DONNÉES HISTORIQUES
http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/Asie/israel-2histoire.htm
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5.3 La poigne forte
De plus, l’élection d’Ariel Sharon au poste de premier ministre — le «faucon» qui a entraîné Israël dans une guerre interminable avec le Liban, qui a été mêlé au massacre de 800 réfugiés dans les camps de Saba et Chatila, qui a fait construire des villes juives en Cisjordanie — ne pouvait que radicaliser Juifs et Palestiniens.
En Israël, il existe une théorie de la «poigne forte», selon laquelle les gouvernements de droite, avec leur discours musclé et intransigeant, sont les plus aptes à pouvoir apporter la paix dans ce pays.
Cependant, le principe de «la sécurité d’abord, la paix ensuite» peut avoir pour effet de modifier profondément les règles du jeu, de telle sorte que les risques d’explosion deviennent plus élevés que les chances de paix.
En effet, l'ancien premier ministre Ariel Sharon a refusé de reprendre les négociations là où elles s’étaient arrêtés avec le gouvernement d’Ehoud Barak (1998-2000). Il croyait que sa mission était de garantir la sécurité de l'État d'Israël et de liquider les terroristes (arabes).
Mais dès qu'il liquidait un réseau, il en apparaissait un autre.
Selon beaucoup d'observateurs, Sharon était convaincu qu'il possédait la vérité et il n'écoutait personne. Arafat faisait de même! Le Hamas également!
De leur côté, les Américains, qui connaissent bien l’histoire de l’État d’Israël — dont l’expansion des colonies juives et la sauvagerie des colons — et l’ont toujours appuyé aveuglément depuis cinquante ans, préfèrent ignorer les faits, car ils n’ont, sauf erreur, jamais fait quelque effort que ce soit pour défendre les droits humains des Palestiniens.
La raison paraît évidente: toute intervention effective des États-Unis signifie non seulement des pressions exercées sur Israël, mais surtout aller à l’encontre du puissant lobby juif dont l'influence est prépondérante au Congrès américain.
5.4 L'effondrement du processus de paix
Depuis le 29 septembre 2000, les relations israélo-palestiniennes sont entrées dans une phase d'effondrement du processus de paix. La deuxième Intifada palestinienne a éclaté en laissant les deux parties profondément ébranlées et en menant à la débâcle toute négociation sur le statut permanent de la Palestine.
La répression israélienne a atteint des sommets avec des attaques aériennes et terrestres, utilisant missiles, chars et avions de combat.
Le premier ministre Sharon avait même traité le leader Yasser Arafat «d'assassin, de chef terroriste et d'ennemi farouche», pendant que les ministres extrémistes appelaient ouvertement à la «liquidation» du président palestinien.
L’objectif d’Israël semblait évident; il s’agissait d’abord d’affaiblir le président palestinien et ensuite de lui imposer (ou à son éventuel successeur) un accord de longue durée rêvée: non pas la paix, mais une situation temporaire destinée à durer indéfiniment, parce que les Palestiniens «n’auront pas d’autres choix», selon Ariel Sharon.
L'ancien premier ministre d'Israël espérait ainsi, après s'être débarrassé de l'Autorité palestinienne et de Yasser Arafat, faire accepter sa «solution à long terme» qu'il préconisait depuis 1998: quelques «bantoustans» palestiniens autogérés, enserrés dans un carcan de colonies juives, dont le réseau n'a cessé de s'étendre depuis la signature des accords d'Oslo de 1993.
Ces colonies juives sont le «cancer de la Palestine» et elles sont au cœur du conflit israélo-palestinien.
Les Nations unies les considèrent illégales et les Palestiniens ragent de voir leur futur État indépendant se rétrécir à mesure que s'élèvent de nouvelles implantations occupées par des «extrémistes juifs».
C'est exactement ce que veut Israël, c'est-à-dire s'organiser pour que les Palestiniens gèrent éventuellement leurs propres affaires, sans aucune forme de souveraineté.
On peut se demander pourquoi un Israélien accepte d'habiter au cœur d'un territoire arabe et musulman, dans une enclave protégée par des soldats, des barbelés et des murs de béton.
Pour des motifs à la fois religieux, politiques et expansionnistes où le fanatisme religieux n'est jamais très loin.
