AUTODAFÉ DU CORAN
L'ULTIMATUM DE TERRY JONES EXPIRE EN SILENCE
11 septembre 2010
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AUTODAFÉ DU CORAN
L'ULTIMATUM DE TERRY JONES EXPIRE
10 septembre 2010
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2010/09/10/007-obama-reax-jones.shtml
La confusion règne quant au projet du pasteur Terry Jones de procéder à un autodafé d'exemplaires du Coran à l'occasion du 9e anniversaire des attentats du 11 septembre 2001, une possibilité que redoutent au plus haut point les autorités politiques.
Peu avant 13 h 30, vendredi, le pasteur Jones a donné deux heures à l'imam derrière le projet d'un centre culturel islamique près de Ground Zero, à New York, pour qu'il confirme un changement de site.
Il a déclaré à 15 h 30 n'avoir reçu aucune nouvelle de l'imam Feisal Abdul Rauf.
Cet ultimatum confirme un problème de communication ou d'interprétation entre le pasteur Jones et l'imam qui fait la promotion du centre, qui doit notamment abriter une mosquée.
Jeudi, le pasteur Jones a soutenu avoir eu la promesse que la mosquée allait être construite ailleurs que sur le site prévu.
Il a ensuite annoncé qu'il allait se rendre à New York pour rencontrer l'imam Rauf.
Or l'imam soutient qu'aucune entente de la sorte n'a été conclue, que la construction du centre est toujours sur les rails et qu'il n'est pas prévu qu'il rencontre le pasteur Jones. Il a toutefois précisé qu'il était « prêt à considérer une rencontre avec quiconque est engagé en faveur de la paix »
Plus tôt dans la journée, le pasteur de la petite municipalité floridienne de Gainesville avait répété sur les ondes de la chaîne ABC qu'il n'avait pas l'intention de brûler le Coran, comme il l'avait précédemment annoncé.
Le pasteur avait soutenu la veille qu'il avait abandonné son controversé projet à la suite d'une entente conclue avec un envoyé de l'imam Rauf.
Terry Jones était ensuite revenu sur sa parole peu de temps après, lorsque les responsables du projet de mosquée ont démenti tout accord avec lui.
Vendredi matin, l'imam d'Orlando, Mohammed Musri, qui fait office d'intermédiaire entre le pasteur Jones et le promoteur de New York, a réitéré sur les ondes de la chaîne ABC qu'il n'avait rien promis au pasteur et que ce dernier avait exagéré et déformé ses propos.
Le pasteur fondamentaliste chrétien a provoqué une vague internationale d'indignation en annonçant récemment qu'il brûlerait 200 exemplaires du Coran samedi, pour marquer le 9e anniversaire des attentats du 11 septembre.
Plusieurs solutions ont été proposées ces derniers jours au promoteur pour trouver une issue à cette crise.
L'homme d'affaires milliardaire Donald Trump a même offert d'acheter le site du centre islamique, en payant jusqu'à 25 % de plus que le prix initial, pour mettre fin à la controverse. On lui a toutefois répondu que l'endroit n'était pas à vendre.
UN PROJET CONTRAIRE AUX VALEURS AMÉRICAINES, SELON OBAMA
Le président américain Barack Obama a déclaré vendredi que les États-Unis n'étaient pas en guerre contre l'islam, mais bien contre les groupes terroristes qui ont attaqué le pays et qui complotent pour le refaire.
Questionné sur l'affaire Terry Jones au cours d'un point de presse, le président a répondu qu'il espérait que le pasteur de Floride renonce définitivement à brûler des exemplaires du Coran.
« L'idée qu'on veuille brûler le livre sacré de la religion de quelqu'un d'autre est contraire aux valeurs fondamentales de ce pays »,
a déclaré Barack Obama.
« Mon souhait est que cette personne [Terry Jones] médite sur cette question et renonce à cette idée »,
a-t-il ajouté.
Quant à l'impact international de cette affaire, le président Obama estime qu'elle ne peut que mettre en danger inutilement les Américains et les Américaines qui servent leur pays à l'étranger.
« À l'ère d'Internet, c'est le genre de chose qui peut causer de profonds dommages dans le monde. C'est pourquoi nous prenons la chose très au sérieux »,
a conclu Barack Obama.
MANIFESTATIONS HOULEUSES EN AFGHANISTAN
Le projet du pasteur Terry Jones a soulevé la colère dans plusieurs villes d'Afghanistan dont à Kaboul, où des manifestants sont descendus dans les rues.
Chose certaine, l'affaire a eu de sérieuses répercussions dans le monde musulman.
Vendredi, un homme a été tué par les forces de l'OTAN dans le nord de l'Afghanistan au cours d'une manifestation contre le projet du pasteur Jones.
L'incident est survenu à Fayzabad, dans la province de Badakhshan lorsque les forces de l'Alliance ont ouvert le feu pour repousser les assauts d'une foule en colère contre leur base.
Selon un porte-parole du gouverneur de la province du Badakhshan, la foule, estimée à plus de 10 000 personnes, s'est rassemblée dans les rues de la ville après la prière du vendredi qui marquait la fin du jeûne du ramadan.
Les manifestants se seraient ensuite dirigés vers une base de l'OTAN sous contrôle allemand pour y exprimer leur frustration.
Les militaires de l'OTAN auraient essuyé des jets de pierre et des mouvements hostiles de la foule.
Des soldats auraient ouvert le feu pour défendre leur position, tuant l'un des manifestants, rapporte l'agence Reuters.
Interrogé sur cet incident, un porte-parole de la Force internationale de sécurité en Afghanistan (ISAF) s'est contenté de déclarer qu'une enquête était en cours sur cet événement.
DES ANTÉCÉDENTS EN ALLEMAGNE
Originaire du Missouri, Terry Jones a vécu de nombreuses années à Cologne, en Allemagne, où il a fondé en 1981 la Christliche Gemeinde Köln (CKG), une communauté religieuse chrétienne fondamentaliste. Selon le site Internet du magazine Der Spiegel, Terry Jones et sa femme dirigeaient la communauté d'une main de fer.
Affirmant être investi d'une mission de Dieu, Jones entretenait un climat de peur et de contrôle dans sa communauté de 800 à 1000 membres.
Toujours selon Der Spiegel, le pasteur aux positions anti-islam bien arrêtées exerçait une pression particulièrement forte sur ses disciples lorsqu'il leur réclamait de l'argent.
[Surprenant!?]
Dépassés par le radicalisme et le discours islamophobe du pasteur Jones et de sa femme Sylvia, les membres de la Christliche Gemeinde Köln ont expulsé le couple en 2008.
Selon un responsable de la CGK, Terry Jones était aussi soupçonné d'avoir commis des irrégularités financières, rapporte Spiegelonline.
C'est à son retour d'Allemagne qu'il a pris la direction de la Dove World Outreach Center, en Floride.
Radio-Canada.ca avec Agence France Presse, Associated Press et Reuters
Il y a 7 ans
