La femme est la meilleure invention de l'homme.
De tous temps, l'homme a voulu domestiquer les bêtes sauvages. Il en a fait des animaux de compagnie pour les plus petits et des animaux de ferme pour les plus grand. Boeuf de trait, vache laitière, cheval, âne, chèvre, mouton, lapins, faucons.
Du loup, il a fait le chien. Il n'a pas été facile de l'apprivoiser.
De l'énorme aurochs, taureau monstrueux, il a fait le boeuf savoureux.
Certains ont pu même domestiquer des poissons. Des rats. Ou même des puces.
Il ne lui a pas suffi de rendre ces animaux utiles, il les a constamment améliorés. Leur caractère et leur utilité par le dressage ainsi le cheval pouvait ramener son maître ivre à sa demeure ce que ne peut pas encore la plus moderne automobile.
Il a aussi perfectionné leurs fonctions. La vache comme toutes les femelles mammifères donnait du lait ce qui était bien. Le lait était bon et nourrissant pour les petits dont la mère était sèche et pour le vieillards incapables de s'alimenter autrement. Même si on ne vivait pas très vieux à ce moment et il était donc rarer d'apercevoir un vieillard quoique l'on en apercevait de temps en temps.
Aussi bon que soit le lait de la vache, comme celui de la jument et de l'ânesse ou de la chèvre et de la brebis; comme elles toutes, la vache ne donnait du lait que lorsqu'elle avait mise bas et tant que son veau avait besoin d'elle.
Après, il ne servait à rien de la traire tout ce que vous obtiendrez était un coup de queue dans la face, avertissement qu'un coup de sabot vous était destiné qui vous tuerait peut-être.
Ceci n'était pas suffisant pour l'homme. Ne connaissant pas la génétique, il a procédé par croisement comme il le faisait déjà pour les plantes. Ainsi, le chétif grain de blé sauvage donna les champs grandioses.
Choisissant la femelle donnant le plus de lait et la plus docile et l'accouplant avec un mâle vigoureux.
Il était plus simple d'avoir un seul mâle vigoureux capable de saillir plusieurs femelles dociles que plusieurs mâles aux capacités moyennes ayant des problèmes de confiance en soi et d'affirmation de leur personnalité. Mais acceptant d'échanger au sujet de leur vécu.
Ce genre d'individu finissait généralement en méchoui. Comme les hommes présentant ce genre de caractéristiques nuisibles à la survie- la leur et celle du clan- et dont il fallait empêcher la perpétuation. Ce en quoi, visiblement, il a raté son coup.
Mais aussi parfait que l'homme soit, il ne réussit pas dans toutes ses entreprises. Car il est parfois trop entreprenant.
Le dressage du tigre, du lion, de requin fut un échec complet. Moins dommageable fut l'échec de la girafe qui permit néanmoins à l'homme de parfaire son éducation sans toujours y laisser la vie.
Sa plus grande réussite fut tout de même la femme. Il va de soi qu'elle ne le remerciera jamais assez, certaines poussant même l'ingratitude jusqu'à lui faire des reproches. Pourtant, tout ce qu'elles sont, elles le lui doivent.
Simplement, elles ne seraient tout simplement rien sans lui.
Qu'était la femme avant son perfectionnement par l'homme? La femelle du cousin du singe, comme le mâle était cousin du singe.
Il n'y a vraiment pas de quoi se vanter. Mais la Nature se perfectionnant sans cesse elle-aussi -mais avec des moyens bien plus gigantesques que ceux des hommes- n'avait rien pu faire de mieux pour le moment.
Se comparant au singe, il se trouvait plus brillant, pas aussi fort mais presque, d'un pas fier, avec le poil long et soyeux et des dents robustes capables de croquer une branche ou une racine, un fruit ou la chair de son cousin quand l'envie lui prenait.
Tout était donc parfait. Sans doute. Sauf la femme. Poilue, sentant fort, peu agréable au toucher, les bras qui lui tombaient à terre, les mammelles du même genre, poilue, hirsute. N'importe quel gorille en aurait été fier mais pas lui. Justement, elle ressemblait bien trop à une guenon.