Sur le terrain, l'armée israélienne utilise tous les moyens de répression, tels que blindés, hélicoptères et même des F-16, ainsi qu'un blocus sévère, pour écraser les Palestiniens.
Comme le souligne l'historien israélien Zeev Sternhell: «Seul un esprit malade peut espérer que l'occupation des territoires entraîne la fin de la guérilla et de la terreur.»
Comment stopper ce cycle infernal? Les Palestiniens comme les Israéliens regardent du côté des États-Unis, mais le président américain (alors George W. Bush) ne semblait pas trop s’émouvoir. L'un des proches conseillers du président aurait déclaré: «Laissez-les saigner ("Let them bleed"), au bout d'un moment, ils deviendront plus raisonnables.»
Puis George W. Bush a trouvé le moyen de qualifier Ariel Sharon d'«homme de paix».
Pour les Arabes du monde entier, Sharon était considéré comme un «criminel de guerre» au même titre que Slobodan Milosevic au Kosovo. Ils se sont demandé pourquoi l'ex-président de la Yougoslavie avait été traduit devant le Tribunal international, et pas Sharon! L’échec des accords d’Oslo pour le monde arabe semble avoir été ressenti comme une catastrophe bien plus apocalyptique que la destruction, le 11 septembre 2001, des tours jumelles du World Trade Center pour les Américains et le reste du monde.
5.5 Le Hamas au pouvoir
De leur côté, les nombreux attentats terroristes des Palestiniens révoltés exercent à long terme une action déstabilisante sur la population israélienne qui peut de moins en moins les comprendre tout en braquant les dirigeants israéliens dans une politique consistant à taxer tous les Arabes et les musulmans de «terroristes».
Pour les Juifs, Arafat était un leader corrompu dont l'ego a cloué le cercueil du processus de paix. Bref, on est entre humains!
Avec le retrait de la vie politique d'Ariel Sharon en raison d'une grave hémorragie cérébrale (4 janvier 2006) dont il a été victime, la donne a forcément changé en Israël.
Même le parti qu'il a fondé, le Kadima, est remis en question, ce qui accentue l'incertitude au Proche-Orient, déjà alimentée par les doutes sur la tenue des législatives du 25 janvier 2006 dans les territoires palestiniens.
Or, contre toute attente, ce n'est pas le parti d'Arafat (le Fatah) qui a remporté les élections, mais le Hamas, le parti islamiste plus radical.
C'est justement parce que le Fatah de Yasser Arafat, dont Mahmoud Abbas a hérité, était corrompu jusqu'à l'os que les Palestiniens de Gaza (les Gazaouis) ont voté pour le Hamas qui, parallèlement à ses activités terroristes, s'était implanté dans la population grâce à des organisations caritatives.
Cette victoire a encore modifié la politique au Proche-Orient. La reprise d'éventuels pourparlers de paix avec Israël est apparue encore plus improbable, car le Hamas demeure voué à la lutte armée et prône toujours la destruction de l'État d'Israël.
La bande de Gaza est devenue une rampe de lancement contre l'État hébreu!
Dans ce petit territoire que se disputent les Israéliens et les Palestiniens, les morts vont continuer de s'accumuler de décennie en décennie.
Les affrontements meurtriers qui se produisent chaque jour depuis le mois de septembre 2000 rendent quasiment impossible le règlement du plus ancien conflit ouvert de la planète.
5.6 Le mur de Sécurité
Comme si la situation n'était pas encore assez sombre, les autorités israéliennes ont érigé en 2004 le «mur de Sécurité» destiné à «protéger l’État hébreu et les colonies juives de Cisjordanie», ce qui a eu pour effet d'annexer une zone de 975 kilomètres carrés, grignotant encore le territoire palestinien.
L'ONU a condamné le geste d'Israël, de même que la la Cour internationale de justice de La Haye.
Dorénavant, les habitants de Cisjordanie et de Gaza seront enfermés derrière des clôtures, des miradors et des caméras de surveillance, et deviendront les «citoyens de l’Autorité Palestinienne».
La carte de gauche reproduit approximativement le «mur de Sécurité» (en bleu); les zones en rose montrent la partie de la Cisjordanie qui restera sous occupation militaire israélienne. Les zones en jaune (Cisjordanie palestinienne) demeurent toujours haute surveillance de l'armée israélienne.
