DOUTEUR EST L'AMI DE MONSIEUR MARCEL DUCHAMP

DOUTEUR EST L'AMI DE MONSIEUR HENRY DICKSON ET DE MONSIEUR MARCEL DUCHAMP ET L'AMI DE DAME MUSE ET DES MUTANTS GÉLATINEUX LGBTQ OGM ET DE MADEMOISELLE TAYTWEET DE MICROSOFT - SECONDE TENTATIVE OFFICIELLE D'Ai - INTELLIGENCE ARTIFICIELLE - ET DE MONSIEUR ADOLF HITLER, CÉLÈBRE ARTISTE CONCEPTUEL AUTRICHIEN ALLEMAND CITOYEN DU MONDE CÉLÈBRE MONDIALEMENT CONNU - IL EST DANS LE DICTIONNAIRE - SON OEUVRE A ÉTÉ QUELQUE PEU CRITIQUÉE MAIS ON NE PEUT PLAIRE À TOUT LE MONDE ET PERSONNE N'EST PARFAIT ! VOILÀ!

DOUTEUR EST L'AMI DU PROFESSEUR BULLE QUI EST L'AMI DE DOUTEUR

DOUTEUR EST L'AMI DU PROFESSEUR BULLE QUI EST L'AMI DE DOUTEUR
DOUTEUR - DE LA FÉDÉRATION INTERNATIONALE DU DOUTE EST AMI DU PROFESSEUR BULLE - DE L'INTERNATIONALE SITUATIONISTE CONSPIRATIONNISTE - DES THÉORICIENS DU COMPLOT ET DES CONSPIRATIONS ET DES COMPLOTISTES ET CONSIRATIONISTES - AMI DES THÉORICIENS DU NON COMPLOT ET DES THÉORICIENS DE L'EXPLICATION ET DE L'UNION DES JOVIALISTES ET INTELLECTUELS ORGANIQUES - AUTISTE ASPERGER GEEK RELATIVISTE CULTUREL PYRRHONIEN NÉGATIONNISTE RÉVISIONNISTE SCEPTIQUE IRONIQUE SARCASTIQUE - DÉCONSTRUCTEUR DERRIDADIEN - AMI DES COLLECTIONNEURS DE BOMBES ATOMIQUES - AMI DES PARTICULES ÉLÉMENTAIRES ET FONDAMENTALES ET AMI DE L'ATOME CAR LA FUSION OU LA FISSION NUCLÉAIRE SONT VOS AMIS

UN JOUR LES MUTANTS GOUVERNERONT LE MONDE - CE NE SERA PROBABLEMENT PAS PIRE QU'EN CE MOMENT

UN JOUR LES MUTANTS GOUVERNERONT LE MONDE - CE NE SERA PROBABLEMENT PAS PIRE QU'EN CE MOMENT
LES MUTANTS EXTERMINERONT OU NON LES HUMAINS - ET NOUS TRAITERONS PROBABLEMENT AUSSI BIEN QU'ON SE TRAITE NOUS-MÊMES ENTRE NOUS - ET PROBABLEMENT AUSSI BIEN QUE L'ON TRAITE LA NATURE ET TOUT CE QUI VIT

dimanche 22 novembre 2009

1479. UN AMI DU PROFESSEUR BULLE (QU'IL NE CONNAISSAIT PAS.)

L'OMBRE D'UN DOUTEUR

Mathieu Lindon

05/10/2000
http://www.liberation.fr/livres/0101349009-l-ombre-d-un-douteur

Friedrich Dürrenmatt. Répliques. Choix d'entretiens, 1961-1990. Textes choisis et traduits de l'allemand par Etienne Barilier. Zoé, 304pp., 140 F.

Je n'écris pas pour l'éternité, mais pour gagner de l'argent.»

«Je n'écris pas pour changer le monde, je ne pourrais rien écrire si j'avais des intentions si énormes.»

Cette modestie de Friedrich Dürrenmatt est trompeuse. Les ambitions de l'écrivain suisse-allemand né en 1921 et mort en 1990, telles qu'elles transparaissent dans le choix d'entretiens aujourd'hui traduits, ne sont guère moindres que celles dont il se moque.

«Ce qui est en cause, ce n'est pas le salut du monde, c'est le désordre dans lequel il menace de sombrer.

L'écrivain est comme empoigné par l'imperfection, l'imperfection lui fournit matière à créer», dit-il.

Et aussi, quand son intervieweur lui fait remarquer que son oeuvre ne pousse «pas à penser idéologiquement, mais à critiquer les idéologies»:

«Je dissuade. Je dissuade tout le monde.

J'entraînerais vers l'incroyance quiconque n'est capable que d'elle. (..)

Je ne sais pas si je m'exprime clairement, mais je suis un douteur.

Je doute, je doute, je doute.

Et ce n'est qu'à cette condition initiale que je commence de discuter.»

Inventeur, avec le Soupçon, le Juge et son bourreau, la Promesse, la Panne, de ce qu'on a appelé «le roman policier métaphysique», le romancier a connu un succès mondial au théâtre avec la Visite de la vieille dame où l'influence de l'argent sur la morale est démontée avec une cruauté et un humour particuliers.

