NE GASPILLEZ PAS D’AIR
Si vous vous trouvez dans un cercueil classique, votre réserve d’air est d’1 heure, 2 au plus.
Inspirez profondément, puis retenez-vous le plus longtemps avant d’expirer (…). Ne déglutissez pas après avoir inspiré, cela provoque de l’hyperventilation.
N’allumez pas d’allumettes, ni de briquets, la combustion viendrait rapidement à bout de vos réserves d’oxygène.
En revanche, utilisez une lampe de poche, si vous en avez une (…).
Ne criez pas. Crier vous mènera tout droit à la panique, qui à son tour provoquera une augmentation de vos pulsations cardiaques, donc une accélération de votre respiration qui consommera en un rien de temps tout l’oxygène disponible.
POUSSEZ LE COUVERCLE DU CERCUEIL AVEC LES MAINS
Un cercueil (…) en aggloméré ou en carton recyclé [écologiquement responsable] (…) a toujours un peu de jeu et ne devrait pas opposer beaucoup de résistance. Si vous sentez que le cercueil est souple, passez à l’étape (suivante).
Il est impossible de percer un cercueil habillé de métal ou en bois massif. Dans ce cas, votre seul espoir et de faire du bruit pour qu’on vous remarque. Prenez un objet métallique (bague, boucle de ceinture, pièce (…)) pour vous faire entendre.
Tapez SOS, le signal international de détresse, sur le couvercle du cercueil : 3 coups longs, 3 courts et 3 longs. Recommencez jusqu’à ce que quelqu’un vous entende.
[En fait, suivez votre inspiration: tapez n'importe quoi n'importe comment mais régulièrement. Il se peut qu'on ne vous entende pas dès le premier coup.]
[Autre note du lecteur : si vous êtes enterré selon les règles de l'air ou pour satisfaire au célèbre dicton: 6 pieds sous terre, vous êtes foutu. Il ne sert alors plus à rien de paniquer ni de faire des efforts désespéres pour vous en sortir. Vous n’en sortirez pas. Au bout d’1 heure (la peur vous aura fait respirer plus rapidement) vous vous endormirez sans même vous en apercevoir. Ou vous mourrez d'une crise cardique avant. On disait durant le temps de la Grippe Espagnole (qui n’était ni une grippe ni Espagnole) que des gens étaient enterrés vivant si souvent qu’on avait déterré des corps encore en train d’essayer de grafigner le cercueil pour creuser à travers. On expliquait le phénomène en imaginant que la maladie provoquait parfois une paralysie si profonde apparentée à un coma que les médecins concluaient à un décès. (Les médecins de l’époque étaient ce qu’ils étaient.) Et il arrivait, dit-on, que les malades ne se réveillaient que dans leur tombe. On peut imaginer la panique. On avait même découvert certains cadavres qui avaient commencé à dévorer leur bras tant la faim les tenaillait. Mais comme on vient de dire, si on n'a que pour 1 ou 2 heures d'air respirable, on n'a vraiment pas le temps d'avoir faim ou soif. On peut donc supposer que la personne enterrée était devenue folle et avait imaginé mourir de faim. De nous jours, on évite ce phénomène en vidant le corps de son sang et le remplaçant par du formol ce qui assure la conservation le temps suffisant. Si, par exemple, on vous plongeait dans un aquarium rempli de ce produit, on pourrait vous préserver indéfiniment. Dans votre salon par exemple. Comme meuble d'appoint pour la télévision. L'aquarium pourrait être carré pour vous donner une position assise ou en longueur vous permettant de rester coucher. On pourrait imaginer une table basse pour déposer les revues Elle et Beauté de la Maison. Vous seriez mort, bien sûr. Mais intact. Ce qui peut avoir son charme pour vos proches. Vous pourriez continuer à vivre au milieu d'eux comme si de rien n'était. Et écouter le hockey à la tv. Qui sait si les Nordiques reviendraient un jour à Québec?]
