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Travail de session
LES SYNDICATS DES MULTINATIONALES
Philippe Boivin. Stéphanie Durocher. Nicolas Lavery.Geneviève Pellerin-Lemonde
Travail remis à : M. Patrice Goyette
École HEC Montréal
Le 24-09-04
Introduction
Qu’ont en commun McDonald’s et Wal-Mart?
Autrement que d’être des multinationales et d’employer des milliers de personnes, elles font face depuis quelques temps à de fortes pressions provenant des milieux syndicaux qui tentent tant bien que mal de s’imposer à l’intérieur de ces compagnies.
[Et ces États privés font tout pour empêcher la syndicalisation qu'ils sont les seuls à voir clairement comme le début du déclin de leur privilège. Et non seulement, vu d'en bas, du point de vue des employés, comme une possibilité d'augmentation salariale et d'amélioration de leurs conditions de travail. Vu d'en haut, tout ceci aurait pour résultat une baisse de leurs profits gigantesques!]
D’ailleurs, la succursale McDonald’s de la rue Peel à Montréal a fait les manchettes au moment de sa syndicalisation en 2000, tandis que le Wal-Mart de Jonquière vient tout juste d’être reconnu comme étant la première franchise de ce géant du commerce au détail syndiquée en Amérique du nord.
[Elle fermait ses portes peu après pour cause de «déficit» imprévu.]
De prime abord, « les syndicats sont apparus en réaction aux conditions de vie et de travail difficiles qui découlent de l’industrialisation. »
1. Beaucoup estiment que ces deux compagnies exploitent leur main-d’œuvre, notamment au niveau des salaires versés, pour ainsi jouir de plus grands profits par la suite.
[Mon Dieu! Comment une telle idée est-elle possible? Où est mon bénitier?]
Pourtant, il est nécessaire de se demander si les actions syndicales entreprises dans ces deux compagnies sont vraiment profitables pour les employés touchés.
« Selon le syndicat, deux McDonald’s au Québec ont fermé leurs portes plutôt que de fonctionner avec du personnel syndiqué. »
À la suite de ces événements, il serait approprié de s’interroger sur la pertinence de l’introduction de syndicats dans ces multinationales.
Il est évidemment plus profitable pour un employé d’occuper un poste non-syndiqué plutôt que d’être au chômage, comme cela est arrivé à la quarantaine d’employés du McDonald’s de la rue Peel.
La cause des syndicats est noble, mais il reste toutefois qu’il faut maintenant se demander si la syndicalisation des multinationales, telles McDonald’s’s et Wal-Mart, en vaut la chandelle.
Analyse
Le cas de McDonald’s
Certaines entreprises ont effectivement la réputation de s’opposer vigoureusement à la syndicalisation de leurs employés. Citons à cet effet la multinationale de la restauration rapide, McDonald’s.
« Pour la CSN, les restaurants McDonald’s font preuve d'anti-syndicalisme primaire à chaque fois que leurs employés tentent de se syndiquer »
et dans les rares cas où les demandes d’accréditation syndicales sont acceptées, les restaurants finissent par fermer leurs portes ou par abolir le syndicat quelque temps plus tard.
Bien entendu, les motifs, très discutables, évoqués pour justifier ces pratiques sont au sein d’une immense controverse.
D’ailleurs, « la CSN dit avoir la preuve que McDonald’s a entièrement orchestré la non rentabilité des restaurants syndiqués de la rue Peel, à Montréal, et de Saint-Hubert, sur la Rive-Sud, pour justifier une fermeture qui visait plutôt à casser le syndicat. »
De ce fait, le propriétaire du restaurant de la Rive-Sud soulignait le fait que son loyer allait tripler sous peu.
Or, « selon la CSN, c'est McDonald’s Canada, qui sous-loue le local à son franchisé, qui a triplé le loyer pour créer la non rentabilité »
Cependant, le ministre d’État au travail à l’emploi et à la solidarité sociale de l’époque, Jean Rochon, affirmait que les « motifs économiques avancés par le franchisé pour expliquer la fermeture de son restaurant sont plausibles. »
Dans d’autres cas cependant, la nuance est moins claire
En effet, dans le cas du syndicat du McDonald’s de Rawdon, nous remarquons qu’en mars 2002, il ne restait plus que deux employés sur les 25 qui travaillaient au restaurant au moment du dépôt de la demande d'accréditation syndicale, en janvier 2001.
