mardi 4 décembre 2012
6070. LE JOURNALISME ET SON CONTRAIRE
JE SAIS, PLUSIEURS D'ENTRE VOUS NE ME LIRONT PAS
Georges Gaudet
Le Radar. Pour tout, tout savoir
http://www.leradar.qc.ca/chroniques.php
Accusez-moi de me servir d'un titre accrocheur et je vous répondrai que je m'en fous, car je sais n'être pas très loin de la réalité et je vais vous dire pourquoi. Chroniqueur d'un hebdo de campagne, même si de cinquante à trois mille personnes me lisaient, probablement rien de tout ce que je m'apprête à écrire ne donnera quelque résultat, mais je vais l'écrire quand même.
NOTRE JOURNALISME EST MALADE
Peut-être en a-t-il toujours été ainsi, je n'en sais rien, mais ce que je lis aujourd'hui à travers tous les médias journalistiques incluant les parties télévisées, les grands reportages et les retours d'ascenseurs des réseaux sociaux m'indiquent que le métier que j'ai tant aimé dans le passé est un grand malade.
Le jugement est sévère, je vous l'accorde, mais permettez que nous réfléchissions ensemble sur le sujet.
D'abord, je précise que depuis quelques décennies et particulièrement aujourd'hui, les grandes chaînes d'information semblent y trouver leur compte monétairement parlant, tout simplement en mêlant tous les genres.
Informations, chroniques d'opinion, grands spectacles télévisés, actualités artistiques mêlées avec le sport et la politique font tout pour que l'auditeur ou le lecteur ne s'y retrouve plus.
Résultat, le citoyen qui n'est pas un spécialiste de l'information ne s'y retrouve plus et gobe tout ce qu'on lui passe comme une lettre à la poste.
[Ou il ne gobe rien. Non qu’il doute. Il est distrait.
Lecture pieuse: Se distraire à en mourir, par Neil Postman
Ou la distraction ou le divertissement selon Pascal et ses Pensées.
Et il ne pense rien. Enregistre inconsciemment ce que l’on dit le plus souvent et ce qui a l’air d’être approuvé majoritairement ou dit partout sans qu’il en résulte des récriminations. Donc la pensée commune et communautaire. Régurgite. ]
Du coup, les grandes institutions spécialisées dans la manipulation,
oui, oui, la manipulation des masses,
se gavent de succès et en mettent plein les yeux tant aux acheteurs de leurs services qu'aux gens du peuple qui tombent littéralement d'admiration devant à peu près tout ce qu'on leur présente
comme une soi-disant information réelle et exempte de toute influence extérieure intéressée.
Hélas, tel n'est pas le cas
et malheur à ceux ou à celles
qui, par le biais de leurs chroniques d'opinion ou leur travail journalistique sur le terrain, dérogent à la ligne du parti ou à la ligne éditoriale du journal.
Et si l'éditorialiste, le journaliste ou le chroniqueur n'entre pas dans le créneau de la pensée universelle
des gens et des organisations qui nous mènent,
je devrais dire qui nous « organisent »,
[Nous manipulent.]
alors le qualificatif de journalisme parallèle [?] est vite invoqué.
[Je connaissais l’expression : gouvernement parallèle mais pas celle-ci!]
De là, la mise aux oubliettes ou le silence complice imposé à ces gens, tout aussi professionnels que les autres, sinon plus.
Afin d'étayer ce que je viens d'écrire, je citerai deux exemples bien distants l'un de l'autre.
Bon, vous êtes toujours là? — alors, ne laissez pas, s'il vous plaît.
Exemple 1
Jean Barbe, chroniqueur et blogueur au Journal de Montréal, est mis à la porte pour les propos tenus dans son blogue sur le comportement professionnel de ses confrères chroniqueurs.
Précisons ici que Jean Barbe ne s'est jamais inscrit dans la mouvance socio-économique néolibérale de ses confrères et, à ce titre, on l'a vite classé comme
réactionnaire, socialiste et probablement procommuniste.
