lundi 30 mars 2009
231.UNE PETITE CHANSON
Tom Waits - "God's Away On Business"
226.POÉSIE COMMERCIALE
L'OREAL
«Adoptez l'effet des extenseurs de cils? Rien de plus facile avec la mascaa Beauty Tubes.»
Linda Evangelista.
Les extensions de cils professionnels maintenant dans un mascara. Nouveau. Double Estend Mascara Beauty Tubes. Tout comme les extensions professionnelles, les cils sculptés en tube gagnent 80% de longeur et offrent une tenue longue durée. Sans grumeaux. Sans bavures. Sans résidus.
Étape 1. Nourrit et sculpte les cils en forme de tube.
Étape 2.Les tubes allongent les cils.
Étape 3. Démaquillage sans gâchis à l'eau tiède.
«Adoptez l'effet des extenseurs de cils? Rien de plus facile avec la mascaa Beauty Tubes.»
Linda Evangelista.
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Étape 1. Nourrit et sculpte les cils en forme de tube.
Étape 2.Les tubes allongent les cils.
Étape 3. Démaquillage sans gâchis à l'eau tiède.
225.POÉSIE COMMERCIALE
NUTRICAP CHEVEUX ET ONGLES.
DONNER DU CHEVEU À VOS CHEVEUX.
Bénéficiez de l'efficacité de NUTRICAP: le cheveux deviennent plus résistants, plus brillants et prennent du volume. Les ongles retrouvent une nouvelle dureté. NUTRICAP nourit vos cheveux et vos ongles, renforcant leur structure interne pour en améliorer la beauté et l'éclat. Parlez-en à votre pharmacien ou votre naturopathe et donnez du corps à vos atouts.
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224.POÉSIE COMMERCIALE
Tois grands noms pour 3 objets de désir. Signe des temps ou snobisme, 3 couturiers de renom relookent des objets du quotidien. Du coup, on meurt d'envie de les posséder. Karl Lagerfield soigne son orthographe. Amour du BLACK oblige, c'est d'une belle robe noire qu'il habille le tirage limité du Larousse 2009. (...)
dimanche 29 mars 2009
223
Dimanche, 29 mars 2009. Presque 6h. pm. Il pleut trop et vente bruyamment. Il reste encore de la neige.
222
Who's the Most Important Person of the Twentieth Century?
I want to scream out "Gavrilo Princip!" Here's a man who single-handedly sets off a chain reaction which ultimately leads to the deaths of 80 million people.
Top that, Albert Einstein!
With just a couple of bullets, this terrorist starts the First World War, which destroys four monarchies, leading to a power vacuum filled by the Communists in Russia and the Nazis in Germany who then fight it out in a Second World War. Considering that all Princip wanted was to bring Bosnia under Serb control, it's a bit ironic that after a century of very messy history, it isn't. Everything about the world has changed drastically over the last century, except that.
Most historians consider this century to have begun in 1914, so in essence, Gavrilo Princip is the man who created the 20th Century.
Some people would minimize Princip's importance by saying that a Great Power War was inevitable sooner or later given the tensions of the times, but I say that it was no more inevitable than, say, a war between Nato and the Warsaw Pact. Left unsparked, the Great War could have been avoided, and without it, there would have been no Lenin, no Hitler, no Eisenhower. Princip is one of the few individuals ever to make history.
My vote for number two VIP would go to Mikhail Gorbachev, the man who brought the century to an end.
http://users.erols.com/mwhite28/20c-vip.htm
I want to scream out "Gavrilo Princip!" Here's a man who single-handedly sets off a chain reaction which ultimately leads to the deaths of 80 million people.
Top that, Albert Einstein!
With just a couple of bullets, this terrorist starts the First World War, which destroys four monarchies, leading to a power vacuum filled by the Communists in Russia and the Nazis in Germany who then fight it out in a Second World War. Considering that all Princip wanted was to bring Bosnia under Serb control, it's a bit ironic that after a century of very messy history, it isn't. Everything about the world has changed drastically over the last century, except that.
Most historians consider this century to have begun in 1914, so in essence, Gavrilo Princip is the man who created the 20th Century.
Some people would minimize Princip's importance by saying that a Great Power War was inevitable sooner or later given the tensions of the times, but I say that it was no more inevitable than, say, a war between Nato and the Warsaw Pact. Left unsparked, the Great War could have been avoided, and without it, there would have been no Lenin, no Hitler, no Eisenhower. Princip is one of the few individuals ever to make history.
My vote for number two VIP would go to Mikhail Gorbachev, the man who brought the century to an end.
http://users.erols.com/mwhite28/20c-vip.htm
221
"Ubi solitudinem faciunt, pacem appellant"
"Where they make a desert, they call it peace." (Galgacus, Caledonian chief, from Tacitus: Agricola, 30) (Sur le Romains.)
"Where they make a desert, they call it peace." (Galgacus, Caledonian chief, from Tacitus: Agricola, 30) (Sur le Romains.)
220
Simone Weil et les crises actuelles
Jacques Dufresne
Présentation
Les familiers du réseau des sites de L'Agora connaissent l'importance que nous y attachons à Simone Weil. Nous soulignerons le centième anniversaire de sa naissance dans l'esprit où nous avons toujours évoqué son oeuvre jusqu'à ce jour: en nous inspirant d'elle pour trouver les sentiers de la lumière en nous-mêmes et dans le monde actuel, plutôt qu'en soumettant son oeuvre au scalpel universitaire. Sans négliger la vérité sur Platon, elle cherchait elle-même davantage la vérité à travers Platon.
Texte
De mes lectures antérieures de Simone Weil, j'avais conservé le souvenir de plusieurs passages qui me semblaient jeter une vive lumière sur les crises actuelles, indissociables les unes des autres: pic pétrolier, réchauffement climatique, crise financière, crise alimentaire.
En ouvrant La pesanteur et la grâce, le premier recueil de ses pensées, je tombe sur ce passage: «Le rapport de signe à signifié périt; le jeu des échanges entre signes se multiplie par lui-même et pour lui-même. Et la complication croissante exige des signes de signes.»
N'est-ce pas une telle rupture entre le signe et le signifié qui est l'ultime explication de la crise financière?
Une crise, faut-il le rappeler, qui fut provoquée par des spéculateurs oeuvrant et vivant à un tel niveau d'abstraction qu'ils étaient totalement insensibles aux tragédies que leurs jeux profitables allaient provoquer dans l'économie réelle.
Voici ce qu'on peut lire à ce sujet, toujours dans La Pesanteur et la grâce: «Parmi les caractéristiques du monde moderne, ne pas oublier l'impossibilité de penser concrètement le rapport entre l'effort et le résultat de l'effort. Trop d'intermédiaires. Comme dans les autres cas, ce rapport qui ne gît dans aucune pensée gît dans une chose : l'argent. »
Nous traitons ailleurs de cette question de l'argent et de l'intérêt que présentent les monnaies locales comme moyens de rapprocher le résultat de l'effort de l'effort lui-même. Je me limiterai ici à soulever la question de la limite et de l’équilibre qui est au coeur de toutes les crises que nous traversons.
Dépasser les limites, abattre les records était devenu en Occident d'abord, puis dans le reste du monde, une douce habitude. Nos maîtres, les anciens Grecs, nous avaient pourtant appris le respect de la limite.
Simone Weil avait retenu cette leçon : «Sens du fameux passage du Gorgias sur la géométrie. Aucun développement illimité n’est possible dans la nature des choses ; le monde repose tout entier sur la mesure et l’équilibre, et il en est de même dans la cité.»
Au moment où elle a écrit ces lignes, vers la fin de la décennie 1930, qui voulait, qui pouvait prendre sa mise en garde au sérieux ? Le progrès, perpétuel défi aux limites, allait bientôt reprendre son élan, laissant entrevoir par la conquête de l'espace la possibilité d'échapper à la limite de la terre et par le clonage, à celle de la mort.
Aujourd'hui, toutes les limites oubliées dans l'euphorie du progrès se dressent à l'horizon immédiat de deux façons : sous la forme de la Némésis, par le réchauffement climatique et autres conséquences de la pollution et sous la forme de la pénurie suite à l'épuisement des ressources.
La nature ne tolère pas la démesure. Nous savons tous par expérience ce qui se passe dans notre organisme quand nous mangeons ou buvons trop. L'équilibre se rétablit parfois avec violence.
C'est la Némésis, la punition naturelle de l'excès.
Le réchauffement climatique peut être assimilé à une telle punition. Nous avons libéré trop de carbone dans l'atmosphère comme nous libérons trop de matière grasse dans notre organisme à l'occasion de certains festins.
Si les excès individuels dans la consommation de la nourriture ne provoquent pas de pénurie, il n'en va pas de même de la consommation collective de l'énergie et des matières premières. C'est pourquoi nous faisons face à des pénuries sur presque tous les fronts: pétrole, pic pétrolier prévu en 2020 au plus tard (42 ans de réserve au rythme actuel de consommation); gaz naturel, 62 ans de réserve ; uranium, 32 ans; or, 17 ; fer 79 ; cuivre 31 ; plomb 22 années.
Ces limites ont au moins un avantage: elles nous donnent des raisons nouvelles de réduire la pollution de la planète et de ralentir le réchauffement du climat. D'où cet impératif que l'on entend de plus en plus fréquemment: il faut profiter de la pénurie prochaine de pétrole pour lutter contre le réchauffement climatique.
D'autres vont encore plus loin dans la même logique: il faut, estiment-ils, profiter de l'ensemble des pénuries qui nous menacent pour assurer le développement durable, lequel suppose le respect de quatre grands principes. Les voici tels qu’établis par le suédois Karl Henrik Robèrt, après consultation de la communauté scientifique.
Dans une société durable, la nature (biosphère) n'est pas soumise à une augmentation systématique de:
1. la concentration des substances extraites de la croûte terrestre
2. la concentration des substances produites par la société
3. la dégradation par des moyens physiques
4. Il faut enfin éviter que les hommes ne soient soumis à des conditions qui diminuent systématiquement leur capacité à pouvoir subvenir à leurs besoins.
La concentration du carbone provenant du pétrole, du charbon ou du sol est un exemple des choses à éviter pour se conformer au premier principe.
La concentration du mercure dans les poissons est un exemple des choses à éviter selon le second principe.
Le troisième principe est un appel à la protection du capital naturel, depuis les insectes pollinisateurs jusqu'à l'eau et l'air.
Le quatrième principe est un appel au partage équitable des ressources entre les humains. Un tel appel équivaut à un voeu impossible: celui d'une inspiration qui inciterait les hommes à une justice dont ils ne se sont jamais montré capables jusqu'à ce jour.
On peut ramener ces quatre principes à quelques idées liées les unes aux autres: limite, mesure, proportion, équilibre, justice.
C'est précisément parce qu'elle y retrouvait ces idées que Simone Weil s'est si vivement intéressée à la source grecque. Cela lui a permis de proposer, après en avoir formulé le diagnostic, un remède aux maux dont nous souffrons aujourd'hui, à un moment où elle ne pouvait constater que l'ébauche de ces maux.
En proposant son diagnostic et ses remèdes, le docteur Robèrt est allé aussi loin qu'on peut le faire dans le cadre de la science et de la technique telles qu'on les conçoit actuellement. Il laisse toutefois sans réponse la question que soulève l'ensemble de ses principes et en particulier le quatrième: Où trouverons-nous l'énergie spirituelle requise pour passer de l'ivresse de la limite dépassée, du record abattu, de la puissance accrue, au sens de la mesure dont nous aurons besoin pour composer avec des limites qui s'imposeront de l'extérieur à nos désirs?
D'où nous viendra cet amour de la justice dont nous aurons besoin pour échapper aux tragédies que la pénurie a toujours provoquées.
Déjà dans plusieurs pays, dont la Chine, on est obligé de détourner l'eau des régions agricoles vers les grandes villes. Comment empêcherons-nous que ces choix ne dégénèrent en conflits violents ?
Or, les situations de ce genre se multiplieront au fur et à mesure que nous nous rapprocherons des divers murs qui s’érigeront inévitablement sur la route de notre progrès.
Sera-t-il possible dans ces conditions de maintenir la croissance économique dont jouissent les pays en émergence comme la Chine aussi bien que les pays riches qui ont de multiples raisons de craindre la décroissance?
Même si, notamment dans le sillage de l'économiste Roegen, il y a de plus en plus de partisans de la décroissance, la majorité, quand elle ne reste pas figée dans le déni, espère que les efforts visant à éviter les catastrophes par le respect des équilibres naturels et le recyclage, assureront une croissance durable.
À considérer la myriade de petits groupes qui s'engagent dans cette voie avec détermination et enthousiasme, sinon toujours avec cohérence, on peut penser qu'il s'agit là d'une approche viable. Pour peu que les goûts et les valeurs évoluent dans la même direction, on pourrait atteindre rapidement des résultats étonnants. On voit de plus en plus de citadins qui se privent de voitures moins par souci d'économie que parce que ce moyen de transport présente plus d'inconvénients que d'avantages à leurs yeux. Dans le même esprit, des mouvements comme le 100 miles diet connaissent un succès étonnant
Dans un nombre croissant de villes, la loi interdit qu'on laisse tourner inutilement les moteurs des véhicules.
Suite à une catastrophe naturelle majeure, les populations font souvent preuve d'une solidarité étonnante. Il ne faut sans doute pas exclure qu'une solidarité semblable à l'échelle mondiale produise des résultats dont nous n'osons même pas rêver en ce moment.
C'est parce que le président Barak Obama incarne cet espoir que son élection a suscité tant d'intérêt dans le monde, au point qu'au Québec et au Canada, les gens ont boudé leurs propres élections parce les enjeux fondamentaux n'y étaient pas en cause.
Simone Weil se réjouirait sans doute de ce que dans ce mouvement encore hétérogène, nombreux sont ceux qui renouent non seulement avec le sens de la limite, mais avec un respect de la nature incompatible avec les manipulations excessives dont elle est l'objet.
D'autres encore en viennent par cette voie à réhabiliter le sacré et à promouvoir une spiritualité qui les libère des contraintes liées à la recherche de la puissance.
D'autres enfin souhaitent le réenchantement du monde, ce qui suppose une rupture avec la conception du monde héritée de la Renaissance. Si elle n'a pas employé le mot réenchantement, Simone Weil en a précisé les conditions avec une étonnante clarté.
À ses yeux, le progrès tel que nous le concevons et le pratiquons est l'effet de la pesanteur.
Alors que ce progrès nous donne l'illusion de nous élever, il consiste en réalité à dévaler une pente. Nous ne pourrions pas l'arrêter, sans craindre le pire pour nos sociétés. Nous n’en avons pas la maîtrise, c'est lui qui nous gouverne.
La question que se posait Simone Weil était la suivante: d'où nous viendra l'énergie spirituelle sans laquelle, réduits à nos propres forces, nous n'éviterons jamais les murs vers lesquelles nous nous dirigeons? D'un univers réenchanté? Sa réponse va dans ce sens.
L'accès à cette énergie spirituelle suppose à ses yeux une réconciliation de l'homme avec l'univers, la reconstitution d'un pacte rompu à Renaissance. L'univers était apparu alors comme un champ de rapports de force offert à la domination de l'homme, à charge pour lui de faire régner dans la société, une société excluant les autres espèces, une justice dont il serait la source.
«Depuis deux ou trois siècles, écrit Simone Weil, on croit à la fois que la force est maîtresse unique de tous les phénomènes de la nature, et que les hommes peuvent et doivent fonder sur la justice, reconnue au moyen de la raison, leurs relations mutuelles. C'est une absurdité criante. Il n'est pas concevable que tout dans l'univers soit soumis à l'empire de la force et que l'homme y soit soustrait, alors qu'il est fait de chair et de sang et que sa pensée vagabonde au gré des impressions sensibles.
Il n'y a qu'un choix à faire. Ou il faut apercevoir à l'oeuvre dans l'univers, à côté de la force, un principe autre qu'elle, ou il faut reconnaître la force comme maîtresse et souveraine des relations humaines aussi.
Dans le premier cas on se met en opposition radicale avec la science moderne telle qu'elle a été fondée par Galilée, Descartes et plusieurs autres, poursuivie au XVIIIe siècle, notamment par Newton, puis au XIXe et au XXe siècle.
Dans le second cas, on se met en opposition radicale avec l'humanisme qui a surgi à la Renaissance, qui a triomphé en 1789, qui sous une forme considérablement dégradée a servi d'inspiration à toute la IIIe République».
Simone Weil note à ce propos que, dans Mein Kampf, Hitler a pris position en faveur de la seconde branche de l'alternative, dans les termes suivants: «L'homme ne doit jamais tomber dans l'erreur de croire qu'il est seigneur et maître de la nature... Il sentira dès lors que dans un monde où les planètes et les soleils suivent des trajectoires circulaires, où des lunes tournent autour des planètes, où la force règne partout et seule en maîtresse de la faiblesse, qu'elle contraint à la servir docilement ou qu'elle brise, l'homme ne peut pas relever de lois spéciales»
Ce n'est pas à Hitler que Simone Weil adresse son reproche mais aux savants et philosophes occidentaux qui lui ont légué en héritage une vision du monde l'obligeant à faire ce choix.
C'est la même vision du monde qui nous est proposée aujourd'hui, avec en prime la métaphore du Big Bang, qui nous rappelle que l'univers se réduisant à la force a commencé par une explosion.
Parmi les progrès accomplis en direction d'une autre vision du monde, rapprochant l'univers de l'humanité, il y a ces liens de plus en plus fréquemment établis entre les systèmes vivants (naturels) et les systèmes sociaux. Ces liens nous donnent à entendre qu'un même principe, autre que la force, peut agir dans chacune de ces deux sphères.
Qu'il nous suffise ici de rappeler, en conclusion, que non seulement les problèmes économiques sont indissociables des problèmes écologiques et des problèmes sociaux, mais que les fondements mêmes d'une vision du monde sont en cause.
Même dans ses diagnostics les plus sombres, Simone Weil conserve de l'espoir. Elle prône une décentralisation dont plusieurs voient aujourd'hui la nécessité. Serait-ce là un signe indiquant que nous avons atteint le point de rupture?
«Après l'écroulement de notre civilisation, de deux choses l’une, ou elle périra tout entière comme les civilisations antiques, ou elle s’adaptera à un monde décentralisé. Il dépend de nous, non pas de briser la centralisation (car elle fait automatiquement boule de neige jusqu'à la catastrophe), mais de préparer l'avenir.»
http://agora.qc.ca/reftext.nsf/Documents/Simone_Weil--Simone_Weil_et_les_crises_actuelles_par_Jacques_Dufresne
Jacques Dufresne
Présentation
Les familiers du réseau des sites de L'Agora connaissent l'importance que nous y attachons à Simone Weil. Nous soulignerons le centième anniversaire de sa naissance dans l'esprit où nous avons toujours évoqué son oeuvre jusqu'à ce jour: en nous inspirant d'elle pour trouver les sentiers de la lumière en nous-mêmes et dans le monde actuel, plutôt qu'en soumettant son oeuvre au scalpel universitaire. Sans négliger la vérité sur Platon, elle cherchait elle-même davantage la vérité à travers Platon.
