Benghazi, la dictature est tombée;
[Et une autre va renaître. Mais une bonne dictature. Un régime autoritaire. Et sérieux. Un de nos nouveaux amis.]
un nouveau pouvoir va maintenant se mettre en place.
[Et on verra ce qu’il fera. Si on le montre bien sûr!]
[On ne sait que ce que la tv filme.¸
[On avait commencé par jurer qu’on ne voulait que «protéger la population» sans remettre en cause le pouvoir de monsieur Kadhafi. La fameuse R2P. Responsabilité de protéger. Ce n’était qu’une intervention «humanitaire». Rien de politique. Surtout pas. Du social. Du communautaire. De la société civile. Rien que de la politesse, du savoir vivre et des bommes manières. L’intervention de gouvernements étrangers dans les affaires d’un gouvernement étranger, c’est toujours un peu délicat. Il peut mal le prendre. Puis on a dit que pour vraiment protéger cette population, il fallait que monsieur Kadhafi s’en aille. Ou meure. On essaya plusieurs fois de bombarder ses maisons. On tua quelques-uns de ses fils et de leurs enfants. Mais il n’était jamais là. Zut! Maintenant, on parle de le juger. Si on l’attrape.]
[On déclare la guerre à un pays étranger. En fait, on l'a pas déclaré. Le jugeant trop insignifiant pour une telle courtoisie. On était dans la situation du prof qui réprimande un élève indiscipliné. Mais, dans les faits, on a fait la guerre à un pays étranger. Sans que ce pays vous menace. Encore une fois, sans déclaration de guerre. Et les gens qui applaudissent ces humanitaristes ne se posent pas la question ancestrale: un pays à qui on fait la guerre a tous les droits de vous la faire. Ici. ]
Les Cassandre [c’est tout moi], les sceptiques [encore moi!] et les anti-occidentaux radicaux [pourquoi pas antisémites?] auront tôt fait de montrer du doigt les contradictions [?] de cette hétéroclites «coalition» au pouvoir,
De mettre en avant 1 ou 2 noms apparamment issus d’Al-Quaïda
[un hasard! Tout simplement. Ce sont des choses qui arrivent.]
De souligner la dépendance du nouveau régime envers ses «bienfaiteurs»
[!]
[et commanditaires]
[et manipulateurs].
Le pétrole, toujours le pétrole.
[Et des ports en bon état de marche. Parfaits comme bases pour attaquer l’Iran.]
De prédire une guerre civile entre laïques et religieux, entre Est et Ouest (…)
[Sans compter les massacres de travailleurs étrangers (noirs) faits par les «coalisés». On n’aime pas les «étrangers». On en a brièvement parlé. Mais ce genre de chose contradictoire peut mélanger le bon télespectateur. Le rendre perplexe. Le faire se poser des questions. Ce qui est toujours mauvais. Les bons ne seraient-ils pas tout à fait bons? Et le méchant pas aussi méchant qu’on le dit. Ou un vaut peut-être l’autre? Dissonance cognitive. ]
Laissons Patrick Haimzadeh leur répondre :
«J’aurais tendance à faire confiance aux Libyens. Ils ont une vieille culture de négociation. Ils se sont unis contre la dictature. Malgré les tribus, malgré la différence historique entre la Tripolitaine et la Cyrénaïque, il y a dans ce pays une homogénéité ethnique, linguistique, confessionnelle; rien de semblable à l’affrontement chiite-sunnite. Tout est possible, mais le pire n’est pas certain. Les premières semaines seront cruciale.»
[Il leur faudra rembourser les Occidentaux. On annulera les anciens contrats pétroliers avec la Russie et la Chine pour en faire de nouveaux. Comme on a fait en Irak. On n’en est plus à la diplomatie de la canonnière ou à l’envahissement et la colonisation des pays primitifs pour les piller. On le fait par contrat. À distance. Avec politesse. Et bonne manière.]
Prochaine étape de la révolution arabe : Damas (…)
[On salive déjà!]
[Et, ensuite, l’Iran !]
(…)
L’incertain et passionnant Printemps Arabe se poursuit donc.