[Antisémite, dans un instant.]
Voilà d'ailleurs une façon vite faite de se débarrasser d'un personnage intelligent qui ose exposer les vrais problèmes de son métier.
Il suffit de lui coller une étiquette « ne touchez pas, produit dangereux » et tout le monde s'en éloigne.
Alors, voici quelques bribes de ce que Jean Barbe a écrit pour mériter un tel sort.
Pour mieux vous mettre en contexte, l'écrit débute avec une critique du budget Marois qu'il qualifie de «Business as usual »,
ce qui semble bien plaire au monde des affaires et à tous les chroniqueurs qui,
selon Barbe, sont acoquinés au même système néolibéral, à savoir les… sic :
Dubuc, Pratte, Martineau, Dufour et Duhaime de ce monde.
Le 21 novembre 2012 :
(…)
Et Barbe termine par cette comparaison « sacrilège » pour tout journaliste ou chroniqueur de ce bloc occidental à genoux devant Israël :
« Vous me faites penser à ces prisonniers dans les camps de la mort qui acceptaient, pour un peu de viande, de faire la police auprès des leurs. Sur les frontons des camps, il était écrit : "le travail rend libre". La voilà votre vérité. »
[S’ensuit une mise à mort professionnelle dans la journée.]
*
[Copie de l’article sur un site dénonçant Jean Barbre. Je met le texte au complet :]
http://www.cliqueduplateau.com/2012/11/22/le-monde-des-blogues-est-a-lenvers/
http://www.cliqueduplateau.com/wordpress/wp-content/uploads/2012/11/barbe1.jpg
TOUT ÇA POUR ÇA
Jean Barbe.
21 nov. 2012.
Vous voyez ce titre, là, en haut? Tout ça pour ça? C’est le même qui chapeaute la chronique d’Alain Dubuc dans La Presse, dans laquelle il commente le budget du gouvernement Péquiste.
C’est à peu près tout ce qui me rapproche de Dubuc, ce titre.
Lui, il est content. Moi? Un peu découragé, mais j’ai l’habitude.
Le Budget, donc. Business as usuall. Je le savais, je le savais, donc!
Pendant que certains confrères chroniqueurs tentaient ici- même, dans les pages du Journal, de vous faire croire que le gouvernement Marois était infesté de radicaux qui menacent le monde libre, le ministre des finances Nicolas Marceau préparait un budget qu’aurait pu signer Raymond Bachand.
Alain Dubuc est content. André Pratte est content. Est-ce que Martineau est content? Je sais pas, on se parle plus. Et Christian Dufour, il est content aussi?
Bravo le PQ. Vous avez réussi votre coup. Encore une fois. Grands parleurs, petits faiseurs. Ça fait plus de 20 ans que vous me décevez.
Mais c’est pas grave, parce que Dubuc, Pratte, Martineau et Dufour et tous les Duhaime de ce monde vont un peu vous lâcher la grappe. Peut-être même qu’ils vont commencer à vous aimer. Enfin, aimer, c’est un bien grand mot. Peut-être qu’ils vont commencer à peut-être penser que vous êtes possiblement peut-être pas si détestablement radicaux que ça. Mais c’est pas sûr. Il faut bien qu’ils s’agitent s’ils veulent continuer à faire du vent.
Ah, ça va, je sais. Vous allez me traiter de pelleteur de nuage, de radical, de pas réaliste. Vous le savez, vous, ce qu’est la vraie vie. La VRAIE vie.
Vous (et par vous je veux dire Dubuc, Pratte, Martineau, Dufour, Duhaime, le parti libéral, la CAQ et le PQ), vous avez depuis longtemps kidnappé la vérité pour lui faire dire ce qui vous chante.
Votre vérité est une vérité captive, enfermée entre des murs bien épais dans la prison du libéralisme économique.
Et vous y êtes vous-aussi, comme nous y sommes tous, prisonniers d’une logique économique qui ne rend pas heureux, qui nous tord comme des éponges, qui n’a d’autres fins que la croissance et qui, en croissant, massacre la seule planète que nous sommes en mesure d’habiter.