[Dans les cérémonies Vaudou, on peut faire prendre une drogue qui a des effets similaires. Dans le but de se débarrasser d’un ennemi sans utiliser de moyens violents. Vous aviez le plaisir de voir disparaître votre ennemi tout en pouvant même le pleurer sur place. Avec la joie anticipée de son réveil tardif et le plaisir d'imaginer ses réactions. Alors que, peu à peu, il se demanderait où il est, pourquoi il ne peut pas bouger, pourquoi il n'y a pas de lumière, pourquoi il n'y a aucun son, pourquoi personne ne vient à lui. Et le plus beau, lorsqu'il découvrirait qu'il ne rêve pas, qu'il n'est pas dans un cauchemar mais bien enterré vivant dans sa propre tombe. Depuis combien de temps, ce qui est une question absurde. Et pourquoi lui aurait-on fait ce mauvais coup? Viendrait-on le délivrer ? Il compterait les secondes, les minutes. La terreur panique qui lui prendrait, les coups, les coups de poings jusqu'à ce que ses jointures soient en sang, les coups de pieds jusqu'à ce que ses orteils et ses genoux fassent mal, puis finalement, les cris que personne n'entendrait ou qui contribueraient peut-être à la mauvaise réputation du cimetière comme lieu hantée. Car atténuée par des mêtre de terre. Puis les pleurs. Pleurerait-il? Ou espérerait-il encore entendre un bruit, que quelqu'un approche, alors il pourrait utiliser ses dernières forces et ses dernières douleurs à crier encore et frapper. Peut-être était-ce le jour? Le matin? Le soir ou la nuit? Alors il penserait peut-être à l'air. Ou c'est la difficulté de respirer qui lui ferait penser s'il était du genre à ne pas penser souvent. Il commencerait à étouffer, à tousser. Il ne resterait qu'une longue et interminable plainte qui s'éteindrait peu à peu. Et, pendant tout ce temps, jamais personne ne penserait à l'aider puisque tous le croient déjà mort. Ou, dans le cas des prêtres Vaudou, on revenait après que tout le monde soit parti et avant que l’enterré manque d’air pour le déterrer. La drogue provoquait non seulement un coma mais aussi la disparition de la volonté. Et de la mémoire. Une fois déterré, l’homme ou la femme, devenu un zombie était sous l’emprise hypnotique du sorcier qui pouvait faire de lui ce qui lui plaisait. On peut imaginer tout le plaisir pour un homme de goût d'avoir sous son emprise une femme sans volonté qui ne se rend compte de rien, n'a aucun souvenir et à qui il peut faire tout ce qu'il veut. On peut aussi ordonner au(x) mort (s) vivant (s) de tuer quelqu’un (ou un certain nombre de personnes) par exemple. Et recruter ses propres disciples dans le meurtre ou le carnage puisque la principale difficulté des adeptes seraient dépassée: l'obéissance absolue et la peur de la mort. Le religion ou la politique peut rendre fanatique, la cupidité aussi mais commander aussi bien que la douve du foi infestant le cerveau d'une fourmi est l'idéal et c'est la Nature dans sa bonté qui y a songé.]
[Revenons à la «grippe». On les avait déterré parce que des gens pas loin avaient entendu les coups de poings ou de pieds du désespéré et la minorité qui ne s’étaient pas enfuis de terreur et avaient prévenus les autorités ou une personne munie d’une pelle – ils devaient avoir l’air crédible en racontant- donc la minorité de cette minorité qui était finalement crue étaient toujours arrivé trop tard. À la suite de cela, les gens inquiets prévoyaient une pierre tombale surmontée d’un petit clocher (avec une petite cloche ou clochette) et reliée par une chaînette à l’intérieur de la tombe. On trouve encore des cimetières de privilégiés munis de ces petits clochetons étranges dont plus personne ne se rappelle l'usage. Ou c'était un long tube de cuivre relié directement à l’intérieur de la tombe comme on en trouvait dans les chambres des maisons de maître pour appeler les domestiques. On pouvait parler et écouter. De cette façon, on pouvait, au besoin, entretenir une conversation entre la personne enterrée et un passant. Le progrès aidant certains se faisaient enterrer avec un téléphone relié à un autre appareil à l’extérieur. ]
ÔTEZ VOTRE CHEMISE.
Croisez les bras sur la poitrine, puis décroisez-les de façon à ce que vos coudes soient pliés et vos mains sur vos épaules. Tirez votre chemise par-dessus votre tête, redressez-vous autant que vous le pourrez (…) et retirez complètement votre chemise.
NOUEZ LE BAS DE VOTRE CHEMISE
La chemise doit former un sac.
METTEZ LA CHEMISE SUR VOTRE TÊTE
Le nœud doit être au-dessus du crâne. De cette manière, la chemise vous évitera d’être étouffé par la terre qui ne manquera pas de vous tomber sur la figure à l’ouverture du cercueil.
CASSEZ LE COUVERCLE
Donnez des coups de pieds dans le couvercle. Un modèle bas de gamme se sera peut-être fendu sous le poids de la terre, vous facilitant (..) la tâche. [Ou vous écrasant et vous empêchant de respirer et de faire tout mouvement comme il arrive souvent aux skieurs prisonniers d’une avalanche.] Écartez les morceaux du couvercle avec les mains et les pieds, et laissez tomber la terre.
AVEC LES MAINS, POUSSEZ LA TERRE VERS VOS PIEDS
Vous devriez avoir un peu de place libre au bout du cercueil, côté pieds. Au moment où la terre dégringole, ne paniquez pas, poussez doucement vers vos pieds, pour remplir cet espace. Lorsqu'il est plein, poussez la terre sur les côtés.
Pensez à toujours respirer lentement et régulièrement. [Ne paniquez pas. Et n’ayez pas trop d’espoir prématurément. Comme on dit : chaque jour suffit sa peine!]