Tel était le sort général des femelles de son espèce. La plupart du temps,cela le laissait indifférent car comme tous les jeunes mâles, il aurait bandé après une girafe. C'était d'ailleurs son occupation principale n'ayant pas grand chose à faire et étant fort vigoureux.
Il y avait d'ailleurs des femelles d'autres espèces que la sienne qui lui semblaient tout aussi intéressantes. E qui le lui rendaient bien.
Il appris ainsi puisque l'instruction était une de ses principales motivations qu'il était impossible de faire des bébés hommes autrement que par l'usage de la femelle commune à son espèce.
Mêmes si l'on disait que, parfois, ailleurs, il y avait eu des hommes mi-cheval, mi-poissons, mi-aigles. Tout ce qu'il avait pu faire était le mulet né du croisement du cheval et de l'âne et incapable de se reproduire lui-même. Ce qui était un désavantage. L'avantage était que la nouvelle variété de bête non naturelle était plus robuste que l'âne, presque autant que le cheval tout en étant peu exigente pour la paille.
Il essaya aussi d'accoupler le lion et le tigre et perdit nombre de chercheurs dans l'expérience pour finir par obtenir une bête légendaire et immense, encore une fois incapable de se perpétuer elle-mêmme. Ce qui ne lui enleva en rien ses qualités légendaires.
Poussé encore une fois par le goût de la recherche et de l'expérimentation qui est demeuré jusqu'à nos jours une caractérique de l'homme, il continua à s'accoupler avec tout ce qui bougeait. Pour voir. Et en tirer des leçons.
Ce genre de goût pour la philosophie s'est perpétué jusqu'à nos jours mais il n'est plus considéré comme normal.
Dans ces époques héroïques tout ce que l'homme faisait était normal et il lui suffisait d'en avoir envie. Et personne n'aurait rien trouvé à redire.
Ce n'est qu'avec le temps et l'invention des mots qu'on commença à parler de morale, catégorie qui n'encombrait pas l'esprit simple de son ancêtre. Pour qui il n'y avait que le bien et le mal. Catégories qui se sont perpétuées jusqu'à nous avec quelques modifications.
Bon était le fait de ne pas être mangé par le tigre. Bon était le tigre qui se prenait dans un piège et était mangé. Quoique le boeuf ou le poulet soit meilleur.
Mauvais était le fait d'être mangé par un tigre. Bon était le fait de s'accoupler avec une femelle. Mauvais de ne pas pouvoir le faire quand il en avait envie.
Heureusement, la Nature était remplie de femelle de toutes les espèces. Ce qui est considéré mauvais de nos jours où on fait le délicat.
À côté de sa robuste guenon, la tendre brebis ou la jolie antiloppe était préférable et immensément plus désirables. Ce qui commençait à provoquer des grognements de part des femelles de son harem.
Comme les femelles de sa race étaient semblables à toutes les femelles des autres espèces, elles n'avaient que rarement le goût de s'accoupler sauf une fois par an quand il était temps pour elle d'avoir un petit. Car telle était la loi de la Nature.
Et l'homme vigoureux avait toujours envie de s'accoupler. Avec n'importe qui ou quoi. Ainsi l'avait voulu la Nature et ce faisant il ne faisait que lui rendre hommage.
Quand l'envie lui cessait ou qu'il ne pouvait plus, le signe évident pour tous des sa déchéance était son organe viril qui était la plupart du temps fièremetn dressé (ce n'était pas sa faute mais celle de la Nature) pendait lamentablement. Il était alors proche de la mort qui survenait vers 20 ans.
L'infirmité de sa femelle l'obligea à penser davantage et à déduire que si une femelle était défectueuse, elle ne l'était pas toutes tout le temps. Plusieurs femelles ne le seraient certainement pas en même temps, ainsi il inventa la polygamie. Pour venir en aide à la femme.
Ce qui ne résolvait pas son problème principal. À côté d'une biche, elle faisait maintenant pitié.