Votre vérité est relative. Mais ça ne vous empêchera pas de la marteler comme un dogme.
Votre vérité existe parce que vous l'entretenez. Votre vérité existe parce que vous la tenez à bout de bras sur toutes les tribunes.
Mais pendant que vous parlez des vraies affaires, des millions de personnes à travers le monde manifestent leur désir d'une autre vérité.
En foules compactes, en Italie, en Grèce, en Espagne, en Amérique latine, ils affirment que votre vérité ne fonctionne pas, ne les nourrit pas.
Que votre vérité confisque leur avenir.
Continuez, continuez à être «réaliste» et à discréditer tout ce qui vous remet en question.
Traitez nous de pelleteurs de nuages quand vous ne vous sentez pas menacés.
Traitez nous de radicaux quand vous commencez à sentir à soupe chaude.
Et ensuite ce sera quoi?
Les mesures de guerre?
La démocratie dont vous vous réclamez exige que l’on tente de concilier quelques points de vue.
Mais vous refusez de voir par nos yeux.
Vous refusez de nous prendre au sérieux en nous traitant d’enfants gâtés ou de gauchistes nostalgiques. Vous ne nous accordez aucune valeur, aucune intelligence, aucune importance. Vous nous balayez du revers de la main avec un mépris que je ne vous pardonnerai jamais.
Vous me faites penser à ces prisonniers dans les camps de la mort qui acceptaient, pour un peu de viande, de faire la police auprès des leurs.
Sur les frontons des camps, il était écrit : "le travail rend libre".
[L'esclavage rend libre.]
La voilà votre vérité.
Exemple 2
Sur un plan plus international, la journaliste et correspondante du journal Al Jazeera au Moyen-Orient, Sherine Tadros, écrivait ceci alors qu'elle couvrait le conflit entre Palestiniens et Israéliens dans la Bande de Gaza.
Cette grande journaliste internationale questionnait, elle aussi, le métier de ses confrères et le genre de « vérité » déformée qu'ils propagent, parfois inconsciemment par le biais de leurs journaux respectifs.
Le texte étant en anglais, j'en ai résumé l'essentiel par manque d'espace.
En couvrant cette guerre de Gaza
« C'est incroyable de voir cette guerre couverte de l'intérieur et non pas comme les guerres précédentes.
Il y a des journalistes étrangers partout comme des locaux. Maintenant, Gaza est sous le microscope, que ce soit via les médias sociaux, la presse écrite, la radio, la télévision – l'on ne peut ignorer ce qui fait rage à l'intérieur.
[Et on nous en parle en termes de duchesse. Ménageant la chèvre et le chou. Déjà qu’Israël n’ait put empêcher l’arrivée des journalistes comme lors des massacres précédents est le changement qui change tout. Signe d’autres changements sans doute. Journalisme biaisé sans doute. Mais caméras qui doivent bien montrer quelque chose. Et qui montre. Avec parcimonie. On évitera bien de décrire ou d’expliquer la réalité des choses, mettant presque les 2 acteurs du drame co-responsables. Ce qui est déjà un autre petit changement. Jusqu’à présent, Israël était LA victime. Le mouton sacrifié. Avec des tonnes de missiles qu’on ne montrait jamais ni ne décrivait si on ne pouvait les montrer car on était trop pris à admirer sa toison virginale. Et elle ne faisait que se défendre. Comme une folle hystérique de 200 livres contre une souris. Mais on ne présentait jamais les choses ainsi. Et toute personne distraite comprenait après les compte (ou conte) rendus précédents : qu’Israël était menacée par des terroristes qui venaient d’on ne sait où et qui se trouvaient là, en grand nombre, par on ne sait quel hasard – ce qu’on évitait surtout encore une fois de nous expliquer- terroristes de naissance qui ne reconnaissaient pas l’existence d’Israël, qui la menaçait sans cesse et, cette fois encore, une manie et une obsession chez ces fanatiques racistes, pour on ne sait quelle raison, l’attaquait. Et, Israël, avec mesure, se défendait. Voilà ce que des supposés «journalistes» de métier faisaient. Du «journalisme» la Goebbels.]