Texte
De mes lectures antérieures de Simone Weil, j'avais conservé le souvenir de plusieurs passages qui me semblaient jeter une vive lumière sur les crises actuelles, indissociables les unes des autres: pic pétrolier, réchauffement climatique, crise financière, crise alimentaire.
En ouvrant La pesanteur et la grâce, le premier recueil de ses pensées, je tombe sur ce passage: «Le rapport de signe à signifié périt; le jeu des échanges entre signes se multiplie par lui-même et pour lui-même. Et la complication croissante exige des signes de signes.»
N'est-ce pas une telle rupture entre le signe et le signifié qui est l'ultime explication de la crise financière?
Une crise, faut-il le rappeler, qui fut provoquée par des spéculateurs oeuvrant et vivant à un tel niveau d'abstraction qu'ils étaient totalement insensibles aux tragédies que leurs jeux profitables allaient provoquer dans l'économie réelle.
Voici ce qu'on peut lire à ce sujet, toujours dans La Pesanteur et la grâce: «Parmi les caractéristiques du monde moderne, ne pas oublier l'impossibilité de penser concrètement le rapport entre l'effort et le résultat de l'effort. Trop d'intermédiaires. Comme dans les autres cas, ce rapport qui ne gît dans aucune pensée gît dans une chose : l'argent. »
Nous traitons ailleurs de cette question de l'argent et de l'intérêt que présentent les monnaies locales comme moyens de rapprocher le résultat de l'effort de l'effort lui-même. Je me limiterai ici à soulever la question de la limite et de l’équilibre qui est au coeur de toutes les crises que nous traversons.
Dépasser les limites, abattre les records était devenu en Occident d'abord, puis dans le reste du monde, une douce habitude. Nos maîtres, les anciens Grecs, nous avaient pourtant appris le respect de la limite.
Simone Weil avait retenu cette leçon : «Sens du fameux passage du Gorgias sur la géométrie. Aucun développement illimité n’est possible dans la nature des choses ; le monde repose tout entier sur la mesure et l’équilibre, et il en est de même dans la cité.»
Au moment où elle a écrit ces lignes, vers la fin de la décennie 1930, qui voulait, qui pouvait prendre sa mise en garde au sérieux ? Le progrès, perpétuel défi aux limites, allait bientôt reprendre son élan, laissant entrevoir par la conquête de l'espace la possibilité d'échapper à la limite de la terre et par le clonage, à celle de la mort.
Aujourd'hui, toutes les limites oubliées dans l'euphorie du progrès se dressent à l'horizon immédiat de deux façons : sous la forme de la Némésis, par le réchauffement climatique et autres conséquences de la pollution et sous la forme de la pénurie suite à l'épuisement des ressources.
La nature ne tolère pas la démesure. Nous savons tous par expérience ce qui se passe dans notre organisme quand nous mangeons ou buvons trop. L'équilibre se rétablit parfois avec violence.
C'est la Némésis, la punition naturelle de l'excès.
Le réchauffement climatique peut être assimilé à une telle punition. Nous avons libéré trop de carbone dans l'atmosphère comme nous libérons trop de matière grasse dans notre organisme à l'occasion de certains festins.
Si les excès individuels dans la consommation de la nourriture ne provoquent pas de pénurie, il n'en va pas de même de la consommation collective de l'énergie et des matières premières. C'est pourquoi nous faisons face à des pénuries sur presque tous les fronts: pétrole, pic pétrolier prévu en 2020 au plus tard (42 ans de réserve au rythme actuel de consommation); gaz naturel, 62 ans de réserve ; uranium, 32 ans; or, 17 ; fer 79 ; cuivre 31 ; plomb 22 années.
Ces limites ont au moins un avantage: elles nous donnent des raisons nouvelles de réduire la pollution de la planète et de ralentir le réchauffement du climat. D'où cet impératif que l'on entend de plus en plus fréquemment: il faut profiter de la pénurie prochaine de pétrole pour lutter contre le réchauffement climatique.
D'autres vont encore plus loin dans la même logique: il faut, estiment-ils, profiter de l'ensemble des pénuries qui nous menacent pour assurer le développement durable, lequel suppose le respect de quatre grands principes. Les voici tels qu’établis par le suédois Karl Henrik Robèrt, après consultation de la communauté scientifique.
Dans une société durable, la nature (biosphère) n'est pas soumise à une augmentation systématique de:
1. la concentration des substances extraites de la croûte terrestre
2. la concentration des substances produites par la société
3. la dégradation par des moyens physiques
4. Il faut enfin éviter que les hommes ne soient soumis à des conditions qui diminuent systématiquement leur capacité à pouvoir subvenir à leurs besoins.
La concentration du carbone provenant du pétrole, du charbon ou du sol est un exemple des choses à éviter pour se conformer au premier principe.
La concentration du mercure dans les poissons est un exemple des choses à éviter selon le second principe.
Le troisième principe est un appel à la protection du capital naturel, depuis les insectes pollinisateurs jusqu'à l'eau et l'air.
Le quatrième principe est un appel au partage équitable des ressources entre les humains. Un tel appel équivaut à un voeu impossible: celui d'une inspiration qui inciterait les hommes à une justice dont ils ne se sont jamais montré capables jusqu'à ce jour.
On peut ramener ces quatre principes à quelques idées liées les unes aux autres: limite, mesure, proportion, équilibre, justice.
C'est précisément parce qu'elle y retrouvait ces idées que Simone Weil s'est si vivement intéressée à la source grecque. Cela lui a permis de proposer, après en avoir formulé le diagnostic, un remède aux maux dont nous souffrons aujourd'hui, à un moment où elle ne pouvait constater que l'ébauche de ces maux.
En proposant son diagnostic et ses remèdes, le docteur Robèrt est allé aussi loin qu'on peut le faire dans le cadre de la science et de la technique telles qu'on les conçoit actuellement. Il laisse toutefois sans réponse la question que soulève l'ensemble de ses principes et en particulier le quatrième: Où trouverons-nous l'énergie spirituelle requise pour passer de l'ivresse de la limite dépassée, du record abattu, de la puissance accrue, au sens de la mesure dont nous aurons besoin pour composer avec des limites qui s'imposeront de l'extérieur à nos désirs?
D'où nous viendra cet amour de la justice dont nous aurons besoin pour échapper aux tragédies que la pénurie a toujours provoquées.
Déjà dans plusieurs pays, dont la Chine, on est obligé de détourner l'eau des régions agricoles vers les grandes villes. Comment empêcherons-nous que ces choix ne dégénèrent en conflits violents ?
Or, les situations de ce genre se multiplieront au fur et à mesure que nous nous rapprocherons des divers murs qui s’érigeront inévitablement sur la route de notre progrès.
Sera-t-il possible dans ces conditions de maintenir la croissance économique dont jouissent les pays en émergence comme la Chine aussi bien que les pays riches qui ont de multiples raisons de craindre la décroissance?
Même si, notamment dans le sillage de l'économiste Roegen, il y a de plus en plus de partisans de la décroissance, la majorité, quand elle ne reste pas figée dans le déni, espère que les efforts visant à éviter les catastrophes par le respect des équilibres naturels et le recyclage, assureront une croissance durable.
À considérer la myriade de petits groupes qui s'engagent dans cette voie avec détermination et enthousiasme, sinon toujours avec cohérence, on peut penser qu'il s'agit là d'une approche viable. Pour peu que les goûts et les valeurs évoluent dans la même direction, on pourrait atteindre rapidement des résultats étonnants. On voit de plus en plus de citadins qui se privent de voitures moins par souci d'économie que parce que ce moyen de transport présente plus d'inconvénients que d'avantages à leurs yeux. Dans le même esprit, des mouvements comme le 100 miles diet connaissent un succès étonnant
Dans un nombre croissant de villes, la loi interdit qu'on laisse tourner inutilement les moteurs des véhicules.
Suite à une catastrophe naturelle majeure, les populations font souvent preuve d'une solidarité étonnante. Il ne faut sans doute pas exclure qu'une solidarité semblable à l'échelle mondiale produise des résultats dont nous n'osons même pas rêver en ce moment.
C'est parce que le président Barak Obama incarne cet espoir que son élection a suscité tant d'intérêt dans le monde, au point qu'au Québec et au Canada, les gens ont boudé leurs propres élections parce les enjeux fondamentaux n'y étaient pas en cause.
Simone Weil se réjouirait sans doute de ce que dans ce mouvement encore hétérogène, nombreux sont ceux qui renouent non seulement avec le sens de la limite, mais avec un respect de la nature incompatible avec les manipulations excessives dont elle est l'objet.
D'autres encore en viennent par cette voie à réhabiliter le sacré et à promouvoir une spiritualité qui les libère des contraintes liées à la recherche de la puissance.
D'autres enfin souhaitent le réenchantement du monde, ce qui suppose une rupture avec la conception du monde héritée de la Renaissance. Si elle n'a pas employé le mot réenchantement, Simone Weil en a précisé les conditions avec une étonnante clarté.
À ses yeux, le progrès tel que nous le concevons et le pratiquons est l'effet de la pesanteur.
Alors que ce progrès nous donne l'illusion de nous élever, il consiste en réalité à dévaler une pente. Nous ne pourrions pas l'arrêter, sans craindre le pire pour nos sociétés. Nous n’en avons pas la maîtrise, c'est lui qui nous gouverne.
La question que se posait Simone Weil était la suivante: d'où nous viendra l'énergie spirituelle sans laquelle, réduits à nos propres forces, nous n'éviterons jamais les murs vers lesquelles nous nous dirigeons? D'un univers réenchanté? Sa réponse va dans ce sens.
L'accès à cette énergie spirituelle suppose à ses yeux une réconciliation de l'homme avec l'univers, la reconstitution d'un pacte rompu à Renaissance. L'univers était apparu alors comme un champ de rapports de force offert à la domination de l'homme, à charge pour lui de faire régner dans la société, une société excluant les autres espèces, une justice dont il serait la source.
«Depuis deux ou trois siècles, écrit Simone Weil, on croit à la fois que la force est maîtresse unique de tous les phénomènes de la nature, et que les hommes peuvent et doivent fonder sur la justice, reconnue au moyen de la raison, leurs relations mutuelles. C'est une absurdité criante. Il n'est pas concevable que tout dans l'univers soit soumis à l'empire de la force et que l'homme y soit soustrait, alors qu'il est fait de chair et de sang et que sa pensée vagabonde au gré des impressions sensibles.
Il n'y a qu'un choix à faire. Ou il faut apercevoir à l'oeuvre dans l'univers, à côté de la force, un principe autre qu'elle, ou il faut reconnaître la force comme maîtresse et souveraine des relations humaines aussi.
Dans le premier cas on se met en opposition radicale avec la science moderne telle qu'elle a été fondée par Galilée, Descartes et plusieurs autres, poursuivie au XVIIIe siècle, notamment par Newton, puis au XIXe et au XXe siècle.
Dans le second cas, on se met en opposition radicale avec l'humanisme qui a surgi à la Renaissance, qui a triomphé en 1789, qui sous une forme considérablement dégradée a servi d'inspiration à toute la IIIe République».
Simone Weil note à ce propos que, dans Mein Kampf, Hitler a pris position en faveur de la seconde branche de l'alternative, dans les termes suivants: «L'homme ne doit jamais tomber dans l'erreur de croire qu'il est seigneur et maître de la nature... Il sentira dès lors que dans un monde où les planètes et les soleils suivent des trajectoires circulaires, où des lunes tournent autour des planètes, où la force règne partout et seule en maîtresse de la faiblesse, qu'elle contraint à la servir docilement ou qu'elle brise, l'homme ne peut pas relever de lois spéciales»
Ce n'est pas à Hitler que Simone Weil adresse son reproche mais aux savants et philosophes occidentaux qui lui ont légué en héritage une vision du monde l'obligeant à faire ce choix.
C'est la même vision du monde qui nous est proposée aujourd'hui, avec en prime la métaphore du Big Bang, qui nous rappelle que l'univers se réduisant à la force a commencé par une explosion.
Parmi les progrès accomplis en direction d'une autre vision du monde, rapprochant l'univers de l'humanité, il y a ces liens de plus en plus fréquemment établis entre les systèmes vivants (naturels) et les systèmes sociaux. Ces liens nous donnent à entendre qu'un même principe, autre que la force, peut agir dans chacune de ces deux sphères.
Qu'il nous suffise ici de rappeler, en conclusion, que non seulement les problèmes économiques sont indissociables des problèmes écologiques et des problèmes sociaux, mais que les fondements mêmes d'une vision du monde sont en cause.
Même dans ses diagnostics les plus sombres, Simone Weil conserve de l'espoir. Elle prône une décentralisation dont plusieurs voient aujourd'hui la nécessité. Serait-ce là un signe indiquant que nous avons atteint le point de rupture?
«Après l'écroulement de notre civilisation, de deux choses l’une, ou elle périra tout entière comme les civilisations antiques, ou elle s’adaptera à un monde décentralisé. Il dépend de nous, non pas de briser la centralisation (car elle fait automatiquement boule de neige jusqu'à la catastrophe), mais de préparer l'avenir.»
http://agora.qc.ca/reftext.nsf/Documents/Simone_Weil--Simone_Weil_et_les_crises_actuelles_par_Jacques_Dufresne
219
http://agora.qc.ca/
Économie et écologie
Le salaire des banquiers et le salut de la planète
Par Jacques Dufresne
(...)
Texte
«Le cosmos: feu toujours vivant, allumé selon la mesure, éteint selon la mesure.»Héraclite, fragment 30.
«Il faut éteindre l'ubris de préférence à l'incendie.» Héraclite, fragment 42.
La mesure du succès c'est de gagner sans mesure. Telle était, telle est toujours la règle aux États-Unis et dans les pays capitalistes de même esprit.
En limitant à 500 000 $ le salaire des dirigeants des banques soutenues par l'État, le président Obama n'a pas modifié cette règle, il a seulement précisé que seul le succès peut-être récompensé sans mesure et que, en cas d'échec, il faut revenir à la mesure.
C'est là une décision sage, certes, mais à demi seulement car elle légitime à l'avance les excès futurs, en donnant à entendre que ce n'est pas la démesure en elle-même qui est mauvaise, mais la récompense de l'échec résultant de la mesure.
Or, c'est la démesure en elle-même qui est mauvaise. En quoi consiste-t-elle? À ne pas respecter la mesure, la proportion, lesquelles désignent une même idée fondamentale qui relie le beau au bien, l'esthétique à l'éthique et hors de laquelle il n'y a de salut, ni pour la terre, ni pour les hommes sur la terre.
Ramener les banquiers à la mesure est un acte étroitement apparenté à celui qui consiste à limiter l'émission de gaz à effet de serre ou à faire un usage approprié de l'eau.
Dans tous ces cas, nous nous conformons à un enseignement que la nature nous dispense de mille façons. Quand nous mangeons trop, quand par gloutonnerie nous dépassons les besoins de notre corps, nous nous exposons à la maladie, à la Némésis, nom que les Grecs donnaient à la sanction qui résulte inévitablement de la démesure.
Autre variante de la même idée: quand les animaux se reproduisent trop sur un territoire, ils n'ont bientôt plus assez de nourriture, ils deviennent des proies faciles pour leurs prédateurs et leur population régresse. Observons maintenant les nids: ils sont admirablement proportionnés à la taille de l'oiseau.
Sur l'eau, le cygne est le plus bel oiseau qui soit. Hors de l'eau, il est pataud, ridicule, laid... et agressif. Il n'est plus dans son élément. « Chaque chose est éternelle à sa place », dira Goethe.
Autre exemple de démesure qui nous permet d'opérer un premier rapprochement entre l'éthique et l'esthétique.
Nul n'est indifférent à la beauté du Parthénon. Voici,selon Vitruve, non pas l'explication de cette beauté, mais ses racines dans la nature: «Lorsqu'il fut question d'élever les colonnes de ce temple, comme on ne savait pas bien quelles proportions il fallait leur donner, on chercha les moyens de les rendre assez solides pour qu'elles pussent supporter le fardeau de l'édifice, sans rien perdre de la beauté du coup d'œil. Pour cela on eut recours à la longueur du pied de l'homme qui fut comparée à la hauteur de son corps. C'est sur cette proportion que fut formée la colonne; la mesure du diamètre qu'on donna au bas du fût, on la répéta six fois pour en faire la hauteur, y compris le chapiteau. Ainsi commença à paraître, dans les édifices, la colonne dorique offrant la proportion, la force et la beauté du corps de l'homme.
Plus tard ils élevèrent un temple à Diane, et, cherchant pour les colonnes quelque nouvel agrément, ils leur donnèrent, d'après la même méthode, toute la délicatesse du corps de la femme, Ils prirent d'abord la huitième partie de leur hauteur pour en faire le diamètre, afin qu'elles s'élevassent avec plus de grâce. On les plaça sur des bases en forme de spirale, qui figuraient la chaussure; le chapiteau fut orné de volutes qui représentaient la chevelure dont les boucles tombent en ondoyant à droite et à gauche; des cimaises et des festons, semblables à des cheveux ajustés avec art, vinrent parer le front des colonnes, et du haut de leur tige jusqu'au bas descendirent des cannelures, à l'imitation des plis que l'on voit aux robes des dames. Ainsi furent inventés ces deux genres de colonnes: l'un emprunta au corps de l'homme sa noblesse et sa simplicité, l'autre à celui de la femme, sa délicatesse, ses ornements, sa grâce.»
Observons maintenant les édifices où travaillent les banquiers new-yorkais et comparons-les à ces temples. Comptons ensuite les décibels de la musique qu'on entend dans les bars de cette même ville, puis pesons les déchets qu'elle déverse dans le paysage chaque jour.
Toutes les démesures se tiennent et s'inspirent les unes des autres. Toutes les formes de mesure et de proportion se tiennent aussi. D'où le lien entre la limite des salaires des banquiers et le salut de la planète.
Réfléchissons maintenant aux conceptions de l'homme qui accompagnent la mesure et la démesure. Du côté de la mesure, Platon, qui nous invite à harmoniser les trois parties de notre âme : l'intelligence, l'affectivité, le désir, qui correspondent aux trois parties du corps: la tête, le coeur et le ventre. Cette harmonie n'est possible que si l'intelligence, elle-même enracinée dans le logos, règne sur les parties inférieures et leur impose sa loi qui est celle de la limite, de la mesure, de la proportion.
Le mot logos désigne à la fois l'ordre du monde et la proportion. Et c'est par ce mot, que nous traduisons par verbe, le Verbe qui s'est fait chair, que les évangiles désignent le Christ.
Du côté de la démesure, vous trouverez le choix individuel, que ne limitent ni la nature, ni le logos divin; il est aux ordres du désir, illimité, ce tonneau sans fond dont parlait Platon. Le même Platon associe l'harmonie à l'âme et à la société aristocratique, comme il associe le désir à l'âme démocratique et à la société du même nom.