Le mur suit des lignes sinueuses afin d'enclaver le plus possible de colonies juives en Cisjordanie: la plupart des colonies doivent rester du côté occidental du Mur de façon à ce qu'elles soient éventuellement annexées à Israël.
C'est aujourd'hui la plus grande prison à ciel ouvert de la planète!
On en est rendu à croire qu'Israël veut rendre la vie des Palestiniens tellement insupportable qu'ils finiront par vouloir d'eux-mêmes quitter leur terre.
Les Palestiniens parlent de cette «clôture» ou «barrière» comme du «mur de séparation raciale» ("jidar al-fasl al-'unsuri").
En construisant ce mur, le gouvernement israélien étend encore davantage ses colonies sur la base du principe selon lequel «ce qui est construit aujourd'hui, nous le garderons demain».
Bien qu'elles soient contraires à la loi internationale, y compris à des dizaines de résolutions des Nations Unies, il n'existe aucun mécanisme pour empêcher ce genre d'entreprise.
Si pour les Israéliens, l'unique objectif du mur est la sécurité des citoyens israéliens, il n'en est pas ainsi pour les Palestiniens: c'est une stratégie manifeste pour annexer une partie de la Cisjordanie, celle contenant la quasi-totalité des colons juifs, ce qui ferait encore reculer les frontières d'un hypothétique État palestinien.
Le 7 mars 2001, le gouvernement d’Ariel Sharon présentait son programme qui n’augurait rien de bon pour les Palestiniens. En effet, cette coalition gouvernementale d’union nationale, présentée comme «modérée», a fait table rase des acquis des négociations antérieures et a tourné le dos à l'idée même d'accord définitif. Non seulement, le gouvernement israélien a refusé toute concession sur un nouveau retrait de l'armée israélienne comme sur Jérusalem et sur les réfugiés, mais il prétend toujours imposer aux Palestiniens le statu quo actuel.
Au lendemain des attentats du World Trade Center, le premier ministre israélien, Ariel Sharon, a saisi l’occasion et en a profité pour envahir, détruire et supprimer l’Intifada, pendant que les Américains étaient trop occupés avec les terroristes et Oussama ben Laden.
5.7 La montée de l'extrême-droite
Les élections israéliennes de février 2009 ont vu la montée d'un parti d'extrême-droite, d'idéologie néo-nazie, le Parti Israel Beitenou («Israël notre maison») dirigé par l'ultranationaliste d'origine russo-moldave Avigdor Lieberman, qui prône la suppression des droits civils des Arabes israéliens, l'expulsion des Palestiniens de Galilée et le nettoyage ethnique des Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza, afin de favoriser les colonies juives tout en confinant les Palestiniens dans des «réserves», sortes de «bantoustans» qu'on trouvait du temps de l'apartheid en Afrique du Sud.
Pour l’historien israélien Zeev Sternell, spécialiste du fascisme européen: «Lieberman est le plus dangereux politicien de notre histoire.»
Comme si ce n'était pas suffisant, Avigdor Lieberman est devenu ministre des Affaires étrangères de son pays, sous la gouverne du nouveau premier ministre Benjamin Netanyahu.
Lieberman préconise ouvertement l'expulsion des Arabes israéliens pour créer un État juif ethniquement homogène.
En tant que ministre des Affaires étrangères, il a déclaré: «Je veux sauver Israël. Cet État a besoin d'un propriétaire et d'un patron, car nous sommes dans la situation shakespearienne de "to be or not to be".»
Et son idéologie est déjà très fortement acceptée en Israël. Il s'agit d'une politique sournoise : ce n'est plus nécessaire d'entreprendre des actions violentes ni d'envoyer des chars dans les «territoires»; il suffit de poursuivre les «implantations» de colonies juives, sans tambour ni trompette, lesquelles colonies morcelleront de plus en plus l'espace vital palestinien.
Cette idéologie politique reflète maintenant en grande partie la mentalité des jeunes du pays et, dans l'ensemble, elle reçoit l'approbation de la majorité de la population.
On peut croire aussi qu'il s'agit là du résultat d'un endoctrinement efficace destiné à endormir les Israéliens.
Bref, tous ces événements n'annoncent rien de bon pour l'avenir immédiat de cette région du monde.