L'ironie est un mode d'expression privilégié de Friedrich Dürrenmatt.

Sa logique est toujours paradoxale, c'est être écrivain que de ne pas se plier sans réflexion à une vérité établie.

[C'est être Homme. Ou Femme.]

Pour mieux manifester sa différence avec Bertolt Brecht, il propose dans un entretien de s'intéresser au personnage de Galilée, étudiant le reniement du savant non d'un point de vue moral mais scientifique et obtenant ainsi, selon les mots de son intervieweur, «une explication très dürrenmattienne».

Quel est son raisonnement?

«Mais, pour moi, ce qui est amusant chez Galilée, c'est qu'il a dû se dédire pour une raison éminemment scientifique. "Et pourtant" ­c'est là le point­ et pourtant il croyait que les planètes tournent autour du soleil, mais il n'en avait aucune preuve.»

Il croyait, comme Aristote, «que tout mouvement céleste doit être parfait» et que le cercle l'est plus que l'ellipse.

«Or si l'on part de cette hypothèse, les vérifications ne collent pas. Donc l'Eglise avait raison scientifiquement. (..)

Il a été vaincu sur le terrain scientifique.»

L'ironie dürrenmattienne donne alors toute sa mesure.

«Un astronome allemand» lui avait envoyé un livre qui l'aurait beaucoup aidé mais qu'il n'a pas lu, c'était Kepler et son Astronomie nouvelle.

Pourquoi ne l'a-t-il pas lu?

«A cause de cette idée qu'un barbare ne peut rien connaître à la science. A cause d'un préjugé social.

Voilà mon Galilée à moi.

C'est son côté comique. Et la comédie serait la suivante: malgré tout son génie, Galilée reste un homme de la Renaissance (..). Juste pour faire de l'opposition, parce qu'il se voulait seul en possession de toutes les vérités. Un homme typique de la Renaissance, un César Borgia de la science. Je dirais presque que Galilée a échoué à cause même de la vision renaissante du monde; parce qu'il n'a pas pu la dépasser.»

L'écrivain doit transpercer la réalité pour aller là où lui seul peut se rendre.

«Indépendamment de la situation politique, il doit baliser le terrain, signaler que les choses sont ainsi mais qu'elles pourraient être autrement;

signaler qu'un autre monde est pensable,

une autre compréhension du monde. (..)

Je crois que chaque écrivain est par nature un anarchiste

D'où son éloignement de la politique quotidienne au profit d'une de plus grande envergure qui est son oeuvre.

«Je n'ai jamais participé à une manifestation. Je suis une manifestation à moi tout seul.»

D'où aussi que «durant l'écriture on devient un peu obtus dans sa relation avec autrui.

On oublie que l'on pense différemment des autres;

après coup l'on est tout étonné que des malentendus surgissent. Il est très difficile d'échapper à cette bêtise relationnelle quand on écrit.»

«Le sentiment d'écrire est fondamentalement différent du sentiment de présence passive face au texte achevé.»

L'écrivain devrait être au ban de la société dès qu'il assume ce qu'il a produit.

«Le fait que notre société tolère n'importe quel écrivain, est-ce honorable ou honteux?»

Dürrenmatt imagine un «Don Quichotte ironiquement lu» où «le héros sait exactement la réalité: ce sur quoi il se rue est un moulin à vent».

Tout est affaire d'écriture ou de lecture, de littérature.

Quand il entreprend ce qui pourrait ressembler à une autobiographie, ça donne la Mise en oeuvres (Julliard/l'Age d'homme) qui est plutôt une sorte d'autobibliographie, puisqu'il y raconte la genèse de ses textes, y donne à lire des oeuvres abandonnées.

Dans ses entretiens, quand il évoque son enfance, il la réécrit au gré des thèmes qui lui sont devenus familiers.

Un «labyrinthe», l'ensemble des couloirs qui se faufilaient dans les champs de blé à côté du village de son enfance; un autre labyrinthe qu'une ancienne «idylle fantomatique».

Dans un entretien à Libération en 1985 non repris dans Répliques, Dürrenmatt dit: «A l'époque, j'avais imaginé quelqu'un de seul dans une caverne. Mais est-il gardien, ou prisonnier? Il l'ignore. Il lui faut quitter la caverne pour le savoir:

s'il peut partir, c'est qu'il est gardien; s'il ne peut pas, c'est qu'il est prisonnier.

Et il n'ose jamais essayer de partir, il préfère vivre avec l'idée qu'il est gardien.»

La littérature doit apprendre à lire le monde à tous ses lecteurs qui sont comme des analphabètes sociaux.

La tâche de l'écrivain peut alors devenir un travail de forçat.

«La réalité est comme une carrière de pierre, où l'on va tailler des histoires.»

Un centre Dürrenmatt vient d'ouvrir dans l'ancienne maison de l'écrivain et peintre à Neuchâtel (renseignements: 0041327202060).