Ne serait-ce pas la cause de ce qu'il y a de pathétique dans la croisade de Barack Obama ? Il souhaite que les Noirs accèdent enfin au rêve américain à un moment où la face négative de ce rêve est de plus en plus manifeste. Dans le même mouvement, il tente de sauver la démocratie américaine en la convertissant à des valeurs aristocratiques, comme le sens de la mesure et de la proportion. Point d'Amérique verte en effet sans la pratique de ces vertus.
Ce défi impossible, l’a-t-il à l'esprit quand il dit à ses compatriotes qu'il leur faudra autant de temps pour sortir de cette crise qu'il en a fallu pour la préparer et la rendre inévitable ?
Car nous comprenons tous qu'une sortie de crise classique, c'est-à-dire suivie d'un retour à la croissance d'hier, ne sera qu'une fausse sortie qui rendra encore plus pathétique le prochain contact avec la limite.
Économie et écologie
Le salaire des banquiers et le salut de la planète
Par Jacques Dufresne
(...)
Texte
«Le cosmos: feu toujours vivant, allumé selon la mesure, éteint selon la mesure.»Héraclite, fragment 30.
«Il faut éteindre l'ubris de préférence à l'incendie.» Héraclite, fragment 42.
La mesure du succès c'est de gagner sans mesure. Telle était, telle est toujours la règle aux États-Unis et dans les pays capitalistes de même esprit.
En limitant à 500 000 $ le salaire des dirigeants des banques soutenues par l'État, le président Obama n'a pas modifié cette règle, il a seulement précisé que seul le succès peut-être récompensé sans mesure et que, en cas d'échec, il faut revenir à la mesure.
C'est là une décision sage, certes, mais à demi seulement car elle légitime à l'avance les excès futurs, en donnant à entendre que ce n'est pas la démesure en elle-même qui est mauvaise, mais la récompense de l'échec résultant de la mesure.
Or, c'est la démesure en elle-même qui est mauvaise. En quoi consiste-t-elle? À ne pas respecter la mesure, la proportion, lesquelles désignent une même idée fondamentale qui relie le beau au bien, l'esthétique à l'éthique et hors de laquelle il n'y a de salut, ni pour la terre, ni pour les hommes sur la terre.
Ramener les banquiers à la mesure est un acte étroitement apparenté à celui qui consiste à limiter l'émission de gaz à effet de serre ou à faire un usage approprié de l'eau.
Dans tous ces cas, nous nous conformons à un enseignement que la nature nous dispense de mille façons. Quand nous mangeons trop, quand par gloutonnerie nous dépassons les besoins de notre corps, nous nous exposons à la maladie, à la Némésis, nom que les Grecs donnaient à la sanction qui résulte inévitablement de la démesure.
Autre variante de la même idée: quand les animaux se reproduisent trop sur un territoire, ils n'ont bientôt plus assez de nourriture, ils deviennent des proies faciles pour leurs prédateurs et leur population régresse. Observons maintenant les nids: ils sont admirablement proportionnés à la taille de l'oiseau.
Sur l'eau, le cygne est le plus bel oiseau qui soit. Hors de l'eau, il est pataud, ridicule, laid... et agressif. Il n'est plus dans son élément. « Chaque chose est éternelle à sa place », dira Goethe.
Autre exemple de démesure qui nous permet d'opérer un premier rapprochement entre l'éthique et l'esthétique.
Nul n'est indifférent à la beauté du Parthénon. Voici,selon Vitruve, non pas l'explication de cette beauté, mais ses racines dans la nature: «Lorsqu'il fut question d'élever les colonnes de ce temple, comme on ne savait pas bien quelles proportions il fallait leur donner, on chercha les moyens de les rendre assez solides pour qu'elles pussent supporter le fardeau de l'édifice, sans rien perdre de la beauté du coup d'œil. Pour cela on eut recours à la longueur du pied de l'homme qui fut comparée à la hauteur de son corps. C'est sur cette proportion que fut formée la colonne; la mesure du diamètre qu'on donna au bas du fût, on la répéta six fois pour en faire la hauteur, y compris le chapiteau. Ainsi commença à paraître, dans les édifices, la colonne dorique offrant la proportion, la force et la beauté du corps de l'homme.
Plus tard ils élevèrent un temple à Diane, et, cherchant pour les colonnes quelque nouvel agrément, ils leur donnèrent, d'après la même méthode, toute la délicatesse du corps de la femme, Ils prirent d'abord la huitième partie de leur hauteur pour en faire le diamètre, afin qu'elles s'élevassent avec plus de grâce. On les plaça sur des bases en forme de spirale, qui figuraient la chaussure; le chapiteau fut orné de volutes qui représentaient la chevelure dont les boucles tombent en ondoyant à droite et à gauche; des cimaises et des festons, semblables à des cheveux ajustés avec art, vinrent parer le front des colonnes, et du haut de leur tige jusqu'au bas descendirent des cannelures, à l'imitation des plis que l'on voit aux robes des dames. Ainsi furent inventés ces deux genres de colonnes: l'un emprunta au corps de l'homme sa noblesse et sa simplicité, l'autre à celui de la femme, sa délicatesse, ses ornements, sa grâce.»
Observons maintenant les édifices où travaillent les banquiers new-yorkais et comparons-les à ces temples. Comptons ensuite les décibels de la musique qu'on entend dans les bars de cette même ville, puis pesons les déchets qu'elle déverse dans le paysage chaque jour.
Toutes les démesures se tiennent et s'inspirent les unes des autres. Toutes les formes de mesure et de proportion se tiennent aussi. D'où le lien entre la limite des salaires des banquiers et le salut de la planète.
Réfléchissons maintenant aux conceptions de l'homme qui accompagnent la mesure et la démesure. Du côté de la mesure, Platon, qui nous invite à harmoniser les trois parties de notre âme : l'intelligence, l'affectivité, le désir, qui correspondent aux trois parties du corps: la tête, le coeur et le ventre. Cette harmonie n'est possible que si l'intelligence, elle-même enracinée dans le logos, règne sur les parties inférieures et leur impose sa loi qui est celle de la limite, de la mesure, de la proportion.
Le mot logos désigne à la fois l'ordre du monde et la proportion. Et c'est par ce mot, que nous traduisons par verbe, le Verbe qui s'est fait chair, que les évangiles désignent le Christ.
Du côté de la démesure, vous trouverez le choix individuel, que ne limitent ni la nature, ni le logos divin; il est aux ordres du désir, illimité, ce tonneau sans fond dont parlait Platon. Le même Platon associe l'harmonie à l'âme et à la société aristocratique, comme il associe le désir à l'âme démocratique et à la société du même nom.
Ne serait-ce pas la cause de ce qu'il y a de pathétique dans la croisade de Barack Obama ? Il souhaite que les Noirs accèdent enfin au rêve américain à un moment où la face négative de ce rêve est de plus en plus manifeste. Dans le même mouvement, il tente de sauver la démocratie américaine en la convertissant à des valeurs aristocratiques, comme le sens de la mesure et de la proportion. Point d'Amérique verte en effet sans la pratique de ces vertus.
Ce défi impossible, l’a-t-il à l'esprit quand il dit à ses compatriotes qu'il leur faudra autant de temps pour sortir de cette crise qu'il en a fallu pour la préparer et la rendre inévitable ?
Car nous comprenons tous qu'une sortie de crise classique, c'est-à-dire suivie d'un retour à la croissance d'hier, ne sera qu'une fausse sortie qui rendra encore plus pathétique le prochain contact avec la limite.
218
Affaires Étrangère et Commerce International Canada
http://www.international.gc.ca/
Le 16 mars 2009 (20 h HAE)
Nº 68
Le Canada salue le programme d'action visant à prévenir la contrebande d'armes vers Gaza
Le ministre des Affaires étrangères, l'honorable Lawrence Cannon, a salué l'annonce d'un programme d'action visant à prévenir la contrebande d’armes, de munitions et du matériel connexe vers la bande de Gaza adopté lors d’une rencontre d’experts qui s’est tenue à Londres le 13 mars. Le Canada participe à cette initiative anti-contrebande avec les États-Unis, le Royaume-Uni, le Danemark, la Norvège, l'Allemagne, les Pays-Bas, l'Italie et la France.
« Le Canada est fier d’être un partenaire de l'initiative de lutte contre la contrebande d'armes à Gaza qui vise à concevoir un cadre efficace de coopération internationale en vue de mettre fin au trafic d'armes vers la bande de Gaza, a affirmé le ministre Cannon. La participation du Canada à cette initiative internationale illustre clairement notre engagement dans le cadre des efforts internationaux visant un cessez-le-feu viable et durable à long terme entre Israël et le Hamas, conformément à la résolution 1860 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Nous serons heureux de travailler avec nos partenaires sur le plan d’action en vue de coordonner la coopération diplomatique et juridique ainsi que l’échange de renseignements pour enrayer le trafic d'armes, de munitions et du matériel connexe vers la bande de Gaza.
« Cette initiative est une nouvelle preuve manifeste de l'engagement du Canada et de la communauté internationale envers la paix au Moyen-Orient, notamment la recherche d’une solution globale au conflit israélo-palestinien comprenant deux États », a ajouté le ministre Cannon.
En mai, le Canada accueillera à Ottawa la prochaine rencontre d'experts chargé de cette initiative.
http://www.international.gc.ca/
Le 16 mars 2009 (20 h HAE)
Nº 68
Le Canada salue le programme d'action visant à prévenir la contrebande d'armes vers Gaza
Le ministre des Affaires étrangères, l'honorable Lawrence Cannon, a salué l'annonce d'un programme d'action visant à prévenir la contrebande d’armes, de munitions et du matériel connexe vers la bande de Gaza adopté lors d’une rencontre d’experts qui s’est tenue à Londres le 13 mars. Le Canada participe à cette initiative anti-contrebande avec les États-Unis, le Royaume-Uni, le Danemark, la Norvège, l'Allemagne, les Pays-Bas, l'Italie et la France.
« Le Canada est fier d’être un partenaire de l'initiative de lutte contre la contrebande d'armes à Gaza qui vise à concevoir un cadre efficace de coopération internationale en vue de mettre fin au trafic d'armes vers la bande de Gaza, a affirmé le ministre Cannon. La participation du Canada à cette initiative internationale illustre clairement notre engagement dans le cadre des efforts internationaux visant un cessez-le-feu viable et durable à long terme entre Israël et le Hamas, conformément à la résolution 1860 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Nous serons heureux de travailler avec nos partenaires sur le plan d’action en vue de coordonner la coopération diplomatique et juridique ainsi que l’échange de renseignements pour enrayer le trafic d'armes, de munitions et du matériel connexe vers la bande de Gaza.
« Cette initiative est une nouvelle preuve manifeste de l'engagement du Canada et de la communauté internationale envers la paix au Moyen-Orient, notamment la recherche d’une solution globale au conflit israélo-palestinien comprenant deux États », a ajouté le ministre Cannon.
En mai, le Canada accueillera à Ottawa la prochaine rencontre d'experts chargé de cette initiative.
217
Affaires Étrangère et Commerce International Canada
http://www.international.gc.ca
Le 25 mars 2009 (12 h 30 HAE)
Nº 75
Le ministre Cannon déplore la décision de la France de rouvrir la question du plateau continental
Le ministre des Affaires étrangères, l’honorable Lawrence Cannon, a fait aujourd’hui la déclaration suivante au sujet de la décision de la France de rouvrir la question de la délimitation du plateau continental :
« Le Canada prend note avec regret de la décision du gouvernement français de déposer une lettre d'intention à la Commission des limites du plateau continental en vue d'obtenir l'extension du plateau continental de Saint-Pierre-et-Miquelon.
« La délimitation maritime entre le Canada et la France a été réglée de manière définitive par la sentence arbitrale rendue le 10 juin 1992 par le tribunal d'arbitrage, institué par le compromis du 30 mars 1989, dans l'affaire de la délimitation des espaces maritimes entre le Canada et la France.
« À plusieurs reprises, et tout récemment encore, le Canada a fait part à la France du fait qu’il ne lui reconnaît aucune zone de plateau continental dans l'Atlantique Nord-Ouest au-delà de celle comprise dans la zone délimitée par la sentence arbitrale du 10 juin 1992. Le Canada prendra toutes les mesures nécessaires pour défendre et protéger ses droits sur le plateau continental canadien. »
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Le 25 mars 2009 (12 h 30 HAE)
Nº 75
Le ministre Cannon déplore la décision de la France de rouvrir la question du plateau continental
Le ministre des Affaires étrangères, l’honorable Lawrence Cannon, a fait aujourd’hui la déclaration suivante au sujet de la décision de la France de rouvrir la question de la délimitation du plateau continental :
« Le Canada prend note avec regret de la décision du gouvernement français de déposer une lettre d'intention à la Commission des limites du plateau continental en vue d'obtenir l'extension du plateau continental de Saint-Pierre-et-Miquelon.
« La délimitation maritime entre le Canada et la France a été réglée de manière définitive par la sentence arbitrale rendue le 10 juin 1992 par le tribunal d'arbitrage, institué par le compromis du 30 mars 1989, dans l'affaire de la délimitation des espaces maritimes entre le Canada et la France.
« À plusieurs reprises, et tout récemment encore, le Canada a fait part à la France du fait qu’il ne lui reconnaît aucune zone de plateau continental dans l'Atlantique Nord-Ouest au-delà de celle comprise dans la zone délimitée par la sentence arbitrale du 10 juin 1992. Le Canada prendra toutes les mesures nécessaires pour défendre et protéger ses droits sur le plateau continental canadien. »
216
Les gens ont peur de la mort. Ce qui les fait endurer l’inendurable et l’insupportable. On dirait qu’ils ont davantage peur de la mort que de la douleur. Et comme si ce n’était pas assez, ils ont peur de la peur en plus. Il faut être vivant pour avoir mal. Et la vie se charge de blesser tant qu’elle peut. Il est donc étrange d’avoir peur de la mort. Bien sûr, ça se comprend quand on est bien ici et qu’on a des tas de choses à perdre. Ce qui n’est pas le cas de la majorité du monde. Mais même si le spectacle et le décor change, la fin reste toujours la même. Et elle n’a pas changé depuis qu’un animal s’est mis à penser. Quand la mort arrive, la douleur va se terminer bientôt. Et une fois terminée, la douleur est passée, elle aussi. On peut donc raisonner qu’il est inutile d’attendre autant.
215. ÉTHIQUE ET BIENSÉANCE
Éthique et bienséance
Ateliers donnés aux élèves du secondaire III. Ceux-ci visent à prendre conscience du langage non-verbal, de notre façon de s'exprimer et de sensibiliser les jeunes aux biensfaits d'une belle présentation. Ce qui pourrait leur servir lors d'une entrevue pour un emploi futur, et bien sûr, dans leur vie de tous les jours .
Ateliers donnés aux élèves du secondaire III. Ceux-ci visent à prendre conscience du langage non-verbal, de notre façon de s'exprimer et de sensibiliser les jeunes aux biensfaits d'une belle présentation. Ce qui pourrait leur servir lors d'une entrevue pour un emploi futur, et bien sûr, dans leur vie de tous les jours .
214
Des «oeuvres d'art» de Roch Thériault en vente sur Internet
OTTAWA (La Presse Canadienne) - Les oeuvres d'art réalisées en prison par le tristement célèbre meurtrier Roch Thériault sont en vente sur un site Internet américain où les criminels sont présentés comme des célébrités.
Des oeuvres produites par Thériault au pénitencier de Dorchester, au Nouveau-Brunswick, sont offertes aux enchères sur le site MurderAuction.com, qui s'adresse aux collectionneurs de souvenirs liés à des meurtres.
Les collectionneurs peuvent faire des offres sur des peintures, des pastels et même de courts poèmes de Thériault, qui purge une peine d'emprisonnement à vie après avoir été reconnu coupable d'un meurtre brutal en 1993. Celui qui se faisait appeler Moïse et avait pris la tête d'un petit groupe-culte d'une douzaine de membres, en Ontario, entre 1977 et 1989, avait coupé la main d'une de ses concubines et tué sa femme en l'éventrant.
Roch Thériault est l'un des pires criminels, l'un des plus fous de l'histoire canadienne, écrit le vendeur - anonyme - des oeuvres d'art sur le site. Les oeuvres de Thériault sont extrêmement rares puisqu'il n'écrit à personne d'autre qu'à sa famille, poursuit-on.
Les oeuvres en question sont abstraites, ou contiennent des images inoffensives, comme des fleurs. L'enchère minimum est fixée à entre 20 $ et 500 $ US, selon l'oeuvre.
Le site Internet, vieux de trois ans, est l'un des premiers à avoir créé un marché spécialisé dans les objets reliés à des meurtriers, chose qui est généralement bannie de sites plus connus du grand public comme EBay.
Le fondateur du site, Tod Bohannon, soutient qu'il ne fait que participer à un passe-temps bien établi consistant à collectionner les autographes de célébrités. Lui-même dit avoir commencé à collectionner les signatures de criminels à l'âge de 13 ans. Sa collection inclut des pièces de Thériault, ainsi que certaines de la main du meurtrier en série d'enfants Clifford Olsen.
© La Presse Canadienne, 2008
http://techno.branchez-vous.com/actualite/2008/03/_oeuvres_dart_de_roch_theriaul.html
lundi 10 mars 2008 à 9H30
http://www.murderauction.com/
OTTAWA (La Presse Canadienne) - Les oeuvres d'art réalisées en prison par le tristement célèbre meurtrier Roch Thériault sont en vente sur un site Internet américain où les criminels sont présentés comme des célébrités.
Des oeuvres produites par Thériault au pénitencier de Dorchester, au Nouveau-Brunswick, sont offertes aux enchères sur le site MurderAuction.com, qui s'adresse aux collectionneurs de souvenirs liés à des meurtres.
Les collectionneurs peuvent faire des offres sur des peintures, des pastels et même de courts poèmes de Thériault, qui purge une peine d'emprisonnement à vie après avoir été reconnu coupable d'un meurtre brutal en 1993. Celui qui se faisait appeler Moïse et avait pris la tête d'un petit groupe-culte d'une douzaine de membres, en Ontario, entre 1977 et 1989, avait coupé la main d'une de ses concubines et tué sa femme en l'éventrant.
Roch Thériault est l'un des pires criminels, l'un des plus fous de l'histoire canadienne, écrit le vendeur - anonyme - des oeuvres d'art sur le site. Les oeuvres de Thériault sont extrêmement rares puisqu'il n'écrit à personne d'autre qu'à sa famille, poursuit-on.
Les oeuvres en question sont abstraites, ou contiennent des images inoffensives, comme des fleurs. L'enchère minimum est fixée à entre 20 $ et 500 $ US, selon l'oeuvre.
Le site Internet, vieux de trois ans, est l'un des premiers à avoir créé un marché spécialisé dans les objets reliés à des meurtriers, chose qui est généralement bannie de sites plus connus du grand public comme EBay.
