vendredi 27 novembre 2009
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NOUVELLE ORTHOGRAPHE: COURCHESNE NE TRANCHERA
Daphnée Dion-Viens
22 avril 2009
Le Soleil
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/education/200904/22/01-848991-nouvelle-orthographe-courchesne-ne-tranchera-pas.php
La ministre Courchesne n'a pas l'intention de revoir les directives du ministère de l'Éducation concernant la nouvelle orthographe, a indiqué mardi au Soleil son attaché de presse
(Québec) Un professeur doit-il cesser de pénaliser un élève qui écrit que «les ognons cuits au microondes ont bien meilleur gout»?
La ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, n'a pas l'intention de trancher. Le statu quo est de mise, alors que le débat sur la nouvelle orthographe suscite bien des réactions.
La ministre Courchesne n'a pas l'intention de revoir les directives du ministère de l'Éducation concernant la nouvelle orthographe, a indiqué mardi au Soleil son attaché de presse, Jean-Pascal Bernier. «La position ministérielle reste la même, a-t-il affirmé. Au ministère, on suit la tendance mais on continue d'enseigner l'orthographe traditionnelle.»
La nouvelle orthographe - approuvée par l'Académie française en 1990 et par l'Office québécois de la langue française en 2003 - introduit de nouvelles règles qui modifient environ 2000 mots sur les 60 000 que compte la langue de Molière.
Selon ces rectifications, les «i» et les «u» sont dépourvus de leur traditionnel accent circonflexe, les traits d'union sont beaucoup moins fréquents et les mots empruntés à d'autres langues s'écrivent et s'accordent comme des mots français, notamment.
CONFUSION
Alors qu'en France, en Belgique et en Suisse les professeurs enseignent ces modifications en classe, la confusion règne au Québec.
Depuis quelques années, les correcteurs du ministère de l'Éducation acceptent la nouvelle orthographe lors les épreuves uniformes de français, mais aucune directive semblable n'a été donnée aux enseignants.
Les modifications ne sont pas enseignées en classe, puisqu'elles ne sont pas incluses dans les nouveaux programmes de français, indique-t-on au ministère.
Plusieurs enseignants ne connaissent même pas la nouvelle orthographe, a déjà indiqué l'Association québécoise des professeurs de français.
Ainsi, un élève qui écrit «des révolvers» pourrait être pénalisé en classe, mais non lors de l'épreuve de français du ministère.
Interrogé sur ce manque de cohérence, Jean-Pascal Bernier affirme que «de la formation est donnée aux enseignants» à ce sujet, sans préciser davantage.
Dans les rangs des profs, le son de cloche est toutefois différent. Marie-Hélène Desroches, qui enseigne le français à l'école secondaire Le Sommet de Charlesbourg, a bel et bien reçu une formation sur la nouvelle orthographe, mais il ne s'agissait pas d'une initiative de sa commission scolaire, précise-t-elle. Un groupe d'enseignants, dont elle faisait partie, en a plutôt fait la demande. «À ma connaissance, on est la seule école qui a reçu cette formation», dit-elle.
Sans enseigner la nouvelle orthographe en classe, Mme Desroches tente de reconnaître les modifications dans les textes de ses élèves. Elle ne pénalise pas ses élèves qui - souvent sans le savoir - adoptent la nouvelle orthographe et leur explique les rectifications, au cas par cas.
«Mais plus tard, est-ce qu'ils vont tomber sur des gens qui savent qu'il ne s'agit pas de fautes?»
s'interroge Mme Desroches.
Au quotidien, il est encore difficile d'enseigner la nouvelle orthographe, poursuit l'enseignante.
«C'est un problème quand les rectifications qu'on veut enseigner ne sont pas encore dans les dictionnaires qu'on utilise en classe», illustre-t-elle, rappelant que ceux-ci datent souvent de plusieurs années.
La plus récente édition du Petit Robert n'intègre que 61 % des rectifications, alors que cette proportion chute à 39 % pour Le Petit Larousse. Imaginez dans un dictionnaire imprimé en 1989...
RÉACTIONS
La publication des récents articles du Soleil sur la nouvelle orthographe a par ailleurs suscité plusieurs réactions chez nos lecteurs. Certains applaudissent ces modifications qui visent à simplifier l'apprentissage de l'orthographe, alors que d'autres s'y opposent fermement.
Selon les opinions recueillies dans notre site Internet - petit coup de sonde qui n'a toutefois rien de scientifique -, 33 % des répondants estiment qu'on devrait introduire au plus vite la nouvelle orthographe dans les écoles du Québec, 25 % se demandent à quoi ça sert, 23 % s'opposent à son enseignement, alors que 20 % croient qu'on devrait d'abord l'enseigner aux parents.