C'est le terrorisme d'un côté (pour les Arabes), la sécurité de l'autre (pour Israël).
On tourne en rond, comme un chat qui mord sa queue! Mais la guerre continue sûrement de profiter à quelqu'un... depuis plus de soixante ans qu'elle dure! C'est pourquoi personne dans ce pays ne souhaite trouver une solution au conflit!
6 Les points litigieux du conflit
Les enjeux demeurent considérables, tant pour les Israéliens que pour les Palestiniens. Il y va de la survie des deux peuples. Or, les points litigieux sont importants et concernent l’entité palestinienne, les frontières politiques, le sort des colonies juives, le sort des réfugiés de 1948 et le statut de Jérusalem-Est.
L’entité palestinienne: Israël accepte théoriquement la création d’une entité palestinienne — et même un État — constituée de parcelles sans continuité territoriale à Gaza et en Cisjordanie, mais réclame sa «démilitarisation», un contrôle de son espace aérien et de la vallée du Jourdain, bref un mini-État (ou un semblant d'État) au pouvoir partiel dans les domaines de la défense, des affaires étrangères, de l'économie, de l'eau, etc.
Autrement dit, le gouvernement veut imposer aux Palestiniens une sorte de «bantoustan» qui n’aura aucune légitimité à long terme.
Cependant, les Palestiniens, pour leur part, veulent créer un véritable État souverain, sans aucune restriction, et viable au plan économique.
En fait, Israël voudrait bien perpétuer indéfiniment le régime d’autonomie actuellement en vigueur, alors que l’Autorité palestinienne a toutes les apparences d’un État, sans en avoir les compétences.
Dans l'état actuel des choses, les Palestiniens sont très loin d'obtenir un État et le gouvernement israélien leur a même fait savoir qu'ils ne l'auront pas.
Les frontières: Israël exclut un retour aux frontières politiques de juin 1967 qu’exigent les Palestiniens et veut annexer les zones de Cisjordanie où ont été construites les principales colonies juives de peuplement.
Les Israéliens craignent que la Cisjordanie deviennent comme Gaza et soient sous l'emprise du Hamas.
Le fait que cette région soit sous le contrôle d'un leader modéré, Mahmoud Abbas, n'offre pas de garantie solide, car l'Autorité palestinienne est un gouvernement faible qui pourrait bien être renversé par des éléments extrémistes.
Pour la majorité des Israéliens, céder la Cisjordanie est devenu un trop gros risque.
Les colonies juives: Israël veut annexer les grands blocs de colonies où vivent près de 80 % des quelque 200 000 colons implantés en Cisjordanie, ce qui représente 20 % des terres saisies aux Palestiniens; seules les colonies isolées seraient évacuées.
Les Palestiniens, pour leur part, demandent que toutes les colonies, au nombre d’environ 150, soient démantelées ou placées sous la souveraineté du futur État palestinien.
Or, Israël n'acceptera jamais de se retirer des territoires occupés, de démanteler ses colonies, en plus de recevoir des millions de réfugiés.
Le but est de rendre non viable tout futur État palestinien.
Les réfugiés de 1948:
Les Palestiniens veulent que l’État hébreu admette la responsabilité du problème des réfugiés et reconnaisse le «droit de retour» aux trois millions et demi de ces réfugiés établis dans les territoires occupés, en Jordanie, en Syrie et un demi-million au Liban.
Israël est opposé à tout retour en masse des réfugiés qui transformerait «l’État juif» en un «État binational».
Il propose leur indemnisation par la communauté internationale et admet le retour en Israël de quelques milliers d’entre eux dans le cadre du «regroupement des familles».
Bref, l’immense majorité des réfugiés palestiniens devrait définitivement rester dans les pays voisins.
Pour Israël, c'est le futur État palestinien qui devrait accueillir les réfugiés désirant bénéficier d'un droit de retour.
Le statut de Jérusalem: Israël, qui a annexé la partie orientale de la ville (Jérusalem-Est) en 1967 et y a installé plus de 180 000 de ses ressortissants, refuse de façon catégorique que la Ville sainte soit coupée à nouveau en deux et prétend que «Jérusalem restera à jamais unifiée sous sa souveraineté et capitale éternelle de l’État hébreu», sur laquelle les Palestiniens n'auraient aucun droit de souveraineté.