L'apprenant, ceci n'améliora certainement pas son caractère. Ce qui éloigna encore davantage son homme de sa branche.
De temps en temps, parmi les nouvelles nées, il y avait bien un être que les autres femelles trouvaient difformes et qu'elles tuaient comme elle le faisait dans ce genre de situation pour maintenir les qualités génétiques de leur espèce quoique ce genre de raisonnement était un peu au-dessus de leur cerveau de primates.
Mais la Nature leur commandait de le faire. Et comme ça allait avec leur envie du moment, elle n'avait rien à redire de lapider le bébé difforme, infirme ou imberbe.
La Nature qui est coquine invente sans cesse de nouvelles formes. Aucune forme fixe ne l'est éternellement pour Elle. Alors, elle inclut dans un lot de naissances une variété d'erreurs génétiques, d'expérience, d'innovations, la plupart non viables et destinée à la casse. Soit par déficience du corps, incapable de subvenir à ses besoins ou par le meurtre de la part des voisins et voisines incapables de supporter un tel spectacle.
Ayant réussi avec succès la domestication de la vache et poursuivant toujours avec entêtement ses expériences pour améliorer ses prouesses laitières, il remarqua un de ces êtes nouveaux, le bébé fille à peu près imberbe.
C'était un petit être repoussant comme tous les bébés et que seuls les femelles peuvent tolérer. Mais pas celui-là ou celle-là, car elle était vraiment trop différente.
On fit comme d'habitude dans ce cas, on la cuisait avec le dîner ou la donnait au chien quand on n'avait plus faim.
Mais il en naissait d'autres de ces bébés filles de moins en moins moustachues. Certaines échappèrent même à l'extermination parce qu'elles couraient vite et qu'à peine nées, elles pouvaient s'agripper à une liane et sauter sur la branche voisine.
L'amour est aveugle et il arrivait même que certaines mères puissent tolérer ces fillettes avec trop de peaux lisses.
Ce qui fait que certaines parvenaient même à vieillir. Pas trop regardant le mâle qui passait les saillait avant qu'elles aient le temps de s'enfuir.
Elles eurent donc des petits et des petites à leur tour.
En regardant mieux celles qui avaient eu la chance de vieillir un peu, on remarquait d'autres différences que leur peau moins duveteuses, elles n'étaient pas sous la forme générale du baril qui était l'enveloppe charnelle la plus fréquente de la guenon standardisée.
Le baril était la forme de la jeunesse mais il finissait vite par déborder de tout bord et de tout côté de vilaine graisse surabondante.
Ce qui du point de vue esthétique pouvait agacer le mâle qui devenait de plus en plus délicat et regardant, ne changaiet rien à la caractéristique ancestrale de la femelle. Bourrée de bonne graisse, elle constituait une nourriture abondante en cas de famine. Il suffisait de lui fendre le crâne à coup de roche. Jusqu'à ce qu'elle cesse de bouger. Et même sa cervelle était nourrissante. On comptait donc les famines et les disettes en nombre de femelles sacrifiées. Heureusement, la forêt était généreuse et il suffisait de se pencher pour attraper les fruits délicieux. Et les membres du clan en surnombre qui aurait pu menacer l'équilibre fragile de la survie était souvent dévoré à leur tour par les tigres et les serpents ce qui maintenait le nombre de vivants dans les limites acceptables malgré qu'il y eut sans cesse de nouvelles naissances. Équilibrées perpétuellement par de nouvelles dévorations.
Certains mâles affirmaient même qu'à tout bien considérer, ils les préféraient presque à leur mère. Ou leurs épouses principales.
Et en plus, elles avaient une caractéristique intéressante, une sorte de bonne humeur qui vous changeait de ces femelles hystériques toujours prêtes à vous arracher un bout de peau si vous les frôler pendant leurs mauvais jours qui se déroulaient presque tout au long de l'année.
Certains aventuriers qui avaient copulés sous les 2 espèces (et certaines disaient mêmes sous bien plus que ça) leur trouvaient des qualités intimes qui réveillaient leur ferveur.