Le fondateur du site, Tod Bohannon, soutient qu'il ne fait que participer à un passe-temps bien établi consistant à collectionner les autographes de célébrités. Lui-même dit avoir commencé à collectionner les signatures de criminels à l'âge de 13 ans. Sa collection inclut des pièces de Thériault, ainsi que certaines de la main du meurtrier en série d'enfants Clifford Olsen.
© La Presse Canadienne, 2008
http://techno.branchez-vous.com/actualite/2008/03/_oeuvres_dart_de_roch_theriaul.html
lundi 10 mars 2008 à 9H30
http://www.murderauction.com/
213
Tous les jours la vie s'écoule. Chaque soir, un jour fait. Chaque matin, un jour de moins.
212
Des gens s'imaginent qu'il faut être heureux et qu'on ne peut vivre sans être heureux et connaître le bonheur et que c'est un besoin genéral. Pourtant, la plupart des gens vivent sans avoir jamais été heureux et ils ne pensent pas à se plaindre de leur état. Ou de leur sort.
211
Vivre c'est vieillir. Vivre longtemps, c'est de + en + vieillir. Vieillir c'est perdre ses illusions et, finalement, les avoir toutes perdues. Et alors? Est-on un peu mort?
La mort ne serait-elle pas comme la vie? Comme on vit longtemps, on vieillit aussi longtemps. On peut donc mourir longuement. Est-ce qu'on sait lorsqu'on est définitivement passé de l'autre côté?
La mort ne serait-elle pas comme la vie? Comme on vit longtemps, on vieillit aussi longtemps. On peut donc mourir longuement. Est-ce qu'on sait lorsqu'on est définitivement passé de l'autre côté?
210
On ne peut comprende un système si on en fait parti ou si on veut y entrer ou si on en est exclu gardant la nostalgie du passé avec un sentiment amer d'injustice. Il faut en sortir. Et ne plus avoir d'attachement. Un peu, c'est encore être attaché.
209
Suivre implique qu'il nous faille accepter. Accepter les exigences des autres (...). Les règles. Jouer le jeu. Anonyme.
208
Nous sommes ce que nous faisons. Michel René.
207
Dans une large mesure, le discours et l'écriture politique consistent, à notre époque, à défendre l'indéfendable. Certes, des choses comme la perpétuation de la domination anglaise en Inde, l
les purges et les déportations en Russie, le largage de bombes atomiques sur le Japon peuvent être défendues: mais elles ne peuvent l'être que par des arguments si brutaux que peu de gens pourraient les regarder en fac. De toute façon, ces arguments ne cadrent pas avec les objectifs que disent poursuivre les partis politiques. C'est pourquoi le langage politique doit pour l'essentiel être constitué d'emphémismes, de pseudo-banalités et de vaporeuse ambiguités. Des villages sont-ils bombardés depuis les airs, leurs habitants forcés de fuir vers la campagne, leurs troupeaux passés à la mitrailleuse, leurs huttes brûlées avec des balles incendiaires? Cela s'appelle pacification. Vole t-on leurs fermes à des millions de paysans qui doivent dès lors fuir sur les routes en n'emportant avec eux que ce qu'ils pourront porter? Cela s'appelle transfert de la population ou reconfiguration des frontières. Des gens sont-ils emprisonnés des années durant sans avoir subi de procès? D'autres recoivent-ils une balle dans la nuque ou sont-ils envoyés mourir du scorbut dans des camps de planches en Afrique? Cela s'appelle suppression d'éléments indésirables.
George Orwell, Politics and the English Language. Cité dans Petit Cours d'Autodéfense Intellectuelle. p. 23.
les purges et les déportations en Russie, le largage de bombes atomiques sur le Japon peuvent être défendues: mais elles ne peuvent l'être que par des arguments si brutaux que peu de gens pourraient les regarder en fac. De toute façon, ces arguments ne cadrent pas avec les objectifs que disent poursuivre les partis politiques. C'est pourquoi le langage politique doit pour l'essentiel être constitué d'emphémismes, de pseudo-banalités et de vaporeuse ambiguités. Des villages sont-ils bombardés depuis les airs, leurs habitants forcés de fuir vers la campagne, leurs troupeaux passés à la mitrailleuse, leurs huttes brûlées avec des balles incendiaires? Cela s'appelle pacification. Vole t-on leurs fermes à des millions de paysans qui doivent dès lors fuir sur les routes en n'emportant avec eux que ce qu'ils pourront porter? Cela s'appelle transfert de la population ou reconfiguration des frontières. Des gens sont-ils emprisonnés des années durant sans avoir subi de procès? D'autres recoivent-ils une balle dans la nuque ou sont-ils envoyés mourir du scorbut dans des camps de planches en Afrique? Cela s'appelle suppression d'éléments indésirables.
George Orwell, Politics and the English Language. Cité dans Petit Cours d'Autodéfense Intellectuelle. p. 23.
206
Vingtième anniversaire de la chute du mur de Berlin.
205
Monsieur Obama a été tout à fait clair sur l'idée qu'il n'était pas contre la richesse. Jamie Damon, pdg de JP Morgan Chase.
204
Devant le fait que l'on trouve déplorable que 1 élève sur 3 sort de l'école sans diplôme secondaire (les chiffres varient toujours selon la source) le gouvernement décide d'intervenir pour encourager les jeunes à endurer. Selon des sources généralement bien informées, il faudrait plus de diplômés, universitaires idéalement. Est-ce aussi vrai que ça?
On peut voir l'école comme un entonnoir. Ou plusieurs entonnoir ou tamis ou passoire destiné à empêcher un enfant arrivé à son niveau d'incompétence ou de plus grande compétence d'aller plus loin. Anciennement, les enfants qui étaient atteint de cette infirmité doublait ou triplait. Avant encore, la plupart ne dépassait pas le cours primaire ce qui faisait que la majorité avait une sorte de diplôme. Une cinquième année forte ou non. Comme il semble cruel de nos jours - pour les parents et les enseignants et les comptables des commissions scolaire de stationner l'élève trop longtemps, on le laisse passer en espérant qu'il trouve les ressources intérieures qui le feront s'accrocher ou qu'il décroche de lui-même quand il aura eu sa dose. Se lançant sans être vraiment préparé sur le chemin de la vie.
Il y a l'entonnoir de la fin du primaire. En sixième puisqu'il n'y a plus de septième. Si on suppose que l'enfant a commencé à l'âge légal de 6 ans, cela lui donne l'âge de 11 ans, à peu près l'âge où son grand père quittait l'école pour aller en apprentissage.
Ensuite, il y a l'entonnoir de la fin du secondaire. Douxième année. Ce qui fait 5 ans de plus. Ce qui lui donne l'âge de 16 ans, où anciennement on allait à la guerre (ailleurs on fait son service militaire à 18 ans en commençant l'initiation par une visite chez les putes ce qui permet de repérer les homosexuels.) Avant, c'était l'âge de se marier et de fonder une famille. Les filles en surnombre, pour préserver leur innocence était mariée à 12 ans.
Les directives du ministère de l'Éducation, des sports et des loisirs varient selon le mode du feedback. On essaie une idée, s'il y a trop de grincements de la part des parents, des profs, des directeurs, des commissions scolaires et des journalistes, on l'oublie et on dit qu'on ne l'a jamais eu.
Un ministre (qui n'est plus là) pour encourager le taux de diplomation (quel beau mot) qui était encore à ce moment désastreux avait décidé, au lieu d'assouplir les exigences comme on fait toujours dans ce cas, de les durcir. Non par esprit spartiate mais par totale ignorance du sujet dont il parlait. Dorénavant, selon ce saint homme et ce grand sage, pour entrer au cégep, il faudrait terminer son secondaire en réussissant son anglais, ses maths (triogonométrie, géométrie analytique), savoir compter ne suffirait plus. On lui rappela qu'il serait bon de savoir aussi son français puisqu'on vivait au Québec à ce moment, ce qu'il avait oublié. Il condescendit à la chose.
Il faut savoir qu'on tripatouille depuis toujours les examens selon des critères complexes et des barèmes subtils. Une région pauvre, un quartier pauvre qui produit un taux d'échec supérieur à la norme (variable) sera boosté pour ne pas trop décevoir. Une école qui a un taux de réussite supérieur à la moyenne verra celle de ses élèves «pondérée», ramenée à un taux raisonnable. Ce qui n'empêche pas que dans le palmares des écoles de la revue l'Actualité, que sur 478 écoles secondaire au Québec, il y a les premières, toujours les mêmes et toutes les autres. Dans certaines, on déconseille aux élèves faibles de se présenter aux examens ce qui fait baisser la moyenne générale. Mais personne n'a vraiment envie de savoir ce qu'est vraiment cette moyenne. Il suffirait de faire passer le même examen dans les mêmes matières puisqu'on est supposé enseigner et savoir à peu près la même chose à la sortie. C'est ce qu'on est supposé faire et ce qu'on dit faire mais on fait tout pour ne pas vraiment le faire. C'est la seule façon ou la plus simple de connaître le niveau général et de l'ajuster. Si le résultat est catastrophique ce serait la conséquence d'un cours mal fait ou mal enseigné, ce qui permettrait de revoir le programme d'enseignement aux futurs profs donnés à l'université en 4 ans par des gens qui n'ont jamais enseigné de leur vie. Si 50 % des élèves échouent, les parents seraient à ce point furieux qu'il faudrait faire quelque chose. Comme on ne veut pas que ceci se produise (que les parents-c0ntribuables-électeurs soient furieux et être obligé de faire quelque chose) on fait semblant.
Ce qui nous ramène toujours au second et troisième entonnoir. On ne parlera pas de celui du cégep et de l'université à paliers multiples. Au secondaire, en plus des matières simples qui sont celles du primaires et qui ne domande qu'une bonne mémoire (géographie, français de base), il y a celle qui demande certaines disposition du cerveau qu'on ne retrouve pas chez n'importe qui. La disposition pour les langues (on a déjà de la misère à expliquer le français). Le calcul simple et le calcul compliqué. Ce qui demande de synthétiser un problème et de manipuler des abstractions de plus en plus abstraites et mystérieuses. Ce qui est tout à fait hors de portée de la majorité de la population.
À la fin du primaire, tous les élèves devraient savoir lire, écrire, compter. Et parler. C'est-à-dire être capable d'exprimer une idée. Et d'écouter aussi. C'est-à-dire pouvoir résumer la conversation entendu ou l'idée. Déjà là, on n'y arrive pas.
Quand on parle de compter, on parle de soustraire et additionner de la monnaie. Ou un peu de billets.
On sait aussi dès la garderie ou l'école primaire, rien qu'à regarder l'enfant ou l'écouter, d'où il vient et où il ira dans la vie. Une bonne gardienne d'enfant est aussi utile qu'une astrologue pour parler d'avenir. Mais comme ce sont des idées déplaisantes, on regarde ailleurs.
On sait que la pauvreté est héréditaire. Qu'elle entraîne des retards intellectuels, sociaux et moteurs. Que les pauvres se reproduisent entre eux pour refaire des pareils à eux qui vivront toutes leur vie dans le même quartier ou la même réserve indienne.
Pour régler le problème de la pauvreté, il suffirait d'enrichir les pauvres ou de les empêcher de se reproduire. De la même façon qu'un père aimant s'informait des capacités financières de son futur gendre à entretenir sa fille ou que l'État faisait passer des tests au futur marié pour connaître ses maladies vénériennes, il suffirait de donner un permis de reproduction selon des critères simples. Emploie et salaire. Si l'État fait vivre la famille depuis des générations, c'est mauvais signe. Ce qui ne veut pas dire qu'on éliminerait définitivement la pauvreté en éliminant les futurs pauvres - ce qui ne veut pas dire ne plus aider ceux qui ont cette infirmité. De toute façon, si l'État cessait subitement cette aide, les villes se couvriraient de huttes en carton et en tôle- parce que personne n'est à l'abris du malheur futur. Parfois, on tombe de haut, comme on dit. Castrer les pauvres seraient aussi un bon moyen et la seule façon durable d'aider l'Afrique mais comme on dit que ce n'est pas humain, on préfère les laisser mourir de faim ou se faire la guerre, ce qui a le même résultat de diminuer la population en surnombre. Mais au lieu que ce soit fait avant la naissance, ce sera fait après.
La pauvreté n'est pas le seul problème. Il y a la santé. Les ennuis cérébraux. De la dyslexie, à la maladie de Tourette à l'hyperagitation, etc. Comme tous ces ennuis coûtent cher en temps de spécialistes, on préfère dire que ce n'est pas si grave ou que ça n'existe pas et que l'élève serait plus heureux dans une classe régulière. On espère ainsi qu'écoeuré, il quitte de lui-même et devienne un autre décrocheur.
Parmi tous les ennuis cérébraux, il y a les limites intellectuelles. Mais comme on le disait antérieurement, la société est très aimable envers les moins doués à ce point de vue. Ce sont les clients idéaux. Ils forment la majorité silencieuse. Docile, malléable. Ils croient toujours ce qu'on leur dit et élisent à chaque fois le «bon gouvernement». Tandis que les «autres», la minorité pose toujours des questions embarrassantes.
Bien élevé, ils travailleront fort pour pas grand chose. Anciennemen, c'était pour encore moins: pour le ciel, récompense de leurs efforts. Bien sûr, la minorité tient à être payé selon ses efforts et croient au mérite et non dans le ciel. C'est pour ça qu'on évite depuis la toute petite enfance de les regrouper et, surtout, qu'ils se reconnaissent. Ils pourraient croire qu'ils sont nombreux.
Si la société n'est pas trop exigente envers ses clients, il y a quand même des limites.
On revient encore aux entonnoirs. Beaucoup peuvent passer le cours primaire. Moins le milieu du secondaire, avant les chiffres difficiles. Encore moins, cette étape finale. Mais on ne veut pas le savoir. Et on ne le saura pas.
Heureusement qu'il y a les décrocheurs que l'on prétend plaindre et aider. Sans ça, le système sauterait. Ceux que l'on appelle ainsi se divise sommairement en plusieurs sous-groupes. Les voyous qui terrorisent tout le monde et qui finissent par comprendre qu'une carrière d'entrepreneur libertarien est préférable à la prison pour enfant. Quoique le premier meurtre, s'il survient avant 18 ans est généralement «compris». Il y a ceux qui trouvent l'école ennuyante et pour qui la société est un meilleur terrain de jeu. Et il y a des enfants intelligents qui ne supportent plus la garderie générale qu'est l'école.
Il n'y a tout simplement pas de place pour les enfants dans la société. Sauf comme livreur de journaux. Ou dans l'industrie pornographique. Mais si on est costaud pour son âge et ambitieux et hyperactif, on peut commencer une carrière d'entrepreneur. Que ce soit en dévalisant ses voisins, terrorisant les autres élèves, cette fois de l'extérieur au lieu de les taxer de l'intérieur. Ou, leur fournissant des produits et services: drogue ou armes. On peut aussi être un commerçant honnête. Sky is the limit!
Et tous ces beaux discours au sujet des diplômés qui nous manquent? Ce sont de beaux discours. Si on regarde une ville, les millions d'activités: honnêtes ou non, payées ou non, nécessaires à la bonne marche de cette ville, ceux qui finiront avec un diplôme ou sans sont destinés à remplacer les uns et les autres. Devenir le rouage, petit et grand nécessaire à cette grande machine qu'est la ville ou la société.
On préfère ne pas voir certains emplois, pourtant tout à fait nécessaire. Certains sont mal vus mais ralativement bien payés. Une ville dont les services d'eau, d'égoût, de ramassage des ordures ne fontionne plus, n'existe plus. Il faut que l'énergie circule. Que les rues soient réparées ou déneigées. Sinon, il n'y a plus de ville. Il faut que des gens fassent ce travail. Que des assistés sociaux trient les déchêts dans une déchetterie subventionnées. Si ce ne sont pas eux, ce seront des immigrants encore plus mal payés et il faudra tout de même aider ceux qui ne peuvent pas aider eux-mêmes.
Dany Laferrière, immigrant récent d'Haïti. D'une famille respectable dans son pays. Intellectuel apprécié (de son petit milieu, il était très jeune) et recherché par la police pour cette même raison, il a dû s'exiler. Il aurait pu être au moins journaliste, ce qui ne demande pas un grand talent du moins selon les exemples qui nous sont présentés régulièrement. Mais on lui refusa cette façon commode de se nourrir sous prétexe qu'il n'avait pas les bons diplômes. Il lui aurait fallu qu'il retourne quelques années à l'université se faire décerveler. Ça ne faisait pas parti de ses plans. Il se trouva un travail désagréable à la place puisqu'il n'y avait rien d'autre à ce moment.
Les abattoirs fournissent beaucoup de produits dérivés en plus de la viande. On fait des bases pour les rouge à lèvres ou de la colle, etc. Il y a aussi les peaux qui deviendront soit du cuir ou de la fourrure. C'était son job. Enlever la graisse sous la peau. L'été, tout puait et grouillait de vers. Il l'a fait. D'autres gens le font actuellement. Si ce n'est ici, ce sera en Chine. Pour que de beaux manteaux de fourrure soient portées par les élégantes.
Combien de ces emplois inconnus? Il faut que quelqu'un les fasse. Ce sera ces jeunes que tout le monde plaint. Ce ne sont pas des carrières mais des jobs. Un salaire plus ou moins rapides et plus ou moins régulier.
Ils sont passé dans le système qui les a rejeté. Le système était là pour ça. On fait semblant qu'il aurait pu en être autrement. Ils ont été trié. Il y a toujours un tri. Au primaire. Au secondaire. Au cégep. À l'université. Baccalauréat, diplôme, certificat, microprogramme, papier à bonbon. Deuxième et troisième cycle. Maîtrise, doctorat, post-doctorat.
Toujours l'entonnoir. Mais il ne faut pas croire que l'éducation soit aussi importante qu'on le dit. Même si one ne le dit pas tant que ça. Les lettrés, les éduqués seront des fonctionnaires privés ou publics qui feront marcher le système. Et qui comprennent comment il marche. Les moins en moins instruits ou les moins intelligent travailleront de leurs mains. C'est ainsi depuis que le monde est monde.
Et qui dirigent tous ces gens. De nos jours, ce sont les riches. Il suffit de se prétendre homme d'affaire et d'avoir le capital emprunté ou non pour avoir le droit de posséder ses esclaves personnels et d'en faire ce qu'on veut. Quoiqu'il y ait des lois qui empêchent certains abus. Mais qu'est-ce que le pouvoir si on ne peut abuser de ceux qui ne l'ont pas. On a la bonne conscience de donner du travail à des nécessiteux. Et ceux-ci auront appris à l'école à être reconnaissant.
Ce qu'on ne dit pas de l'école, c'est que sous l'apparence de montrer quelque chose et d'en faire apprendre d'autres, elle apprend surtout à rester assis toute la journée, déjà ceci est difficile pour beaucoup, à écouter quelqu'un et le croire. À faire ce que cet inconnu -qui peut être nombreux- dit. À en attendre récompense ou punition. Si ce qu'il dit est absurde, s'il se trompe, ment, fait le contraire de ce qu'il prêche, tant mieux. On n'en sera que plus apte à accepter la plupart des emplois.