[En Égypte, où le peuple (cette fois assez nombreux) a pu faire fuir le dictateur local, on a parlé d'un futur gouvernement démocratique (en train de se penser), l'armée a fait condamner à 3 ans de prison un internaute qui s'était moquée d'elle. On voit qui gouverne. Et qui démocratise.]
Nul doute qu’il durera longtemps, sans doute des années. La Révolution Française a mis un siècle à porter ses fruits.
[Ce qui aurait pu donner une monarchie parlementaire à la Britannique vira au carnage. D’où émergea un empereur. Puis un roi. Puis un empereur. Puis une «démocratie» de parasites qui saigna la population travailleuse. Et extermina ses rebelles. ]
*
COMMENTAIRES DU PEUPLE
1
Le droit d'ingérence, serviteur des intérêts privés?
Je suis assez surpris de constater avec quelle naïveté on analyse la situation au moyen orient.
Comme si le devoir et le droit d'ingérence justifiait toutes les atrocité de la guerre.
C'est oublier que la Libye est une des plus gros producteur de pétrole africain et que ce pétrole est nationalisé, contrairement aux pays "amis" de l'Occident.
Pourquoi Monsieur Brousseau ne dit pas que seulement quelques semaines après le début des bombardements de l'Otan en Libye, BP forait déjà au large des côtes, commençant le processus de privatisation des ressources naturelles du pays.
Cette guerre a été menée principalement par l'Otan, qui bombardait des airs, juste avant que les rebelles n'arrivent les fusils en l'air, pour faire la belle photo...
Cette guerre en est une d'agression pure et simple, elle est menée pour s'emparer des ressources.
Arrêtons de se conter des histoires de devoir d'ingérence!
Certains journalistes sur place ont constaté tout ce que j'écris ici. Il faut voir l'autre côté de la médaille plutôt que de constamment se faire une courroie de transmission du pouvoir.
[Les employés des médias sont là pour ça!]
Je vous conseille fortement de visiter le site du centre de recherche pour la mondialisation (mondialisation point ca), qui est truffé d'analyses et de reportage (Thierry Meyssan était en Libye, contrairement à monsieur Brousseau) tout à fait éclairants et allant à l'encontre du point de vue de cette chronique, à vous de vous faire une idée...
2
"Une révolte populaire"
Sans offense, M. Brousseau, vous prenez vos rêves pour des réalités.
Rupture diplomatique, embargo militaire, frappes aériennes, drones de surveillance, hélicoptères de combat, forces spéciales, armement des rebelles, consensus médiatique, etc., mais M. Brousseau, commentateur de profession, et météorologue du printemps arabe, affirme que tout cela est "malgré tout, et fondamentalement, une révolte populaire".
Non pas une guerre civile, mais redisons-le jusqu'à ce que les lecteurs comprennent : une "révolte populaire".
Pourtant, dès le début, les rebelles n'étaient ni population civile à protéger ni rêprésentation populaire à reconnaître. C'était une milice armée dans une guerre civile potentielle, à laquelle on a donné un extra de légitimité et une représentativité qui n'était que locale, en tout cas minoritaire.
Les membres du "gouvernement de transition" sont pour l'essentiel des exilés qui n'avaient pas mis les pieds au pays depuis des dizaines d'années (- des hommes d'affaires, des professeurs d'université, le "peuple" quoi!), quand ils ne sont pas d'anciens membres de la bureaucratie du pays ou d'anciens membres des milices islamistes de la Libye des années 1990.
M. Brousseau, qu'est-ce que c'est, une "révolte populaire"?
Comment se fait-il qu'à Tripoli, où vivent la plupart des Libyens, il n'y ait eu rien de cela, alors même que la "dictature" donnait librement des armes à la population?
Comment se fait-il qu'il ait fallu les destructions de l'OTAN et l'arrivée des rebelles de l'Est pour que quelque chose se passe à Tripoli?
Comment se fait-il que les rebelles se soient adonnés à des pillages, des lynchages et des massacres dans certaines villes, comme plusieurs observateurs ont été témoins?
Ce n'est pas le "peuple en liesse" qui s'entend à Tripoli présentement, c'est le silence de la terreur.