Ne se possédant plus, ils décidèrent de faire comme avec les vaches, choisissant la moins poilue des nouvelles femelles pour l'accoupler avec le mâle le moins poilu pour voir ce que ça donnerait. Et, en effet, les rejetons étaient de moins en moins poilus.
N'y avait-il pas moyen d'améliorer le caractère également? On commençait à en avoir assez des grognements incessants des femelles anciennes. Surtout que maintenant on commençait à avoir le choix.
On avait toujours eu le choix, une gentille canne, une grenouille affectueuse mais sans avoir encore le mot pour le dire on avait néanmoins une nostalgie pour une femelle de son espèce. Même s'ils n'avaient pas les mots pour le dire - ils ne s'exprimaient que par sons et sifflements- ils auraient pu dire que c'était moins normal. C'était les premiers traditionnalistes.
Et accouplant la femelle la plus douce que l'on pouvait trouver, celle qui en plus de son caractère paisible et aimable avait une peau tout juste rèche et une voix calme presque chantante avec un mâle moderne, c'est à dire, qui n'avait pas tout le temps envie de faire éclater la tête du chef du clan pour montrer qu'il était le meilleur.
Ce qui la plupart du temps n'avait pour résultat que de lui faire éclater sa propre tête car le chef du clan ne l'était pas devenu pour rien.
Il arrivait pourtant un jour que le chef du clan devenu vieux se fasse éclater la tête en tombant, en étant dévoré par un tigre ou en esquivant mal le coup de branche de son millième rival et voilà la tribu en fête car un nouveau chef lui était donné.
On dévorait l'ancien avec tous les bébés qu'il avait fait avec ses femelles et tous les enfants qui ne couraient pas assez vite pour se cacher.
Les femelles hurlaient de douleur en voyant leurs enfants tués sous leurs yeux mais l'odeur du bébé rôti éveillait rapidement leurs autres sens et elles les trouvaient délicieux.
Comme le chef était vigoureux, ils les couvraient toutes les unes après les autres dès la fin du festin et la plupart devinrent grosses le mois suivant ce qui mêt généralement un terme aux angoisses de la femme qui baigne alors dans un océan d'hormones.
Petit à petit, de génération en génération, les croisements se multiplièrent jusqu'à nos jours.
Ainsi, comme on fait encore partout pour les chiens de race dans les meilleurs élevages, on sélectionne la caractéristique la plus souhaitable et on l'obtient. Il suffit de savoir s'y prendre et de choisir le menu et avec la patience, un être idéal - selon notre description bien personnelle de la chose- arrive au monde.
Ce qui fait que maintenant la femme n'a presque plus de poils. Sur la tête parce que l'homme aime la jeune femme avec de longs cheveux, sous les bras ce qu'il aime moins ne sachant pas trop pourquoi mais parce qu'en réalité quelque chose en lui se rappelle vaguement d'une époque où sa grosse femelle était couverte de partout de cette épaisse toison.
Et il y a un autre endroit qu'il trouve charmant et qu'il préfère voir laisser intact quoiqu'un peu soigné, car indicateur d'endroit encore plus charmant.
Même si la nouvelle génération toujours dans sa quête de perfectionner dans la mission éternelle et perpelle qu'elle s'est donnée soit d'améliorer la femme (ouf!) veut la débarasser à jamais de toute trace de poils.
Il y a même des instituts où on se consacre à cet apostolat ne pouvant attendre la centaine de générations nécessaires à la Nature pour paufiner ce dernier détail.
Pour les cheveux, on les préfère toujours intacts. Et ce goût des hommes n'a pas changé depuis 10,000 ans.
L'homme peut donc regarder son oeuvre avec fierté. Le plus bel être qui existe est la femme. Quel bel animal, en effet?
Il la voit comme l'artiste voit son oeuvre car de l'argile grossière, il a fait un objet d'art.
Car que serait la femme sans lui.
On n'ose se poser la question.
Et lui est elles reconnaissante?
Non.
Il y a 7 ans