Quant aux Palestiniens, ils exigent que Jérusalem-Est devienne la capitale de leur futur État.
D’ailleurs, Yasser Arafat, alors qu'il était président de l’Autorité palestinienne, avait déclaré: «Le dirigeant arabe qui abandonnerait Jérusalem n’est pas encore né.»
Pour le moment, Israël voudrait non seulement éviter tout partage de son sol, mais aussi éliminer toute trace de Palestiniens.
De leur côté, beaucoup de Palestiniens sont convaincus que les Juifs sont des étrangers imposés par l'Occident en terre arabe et qu'ils doivent être chassés du Proche-Orient.
Si les Palestiniens avaient accepté de liquider leurs terroristes, en échange d'un État, l'ancien leader Arafat aurait risqué la guerre civile chez lui.
Si Israël avait accepté un État palestinien et avait rendu les territoires occupés, l'ancien premier ministre Sharon aurait dû affronter une guerre civile chez lui.
En tout cas, les interventions militaires israéliennes n'ont pas mis un terme au terrorisme palestinien!
Pourtant, il reste bien trois solutions:
1) continuer à occuper le territoire palestinien, et les pires violences continueront des deux côtés;
2) négocier pour permettre l’existence de deux États indépendants et libres;
3) créer un État unitaire géré entièrement par un nouvel État d'Israël en sacrifiant son caractère juif.
La solution du conflit israélo-palestinien exige plus que des mesures antiterroristes!
Dans l'état actuel des choses et compte tenu des piètres résultats, l'éternelle impasse israélo-palestinienne laisse croire que tous les intervenants impliqués sont de formidables incompétents, voire des individus complètement stupides.
Au contraire, on peut croire aussi qu'ils sont passablement intelligents et qu'ils ont surtout de très grands intérêts à perpétuer le conflit.
D'un côté, on a affaire à une force occupante qui bafoue en toute impunité le droit international depuis quarante ans: l'État d'Israël se contrefiche des civils lorsqu'il «se défend».
De l'autre, on trouve des leaders palestiniens corrompus et/ou fanatisés par des actions autodestructrices.
Résultat: plus d'un demi-siècle d'immobilisme! La situation est continuellement bloquée par un dialogue de sourds, qui entraîne des attentats suivis de répressions, tandis que la religion sert de prétexte pour exercer la loi du talion.
On sait, depuis l'Antiquité, que la guerre profite toujours à quelqu'un!
Plus le Hamas persiste à vouloir détruire Israël, plus les Israéliens sont sur le pied de guerre. Plus les Israéliens tuent des Palestiniens, plus ceux-ci se radicalisent.
En conséquence, les citoyens israéliens ont tendance à donner le pouvoir aux représentants de la droite intégriste, alors que les Palestiniens vont resserrer les rangs autour de leurs leaders les plus radicaux.
En réalité, tout dans ce conflit est une question de pouvoir entre roitelets : celui des dirigeants israéliens et celui des dirigeants palestiniens. C'est un pouvoir de caciques sur des populations muselées, tant israéliennes que palestiniennes.
En somme, aucune solution au conflit israélo-palestinien ne pourra provenir ni des Israéliens ni des Palestiniens.
Seul un gouvernement américain, soumis à des pressions de plus en plus intenses, pourrait éventuellement forcer un règlement au Proche-Orient, indépendamment des objections israéliennes.
Mais déjà le nouveau président américain, Barack Obama, s'est heurté à l'intransigeance du gouvernement israélien de Netanyahu sur la question de la création d'un État palestinien.
Et les Israéliens ne semblent pas vouloir se faire dicteur leur conduite par le président américain.
Et, pour toutes sortes de raisons politiques et morales, les États-Unis ne pourront pas laisser tomber Israël!
Quoi qu'il en soit, la communauté internationale doit à tout prix s'occuper de soigner la «plaie» que constitue le conflit israélo-palestinien et qui empoisonne le corps entier de l'humanité.
Solutionner le conflit israélo-palestinien suppose des compromis douloureux de la part des deux belligérants, mais l'absence de solution risque d'être plus douloureuse encore.
Mais, avant d'en arriver là, les petits caciques en profitent. C'est tout ce qui compte dans un pays devenu ingouvernable, alors que tout parti politique au pouvoir doit composer avec une foule de petits partis d'extrême-droite.