Et si on parle de formation permanente, car l'école devrait maintenant durer toute la vie pour que l'employé s'adapte au progrès, si on parle d'encourager la créativité. Ça ne va jamais jusqu'à questionner le pouvoir. Et encore moins la répartition des revenus. Pourquoi le patron gagne 10 ou 100 fois plus que lui?
Récemment, un restaurant a fermé. On y vendait depuis la dernière guerre du smoke-meat que l'on disait délicieux. Certains employés y travaillaient depuis 40 ans. Le patron décède. On ne saura pas s'il était bon ou mauvais. Dans notre société, ça n'a aucune importance. Les héritiers se font offrir un bon pris pour l'immeuble où était situé le restaurant. Les affaires avaient été bonne puisqu'on avait pu acheter l'immeuble. Il est bien situé en ville, il s'agit de le démolir et de construire plus gros et plus rentable. Le restaurant ferme. Certains employés trouvent la famille bien ingrate. On regrette le père qui n'aurait certainement pas permis ça. L'un dit qu'il a travaillé là toute sa vie, depuis 40 ans, est-ce tout ce qu'il mérite? Oui.
Les profits réalisés avec leur travail et qu'ils ont récupéré en parti par leur salaire ont permis à leur patron de vivre lui et sa famille pendant 2 générations. D'acheter une maison, d'éduquer leurs enfants. D'acheter l'immeuble. Et de le revendre. Personne ne voit pourquoi les employés auraient dû avoir davantage.
Eux n'avaient jamais rien demandé. Il arrive que certains, ailleurs, demandent plus. Pas beaucoup. Mais qu'on juge que c'est vraiment trop. On les mêt à la porte et les remplace par d'autres. Ça se fait moins rapidement que dans les époques passées et c'est supposé être illégal mais on permet tant aux personnes qui ont de l'$.
Parfois, ils en ont tant de cet $, qu'ils peuvent fermer leur commerce pendant un an. Même le fermer définitivement et reconstruire ailleurs. Et engager d'autres personnes.
À une certaine époque, une grève était vue comme une début de guerre civile et on faisait intervenir l'armée qui tirait dans la foule ou de cavaliers qui donnaient de grands coups de sabre sur les femmes ce qui est toujours excitants.
Il n'y a pas si longtemps, la police matraquait les grévistes puis les accusaient d'avoir troubé les paix et résisté à leur arrestation. Parfois, les policiers avaient un side-line comme comme gardes pour l'entreprise avec des durs de la mafia. Les grands esprits se rencontrent. Il fallait casser le syndicat. Et les grévistes.
Il faut toujours savoir quelle est sa place dans la société.
Parfois, il arrivait que le bon patron paternaliste fasse venir sa jeune et nouvelle secrétaire pour lui apprendre des choses dans son bureau. Elle se fâchait. Ou non. Tout le monde savait ce qui se passait. Elle pouvait devenir la maîtresse du patron si elle savait y faire. Elle était alors jalousée de tout le monde. Elle pouvait se contenter de pleurer et de revenir à son poste. Et retourner voir son patron au prochain appel lorsqu'il sera de nouveau tendu. Les patrons d'alors étaient souvent des modèles de morale. de la ceinture à la tête. Le reste se passait sous le bureau.
On parle aussi des agents d'artistes qui savent faire comprendre à leurs jeunes protégées ce qu'il faut faire pour réussir dans la vie. Un film, un disque, une émission de tv comme présentatrices d'objets décoratifs. Il faut savoir ce que l'on veut dans la vie. Qui de mieux qu'eux pour le savoir puisqu'ils sont là depuis toujours et ont connu des générations de jeunes comédiennes et chanteuses qui n'ont dû que fermer les yeux et ouvrir la bouche pour avoir leur place au soleil. Au moins quelques mois.
Bien sûr ce genre de choses ne se passaient pas partout. On ne le raconte pas pour le critiquer. Est-ce qu'on critique le renard ou le chat pour le sort qu'ils font au lapin ou à l'écureuil.
Mais il faut voir la beauté d'un système d'éducation qui entraîne si bien ses participants pour qu'ils trouvent naturel leur sort. Tout en prétendant faire autre chose et avoir des idéaux élevés.
On dira que ça pourrait toujours être pire. Oui. On les entraîne aussi à se faire tuer sur demande. Dès qu'on jugera d'en haut qu'une petite guerre pourra détendre l'atmosphère comme il arrive après un petit orage.
On peut voir l'école comme un entonnoir. Ou plusieurs entonnoir ou tamis ou passoire destiné à empêcher un enfant arrivé à son niveau d'incompétence ou de plus grande compétence d'aller plus loin. Anciennement, les enfants qui étaient atteint de cette infirmité doublait ou triplait. Avant encore, la plupart ne dépassait pas le cours primaire ce qui faisait que la majorité avait une sorte de diplôme. Une cinquième année forte ou non. Comme il semble cruel de nos jours - pour les parents et les enseignants et les comptables des commissions scolaire de stationner l'élève trop longtemps, on le laisse passer en espérant qu'il trouve les ressources intérieures qui le feront s'accrocher ou qu'il décroche de lui-même quand il aura eu sa dose. Se lançant sans être vraiment préparé sur le chemin de la vie.
Il y a l'entonnoir de la fin du primaire. En sixième puisqu'il n'y a plus de septième. Si on suppose que l'enfant a commencé à l'âge légal de 6 ans, cela lui donne l'âge de 11 ans, à peu près l'âge où son grand père quittait l'école pour aller en apprentissage.
Ensuite, il y a l'entonnoir de la fin du secondaire. Douxième année. Ce qui fait 5 ans de plus. Ce qui lui donne l'âge de 16 ans, où anciennement on allait à la guerre (ailleurs on fait son service militaire à 18 ans en commençant l'initiation par une visite chez les putes ce qui permet de repérer les homosexuels.) Avant, c'était l'âge de se marier et de fonder une famille. Les filles en surnombre, pour préserver leur innocence était mariée à 12 ans.
Les directives du ministère de l'Éducation, des sports et des loisirs varient selon le mode du feedback. On essaie une idée, s'il y a trop de grincements de la part des parents, des profs, des directeurs, des commissions scolaires et des journalistes, on l'oublie et on dit qu'on ne l'a jamais eu.
Un ministre (qui n'est plus là) pour encourager le taux de diplomation (quel beau mot) qui était encore à ce moment désastreux avait décidé, au lieu d'assouplir les exigences comme on fait toujours dans ce cas, de les durcir. Non par esprit spartiate mais par totale ignorance du sujet dont il parlait. Dorénavant, selon ce saint homme et ce grand sage, pour entrer au cégep, il faudrait terminer son secondaire en réussissant son anglais, ses maths (triogonométrie, géométrie analytique), savoir compter ne suffirait plus. On lui rappela qu'il serait bon de savoir aussi son français puisqu'on vivait au Québec à ce moment, ce qu'il avait oublié. Il condescendit à la chose.
Il faut savoir qu'on tripatouille depuis toujours les examens selon des critères complexes et des barèmes subtils. Une région pauvre, un quartier pauvre qui produit un taux d'échec supérieur à la norme (variable) sera boosté pour ne pas trop décevoir. Une école qui a un taux de réussite supérieur à la moyenne verra celle de ses élèves «pondérée», ramenée à un taux raisonnable. Ce qui n'empêche pas que dans le palmares des écoles de la revue l'Actualité, que sur 478 écoles secondaire au Québec, il y a les premières, toujours les mêmes et toutes les autres. Dans certaines, on déconseille aux élèves faibles de se présenter aux examens ce qui fait baisser la moyenne générale. Mais personne n'a vraiment envie de savoir ce qu'est vraiment cette moyenne. Il suffirait de faire passer le même examen dans les mêmes matières puisqu'on est supposé enseigner et savoir à peu près la même chose à la sortie. C'est ce qu'on est supposé faire et ce qu'on dit faire mais on fait tout pour ne pas vraiment le faire. C'est la seule façon ou la plus simple de connaître le niveau général et de l'ajuster. Si le résultat est catastrophique ce serait la conséquence d'un cours mal fait ou mal enseigné, ce qui permettrait de revoir le programme d'enseignement aux futurs profs donnés à l'université en 4 ans par des gens qui n'ont jamais enseigné de leur vie. Si 50 % des élèves échouent, les parents seraient à ce point furieux qu'il faudrait faire quelque chose. Comme on ne veut pas que ceci se produise (que les parents-c0ntribuables-électeurs soient furieux et être obligé de faire quelque chose) on fait semblant.
Ce qui nous ramène toujours au second et troisième entonnoir. On ne parlera pas de celui du cégep et de l'université à paliers multiples. Au secondaire, en plus des matières simples qui sont celles du primaires et qui ne domande qu'une bonne mémoire (géographie, français de base), il y a celle qui demande certaines disposition du cerveau qu'on ne retrouve pas chez n'importe qui. La disposition pour les langues (on a déjà de la misère à expliquer le français). Le calcul simple et le calcul compliqué. Ce qui demande de synthétiser un problème et de manipuler des abstractions de plus en plus abstraites et mystérieuses. Ce qui est tout à fait hors de portée de la majorité de la population.
À la fin du primaire, tous les élèves devraient savoir lire, écrire, compter. Et parler. C'est-à-dire être capable d'exprimer une idée. Et d'écouter aussi. C'est-à-dire pouvoir résumer la conversation entendu ou l'idée. Déjà là, on n'y arrive pas.
Quand on parle de compter, on parle de soustraire et additionner de la monnaie. Ou un peu de billets.
On sait aussi dès la garderie ou l'école primaire, rien qu'à regarder l'enfant ou l'écouter, d'où il vient et où il ira dans la vie. Une bonne gardienne d'enfant est aussi utile qu'une astrologue pour parler d'avenir. Mais comme ce sont des idées déplaisantes, on regarde ailleurs.
On sait que la pauvreté est héréditaire. Qu'elle entraîne des retards intellectuels, sociaux et moteurs. Que les pauvres se reproduisent entre eux pour refaire des pareils à eux qui vivront toutes leur vie dans le même quartier ou la même réserve indienne.
Pour régler le problème de la pauvreté, il suffirait d'enrichir les pauvres ou de les empêcher de se reproduire. De la même façon qu'un père aimant s'informait des capacités financières de son futur gendre à entretenir sa fille ou que l'État faisait passer des tests au futur marié pour connaître ses maladies vénériennes, il suffirait de donner un permis de reproduction selon des critères simples. Emploie et salaire. Si l'État fait vivre la famille depuis des générations, c'est mauvais signe. Ce qui ne veut pas dire qu'on éliminerait définitivement la pauvreté en éliminant les futurs pauvres - ce qui ne veut pas dire ne plus aider ceux qui ont cette infirmité. De toute façon, si l'État cessait subitement cette aide, les villes se couvriraient de huttes en carton et en tôle- parce que personne n'est à l'abris du malheur futur. Parfois, on tombe de haut, comme on dit. Castrer les pauvres seraient aussi un bon moyen et la seule façon durable d'aider l'Afrique mais comme on dit que ce n'est pas humain, on préfère les laisser mourir de faim ou se faire la guerre, ce qui a le même résultat de diminuer la population en surnombre. Mais au lieu que ce soit fait avant la naissance, ce sera fait après.
La pauvreté n'est pas le seul problème. Il y a la santé. Les ennuis cérébraux. De la dyslexie, à la maladie de Tourette à l'hyperagitation, etc. Comme tous ces ennuis coûtent cher en temps de spécialistes, on préfère dire que ce n'est pas si grave ou que ça n'existe pas et que l'élève serait plus heureux dans une classe régulière. On espère ainsi qu'écoeuré, il quitte de lui-même et devienne un autre décrocheur.
Parmi tous les ennuis cérébraux, il y a les limites intellectuelles. Mais comme on le disait antérieurement, la société est très aimable envers les moins doués à ce point de vue. Ce sont les clients idéaux. Ils forment la majorité silencieuse. Docile, malléable. Ils croient toujours ce qu'on leur dit et élisent à chaque fois le «bon gouvernement». Tandis que les «autres», la minorité pose toujours des questions embarrassantes.
Bien élevé, ils travailleront fort pour pas grand chose. Anciennemen, c'était pour encore moins: pour le ciel, récompense de leurs efforts. Bien sûr, la minorité tient à être payé selon ses efforts et croient au mérite et non dans le ciel. C'est pour ça qu'on évite depuis la toute petite enfance de les regrouper et, surtout, qu'ils se reconnaissent. Ils pourraient croire qu'ils sont nombreux.
Si la société n'est pas trop exigente envers ses clients, il y a quand même des limites.
On revient encore aux entonnoirs. Beaucoup peuvent passer le cours primaire. Moins le milieu du secondaire, avant les chiffres difficiles. Encore moins, cette étape finale. Mais on ne veut pas le savoir. Et on ne le saura pas.
Heureusement qu'il y a les décrocheurs que l'on prétend plaindre et aider. Sans ça, le système sauterait. Ceux que l'on appelle ainsi se divise sommairement en plusieurs sous-groupes. Les voyous qui terrorisent tout le monde et qui finissent par comprendre qu'une carrière d'entrepreneur libertarien est préférable à la prison pour enfant. Quoique le premier meurtre, s'il survient avant 18 ans est généralement «compris». Il y a ceux qui trouvent l'école ennuyante et pour qui la société est un meilleur terrain de jeu. Et il y a des enfants intelligents qui ne supportent plus la garderie générale qu'est l'école.
Il n'y a tout simplement pas de place pour les enfants dans la société. Sauf comme livreur de journaux. Ou dans l'industrie pornographique. Mais si on est costaud pour son âge et ambitieux et hyperactif, on peut commencer une carrière d'entrepreneur. Que ce soit en dévalisant ses voisins, terrorisant les autres élèves, cette fois de l'extérieur au lieu de les taxer de l'intérieur. Ou, leur fournissant des produits et services: drogue ou armes. On peut aussi être un commerçant honnête. Sky is the limit!
Et tous ces beaux discours au sujet des diplômés qui nous manquent? Ce sont de beaux discours. Si on regarde une ville, les millions d'activités: honnêtes ou non, payées ou non, nécessaires à la bonne marche de cette ville, ceux qui finiront avec un diplôme ou sans sont destinés à remplacer les uns et les autres. Devenir le rouage, petit et grand nécessaire à cette grande machine qu'est la ville ou la société.
On préfère ne pas voir certains emplois, pourtant tout à fait nécessaire. Certains sont mal vus mais ralativement bien payés. Une ville dont les services d'eau, d'égoût, de ramassage des ordures ne fontionne plus, n'existe plus. Il faut que l'énergie circule. Que les rues soient réparées ou déneigées. Sinon, il n'y a plus de ville. Il faut que des gens fassent ce travail. Que des assistés sociaux trient les déchêts dans une déchetterie subventionnées. Si ce ne sont pas eux, ce seront des immigrants encore plus mal payés et il faudra tout de même aider ceux qui ne peuvent pas aider eux-mêmes.
Dany Laferrière, immigrant récent d'Haïti. D'une famille respectable dans son pays. Intellectuel apprécié (de son petit milieu, il était très jeune) et recherché par la police pour cette même raison, il a dû s'exiler. Il aurait pu être au moins journaliste, ce qui ne demande pas un grand talent du moins selon les exemples qui nous sont présentés régulièrement. Mais on lui refusa cette façon commode de se nourrir sous prétexe qu'il n'avait pas les bons diplômes. Il lui aurait fallu qu'il retourne quelques années à l'université se faire décerveler. Ça ne faisait pas parti de ses plans. Il se trouva un travail désagréable à la place puisqu'il n'y avait rien d'autre à ce moment.
Les abattoirs fournissent beaucoup de produits dérivés en plus de la viande. On fait des bases pour les rouge à lèvres ou de la colle, etc. Il y a aussi les peaux qui deviendront soit du cuir ou de la fourrure. C'était son job. Enlever la graisse sous la peau. L'été, tout puait et grouillait de vers. Il l'a fait. D'autres gens le font actuellement. Si ce n'est ici, ce sera en Chine. Pour que de beaux manteaux de fourrure soient portées par les élégantes.
Combien de ces emplois inconnus? Il faut que quelqu'un les fasse. Ce sera ces jeunes que tout le monde plaint. Ce ne sont pas des carrières mais des jobs. Un salaire plus ou moins rapides et plus ou moins régulier.
Ils sont passé dans le système qui les a rejeté. Le système était là pour ça. On fait semblant qu'il aurait pu en être autrement. Ils ont été trié. Il y a toujours un tri. Au primaire. Au secondaire. Au cégep. À l'université. Baccalauréat, diplôme, certificat, microprogramme, papier à bonbon. Deuxième et troisième cycle. Maîtrise, doctorat, post-doctorat.
Toujours l'entonnoir. Mais il ne faut pas croire que l'éducation soit aussi importante qu'on le dit. Même si one ne le dit pas tant que ça. Les lettrés, les éduqués seront des fonctionnaires privés ou publics qui feront marcher le système. Et qui comprennent comment il marche. Les moins en moins instruits ou les moins intelligent travailleront de leurs mains. C'est ainsi depuis que le monde est monde.
Et qui dirigent tous ces gens. De nos jours, ce sont les riches. Il suffit de se prétendre homme d'affaire et d'avoir le capital emprunté ou non pour avoir le droit de posséder ses esclaves personnels et d'en faire ce qu'on veut. Quoiqu'il y ait des lois qui empêchent certains abus. Mais qu'est-ce que le pouvoir si on ne peut abuser de ceux qui ne l'ont pas. On a la bonne conscience de donner du travail à des nécessiteux. Et ceux-ci auront appris à l'école à être reconnaissant.
Ce qu'on ne dit pas de l'école, c'est que sous l'apparence de montrer quelque chose et d'en faire apprendre d'autres, elle apprend surtout à rester assis toute la journée, déjà ceci est difficile pour beaucoup, à écouter quelqu'un et le croire. À faire ce que cet inconnu -qui peut être nombreux- dit. À en attendre récompense ou punition. Si ce qu'il dit est absurde, s'il se trompe, ment, fait le contraire de ce qu'il prêche, tant mieux. On n'en sera que plus apte à accepter la plupart des emplois.
Et si on parle de formation permanente, car l'école devrait maintenant durer toute la vie pour que l'employé s'adapte au progrès, si on parle d'encourager la créativité. Ça ne va jamais jusqu'à questionner le pouvoir. Et encore moins la répartition des revenus. Pourquoi le patron gagne 10 ou 100 fois plus que lui?
Récemment, un restaurant a fermé. On y vendait depuis la dernière guerre du smoke-meat que l'on disait délicieux. Certains employés y travaillaient depuis 40 ans. Le patron décède. On ne saura pas s'il était bon ou mauvais. Dans notre société, ça n'a aucune importance. Les héritiers se font offrir un bon pris pour l'immeuble où était situé le restaurant. Les affaires avaient été bonne puisqu'on avait pu acheter l'immeuble. Il est bien situé en ville, il s'agit de le démolir et de construire plus gros et plus rentable. Le restaurant ferme. Certains employés trouvent la famille bien ingrate. On regrette le père qui n'aurait certainement pas permis ça. L'un dit qu'il a travaillé là toute sa vie, depuis 40 ans, est-ce tout ce qu'il mérite? Oui.