Gaza n'est pas une histoire particulièrement difficile à couvrir. Tout se passe tout autour de vous.
Le plus gros problème pour les journalistes est que de toute évidence, il s'agit d'un conflit déséquilibré.
Mais c'est précisément là le problème des journalistes.
On nous apprend à être neutres, impartiaux, équilibrés.
Mais ce n'est pas un conflit équilibré et à la poursuite d'égaliser les choses, certains finissent par fausser l'histoire, mettant l'accent sur des choses qu'ils auraient normalement ignorées, le tout dans l'intérêt de la recherche équilibrée.
[Même ici, le journaliste qui dénonce ses confrères fait de la constipation. Israël est un état fachiste, voyou, raciste, une théocratie, une dictature (pour les Palestiniens) où on pratique la torture. L’Afrique du Sud numéro 2. ]
Il y a un problème général avec les médias quand il s'agit du conflit israélo-arabe.
La nécessité d'assainir [?] les événements afin de ne pas prêter à controverse et bouleverser les mauvaises personnes [?],
le manque [?] d'humaniser [?] le conflit [Une guerre à 100 contre 1.] de peur que cela vous fera paraître sympathique pour les Palestiniens,
[Il ne perd même son français. Montrer la réalité qui fera voir les Palestiniens comme des victimes vous fera voir, vous, employé, comme un antisémite. Et comme l’antisémite n’est plus à la mode, les mêmes gens qui l’auraient pratiqué comme on respire, il y a 2 générations, vous mettront dehors. Et plus personne ne vous engagera pour faire ce métier.]
ce qui pourrait être un suicide professionnel,
fait que la plupart des journalistes «assainissent» leurs textes…
et en fin de compte, c'est rendre un mauvais service à la vérité et au journalisme...
Ce qui semble mettre les journalistes au plus mal aujourd'hui est la question suivante.
QU'EST-CE QUI CONSTITUE UNE CIBLE LÉGITIME?
UNE MAISON AVEC DIX MEMBRES DE LA FAMILLE Y COMPRIS LES ENFANTS, LES FEMMES ET LES PERSONNES ÂGÉES EST FRAPPÉE PAR UN MISSILE.
Ils meurent tous et l'armée israélienne affirme qu'elle visait un «responsable du Hamas».
Soudain, la couverture est différente.
La ligne de la responsabilité du Hamas est mise dans chaque script sans questionner le contexte
tout va bien maintenant,
parce que d'abord l'histoire semblait déséquilibrée, trop risquée pour rendre compte
et parce que ça sonnait trop mauvais pour être vrai.
[L’histoire ou le conte est devenu équilibré. Compréhensible. La technique du journalisme officiel est de donner un temps de parole égal à chaque parti ou de noter les versions même divergentes sans s'impliquer. Ce qui est absurde, car c'est donner autant d'importance au violeur qu'à sa victime. Et si on note scrupuleusement les nots du violeurs, il y a de grandes chances qu'ils justifie son geste: elle avait un décolleté, sa jupe était trop courte, elle est responsable ce qui lui est arrivé. Elle m'a poussé à bout. Alors, généralement, on ne pousse pas le scrupule professionnele aussi loin. Mais sitôt qu'on a afffaire à des puissances, on se remet à noter. Tout annotation critiquant les notes seraient vu comme un apriorisme, un parti pris. Et le puissant se vengera. Il appellera votre patron qui vous fera visiter le directeur du personnel. D’un côté, des gens rendus fous par des maniaques Juifs qui ne cessent de les harceler, décident de lancer quelques tuyaux de poèle et de l’autre, attendant depuis longtemps ce geste suicidaire, on lancera un vrai missile, un vrai obus, une vraie bombe d’un vrai avion de chasse ou d’un vrai drone. Une vraie armée. Et tout un immeuble sautera. Une ville. La maison près de l’endroit où a été lancé le tuyau de poèle ou le jardin repéré par satellite. Boum! Un tas de Palestiniens de moins. Ou de Libanais. Une variante de la méthode qui voulait que l’on détruise la maison d’un Palestinien qui avait osé attaquer un Juif. Mais il faut éviter d’expliquer simplement. Car on pourrait se mettre à comprendre.]
