lundi 21 décembre 2009
1789
AUSCHWITZ : LE VOL D’UN SYMBOLE
Publié le 19/12/2009
http://www.republicain-lorrain.fr/fr/article/2485920,75/Auschwitz-le-vol-d-un-symbole.html
Véritable morceau d’histoire, la célèbre inscription de fer « Arbeit macht frei », qui surmonte l’entrée de l’ancien camp de la mort d’Auschwitz, a été volée hier avant l’aube.
La célèbre inscription en allemand « Arbeit macht frei » (Le travail rend libre), à l’entrée de l’ancien camp d’extermination nazi d’Auschwitz-Birkenau, a été dérobée par des inconnus hier, soulevant une vive émotion. « C’est une profanation de l’endroit où plus d’un million de personnes ont été assassinées. C’est honteux », a dit Jaroslaw Mensfelt, porte-parole du musée de ce camp installé par l’occupant allemand sur le territoire polonais pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce vol a suscité de vives réactions en Pologne, en Israël et parmi les anciens déportés, notamment. « C’est impensable ! », s’est exclamé le chef historique du syndicat Solidarité et ancien président polonais, Lech Walesa. Le président polonais Lech Kaczynski s’est déclaré « bouleversé et indigné ». Israël a qualifié le vol d’« acte abominable ».
La police polonaise a lancé une enquête. Plusieurs dizaines de policiers, accompagnés de chiens, étaient sur les lieux hier et des barrages routiers ont été mis en place. Une récompense est promise à toute personne dont les informations pourraient aider à retrouver l’inscription et arrêter les coupables. Le musée a immédiatement placé hier au-dessus de la porte d’entrée du camp une copie du panneau métallique de cinq mètres de long.
ÉCHANGÉ CONTRE UNE BOUTEILLE DE VODKA
« Avoir mis cette inscription à l’entrée d’un camp d’extermination où l’espoir de survie était réduit à néant, relevait d’un cynisme effrayant des nazis », a déclaré Pawel Sawicki, porte-parole du musée d’Auschwitz. Le slogan lui-même, vulgarisé par le pasteur allemand Lorenz Diefenbach (mort en 1886) dans son livre intitulé Arbeit macht frei, fut repris par les nazis dans les années 1930. Utilisé d’abord à des fins de propagande pour lutter contre le chômage, il devint ensuite un mot d’ordre dans les camps de travail et d’extermination allemands. L’idée de l’y placer est attribuée au général de la SS Theodor Eicke, un des responsables de la conception et de l’organisation du réseau des camps nazis. « Arbeit macht frei » a été mis notamment à l’entrée des camps de Dachau, Gross-Rosen, Sachsenhausen, Theresienstadt et Flossenburg.
L’inscription en acier tristement célèbre à l’entrée d’Auschwitz, le plus grand des camps de la mort nazis, a été fabriquée en juillet 1940 par un prisonnier polonais, le forgeron Jan Liwacz, sur l’ordre des responsables du camp. Marque originale de cette inscription, le B renversé dans le mot « Arbeit » représentait, selon une interprétation perpétuée par les survivants du camp, un symbole d’insoumission et de résistance à l’oppression nazie, a expliqué Pawel Sawicki.
Après la libération d’Auschwitz par l’Armée rouge, le 27 janvier 1945, l’inscription a été démontée par les soldats soviétiques et mise dans un train qui devait l’emporter à l’Est. Cependant, l’ancien prisonnier polonais Eugeniusz Nosal, accompagné d’un paysan de la région, l’a échangée contre une bouteille de vodka offerte à un gardien soviétique du train. Cachée dans l’hôtel de ville d’Oswiecim (Auschwitz en polonais), l’inscription a retrouvé sa place originale à l’entrée de l’ancien camp au moment de la création en 1947 du musée sur ce site.
Publié le 19/12/2009
http://www.republicain-lorrain.fr/fr/article/2485920,75/Auschwitz-le-vol-d-un-symbole.html
Véritable morceau d’histoire, la célèbre inscription de fer « Arbeit macht frei », qui surmonte l’entrée de l’ancien camp de la mort d’Auschwitz, a été volée hier avant l’aube.
La célèbre inscription en allemand « Arbeit macht frei » (Le travail rend libre), à l’entrée de l’ancien camp d’extermination nazi d’Auschwitz-Birkenau, a été dérobée par des inconnus hier, soulevant une vive émotion. « C’est une profanation de l’endroit où plus d’un million de personnes ont été assassinées. C’est honteux », a dit Jaroslaw Mensfelt, porte-parole du musée de ce camp installé par l’occupant allemand sur le territoire polonais pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce vol a suscité de vives réactions en Pologne, en Israël et parmi les anciens déportés, notamment. « C’est impensable ! », s’est exclamé le chef historique du syndicat Solidarité et ancien président polonais, Lech Walesa. Le président polonais Lech Kaczynski s’est déclaré « bouleversé et indigné ». Israël a qualifié le vol d’« acte abominable ».
La police polonaise a lancé une enquête. Plusieurs dizaines de policiers, accompagnés de chiens, étaient sur les lieux hier et des barrages routiers ont été mis en place. Une récompense est promise à toute personne dont les informations pourraient aider à retrouver l’inscription et arrêter les coupables. Le musée a immédiatement placé hier au-dessus de la porte d’entrée du camp une copie du panneau métallique de cinq mètres de long.
ÉCHANGÉ CONTRE UNE BOUTEILLE DE VODKA
« Avoir mis cette inscription à l’entrée d’un camp d’extermination où l’espoir de survie était réduit à néant, relevait d’un cynisme effrayant des nazis », a déclaré Pawel Sawicki, porte-parole du musée d’Auschwitz. Le slogan lui-même, vulgarisé par le pasteur allemand Lorenz Diefenbach (mort en 1886) dans son livre intitulé Arbeit macht frei, fut repris par les nazis dans les années 1930. Utilisé d’abord à des fins de propagande pour lutter contre le chômage, il devint ensuite un mot d’ordre dans les camps de travail et d’extermination allemands. L’idée de l’y placer est attribuée au général de la SS Theodor Eicke, un des responsables de la conception et de l’organisation du réseau des camps nazis. « Arbeit macht frei » a été mis notamment à l’entrée des camps de Dachau, Gross-Rosen, Sachsenhausen, Theresienstadt et Flossenburg.
L’inscription en acier tristement célèbre à l’entrée d’Auschwitz, le plus grand des camps de la mort nazis, a été fabriquée en juillet 1940 par un prisonnier polonais, le forgeron Jan Liwacz, sur l’ordre des responsables du camp. Marque originale de cette inscription, le B renversé dans le mot « Arbeit » représentait, selon une interprétation perpétuée par les survivants du camp, un symbole d’insoumission et de résistance à l’oppression nazie, a expliqué Pawel Sawicki.
Après la libération d’Auschwitz par l’Armée rouge, le 27 janvier 1945, l’inscription a été démontée par les soldats soviétiques et mise dans un train qui devait l’emporter à l’Est. Cependant, l’ancien prisonnier polonais Eugeniusz Nosal, accompagné d’un paysan de la région, l’a échangée contre une bouteille de vodka offerte à un gardien soviétique du train. Cachée dans l’hôtel de ville d’Oswiecim (Auschwitz en polonais), l’inscription a retrouvé sa place originale à l’entrée de l’ancien camp au moment de la création en 1947 du musée sur ce site.