Les profits réalisés avec leur travail et qu'ils ont récupéré en parti par leur salaire ont permis à leur patron de vivre lui et sa famille pendant 2 générations. D'acheter une maison, d'éduquer leurs enfants. D'acheter l'immeuble. Et de le revendre. Personne ne voit pourquoi les employés auraient dû avoir davantage.
Eux n'avaient jamais rien demandé. Il arrive que certains, ailleurs, demandent plus. Pas beaucoup. Mais qu'on juge que c'est vraiment trop. On les mêt à la porte et les remplace par d'autres. Ça se fait moins rapidement que dans les époques passées et c'est supposé être illégal mais on permet tant aux personnes qui ont de l'$.
Parfois, ils en ont tant de cet $, qu'ils peuvent fermer leur commerce pendant un an. Même le fermer définitivement et reconstruire ailleurs. Et engager d'autres personnes.
À une certaine époque, une grève était vue comme une début de guerre civile et on faisait intervenir l'armée qui tirait dans la foule ou de cavaliers qui donnaient de grands coups de sabre sur les femmes ce qui est toujours excitants.
Il n'y a pas si longtemps, la police matraquait les grévistes puis les accusaient d'avoir troubé les paix et résisté à leur arrestation. Parfois, les policiers avaient un side-line comme comme gardes pour l'entreprise avec des durs de la mafia. Les grands esprits se rencontrent. Il fallait casser le syndicat. Et les grévistes.
Il faut toujours savoir quelle est sa place dans la société.
Parfois, il arrivait que le bon patron paternaliste fasse venir sa jeune et nouvelle secrétaire pour lui apprendre des choses dans son bureau. Elle se fâchait. Ou non. Tout le monde savait ce qui se passait. Elle pouvait devenir la maîtresse du patron si elle savait y faire. Elle était alors jalousée de tout le monde. Elle pouvait se contenter de pleurer et de revenir à son poste. Et retourner voir son patron au prochain appel lorsqu'il sera de nouveau tendu. Les patrons d'alors étaient souvent des modèles de morale. de la ceinture à la tête. Le reste se passait sous le bureau.
On parle aussi des agents d'artistes qui savent faire comprendre à leurs jeunes protégées ce qu'il faut faire pour réussir dans la vie. Un film, un disque, une émission de tv comme présentatrices d'objets décoratifs. Il faut savoir ce que l'on veut dans la vie. Qui de mieux qu'eux pour le savoir puisqu'ils sont là depuis toujours et ont connu des générations de jeunes comédiennes et chanteuses qui n'ont dû que fermer les yeux et ouvrir la bouche pour avoir leur place au soleil. Au moins quelques mois.
Bien sûr ce genre de choses ne se passaient pas partout. On ne le raconte pas pour le critiquer. Est-ce qu'on critique le renard ou le chat pour le sort qu'ils font au lapin ou à l'écureuil.
Mais il faut voir la beauté d'un système d'éducation qui entraîne si bien ses participants pour qu'ils trouvent naturel leur sort. Tout en prétendant faire autre chose et avoir des idéaux élevés.
On dira que ça pourrait toujours être pire. Oui. On les entraîne aussi à se faire tuer sur demande. Dès qu'on jugera d'en haut qu'une petite guerre pourra détendre l'atmosphère comme il arrive après un petit orage.
samedi 28 mars 2009
205
Un professeur des HEC que l'on voit souvent à la tv, se plaignait du manque de disciple et du sense de l'effort de ses étudiants (universitaires), il n'est d'ailleurs pas le seul à affirmer qu'il fallait faire quelque chose au plus vite pour améliorer l'éducation des enfants sinon nous ferions face au plus graves conséquences pour la compétition internationale. Le Manifeste des Lucides nous a d'ailleurs aidé à nous recentrer dans notre mission sur cette terre.
Quel est le but du système d'éducation? On semble prendre pour acquis et on nous répète parfois, régulièrement et souvet que l'école est là pour aider l'élève à apprendre, à en faire un citoyen responsable. On l'aiderait même à réfléchir. On lui donnerait les outils pour comprendre le monde. Etc.
Il y a eu plusieurs sociétés dans l'Histoire du monde et, dans chaque cas, quelque soit la forme de l'éducation donnée ou le système simple ou compliqué, il s'agissit de faire connaître à l'enfant la société dans laquelle il vivrait, de la lui rendre naturelle et normale dans le but qu'il la reproduise. Il ne s'agissait jamais de la changer ou même de la critiquer. Encore moins de douter de ses valeurs. Le résultat final du passage éducatif était un citoyen tout à fait conforme à ses semblables plus vieux. Ce qui n'empêcha jamais une société de changer mais on a toujours tout fait partout et toujours pour qu'elle ne change jamais.
On nous parle de tous ces beaux idéaux que l'école est supposée faire connaître à l'enfant qui est supposé ne rien savoir. Tandis que les plus vieux, les plus cultivés et moyennement riches se plaignent que l'école ne réussit rien de tout ça dans sa mission éducative. Leur idéal étant une sorte d'aristocrate cultivé de la Renaissance dans le genre Léonard de Vinci. Idéalement moins homo et moins pédophile, moins dilettente et moins procrastinateur plutôt dans le genre romain stoïque. Et, surtout, travailleur dans le sens de l'éthique protestante du travail qui ne se développera que 2000 ans plus tard, le travail étant vu alors comme quelque chose tout juste bon pour les esclaves. Comme ce sont des idées compliquées, des idéaux contradictoires, on forme le citoyen idéal imaginaire en en prenant des bouts ici et là, laissant de côté l'aspect embarrassant.
Essayons d'aller au plus simple. Avec encore l'idée que le système d'éducation forme le citoyen dont a besoin la société. S'il ne le fait pas, on ne se contente pas de la critiquer, on le change. Ce qu'on a fait ici lors de la révolution dite tranquille lorsqu'on s'est aperçu que l'homme moderne dont avait besoin l'époque (année fin 60) n'avait plus rien à voir avec la société de clercs et de curés qu'avaient formé pendant 200 ans les curés qui cherchaient eux aussi à se reproduire. Tout ceci pour se conformer avec leur société idéale. Qui, un jour, cessa d'exister. Ce furent leur tour d'essayer de s'adapter à la société à venir. Plus ou moins facilement. Les églises de vidèrent de fidèles et de prètres aussi rapidement qu'on actionne la chasse d'eau des toilettes. Les communistes qui sont aussi sortis par là et aussi rapidement auraient parlé dans leurs belles années de «poubelles de l'Histoire».
Retombons sur nos pattes. Où est le citoyen «moderne». Le mot «moderne» est déjà dépassé. Disons «actuel». Celui que l'on voit partout. Justement, comme il est là partout, on ne le voit plus parce que nous n'avons pas suffisamment de recul. Comme nous sommes l'un de lui (?) nous ne pouvons nous séparer de nous-mêmes. Il faudrait être un immigrant de notre propre pays. Par contre, si nous voyageons, nous comprenons au premier coup d'oeil ou au second ce qu'est le citoyen de l'Arabie Saoudite en Arabie Saoudite.
Nous ne pouvons en rester là. Quelqu'un pourrait nous renseigner. Qui semble nous connaître et nous parler sans cesse de nous. Ici, on ne dira rien des poètes, écrivains, artistes qui sont méprisés par une partie de la population qui ne se reconnait en rien dans leurs oeuvres.
Quel est le poète officiel qui nous décrit si bien. Avec tant de succès qu'il est aimé de tous. Et, preuve absolue, il vit de notre appréciation et nous le rendons sans cesse de plus en plus riche?
Le publicitaire. Et son oeuvre, toujours la même et sans cesse en changement qui communique et dialogue et persuade. Et nous sommes qui selon lui? Si nous n'étions pas d'accord nous le lui ferions savoir. Parce que ce qu'il dit de nous, l'image qu'il nous montre n'est pas si jolie qu'on l'imagine mais la plupart son incapable de la voir telle qu'elle est.
Le citoyen idéal, tel que décrit sans cesse par toutes les publicités quel qu'en soit le genre ou la forme ou la technique de diffusion, est un crétin. Docile en plus. Il croit tout ce qu'on lui dit. Aussi absurde que ce soit. La vérité n'a aucune prise sur lui. Ni le mensonge. Il croit tout simplement. I ll croit tout ce qu'on lui montre. Toute sa vie, tous les jours de sa vie, depuis l'enfance. À la tv, toutes les 15 minutes d'émission. Dans tout ce qui s'imprime, dans les 3/4 des pages.
Il est paresseux, influencable. Aussitôt qu'il a de l'$, il doit le dépenser. Et on lui dit sans cesse comment. La seule différence de cette éducation permanente qui ne cessera que lorsqu'il sera sous terre, c'est où et quoi il doit acheter. S'il n'a pas d'$, pas grave, il peut empreunter sur l'$ qu'il aura.
Le cerveau d'un enfant de 10 ans. Quel que soit son âge.
Il se pourrait que l'école ou le système d'éducation ait laisser échapper dans sa mission éducative quelques élèves ou quelques mauvais éléments n'aient pas pu profiter de ces méthodes idéales. Soit par insuffisance cérébrale, mauvaise génétique, influence néfaste des parents. Ce serait le cas, s'il ne s'agissait que d'un petit nombre de ratage.
Mais c'est la norme. On doit donc conclure que la prise en charge du bébé qui ne savait rien pour en faire après plusieurs années d'occupation cérébrale un tel citoyen à l'âge adulte est une méthode. Non une erreur. Il s'agit d'un endoctrinement aussi féroce et durement appliqué que pour l'ancienne éducation catholique ou, toujours actuelle, celle des crétins juifs à couettes. Ou les Talibans, pour se faire haïr de tout le monde à la fois.
Le message publicitaire s'adresse à un client. Le regardeur comprend instantanément et fait tout ce qu'on attend de lui. Un tel homme, une telle femme est un imbécile. (Le masculin l'emportant toujours sur le féminin du moins en grammaire et il n'y a pas de quoi être fier.)
Cet imbécile n'est pas imbécile tout le temps. Il travaille fort. Fabrique des choses qui fonctionnent. Les fait fonctionnner. Tant qu'il s'agit de choses et de système, il est très efficace. Mais dès qu'il s'agit de choisir son mode de vie, ce qu'il mange, boit, conduit, habite ou marie, il est aussi guidé qu'une poupée à batteries télécommandée.
Devant un tel résultat, certains «penseurs» s'affligent. Pensant à une erreur. Voulant rectifier cette erreur, il propose de réformer le système éducatif qui dans un quelconque et rare malfonctionnement à provoqué ici et là quelques erreurs.
Nous vivons actuellement dans cette société, cette société a besoin de tel citoyen. Dès que le bébé est pondu, on se chargera de le former. Les anciens Incas et Égyptiens pour distinguer les rois ou, les différentes classes sociales dans les cas des Incas, modelaient la tête fragile des enfants avec des planches pour lui donner la forme de sa caste. Même nu, on saurait d'où il vient. Il aurait le front plat, la tête carrée selon le cas. Ici, ceci se fait intérieurement. Et une fois que l'intérieur est modelé et, idéalement, dès le le plus jeune âge, il n'y a plus rien à faire.
L'école fait ce qu'on attend d'elle. Elle fournit l'ouvrier, l'employé de bureau, le fonctionnaire dont on a besoin. Et les consommateurs obligatoires.
Comme les produits fabriqués répondent souvent à un besoin inutile ou inexistant ou sont mal faits, il faut un esprit particulièrement conciliant pour les apprécier malgré tout. Et dépenser les $ que l'on vous a concédé pour user votre vie. Pour ces cochonneries.
Aucun homme du modèle idéal, grec ancien, Spartiates, romain ancien, Renaissance Italienne ou le citoyen le moindrement philosophe du grand siècle ne pourrait regarder un tel système sans rire. Le mépriser. Devenir dangereux. Dans le cas des Spartiates. Et commencer à mettre toutes ces belles vitrines en place.
Et même dans les idéaux les plus timides, vus des époques anciennes mais qui sont grandioses dans notres siècle rampant, comme enseigner à penser, à doute, à remettre les idées en perspective, comparer, si n'importe qui les appliquait à ce qu'on lui dit, ce qu'on lui montre, ce qu'on lui dit de faire. Ce serait comme une meule sur du sable.
Mais l'illusion de liberté doit être préservé. L'aveuglement volontaire est le meilleur moyen. On continuera de voir de vieux professeurs se plaindre des citoyens qui l'entourent, rêvant d'améliorer l'école pour améliorer les gens. Incapable de voir que c'est ce monde-là que l'on veut. Et que les gens dont il se plaint, sont les seuls capables de vivre dans ce monde-là.
Et lui, après s'être plaint et montré sa sagesse, il ira magasiner comme tout le monde.
Quel est le but du système d'éducation? On semble prendre pour acquis et on nous répète parfois, régulièrement et souvet que l'école est là pour aider l'élève à apprendre, à en faire un citoyen responsable. On l'aiderait même à réfléchir. On lui donnerait les outils pour comprendre le monde. Etc.
Il y a eu plusieurs sociétés dans l'Histoire du monde et, dans chaque cas, quelque soit la forme de l'éducation donnée ou le système simple ou compliqué, il s'agissit de faire connaître à l'enfant la société dans laquelle il vivrait, de la lui rendre naturelle et normale dans le but qu'il la reproduise. Il ne s'agissait jamais de la changer ou même de la critiquer. Encore moins de douter de ses valeurs. Le résultat final du passage éducatif était un citoyen tout à fait conforme à ses semblables plus vieux. Ce qui n'empêcha jamais une société de changer mais on a toujours tout fait partout et toujours pour qu'elle ne change jamais.
On nous parle de tous ces beaux idéaux que l'école est supposée faire connaître à l'enfant qui est supposé ne rien savoir. Tandis que les plus vieux, les plus cultivés et moyennement riches se plaignent que l'école ne réussit rien de tout ça dans sa mission éducative. Leur idéal étant une sorte d'aristocrate cultivé de la Renaissance dans le genre Léonard de Vinci. Idéalement moins homo et moins pédophile, moins dilettente et moins procrastinateur plutôt dans le genre romain stoïque. Et, surtout, travailleur dans le sens de l'éthique protestante du travail qui ne se développera que 2000 ans plus tard, le travail étant vu alors comme quelque chose tout juste bon pour les esclaves. Comme ce sont des idées compliquées, des idéaux contradictoires, on forme le citoyen idéal imaginaire en en prenant des bouts ici et là, laissant de côté l'aspect embarrassant.
Essayons d'aller au plus simple. Avec encore l'idée que le système d'éducation forme le citoyen dont a besoin la société. S'il ne le fait pas, on ne se contente pas de la critiquer, on le change. Ce qu'on a fait ici lors de la révolution dite tranquille lorsqu'on s'est aperçu que l'homme moderne dont avait besoin l'époque (année fin 60) n'avait plus rien à voir avec la société de clercs et de curés qu'avaient formé pendant 200 ans les curés qui cherchaient eux aussi à se reproduire. Tout ceci pour se conformer avec leur société idéale. Qui, un jour, cessa d'exister. Ce furent leur tour d'essayer de s'adapter à la société à venir. Plus ou moins facilement. Les églises de vidèrent de fidèles et de prètres aussi rapidement qu'on actionne la chasse d'eau des toilettes. Les communistes qui sont aussi sortis par là et aussi rapidement auraient parlé dans leurs belles années de «poubelles de l'Histoire».
Retombons sur nos pattes. Où est le citoyen «moderne». Le mot «moderne» est déjà dépassé. Disons «actuel». Celui que l'on voit partout. Justement, comme il est là partout, on ne le voit plus parce que nous n'avons pas suffisamment de recul. Comme nous sommes l'un de lui (?) nous ne pouvons nous séparer de nous-mêmes. Il faudrait être un immigrant de notre propre pays. Par contre, si nous voyageons, nous comprenons au premier coup d'oeil ou au second ce qu'est le citoyen de l'Arabie Saoudite en Arabie Saoudite.
Nous ne pouvons en rester là. Quelqu'un pourrait nous renseigner. Qui semble nous connaître et nous parler sans cesse de nous. Ici, on ne dira rien des poètes, écrivains, artistes qui sont méprisés par une partie de la population qui ne se reconnait en rien dans leurs oeuvres.
Quel est le poète officiel qui nous décrit si bien. Avec tant de succès qu'il est aimé de tous. Et, preuve absolue, il vit de notre appréciation et nous le rendons sans cesse de plus en plus riche?
Le publicitaire. Et son oeuvre, toujours la même et sans cesse en changement qui communique et dialogue et persuade. Et nous sommes qui selon lui? Si nous n'étions pas d'accord nous le lui ferions savoir. Parce que ce qu'il dit de nous, l'image qu'il nous montre n'est pas si jolie qu'on l'imagine mais la plupart son incapable de la voir telle qu'elle est.
Le citoyen idéal, tel que décrit sans cesse par toutes les publicités quel qu'en soit le genre ou la forme ou la technique de diffusion, est un crétin. Docile en plus. Il croit tout ce qu'on lui dit. Aussi absurde que ce soit. La vérité n'a aucune prise sur lui. Ni le mensonge. Il croit tout simplement. I ll croit tout ce qu'on lui montre. Toute sa vie, tous les jours de sa vie, depuis l'enfance. À la tv, toutes les 15 minutes d'émission. Dans tout ce qui s'imprime, dans les 3/4 des pages.
Il est paresseux, influencable. Aussitôt qu'il a de l'$, il doit le dépenser. Et on lui dit sans cesse comment. La seule différence de cette éducation permanente qui ne cessera que lorsqu'il sera sous terre, c'est où et quoi il doit acheter. S'il n'a pas d'$, pas grave, il peut empreunter sur l'$ qu'il aura.
Le cerveau d'un enfant de 10 ans. Quel que soit son âge.
Il se pourrait que l'école ou le système d'éducation ait laisser échapper dans sa mission éducative quelques élèves ou quelques mauvais éléments n'aient pas pu profiter de ces méthodes idéales. Soit par insuffisance cérébrale, mauvaise génétique, influence néfaste des parents. Ce serait le cas, s'il ne s'agissait que d'un petit nombre de ratage.
Mais c'est la norme. On doit donc conclure que la prise en charge du bébé qui ne savait rien pour en faire après plusieurs années d'occupation cérébrale un tel citoyen à l'âge adulte est une méthode. Non une erreur. Il s'agit d'un endoctrinement aussi féroce et durement appliqué que pour l'ancienne éducation catholique ou, toujours actuelle, celle des crétins juifs à couettes. Ou les Talibans, pour se faire haïr de tout le monde à la fois.
Le message publicitaire s'adresse à un client. Le regardeur comprend instantanément et fait tout ce qu'on attend de lui. Un tel homme, une telle femme est un imbécile. (Le masculin l'emportant toujours sur le féminin du moins en grammaire et il n'y a pas de quoi être fier.)