Quelqu'un s'est-il arrêté pour demander :
même s'il y avait un responsable du Hamas à l'intérieur de la maison,
était-on justifié de tuer dix civils innocents
alors que ce membre était sous haute surveillance israélienne?
pourquoi n'ont-ils pas attendu que cet homme soit seul, ailleurs que dans sa maison?
Israël a le choix quand il décide de frapper.
Pourtant, si la situation eût été inversée et que des combattants palestiniens avaient frappé la maison d'un commandant de l'armée israélienne, le tuant, tuant sa mère, sa femme et ses quatre enfants; pensez-vous vraiment que les médias auraient aveuglément accepté la justification de ce qui est une cible légitime? »
[La nouvelle aurait fait le tour de la Terre et même les Soudanais crevant de faim aurait pleuré.]
Bien sûr, le mot est dit :
Le journal Al Jazeera
donc, pour nous occidentaux, est non crédible, car il s'agit d'un journal international émanant des pays arabes, publié sur toutes les tribunes du monde et malgré tout reconnu pour la fiabilité de ses textes.
Aussi, faut-il ne pas s'étonner si les journaux occidentaux et le monde politique occidental le boudent quand ce n'est pas la propagande américaine qui le dilapide.
Pourtant, Sherine Tadros fut récipiendaire du prix télévision Monte-Carlo 2009 et mise en nomination pour l'International Emmy en 2010.
Quand, en 1976, j'ai commencé des études en journalisme, la question qui m'a littéralement obsédé fut la suivante et elle me tracasse encore aujourd'hui :
l'objectivité sert-elle la vérité ou la camoufle -t-elle?
aujourd'hui, je crois qu'elle la camoufle de plus en plus.
Il n'y a pas deux ou trois vérités, il n'y en a qu'une
et tout semble mis en œuvre pour empêcher les journalistes-témoins de la partager avec leurs lecteurs.
[Y compris lui-même, si bien formaté par son couvoir.]
Que ce soit sur la place internationale ou plus près de nous, assassinats politiques, commission Charbonneau ou scandales locaux,
qui aujourd'hui, ose «écrire» la vérité?
qui même ose la chercher,
[Les scandales que l'on décrit exisait depuis des générations n'intéressant personne. Parce que trop de gens puissants étaient intéressés à ce qu'ils durent. Alors, les employés des médias parlaient de Céline. Non l'écrivain. Précision.]
pourrait-on dire?
Bonne semaine à toutes et à tous.
[Le journalisme est une forme de science exigeant un esprit scientifique. L’Histoire du présent écrite par un historien du moment, dirait-on, si on n’a pas d’aussi hautes exigences. On a à la place un propagandistes, un moraliste, un amuseur. Il n’en manque pourtant pas.]
[Sans compter les chroniqueurs aux ordres qui pullulent.]
*
Sur l'affaire Jean Barbe
http://voir.ca/chroniques/prise-de-tete/2012/11/28/bauer-barbe-fabi/
http://vitamimpenderevero.wordpress.com/2012/11/
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Image 1. http://data0.eklablog.com/lenaig/mod_article47259189_4ff68dd64d7fd.jpg
http://lenaig.eklablog.com/les-nouvelles-de-rahar-c18234345/5
Image 2. http://www.isfahaneast.com/images/newspost_images/Can-we-talk-a-little-about-the-facts-of-nuclear-power-between-Iran-and-America1.jpg
http://www.isfahaneast.com/news-c40.html