ASSEYEZ-VOUS
Quand vous vous redresserez, la terre viendra automatiquement combler l’espace où vous vous trouviez. Continuez de la pousser et de la tasser partout où il y a de la place, jusqu’à ce que vous puissiez vous lever.
LEVEZ-VOUS
Une fois debout, vous devriez pouvoir pousser la terre qui se trouve encore au-dessus de vous, et faire surface. (…)
[Enfin, vous ferez spontanément ce qui vous viendra à l’esprit. Pas besoin de plus amples détails.]
ON VOUS AURA PRÉVENU
Un cercueil enterré depuis peu sera couvert de terre un peu tassée et relativement facile à déblayer
Sortir d’un cercueil enterré pendant un orage, c’est une autre paire de manche. La terre mouillée est plus compacte et plus lourde, ce qui rend le déblayage à la main pratiquement impossible.¸
Plus le sol est argileux, plus vous aurez de mal à vous en sortir (…)
[Vous êtes foutu.]
[Il y a la situation où on vous recouvre de roches ou de béton. Vous êtes foutu. Ou on vous lapide. Vous êtes foutu. Il était de coutume en Chine d’enterrer vivant des esclaves sous un des coins de la maison. Leur esprit étant censé soutenir l’édifice. On comprend qu’ils devaient être consentents. Sinon, leur vengeance de l’au-delà pouvait compromettre l’architecture de l’édifice. De même lors de la construction de la Grande Muraille, on enterrait dessous à intervalle régulier des gens pour aider spirituellement l’édifice. Ce qui motivait les milliers d'esclaves et de paysans nécessaire à l'ouvrage.]
[Nous étudierons plus tard le cas d’espèce où vous vous faîtes enterré vivant et jeté dans un trou simple. La terre retirée étant ensuite remise en place. Les gens qui vous ont fait ce sale coups sont pressés et stupides, vous avez donc une chance. Généralement – on voit ça dans un des films du Parrain- on vous achève d’une balle ou de quelques coups de pelle à la tête. Il n’y a bien sûr plus d’après. Il est arrivé aussi que des gens réussissent à se creuser un terrier et sortir. Ou on vous recouvre de chaux vive. Chaux en poudre avec de l’eau qui consommera les corps gras (votre corps) très rapidement. Il n’y a bien sûr plus d’après. ]
[Ceci est même arrivé quelques fois lors des exécutions de masse où les gens étaient fusillés à la mitrailleuse puis enterrés en tas dans une fosse commune. Qu'on leur faisait creuser avant. Il y a 2 situations typiques: où on aligne les gens au-desus de la fosse et on les tire en ligne. Difficile d'en réchapper. Ou on les fait descendre en bas, si la fosse est immense, ce qui évite de devoir forcer et faire basculer les corps. Tout en bas, sont les gens. Tout en haut les mitrailleuses. On tire dans le tas. Et on enterre au bulldozer. Quelques-uns ne furent que blessés parce qu’on avait négligé de vérifier leur état d’une balle dans la nuque ou d’un coup de baïonnette dans le ventre. L’empilement des corps peut vous écraser ou vous laissez assez de place pour respirer. Parfois l’empilement des corps étaient si massif et la décomposition suivant avec en plus la pression accumulée de tous ces corps les uns sur les autres faisaient l’effet d’un pressoir et chaque corps s’écrasait de l’épaisseur d’un carton. On a découvert le phénomène lorsqu'on a fait ouvrir ces fosses pour en retirer les corps et les brûler dans un bûcher pour ne laisser aucune trace. Des prisonniers faisaient cette dégoûtante besogne en espérant prolonger leur vie mais comme il ne fallait laisser aucune trace, ils finissaient d'une balle dans la nuque et sur le bûcher avec tous les autres. On comprendra qu'il faut bien sûr s'en sortir avant. ]
[On comprendra qu'il faut donc prendre pour ferme résolution de ne jamais se faire enterrer vivant.]
Scénario Catastrophe. Manuel de Survie : Situations Extrêmes. P. 95. Joshua Piven. David Borgenicht. Éditions 365. [Avec, comme d'habitude des notes de sagesse du professeur Bulle.]*
Image. http://recherche-technologie.wallonie.be/servlet/Repository?IDR=1515
http://recherche-technologie.wallonie.be/fr/particulier/menu/revue-athena/par-numero/classement-par-annee/2006/n-217-janvier-2006/neurologie/dialogue-avec-la-mort.html
Dialogues avec la mort
Neurologie
La mort n'est plus ce qu'elle était. Ou, plus exactement, son concept a évolué avec les progrès technologiques dont a bénéficié la médecine.
Image. La peur d'être enterré vivant fut présente à toutes les époques. En 1896, le comte Karnice-Karnicki, chambellan du tsar de Russie, avait fait breveter et commercialisait un dispositif permettant à une personne qui aurait été inhumée par erreur d'actionner un drapeau et de faire tinter une cloche. Le système était loué quelques jours, puis, quand plus aucun espoir de survie n'était permis, était retiré et placé dans une autre sépulture.