Cet imbécile n'est pas imbécile tout le temps. Il travaille fort. Fabrique des choses qui fonctionnent. Les fait fonctionnner. Tant qu'il s'agit de choses et de système, il est très efficace. Mais dès qu'il s'agit de choisir son mode de vie, ce qu'il mange, boit, conduit, habite ou marie, il est aussi guidé qu'une poupée à batteries télécommandée.
Devant un tel résultat, certains «penseurs» s'affligent. Pensant à une erreur. Voulant rectifier cette erreur, il propose de réformer le système éducatif qui dans un quelconque et rare malfonctionnement à provoqué ici et là quelques erreurs.
Nous vivons actuellement dans cette société, cette société a besoin de tel citoyen. Dès que le bébé est pondu, on se chargera de le former. Les anciens Incas et Égyptiens pour distinguer les rois ou, les différentes classes sociales dans les cas des Incas, modelaient la tête fragile des enfants avec des planches pour lui donner la forme de sa caste. Même nu, on saurait d'où il vient. Il aurait le front plat, la tête carrée selon le cas. Ici, ceci se fait intérieurement. Et une fois que l'intérieur est modelé et, idéalement, dès le le plus jeune âge, il n'y a plus rien à faire.
L'école fait ce qu'on attend d'elle. Elle fournit l'ouvrier, l'employé de bureau, le fonctionnaire dont on a besoin. Et les consommateurs obligatoires.
Comme les produits fabriqués répondent souvent à un besoin inutile ou inexistant ou sont mal faits, il faut un esprit particulièrement conciliant pour les apprécier malgré tout. Et dépenser les $ que l'on vous a concédé pour user votre vie. Pour ces cochonneries.
Aucun homme du modèle idéal, grec ancien, Spartiates, romain ancien, Renaissance Italienne ou le citoyen le moindrement philosophe du grand siècle ne pourrait regarder un tel système sans rire. Le mépriser. Devenir dangereux. Dans le cas des Spartiates. Et commencer à mettre toutes ces belles vitrines en place.
Et même dans les idéaux les plus timides, vus des époques anciennes mais qui sont grandioses dans notres siècle rampant, comme enseigner à penser, à doute, à remettre les idées en perspective, comparer, si n'importe qui les appliquait à ce qu'on lui dit, ce qu'on lui montre, ce qu'on lui dit de faire. Ce serait comme une meule sur du sable.
Mais l'illusion de liberté doit être préservé. L'aveuglement volontaire est le meilleur moyen. On continuera de voir de vieux professeurs se plaindre des citoyens qui l'entourent, rêvant d'améliorer l'école pour améliorer les gens. Incapable de voir que c'est ce monde-là que l'on veut. Et que les gens dont il se plaint, sont les seuls capables de vivre dans ce monde-là.
Et lui, après s'être plaint et montré sa sagesse, il ira magasiner comme tout le monde.
204.POÉSIE GOUVERNEMENTALE
Des réductions d'impôt à votre portée. Demandez-les.
Le gouvernement du Canada a mis en place plusieurs mesures de réduction fiscale pour aider les Canadiens à payer moins d'impôt sur leur revenu. Des mesures comme le crédit d'impôt pour la condition physique des enfants qui permet aux parents de demander un montant maximal de 500$ à l'égard des dépenses admissibles pour activités physiques engagées pour chaque enfant admissible. Vous les avez méritées. Demandez-les. Agence du revenu du Canada.
Le gouvernement du Canada a mis en place plusieurs mesures de réduction fiscale pour aider les Canadiens à payer moins d'impôt sur leur revenu. Des mesures comme le crédit d'impôt pour la condition physique des enfants qui permet aux parents de demander un montant maximal de 500$ à l'égard des dépenses admissibles pour activités physiques engagées pour chaque enfant admissible. Vous les avez méritées. Demandez-les. Agence du revenu du Canada.
203.HOROSCOPE
Cancer. Jean Charest. Votre pouvoir de séduction est fort, vous êtes en beauté. Au cours de vos sorties, vous charmez tous ceux que vous croisez. Au travail, votre flair vous guide bien; on est impressionné par votre aptitude à trouver des solutions.
202.POÉSIE COMMERCIALE
Des ions chargés qui permettent aux cheveux de Thomas de rester net longtemps. Pas besoin d'être savant pour le voir. Shampoing haute performance de Gillette. Des ions chargés délogent la saleté et le sébum pour une netteté qui dure toute la journée. Prenez vos cheveux en charge. Shampoing nettoyant en profondeur. Gillette La perfection au masculin.
201.
AFGHANISTAN. voir no 155.
1973. Renversement du roi Zaher
Avril 1978. Coup d’État des communistes qui prennent le pouvoir.
Décembre 1979. L’armée soviétiques (russe, c’est la même chose) envahit le pays. Résistance de Moudjahidines.
Février 1989. Les soviétiques se retirent du pays
10 avril 1992. Le président Najibullah, placé à la tête du pays en 1986 par Moscou (comme Karzaï de nos jours, par Washington) est destitué. Continuation de la guerre civile.
27 septembre 1996. Les Talibans formés au Pakistan s’empare de Kaboul.
11 septembre 2001. Ceci n’a rien à voir avec l’affaire mais servira d’explication à tout ce qui suivre. Attaque contre les USA sur leur sol, la première fois depuis Pearl Harbor.
2001. L’Afghanistan est ravagé par les bombardiers étatsuniens après l’ultimatum que leur a adressé Washington. Toutes les nouvelles bombes sont essayées pour exterminer les «terroristes» que l’on imagine terrés dans les grottes. Voir: MOAB.
Le mollah Omar, chef des Talibans, est finalement renversés par les étasuniens sous le paravent d’une «coalition» dans le même genre que celle de la première guerre du Golfe contre l’Irak. Le prétexte, cette fois, était d’avoir refusé de livrer les chefs d’Al-Qaïda, désigné comme responsable des attentats du 11 septembre 2001 aux USA. Ce qu’on appelle «insurrection« commence.
Décembre 2001. La conférence de Bonn qui réunit les factions afghanes sous le parapluie de l’ONU, a pour résultat le choix d’un gouvernement intérimaire dirigé par Amid Karzaï qui est encore là depuis.
TROUPES ÉTRANGÈRES EN AFGHANISTAN
Total 56,420 en février 2009. (Ce chiffre varie selon les nouvelles et les tableaux explicatifs.) (On parle ailleurs dans le même article de 70,000 soldats étrangers dont les ¾ sont sous commandement de l’OTAN, donc des USA. Et on ne parle pas des soldats US, réguliers ou non qui font des missions secrètes et qu’on ne compte pas.)
USA. Actuellement 38,000. Les effectifs étasuniens n’ont cessé de se renforcer depuis 2001. De 10,000 en 2003 à plus de 40,000 en 2009 avec les 17, 000 soldats qui seront envoyé cet été selon le nouveau plan du nouveau président des USA Barak Obama.
Angleterre. 8300
Allemagne. 3460
Canada. 2830
France. 2780
Italie. 2350
Pays-Bas. 1770.
Pologne. 1590
Australie. 1090
Turquie. 800
Espagne. 780
Roumanie. 770
Danemark.700
Norvège. 490
Bulgarie. 465
République Tchèque. 415
Belgique. 410
Suède. 290
Croatie. 280
Hongrie. 240
Lituanie. 200
Nouvelle-Zélande. 150
Albanie. 140
Grèce. 140
Macédoine. 140
Estonie. 130
Slovaquie. 120
Finlande. 110
Info mars 2009. D’après Radio Canada. Source ISAF. Force Internationale d’Assistance à la Sécurité.
1973. Renversement du roi Zaher
Avril 1978. Coup d’État des communistes qui prennent le pouvoir.
Décembre 1979. L’armée soviétiques (russe, c’est la même chose) envahit le pays. Résistance de Moudjahidines.
Février 1989. Les soviétiques se retirent du pays
10 avril 1992. Le président Najibullah, placé à la tête du pays en 1986 par Moscou (comme Karzaï de nos jours, par Washington) est destitué. Continuation de la guerre civile.
27 septembre 1996. Les Talibans formés au Pakistan s’empare de Kaboul.
11 septembre 2001. Ceci n’a rien à voir avec l’affaire mais servira d’explication à tout ce qui suivre. Attaque contre les USA sur leur sol, la première fois depuis Pearl Harbor.
2001. L’Afghanistan est ravagé par les bombardiers étatsuniens après l’ultimatum que leur a adressé Washington. Toutes les nouvelles bombes sont essayées pour exterminer les «terroristes» que l’on imagine terrés dans les grottes. Voir: MOAB.
Le mollah Omar, chef des Talibans, est finalement renversés par les étasuniens sous le paravent d’une «coalition» dans le même genre que celle de la première guerre du Golfe contre l’Irak. Le prétexte, cette fois, était d’avoir refusé de livrer les chefs d’Al-Qaïda, désigné comme responsable des attentats du 11 septembre 2001 aux USA. Ce qu’on appelle «insurrection« commence.
Décembre 2001. La conférence de Bonn qui réunit les factions afghanes sous le parapluie de l’ONU, a pour résultat le choix d’un gouvernement intérimaire dirigé par Amid Karzaï qui est encore là depuis.
TROUPES ÉTRANGÈRES EN AFGHANISTAN
Total 56,420 en février 2009. (Ce chiffre varie selon les nouvelles et les tableaux explicatifs.) (On parle ailleurs dans le même article de 70,000 soldats étrangers dont les ¾ sont sous commandement de l’OTAN, donc des USA. Et on ne parle pas des soldats US, réguliers ou non qui font des missions secrètes et qu’on ne compte pas.)
USA. Actuellement 38,000. Les effectifs étasuniens n’ont cessé de se renforcer depuis 2001. De 10,000 en 2003 à plus de 40,000 en 2009 avec les 17, 000 soldats qui seront envoyé cet été selon le nouveau plan du nouveau président des USA Barak Obama.
Angleterre. 8300
Allemagne. 3460
Canada. 2830
France. 2780
Italie. 2350
Pays-Bas. 1770.
Pologne. 1590
Australie. 1090
Turquie. 800
Espagne. 780
Roumanie. 770
Danemark.700
Norvège. 490
Bulgarie. 465
République Tchèque. 415
Belgique. 410
Suède. 290
Croatie. 280
Hongrie. 240
Lituanie. 200
Nouvelle-Zélande. 150
Albanie. 140
Grèce. 140
Macédoine. 140
Estonie. 130
Slovaquie. 120
Finlande. 110
Info mars 2009. D’après Radio Canada. Source ISAF. Force Internationale d’Assistance à la Sécurité.
vendredi 27 mars 2009
200.POÉSIE COMMERCIALE
EH BIEN, BAVEZ MAINTENANT! Si on fantasmait déjà sur ses pompes, c'est maintenant à ses lunettes qu'on rêve, oui le grand Jimmy se lance dans la création de lunettes correctrices, 11 modèles, et solaire, 20 styles. Les détails qui tuent: l'anneau métallique, la plaque du logo, des pointes et des couleurs qui se marient avec n'importe quelle tenue. Les modèles qui ne trompent pas: rock, une paire de solaire aussi chic qu'un sac à main signé Jimmy Choo. Et JJ, la monture qui donne envie d'être une femme à lunettes.
199.POÉSIE COMMERCIALE
Le drainage secret d'une minceur efficace? VRAI. C'est si délicieux de mincir. Le secret d'une minceur efficace? Un drainage global en profondeur. TURBO SLIM DRINK a été mis au point pour agir au coeur des organes de la minceur. Concentrant le meilleur de la nature en UN. 3 PHYTO ACTIF, favorise l'élimination des calories et draine en profondeur, tout en prenant soin de rééquilibrer votre corps en ions et minéraux. Avec un délicieux goût de thé pêche, c'est une dose d'efficacité et une dose de plaisir dans une seule boisson. DRAINE, BRÛLE, PURIFIE, REMINÉRALISE.
198.CECI EST POUR VOTRE BIEN
Israël qui a détruit les infrastructures de Gaza (comme il a ruiné précédemment le Liban), payés par les européens ne paiera rien. On ne lui demande d'ailleurs rien. Et les européens se préparent à repayer pour la reconstruction. Même chose au Liban. Pendant ce temps, le ministère des affaire étrangères canadien se préoccupe de la contrebande d'armes à Gaza et de la recrudescende du terrorisme palestinien.
Si vous commencez à comprendre qu'il y a, peut-être, quelque chose de bizarre dans cet assemblage de mots et que vous commencez à ressentir un malaise vague, c'est que vous commencez aussi à souffrir d'un début de dissonance cognitive. Les souvenirs, les choses vues et les mots utilisés par les experts pour les décrire ne vont pas ensemble. Pour garder un esprit sain et une mine épanouie, il faut entendre des mots ou les lire en pensant à autre chose et ne voir aucun lien entre les phrases. Ceci est pour votre bien.
Si vous commencez à comprendre qu'il y a, peut-être, quelque chose de bizarre dans cet assemblage de mots et que vous commencez à ressentir un malaise vague, c'est que vous commencez aussi à souffrir d'un début de dissonance cognitive. Les souvenirs, les choses vues et les mots utilisés par les experts pour les décrire ne vont pas ensemble. Pour garder un esprit sain et une mine épanouie, il faut entendre des mots ou les lire en pensant à autre chose et ne voir aucun lien entre les phrases. Ceci est pour votre bien.
197
Margaret Trudeau, ex-femme de Pierre Ellliot Trudeau a entrepris l'écriture d'une troisième biographie, sous le thème de la luttre contre le trouble bi-polaire, qui sera publié en 2010 chez Harper Collins. Le Libraire.
196
Laura Bush a signé un contrat avec la maison d'édition Scribner pour publier ses mémoires en 2010. Cette ancienne bibliothécaire dévoilera des souvenirs sur sa vie personnelle et les 8 années passées à la Maison Blanche. Du coup, son mari a révélé qu'il pensait, lui-aussi, écrire un livre sur les décisions difficiles qu'il a dû prendre sous la présidences américaines. Revue Le Libraire.
195
Aucun parti n'obtient aujourd'hui plus de 50% du sufrage, mais nos dinosaures politiques estiment que 38% (...) du vote donne droit à 100% du pouvoir (...) Laurent Laplante. Le Libraire.
194
Dargaud, l'éditeur d'Astérix et de beaucoup d'autres vendit un jour son entreprise. Ce qui ne fit pas l'affaire des auteurs dont certains sont des vedettes et qui se trouvent placés devant le fait accompli. Surpris de la réaction, monsieur Dargaud résuma son point de vue: C'est comme le fermier qui vend sa ferme et qui demande l'opinion de ses vaches.
193
Votre cerveau est un territoire qu’un ennemi veut occuper en vous persuadant de certaines choses.
Normand Baillargeon. Petit Cours d’Autodéfense Intellectuelle.
Normand Baillargeon. Petit Cours d’Autodéfense Intellectuelle.
192
Bien sûr, le peuple ne veut pas la guerre. C’est naturel et on le comprend. Mais après tout, ce sont les dirigeants du pays qui décident des politiques. Qu’il s’agisse d’une démocratie, d’une dictature fasciste, d’un parlement ou d’une dictature communiste, il sera toujours facile d’amener le peuple à suivre. Qu’il ait ou non droit de parole, le peuple peut toujours être amené à penser comme ses dirigeants. C’est facile. Il suffit de lui dire qu’i l est attaqué, de dénoncer le manque de patriotisme des pacifistes et d’assurer qu’ils mettent le pays en danger. Les techniques restent les mêmes.
Hermann Goering. Procès de Nuremberg. . Cité dans Petit Cours d’Autodéfense Intellectuelle p.270
Hermann Goering. Procès de Nuremberg. . Cité dans Petit Cours d’Autodéfense Intellectuelle p.270
191
Il y a beaucoup de façons de parler de la télévision. Mais dans une perspective business, soyons réaliste : à la base, le métier de TF1, c’est d’aide Coca Cola, par exemple, à vendre don produit.
Or pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre 2 messages. Ce que nous vendons à Coca Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible.
Patrick Le Lay, pdg de TF1. Cité dans Petit Cours d’Autodéfense Intellectuelle p. 290
Or pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre 2 messages. Ce que nous vendons à Coca Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible.
Patrick Le Lay, pdg de TF1. Cité dans Petit Cours d’Autodéfense Intellectuelle p. 290
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Les médias vendent moins des informations à un public que du public à des annonceurs. (…) lorsque vous achetez un quotidien, vous êtes vous-même le produit (…) dans ce que vous pensiez n’être qu’une transaction dans laquelle vous achetiez de l’information. (…) 70% la part des revenus publicitaire pour un journal et 90% pour la tv. Ceux qui paient veulent que les émissions où les pages où paraissent leurs publicités soient un environnement favorable à la vente. Les annonceurs n’ont pas à intervenir directement auprès des médias pour les influencer (les propriétaires des journaux qui en tirent leur $ et, les rédacteurs en chefs ou éditeurs leur salaire que paient les propriétaires comprennent bien la signification d’une annonce retirée par un annonceur habituel. Et celle d’une page vide d’annonces. L’auteur du texte qui a déplu sera averti ou ira au chômage. Étant donné que les journalistes des grands médias sont bien payés et qu’il y a peu d’emplois pour leur type de compétence dans d’autres milieux, ils ont intérêt à filer doux.) Petit Cours d’Autodéfense Intellectuelle p. 289
189
Si l’habitude de penser de manière critique se répandait au sein d’une société, elle prévaudrait partout, puisqu’elle est une manière de faire face aux problèmes de la vie. Les propos dithyrambiques de quelques orateurs ne sauraient faire paniquer des personnes éduquées de la sorte. Celles-ci mettent du temps avant de croire et sont capables, sans difficulté et sans besoin de certitude, de tenir des choses pour probables à des degrés divers. Elles peuvent attendre les faits, puis les soupeser sans jamais se laisser influencer par l’emphase ou la confiance avec laquelle des propositions sont avancées par un parti ou par un autre. Ces personnes savent résister à ceux qui en appellent à leurs préjugés les plus solidement ancrés ou qui usent de flatterie. L’éducation à cette capacité critique est la seule éducation dont on peut dire qu’elle fait les bons citoyens. William Graham Summer. Cité dans Petit Cours d’Autodéfense Intellectuelle p. 269.
188. QUESTION STUPIDE
Quelle part à joué le pétrole dans l’intervention humanitaire en Somalie (1993) et dans les 2 interventions tout aussi humanitaire en Irak?
187
5 corporations contrôlent la majorité des médias aux USA : tv,radio, journaux, revues, films, disques, livres. Cité dans Petit Cours d’Autodéfense Intellectuelle p.288
186.ENTENDU QUELQUE PART
J'ai confiance en l'éthique du capitalisme. Bernard Landry, alors PM du Québec.
