McDONALD'S ET LES SYNDICATS:
UNE RÉACTION PRÉVISIBLE DES MÉDIAS
Pierre Desrochers
http://www.quebecoislibre.org/980221-3.htm
La fermeture pour cause d'activité syndicale d'un restaurant McDonald's à Saint-Hubert a provoqué certaines réactions prévisibles.
De la caricature digne des Nouvelles CSN dans le Devoir en passant par la proposition du leader de la FTQ d'utiliser le capital de risque du Fonds de solidarité (capital largement subventionné par l'État aux moyens de généreuses déductions fiscales) pour relancer l'emploi dans cette entreprise de « haute technologie », le verdict de la plupart des faiseurs d'opinion a été sans appel:
Pour reprendre un éditorial du Devoir, la chaîne McDonald's est devenue la « honte du monde patronal » à cause de sa « grande vulnérabilité devant le changement ».
DES REVENDICATIONS SALARIALES D'ABORD
Bien que les médias aient peu parlé des motivations de la soixantaine de jeunes employés mis a pied, on peut croire que leurs revendications touchaient les salaires bien plus que la sécurite au travail.
Après tout, même si les conditions de travail chez McDonald's sont difficiles, on ne peut pas dire qu'elles portent atteinte à l'intégrite physique des travailleurs.
On peut toutefois se demander ce qu'un syndicat (même en employant les tactiques usuelles des Teamsters qui étaient derrière les jeunes employés) aurait pu faire pour hausser les salaires.
Ce qui dépasse le plus souvent les syndicalistes militants est qu'il y a de la vie hors des murs de leur entreprise et que bien d'autres facteurs que les rapports de force internes déterminent le prix de la main-d'oeuvre.
Les salaires des travailleurs sont en bout de ligne déterminés par leur productivité, ou pour dire les choses autrement, par ce que les consommateurs sont prêts à payer pour leur production
A-t-on toutefois déjà vu un syndicat de presses hydrauliques?
Les machines n'ont pas besoin de se syndiquer pour que les entreprises paient le juste prix pour s'en procurer et les « exploiter ».
Nos tenants de la syndicalisation postulent néanmoins qu'il n'en va pas de même de la rémunération des ouvriers, d'où la nécessité de leur intervention.
Et pourtant, à la fin du XIXe siècle, les salaires moyens des travailleurs étaient beaucoup plus élevés aux États-Unis qu'en Allemagne ou en Angleterre, pays où le mouvement syndical était beaucoup plus important.
Tout simplement parce que les entrepreneurs américains étaient beaucoup plus libres de créer de la richesse que leurs confrères européens
MCDONALD'S DOIT SUIVRE LES LOIS DU MARCHÉ
Même la puissante multinationale McDonald's ne peut se dérober aux lois du marché.
C'est ainsi qu'au Massachusetts au début des années 1980, le bas taux de chômage de cette région obligea la « honte du monde patronal » à offrir deux fois le salaire minimum légal pour se trouver des employés.
La meilleure façon de hausser les salaires des employés de McDonald's est de prendre des mesures drastiques pour rendre notre économie plus productive.
Les législations gouvernementales et l'action syndicale ne pourront jamais redistribuer une richesse que l'on ne crée pas.