ICONIC FRENCH ARTIST JEAN 'MOEBIUS' GIRAUD DIES AT AGE 73
March 10, 2012
http://www.cbc.ca/news/yourcommunity/2012/03/iconic-french-artist-jean-moebius-giraud-dies-at-age-73.html
http://uk.reuters.com/article/2012/03/10/uk-moebius-giraud-idUKBRE8290DK20120310
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Tristesse!
On pouvait préférer sa facette maître de l'encre de chine et du pinceau utilisée dans son western Blueberry (scénario Michel Charlier. Un autre grand disparu.) ou son coté «ligne claire», mescaline, travail à la plume/rapidograh SF où il signait Moebius. Quoique dans ses derniers westerns, les 2 styles finirent par migrer.
Comme dans les traditions des ateliers anciens, il fut élève de Joseph Gillain, Jijé. Un maître du pinceau lui aussi qui s'est cru longtemps peintre, pire, peintre religieux, redresseur des moeurs. Amuseur pour enfant pour gagner son sandwich.
Giraud croyait être philosophe, devin, mage (le voyage au Mexique aidant) et préparer des temps nouveaux alors qu'il était un grand du passé réincarné à notre époque. Un classique. Plus époque Romantique que Renaissance. Delacroix. Si on cherche une famille.
La grande revue Pilote guidée par Goscinny servit de nid à bien des grands artistes. Dont Giraud. Druillet et combien d'autres. De tous ces accouchements, elle mourut. Assassinée par quelques-uns de ses fils. Dont Giraud. Les revues Tintin, Pilote, Charlie, etc. sont disparues. Il reste Spirou hebdo qui nous réserve des surprises.
En ce qui concerne le grand mort du jour, il y aurait bien des choses à dire mais on se retiendra.
Parce qu'en ce qui concerne la musique, le dessin, la peinture: il faut se méfier des mots. On pourrait ajouter à cette liste, l'«information» de nos médias. Tout ce qui concerne la politique, les affaires, la guerre. Ne pas connaître les arts peut vous enlever des raisons de vivre. Ne rien connaître des actes des grands de ce monde peut vous tuer.
Comme ils sont partout et d'usage commun (alors que l'art demande des dons bien particuliers); on a pris l'habitude de les croire premiers, indispendables, primordials. Ce qui ne veut pas dire qu'il faut en négliger l'importance puisqu'il est impossible pour le moment de transmettre les pensées d'esprit à esprit. Il faut du papier pour ce faire. On a peut-être déjà su le faire, on le saura de nouveau un jour, qui sait?
Mais pour le moment, il faut que les bavards alphabétiques se calment. Ils ont réussi pendant longtemps à convaincre énormément de gens que la BD était négligeable. Alors qu'elle est la forme nouvelle (pas si nouvelle puisqu'elle a plus de 100 ans) dans laquelle les maîtres des images du passé revivent grâce à leurs descendants.
Les mots devraient se faire humbles, réservés, polis. Ne jamais oublier leur rôle d'intercesseur, d'entremetteur. Écrire qu'il y a un endroit où regarder. Qu'on peut y voir des choses étonnantes. Qu'on a de la difficulté à en dire plus. Parce que les mots manquent. Ou devraient manquer.
Regarder devrait suffire.
Ceux qui n'ont à leur disposition qu'un clavier devrait être prudent dans leurs analyses alors qu'ils ne le sont jamais.
On soulignera pour les économes que la BD a pour avantage de mettre pour un prix modeste à la portée de tous les gens qui n'aiment pas voyager (on peut même livrer par la poste à votre casier postal préféré ou à votre porte) l'équivalent d'un voyage au musée. Avec des expositions de leurs travaux par des artistes vivants. Oui. Respirant de nos jours. Et pratiquant l'art contemporain. Comme on dit pour désigner autre chose mais qui pourrait servir à désigner ce qu'on va voir.
Et sur ces sages paroles, je terminerai en vous conseillant d'aller faire un tour dans la bibliothèque que vous avez certainement chez vous si vous êtes un érudit comme il se doit.
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Image. Gir. Blueberry. Éditions Dargaud