185.LU QUELQUE PART
La spiritualité du marché.
jeudi 26 mars 2009
182.POÉSIE COMMERCIALE
La pureté poétique d'un arôme. HAIKU. Étincelant mélange de citrus et de grenade se mariant au muguet, au jasmin et au bois de sental. Eau de parfum, 50 ml. $ 28. Poudre pour le corps chatoyante. Poudre pour le corps douce et soyeuse qui laisse le peau parfumée et légèrement chatoyante. $ 6. Valeur $ 34. Les 2 pour $11.99. Rabais $22.
Frottez ici pour découvrir HAIKU. Page parfumuée.
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La Faim du tigre est comme la faim de l'agneau. C'est la faim naturelle et implacable, mais douloureuse, de vivre. C'est cet appétit insatiable de provoquer ou d'endurer l'atrocité au quotidien, pour perdurer, toujours, ce sinistre théâtre où s'illustrent souffrances, crimes, terreur et esclavage, auxquels seule la Mort peut mettre fin. La Faim du tigre, c'est enfin et surtout la recherche rageuse de la raison pour laquelle, dans un cynisme sordide, ce sont la grâce, la beauté, l'innocence et l'amour, qui ont été choisis pour rythmer cette tragédie.
La Faim du Tigre. René Barjavel. 1966-1971
La Faim du Tigre. René Barjavel. 1966-1971
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NUREMBERG, AOÛT 1946
DÉCLARATION FINALE DE L’ACCUSÉ GÖRING, SAMEDI 31 AOÛT 1946, AU DÉBUT DE L’AUDIENCE DU MATIN
Le Ministère public, dans ses réquisitoires, a dit que la défense et la production de ses preuves n’avaient aucune valeur. Les déclarations sous serment des accusés ont été acceptées comme véridiques là où elles pouvaient étayer l’accusation, et considérées comme parjures lorsqu’elles étaient en opposition avec l’accusation. Cette conception est très primitive, mais ne forme pas une base convaincante pour la production des preuves.
Le ministère public cite comme preuve le fait que j’étais le second personnage de l’État et qu’en tant que tel j’aurais dû savoir tout ce qui s’est passé. Il ne produit aucune preuve documentaire ou autre, dans laquelle je conteste sous la foi du serment cette connaissance ou cette volonté. Il ne s’agit donc que d’une supposition et d’une affirmation, lorsque le ministère public déclare : « Qui aurait dû savoir, sinon Göring, en sa qualité de successeur du Führer ? » Mais à plusieurs reprises nous avons entendu ici comment justement les crimes les plus graves ont été voilés de la façon la plus secrète.
Je précise expressément que je condamnais ces épouvantables assassinats de masse de la façon la plus catégorique et que je ne les comprends pas.
Mais je désire encore une fois exprimer devant le tribunal que je n’ai jamais ordonné un assassinat à une époque quelconque. De même, je n’ai jamais ordonné de cruautés ni ne les ai tolérées quand j’ai pu en avoir connaissance et eu la possibilité de les empêcher. Quant à la nouvelle accusation de M. Dodd dans son réquisitoire final, selon laquelle j’aurais donné ordre à Heydrich d’assassiner les Juifs, il n’y en a aucune preuve et elle n’est pas vraie. Il n’existe pas un seul ordre signé par moi ou rédigé sur mon ordre qui stipule que des aviateurs ennemis devaient être fusillés ou remis entre les mains du SD. On n’a pu établir un seul cas où des unités de mon aviation auraient exécuté un tel ordre. Le ministère public produit en partie des documents qui contiennent de prétendues déclarations de troisième ou de quatrième main, communiquées ou écrites, sans que je les aie lues auparavant, afin de pouvoir rectifier les opinions erronées ou exclure les causes de malentendus. Les comptes rendus sténographiques de ces audiences, qui demandent une vérification immédiate de leur exactitude, démontrent entre autres combien les versions données par des tiers défigurent totalement le sens de certaines déclarations.
Le ministère public produit, sur une époque de vingt-cinq années, des déclarations isolées qui ont été faites dans des circonstances tout à fait différentes, qui ne devaient avoir aucune conséquence et n’étaient pas des preuves d’intention ou de culpabilité. Ce sont des déclarations telles qu’on peut facilement en proférer dans l’excitation du moment ou de l’atmosphère ambiante. Il n’y a certainement pas une seule personnalité du côté adverse qui, au cours d’un quart de siècle, n’ai proféré, verbalement ou par écrit, quelque chose de similaire.
Le ministère public tire de tous les événements de ces vingt-cinq années, des conférences, des discours, des lois, des actions partielles et des décisions, qu’il y a eu une suite consciente et une séquence sans lacune, d’après lesquelles tout a été intentionnellement voulu dès le début. C’est une opinion complètement erronée, manquant de toute logique, que l’Histoire rectifiera à une époque quelconque, après que la présentation des preuves eut d’ailleurs déjà démontré le non fondé de cette affirmation.
Dans son réquisitoire, M. Jackson indique que les États signataires se trouvent encore en guerre avec l’Allemagne et qu’il n’y a qu’un simple armistice, par capitulation sans condition. Mais le droit international est unique. La même chose doit être valable pour les deux côtés. Si donc tout ce qui se passe actuellement chez les autorités d’occupation en Allemagne est admissible du point de vue du droit international, auparavant l’Allemagne était tout au moins dans la même situation vis-à-vis de la France, de la Hollande, de la Belgique, de la Norvège, de la Yougoslavie et de la Grèce.
Si aujourd’hui la convention de Genève n’a plus de valeur vis-à-vis des Allemands, si actuellement, dans toutes les parties de l’Allemagne, l’industrie est démontée et si d’autres valeurs, dans d’autres domaines, peuvent être envoyées dans des États victorieux, si aujourd’hui la fortune de millions d’Allemands peut être saisie, si l’on peut agir contre la liberté et la propriété des Allemands, de telles mesures de la part de l’Allemagne dans les pays cités plus haut ne peuvent avoir été prises à l’encontre du droit international et ne peuvent pas avoir été criminelles.
M. Jackson a exposé, en outre, qu’on ne peut accuser l’État, ou le punir, mais que l’on doit rendre les chefs responsables de ces faits. On paraît oublier que l’Allemagne était un État souverain, un Reich souverain, et que son pouvoir législatif à l’intérieur du peuple allemand n’était pas soumis à la juridiction de l’étranger. Aucun pays n’a notifié à temps au Reich que l’activité du national-socialisme serait poursuivie et punie. Au contraire.
Si maintenant des personnes isolées estiment que nous, les chefs, devons être jugés, bien. Mais alors le peuple allemand ne doit pas être puni en même temps. Le peuple allemand faisait confiance au Führer et, avec la direction autoritaire de l’État, il n’avait pas d’influence sur les événements. Ignorant les graves crimes commis dont on a connaissance actuellement, le peuple a fidèlement fait des sacrifices et bravement lutté et souffert pour sa vie ou sa mort dans cette lutte pour son existence. Le peuple allemand est exempt de toute faute.
Je n’ai pas désiré la guerre et ne l’ai pas amenée ; j’ai tout fait pour l’éviter par des pourparlers. Lorsqu’elle fut déclenchée, je fis tout pour assurer la victoire.
Comme les trois plus grandes puissances du monde, avec bien d’autres nations, luttaient contre nous, nous succombâmes finalement à l’immense puissance. Je reconnais ce que j’ai fait. Mais je rejette de la façon la plus catégorique que mes actions aient été dictées par la volonté de mettre par la guerre des peuples étrangers sous le joug, d’assassiner, de voler, de réduire en esclavage, de commettre des atrocités ou des crimes. La seule raison qui me conduisait était l’amour de mon peuple, son bonheur, sa liberté et sa vie. J’appelle là-dessus le témoignage du Tout-Puissant et de mon peuple allemand.
Site de François Delpla. Historien. http://www.delpla.org/article.php3?id_article=336
DÉCLARATION FINALE DE L’ACCUSÉ GÖRING, SAMEDI 31 AOÛT 1946, AU DÉBUT DE L’AUDIENCE DU MATIN
Le Ministère public, dans ses réquisitoires, a dit que la défense et la production de ses preuves n’avaient aucune valeur. Les déclarations sous serment des accusés ont été acceptées comme véridiques là où elles pouvaient étayer l’accusation, et considérées comme parjures lorsqu’elles étaient en opposition avec l’accusation. Cette conception est très primitive, mais ne forme pas une base convaincante pour la production des preuves.
Le ministère public cite comme preuve le fait que j’étais le second personnage de l’État et qu’en tant que tel j’aurais dû savoir tout ce qui s’est passé. Il ne produit aucune preuve documentaire ou autre, dans laquelle je conteste sous la foi du serment cette connaissance ou cette volonté. Il ne s’agit donc que d’une supposition et d’une affirmation, lorsque le ministère public déclare : « Qui aurait dû savoir, sinon Göring, en sa qualité de successeur du Führer ? » Mais à plusieurs reprises nous avons entendu ici comment justement les crimes les plus graves ont été voilés de la façon la plus secrète.
Je précise expressément que je condamnais ces épouvantables assassinats de masse de la façon la plus catégorique et que je ne les comprends pas.
Mais je désire encore une fois exprimer devant le tribunal que je n’ai jamais ordonné un assassinat à une époque quelconque. De même, je n’ai jamais ordonné de cruautés ni ne les ai tolérées quand j’ai pu en avoir connaissance et eu la possibilité de les empêcher. Quant à la nouvelle accusation de M. Dodd dans son réquisitoire final, selon laquelle j’aurais donné ordre à Heydrich d’assassiner les Juifs, il n’y en a aucune preuve et elle n’est pas vraie. Il n’existe pas un seul ordre signé par moi ou rédigé sur mon ordre qui stipule que des aviateurs ennemis devaient être fusillés ou remis entre les mains du SD. On n’a pu établir un seul cas où des unités de mon aviation auraient exécuté un tel ordre. Le ministère public produit en partie des documents qui contiennent de prétendues déclarations de troisième ou de quatrième main, communiquées ou écrites, sans que je les aie lues auparavant, afin de pouvoir rectifier les opinions erronées ou exclure les causes de malentendus. Les comptes rendus sténographiques de ces audiences, qui demandent une vérification immédiate de leur exactitude, démontrent entre autres combien les versions données par des tiers défigurent totalement le sens de certaines déclarations.
Le ministère public produit, sur une époque de vingt-cinq années, des déclarations isolées qui ont été faites dans des circonstances tout à fait différentes, qui ne devaient avoir aucune conséquence et n’étaient pas des preuves d’intention ou de culpabilité. Ce sont des déclarations telles qu’on peut facilement en proférer dans l’excitation du moment ou de l’atmosphère ambiante. Il n’y a certainement pas une seule personnalité du côté adverse qui, au cours d’un quart de siècle, n’ai proféré, verbalement ou par écrit, quelque chose de similaire.
Le ministère public tire de tous les événements de ces vingt-cinq années, des conférences, des discours, des lois, des actions partielles et des décisions, qu’il y a eu une suite consciente et une séquence sans lacune, d’après lesquelles tout a été intentionnellement voulu dès le début. C’est une opinion complètement erronée, manquant de toute logique, que l’Histoire rectifiera à une époque quelconque, après que la présentation des preuves eut d’ailleurs déjà démontré le non fondé de cette affirmation.
Dans son réquisitoire, M. Jackson indique que les États signataires se trouvent encore en guerre avec l’Allemagne et qu’il n’y a qu’un simple armistice, par capitulation sans condition. Mais le droit international est unique. La même chose doit être valable pour les deux côtés. Si donc tout ce qui se passe actuellement chez les autorités d’occupation en Allemagne est admissible du point de vue du droit international, auparavant l’Allemagne était tout au moins dans la même situation vis-à-vis de la France, de la Hollande, de la Belgique, de la Norvège, de la Yougoslavie et de la Grèce.
Si aujourd’hui la convention de Genève n’a plus de valeur vis-à-vis des Allemands, si actuellement, dans toutes les parties de l’Allemagne, l’industrie est démontée et si d’autres valeurs, dans d’autres domaines, peuvent être envoyées dans des États victorieux, si aujourd’hui la fortune de millions d’Allemands peut être saisie, si l’on peut agir contre la liberté et la propriété des Allemands, de telles mesures de la part de l’Allemagne dans les pays cités plus haut ne peuvent avoir été prises à l’encontre du droit international et ne peuvent pas avoir été criminelles.
M. Jackson a exposé, en outre, qu’on ne peut accuser l’État, ou le punir, mais que l’on doit rendre les chefs responsables de ces faits. On paraît oublier que l’Allemagne était un État souverain, un Reich souverain, et que son pouvoir législatif à l’intérieur du peuple allemand n’était pas soumis à la juridiction de l’étranger. Aucun pays n’a notifié à temps au Reich que l’activité du national-socialisme serait poursuivie et punie. Au contraire.
Si maintenant des personnes isolées estiment que nous, les chefs, devons être jugés, bien. Mais alors le peuple allemand ne doit pas être puni en même temps. Le peuple allemand faisait confiance au Führer et, avec la direction autoritaire de l’État, il n’avait pas d’influence sur les événements. Ignorant les graves crimes commis dont on a connaissance actuellement, le peuple a fidèlement fait des sacrifices et bravement lutté et souffert pour sa vie ou sa mort dans cette lutte pour son existence. Le peuple allemand est exempt de toute faute.
Je n’ai pas désiré la guerre et ne l’ai pas amenée ; j’ai tout fait pour l’éviter par des pourparlers. Lorsqu’elle fut déclenchée, je fis tout pour assurer la victoire.
Comme les trois plus grandes puissances du monde, avec bien d’autres nations, luttaient contre nous, nous succombâmes finalement à l’immense puissance. Je reconnais ce que j’ai fait. Mais je rejette de la façon la plus catégorique que mes actions aient été dictées par la volonté de mettre par la guerre des peuples étrangers sous le joug, d’assassiner, de voler, de réduire en esclavage, de commettre des atrocités ou des crimes. La seule raison qui me conduisait était l’amour de mon peuple, son bonheur, sa liberté et sa vie. J’appelle là-dessus le témoignage du Tout-Puissant et de mon peuple allemand.
Site de François Delpla. Historien. http://www.delpla.org/article.php3?id_article=336
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I STOLE FROM A LOCAL STORE
Michel Rioux
Mars 2009
Mars 2009
(…) Une histoire d’éclair au chocolat qui a provoqué le congédiement de deux travailleurs. Une photo vue dans La Presse du 8 février (…) faisait voir une femme noire marchant sur un trottoir en Floride, une pancarte tenue au-dessus des épaules. « I stole from a local store », pouvait-on y lire. On comprend que la femme s’était rendue coupable de vol à l’étalage et qu’un juge plutôt original l’avait condamnée à faire étalage de sa turpitude en public durant trois heures.
Une canne de tomates payée au prix fort de l’humiliation.
Tout à coup, I had a dream !
Si cette pauvre femme méritait une peine aussi humiliante, à savoir défiler durant trois heures devant ses voisins, accrochée à sa pancarte accusatrice, pourquoi ne serait-il pas possible de faire marcher de la même manière les Conrad Black, Bernard Ebbers, Kenneth Lay, Vincent Lacroix, John Roth, Jeffrey Skilling, Dennis Kozlowski, John Rigas, Michael Milken, Bernard Madoff et autres escrocs de ce merveilleux monde où règne la canaille ?
Ce ne sont pas les sujets d’inspiration qui manqueraient pour illustrer les pancartes que devraient tenir à bout de bras ces fieffés gredins. Qu’on en juge !
J’ai volé les fonds de pension de 2 millions de travailleurs. Bernard Madoff, spécialiste des ventes pyramidales et grand philanthrope devant l’Éternel. Avec l’argent des autres, bien entendu. Accusé d’une fraude de 50 milliards $. Il a été président du Nasdaq.
J’ai volé 150 millions $ à ma compagnie. Dennis Kolzowski, PDG de Tyco International, condamné à 8 ans de prison pour fraude. Il avait installé un rideau de douche d’une valeur de 6000 $ dans son bureau et fait payer par l’entreprise un party privé au cout de 2 millions $.
À force de la voler, j’ai mis mon entreprise en faillite. Kenneth Lay, PDG de Enron, a fini par mettre l’entreprise en faillite. Avec un chiffre d’affaires annuel de 100 milliards $, il s’était versé un salaire de 141,6 millions $ en 2001.
Apôtre de la déréglementation, Lay avait déclaré : « Je crois en Dieu et au libre marché, ajoutant: Nous sommes des anges ; dans toutes les affaires que nous avons conduites, nous sommes les bons gars ».
Je me suis accordé une prime de 200 millions $ pour avoir mis ma banque en faillite. John Tain, PDG depuis quelques mois seulement de la Merrill Lynch, a mené sa banque au bord de la faillite avant qu’elle ne soit rachetée par la Bank of America. Pour que les hauts dirigeants de la banque touchent des primes de plus de 4 milliards $, dont 200 millions $ pour lui seul, il en a fait devancer le versement.
J’ai pris 12 ans de prison et 8 millions $ d’amende pour une fraude. Sanjay Kuman, PDG de Computer Associates.
Coupable d’un délit de 3 milliards $, j’ai pris 6 ans de prison et 19 millions $ d’amende. Joesph Nacchio, PDG de QWest.
J’ai mis en faillite le deuxième plus important opérateur mondial de télécommunications. Condamné à 25 ans de prison pour fraude, Bernard Ebbers avait mené son entreprise à 41 milliards de dette et avait fait apparaître aux livres 11 milliards $ de revenus fictifs. La faillite de Worldcom a été, jusqu’en 2008, la plus grosse dans l’histoire des Etats-Unis.
Grâce à moi, l’action de Nortel est passée de 124,50 $ à 10 cents.
Quand il a quitté le poste de PDG de Nortel en 2002, John Roth a touché une prime estimée à 139 millions $.
Deux ans auparavant, ses pairs de Bay Street l’avaient élu PDG de l’année. Dans ses dîners-conférences pour lesquels il se faisait payer 25 000 $, il reprochait aux gouvernements de ne pas faciliter la tâche aux entreprises en leur imposant des règlementations tatillonnes et en ne leur fournissant pas un environnement fiscal où elles pourraient s’épanouir davantage.
Avant de partir, il avait eu le temps de mettre à la porte 10 000 employés. L’hécatombe s’est poursuivie avec son remplaçant, John Dunn. Encore 45 000 employés sacrifiés et des pertes de 27,3 milliards $ en 2003.
Une fraude comptable ayant été décelée, Nortel a dû verser 2,2 milliards $ à des actionnaires floués. Aujourd’hui, Nortel s’est placée sous la protection de la Cour pour éviter la faillite et 1500 actions qui valaient 157 000 $ en 2000 n’en valent plus que 17.27 aujourd’hui.
Combien de temps ? Petite opération mathématique. Sur la base d’une peine de trois heures pour un vol à l’étalage de quelques dollars, pendant combien de temps ces messieurs cravatés, respectables mais néanmoins escrocs, fréquentant l’église et la synagogue, où ils se font rappeler cette loi de la Torah : Tu ne voleras point !, devraient-ils marcher avec leur pancarte pour que justice soit faite ?
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