Pour en savoir plus sur la nouvelle orthographe :
www.nouvelleorthographe.info
http://pages.videotron.com/sylvaind/
www.renouvo.org
Daphnée Dion-Viens
22 avril 2009
Le Soleil
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/education/200904/22/01-848991-nouvelle-orthographe-courchesne-ne-tranchera-pas.php
La ministre Courchesne n'a pas l'intention de revoir les directives du ministère de l'Éducation concernant la nouvelle orthographe, a indiqué mardi au Soleil son attaché de presse
(Québec) Un professeur doit-il cesser de pénaliser un élève qui écrit que «les ognons cuits au microondes ont bien meilleur gout»?
La ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, n'a pas l'intention de trancher. Le statu quo est de mise, alors que le débat sur la nouvelle orthographe suscite bien des réactions.
La ministre Courchesne n'a pas l'intention de revoir les directives du ministère de l'Éducation concernant la nouvelle orthographe, a indiqué mardi au Soleil son attaché de presse, Jean-Pascal Bernier. «La position ministérielle reste la même, a-t-il affirmé. Au ministère, on suit la tendance mais on continue d'enseigner l'orthographe traditionnelle.»
La nouvelle orthographe - approuvée par l'Académie française en 1990 et par l'Office québécois de la langue française en 2003 - introduit de nouvelles règles qui modifient environ 2000 mots sur les 60 000 que compte la langue de Molière.
Selon ces rectifications, les «i» et les «u» sont dépourvus de leur traditionnel accent circonflexe, les traits d'union sont beaucoup moins fréquents et les mots empruntés à d'autres langues s'écrivent et s'accordent comme des mots français, notamment.
CONFUSION
Alors qu'en France, en Belgique et en Suisse les professeurs enseignent ces modifications en classe, la confusion règne au Québec.
Depuis quelques années, les correcteurs du ministère de l'Éducation acceptent la nouvelle orthographe lors les épreuves uniformes de français, mais aucune directive semblable n'a été donnée aux enseignants.
Les modifications ne sont pas enseignées en classe, puisqu'elles ne sont pas incluses dans les nouveaux programmes de français, indique-t-on au ministère.
Plusieurs enseignants ne connaissent même pas la nouvelle orthographe, a déjà indiqué l'Association québécoise des professeurs de français.
Ainsi, un élève qui écrit «des révolvers» pourrait être pénalisé en classe, mais non lors de l'épreuve de français du ministère.
Interrogé sur ce manque de cohérence, Jean-Pascal Bernier affirme que «de la formation est donnée aux enseignants» à ce sujet, sans préciser davantage.
Dans les rangs des profs, le son de cloche est toutefois différent. Marie-Hélène Desroches, qui enseigne le français à l'école secondaire Le Sommet de Charlesbourg, a bel et bien reçu une formation sur la nouvelle orthographe, mais il ne s'agissait pas d'une initiative de sa commission scolaire, précise-t-elle. Un groupe d'enseignants, dont elle faisait partie, en a plutôt fait la demande. «À ma connaissance, on est la seule école qui a reçu cette formation», dit-elle.
Sans enseigner la nouvelle orthographe en classe, Mme Desroches tente de reconnaître les modifications dans les textes de ses élèves. Elle ne pénalise pas ses élèves qui - souvent sans le savoir - adoptent la nouvelle orthographe et leur explique les rectifications, au cas par cas.
«Mais plus tard, est-ce qu'ils vont tomber sur des gens qui savent qu'il ne s'agit pas de fautes?»
s'interroge Mme Desroches.
Au quotidien, il est encore difficile d'enseigner la nouvelle orthographe, poursuit l'enseignante.
«C'est un problème quand les rectifications qu'on veut enseigner ne sont pas encore dans les dictionnaires qu'on utilise en classe», illustre-t-elle, rappelant que ceux-ci datent souvent de plusieurs années.
La plus récente édition du Petit Robert n'intègre que 61 % des rectifications, alors que cette proportion chute à 39 % pour Le Petit Larousse. Imaginez dans un dictionnaire imprimé en 1989...
RÉACTIONS
La publication des récents articles du Soleil sur la nouvelle orthographe a par ailleurs suscité plusieurs réactions chez nos lecteurs. Certains applaudissent ces modifications qui visent à simplifier l'apprentissage de l'orthographe, alors que d'autres s'y opposent fermement.
Selon les opinions recueillies dans notre site Internet - petit coup de sonde qui n'a toutefois rien de scientifique -, 33 % des répondants estiment qu'on devrait introduire au plus vite la nouvelle orthographe dans les écoles du Québec, 25 % se demandent à quoi ça sert, 23 % s'opposent à son enseignement, alors que 20 % croient qu'on devrait d'abord l'enseigner aux parents.
Pour en savoir plus sur la nouvelle orthographe :
www.nouvelleorthographe.info
http://pages.videotron.com/sylvaind/
www.renouvo.org