De ce fait, le propriétaire de la franchise a demandé la révocation de l’accréditation, puisqu’elle ne regroupait plus la majorité des salariés.
Ainsi, en constatant le taux de roulement impressionnant de la main-d’œuvre dans le cas présent, nous pouvons affirmer que la présence d’un syndicat se révèle plutôt accessoire chez McDonald’s, car il est insensé de devoir le rebâtir sur une base trop fréquente.
Il nous est donc permis de croire que les enjeux de la syndicalisation des employés de McDonald’s étaient de nature davantage symbolique.
À la suite des procédures engagées par les employés du McDonald’s de Rawdon, il est intéressant de noter ceci : le 27 mars 2001, l’arbitre Julien Boucher a tranché le débat opposant la partie patronale et les employés du restaurant.
Le cas de Wal-Mart
Récemment, les employés de certains magasins Wal-Mart au Canada et aux Etats-Unis ont déposé des demandes d’accréditation syndicales.
Wal-Mart génère 62 000 emplois au Canada ;
Les opinions étaient partagées face à la première demande d’accréditation syndicale ; mais pourquoi certains employés étaient-ils favorables à la syndicalisation alors que d’autres ne l’étaient pas ?
Une première hypothèse avance que les employés craignaient la fermeture de la succursale.
En effet, « selon le syndicat, les résultats auraient peut-être été différents, sachant que Wal-Mart n’avait pas l’intention de fermer ses portes. »
«C'est certain que l'arrivée d'un syndicat serait une bonne chose pour nos salaires, mais en même temps, j'ai bien l'impression que si ça arrive, Wal-Mart va préférer fermer la place pour ne pas avoir à payer le prix. » souligne un jeune étudiant qui travail pour Wal-Mart.
Pour ce qui est de ceux qui sont en faveur de la syndicalisation, plusieurs facteurs expliquent leur choix.
Citons à titre d’exemple l’amélioration des conditions de travail et la fin de la violation des droits dans les multinationales. « Il y a une volonté de se regrouper, même si Wal-Mart est probablement l'entreprise la plus antisyndicale au monde. » affirme le président de la section 501 du syndicat TUAC, Yvon Bellemare.
Ce que les employés espèrent en se syndiquant est la dénonciation des pratiques des multinationales en matière de relations de travail.
« Cette vague de requêtes démontre clairement que les travailleurs de Wal-Mart ressentent un puissant besoin d'améliorer leurs conditions de travail » a affirmé hier Sylvie Cadieux, porte-parole de la section locale 501 des TUAC.
Nous pouvons de plus souligner que Wal-Mart s’est bâti une structure de travail qui lui permet de concurrencer férocement ses adversaires.
Comme dans le cas des restaurants McDonald’s, il sera intéressant de constater l’ampleur des changements apportés par la venue du syndicat dans la franchise Wal-Mart de Jonquière
Autrement, même dans les cas d’entreprises où le syndicat était déjà solidement implanté dans l’entreprise, il s’est parfois révélé impuissant devant la partie patronale.
Par exemple, en nous référant à l’exemple de l’usine GM de Boisbriand, nous pouvons remettre en question l’efficacité même de la syndicalisation dans les entreprises multinationales.
En effet, malgré la mise en œuvre d’une vaste campagne d’action par le syndicat des employés (pétition, sollicitation de l’appui des diverses centrales syndicales et du gouvernement, proposition de solutions alternatives…), l’usine a tout de même annoncé officiellement, en septembre 2001, qu’elle fermerait ses portes.
Conclusion
À la lumière de ces faits, force est d’admettre que les regroupements d’employés ne possèdent pas assez de ressources pour faire le poids contre ces compagnies d’envergure internationale.
Malgré les pressions considérables que les syndicats peuvent exercer sur leurs employeurs par le moyen des grèves, par exemple, la partie patronale se retrouve le plus souvent avec le gros bout du bâton.
En effet, grâce à l’étendue transnationale du réseau de l’entreprise, il est aisé de déplacer les lieux de travail à des endroits où la main-d’œuvre est abondante et moins exigeante.
En définitive, la syndicalisation dans les multinationales, bien que nécessaire, est une entreprise très compliquée qui se solde la plupart du temps par un échec à cause du déséquilibre des rapports de force entre les acteurs concernés.