vendredi 19 juin 2009
585
Un habitant du nord de la Chine vit un jour son cheval s'échapper et passer de l'autre côté de la frontière. Le cheval fut considéré comme perdu.
À ses voisins qui venaient lui présenter leur sympathie, le vieil homme répondit:
-La perte de mon cheval est certes un grand malheur. Mais qui sait si dans cette malchance ne se cache pas une chance?
Quelques mois plus tard, le cheval revint accompagné d'une magnifique jument. Les voisins félicitèrent le vieil homme qui leur dit:
-Est-ce une chance ou une est-ce malchance?
Le fils unique du vieil homme fut pris d'une véritable passion pour la jument. Il la montait très souvent et finit un jour par se casser la jambe.
Aux condolances des voisins, le vieil homme répondit:
Et si cet accident était une chance pour mon fils?
L'année suivante, les Huns envahirent le nord du pays. Tous les jeunes du village furent mobilisés et partirent au front. Aucun n'en revint. Le fils du vieil homme, non mobilisable parce qu'il était estropié, fut le seul à s'échapper de l'hécatombe.
Hoài-Nam-Tu
Moralité: Celui qui est sage garde confiance en la vie, cela même devant les difficultés. Il sait que la chance et la malchance peuvent tourner à tout instant.
On peut poursuivre encore cette intéressante leçon de sagesse et le professeur Bulle ne s'en privera pas.
Les Huns restèrent quelques générations dans la parages et pillèrent tout ce qu'ils pouvaient emporter, brûlant le reste et violèrent tout ce qui bougeait.
Ils remarquèrent évidemment les beaux chevaux de ce qui était maintenant devenu l'élevage du jeune homme. Ses efforts ayant porté fruit, il avait toutes les raisons d'être fier de lui-même. Ce que le vieil homme trouvait bien imprudent.
Car le vieil homme devenu encore plus vieux ne pouvait faire autre chose que de philosopher. Tous ces biens qui s'accumulaient et dont il gardait le compte soigneusement lui paraissaient bien encombrant. Quoi garder, quoi vendre, quoi emporter si on fuyait. À qui vendre pour en tirer de l'or, de l'argent ou des pierres précieuses facilement transportables. À qui se fier, car on chercherait sans doute à tirer parti de son malheur pour acheter bien en deça de sa valeur.
À force de calculer, le jeune homme laissa passer beaucoup de temps. Et dans un pays en guerre, le temps passe rapidement et très souvent le lendemain est pire qu'aujourd'hui qui était pire que la veille.
Il réalisa finalement que tout ce qu'il avait ne valait plus rien parce que tout le monde fuyait, abandonnant eux-aussi tous leurs biens et qu'il serait temps d'en faire pareil.
Maintenant guéri, il pouvait s'enfuir, il n'avait qu'à choisir parmi ses plus beaux étalons réputés dans toute la région.
Mais il ne pouvait laisser son vieux père qui philosophait moins. Ainsi que sa jeune épouse et ses enfants. Il attendit courageusement l'attaque qui devaint inévitablement survenir. Tout autour du paysage, on ne voyait que lse fumées des villages lointains qui flambaient et les flammes des bâtimentes de fermes voisins.
Ils furent tous tués mais pas assez vite. Et les barbares repartirent avec ses enfants comme esclaves et tous ses beaux chevaux.
Moralité. On la cherche encore mais on garde espoir.
À ses voisins qui venaient lui présenter leur sympathie, le vieil homme répondit:
-La perte de mon cheval est certes un grand malheur. Mais qui sait si dans cette malchance ne se cache pas une chance?
Quelques mois plus tard, le cheval revint accompagné d'une magnifique jument. Les voisins félicitèrent le vieil homme qui leur dit:
-Est-ce une chance ou une est-ce malchance?
Le fils unique du vieil homme fut pris d'une véritable passion pour la jument. Il la montait très souvent et finit un jour par se casser la jambe.
Aux condolances des voisins, le vieil homme répondit:
Et si cet accident était une chance pour mon fils?
L'année suivante, les Huns envahirent le nord du pays. Tous les jeunes du village furent mobilisés et partirent au front. Aucun n'en revint. Le fils du vieil homme, non mobilisable parce qu'il était estropié, fut le seul à s'échapper de l'hécatombe.
Hoài-Nam-Tu
Moralité: Celui qui est sage garde confiance en la vie, cela même devant les difficultés. Il sait que la chance et la malchance peuvent tourner à tout instant.
On peut poursuivre encore cette intéressante leçon de sagesse et le professeur Bulle ne s'en privera pas.
Les Huns restèrent quelques générations dans la parages et pillèrent tout ce qu'ils pouvaient emporter, brûlant le reste et violèrent tout ce qui bougeait.
Ils remarquèrent évidemment les beaux chevaux de ce qui était maintenant devenu l'élevage du jeune homme. Ses efforts ayant porté fruit, il avait toutes les raisons d'être fier de lui-même. Ce que le vieil homme trouvait bien imprudent.
Car le vieil homme devenu encore plus vieux ne pouvait faire autre chose que de philosopher. Tous ces biens qui s'accumulaient et dont il gardait le compte soigneusement lui paraissaient bien encombrant. Quoi garder, quoi vendre, quoi emporter si on fuyait. À qui vendre pour en tirer de l'or, de l'argent ou des pierres précieuses facilement transportables. À qui se fier, car on chercherait sans doute à tirer parti de son malheur pour acheter bien en deça de sa valeur.
À force de calculer, le jeune homme laissa passer beaucoup de temps. Et dans un pays en guerre, le temps passe rapidement et très souvent le lendemain est pire qu'aujourd'hui qui était pire que la veille.
Il réalisa finalement que tout ce qu'il avait ne valait plus rien parce que tout le monde fuyait, abandonnant eux-aussi tous leurs biens et qu'il serait temps d'en faire pareil.
Maintenant guéri, il pouvait s'enfuir, il n'avait qu'à choisir parmi ses plus beaux étalons réputés dans toute la région.
Mais il ne pouvait laisser son vieux père qui philosophait moins. Ainsi que sa jeune épouse et ses enfants. Il attendit courageusement l'attaque qui devaint inévitablement survenir. Tout autour du paysage, on ne voyait que lse fumées des villages lointains qui flambaient et les flammes des bâtimentes de fermes voisins.
Ils furent tous tués mais pas assez vite. Et les barbares repartirent avec ses enfants comme esclaves et tous ses beaux chevaux.
Moralité. On la cherche encore mais on garde espoir.