6 mai 2011
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2011/05/06/001-laden-zawahiri-argent.shtml
Le centre de surveillance des sites islamistes SITE affirme qu'Al-Qaïda confirme la mort d'Oussama ben Laden dans un communiqué diffusé vendredi sur des forums voués au djihad dans Internet.
« Al Qaïda a publié le 6 mai 2011 une déclaration sur des forums djihadistes confirmant la mort de son chef, Oussama ben Laden », écrit SITE.
Selon SITE, l'organisation annonce en outre qu'il diffusera « prochainement » un enregistrement sonore réalisé par Oussama Ben Laden une semaine avant sa mort.
Al-Qaïda jure par ailleurs de venger la mort de son leader, qu'il qualifie de malédiction « qui poursuivra les Américains et leurs agents » et de poursuivre sa lutte.
L'organisation exhorte les Pakistanais à se soulever contre leur gouvernement pour « nettoyer » leur pays de « la honte » qui rejaillit sur lui.
DIVISION AU SEIN D'AL-QAÏDA
La confirmation de la nébuleuse terroriste survient au moment où des informations contradictoires au sujet de l'influence du fondateur d'Al-Qaïda font surface dans les médias.
Ainsi, selon des sources au sein des services secrets pakistanais, Oussama ben Laden avait des problèmes d'argent, et cela avait contribué à sa marginalisation dans l'organisation, qui s'est conséquemment divisée en deux factions.
Selon une source du Wall Street Journal, Ben Laden et Ayman Al-Zawahiri, le présumé numéro deux de l'organisation, se sont « séparés il y a environ six ans ».
Al-Zawahiri est le successeur présumé de Ben Laden à la tête d'Al-Qaïda.
Selon cette source, Oussama ben Laden a été marginalisé parce qu'il ne disposait plus des fonds nécessaires pour soutenir les opérations d'Al-Qaïda et que sa popularité au sein de l'organisation était en baisse.
Le Wall Street Journal avance que les tensions entre les deux hommes se sont développées en 2005, en raison des tactiques particulièrement sanglantes utilisées par la filiale du groupe en Irak, dirigée à l'époque par Abou Moussab Al-Zarqawi.
Ben Laden et la plupart des dirigeants d'Al-Qaïda étaient « dégoutés » par les méthodes d'Al-Zarqawi, soutient le quotidien américain.
Le Wall Street Journal indique qu'une lettre d'Ayman Al-Zawahiri trouvée lors de l'opération américaine qui s'est soldée par la mort d'Al-Zarqawi montre que le présumé numéro deux d'Al-Qaïda dénonçait l'hérésie chiite et « réprimandait gentiment » Ben Laden.
Associated Press diffuse des informations semblables, en s'appuyant sur des témoignages fournis par deux journalistes pakistanais qui ont assisté à une séance d'information des services de renseignement jeudi.
Ces deux journalistes, qui refusent que leur nom soit divulgué, soutiennent qu'ils se sont aussi fait dire que Ben Laden avait des problèmes financiers, que l'organisation était divisée, et que la faction la plus importante était celle d'Al-Zawahiri.
Les journalistes admettent que la source qui a fourni ces informations n'a pas dit comment les services secrets pakistanais en seraient arrivés à cette conclusion.
Un responsable américain du contre-terrorisme a déclaré au Wall Street Journal qu'il n'a jamais entendu parler de division entre les deux hommes.
Une autre source américaine du journal soutient cependant que les États-Unis ont des preuves solides selon lesquelles Ben Laden avait des problèmes financiers.
Ces informations des sources pakistanaises sont distillées au moment où l'agence de renseignement pakistanaise, connue sous l'acronyme ISI, est montrée du doigt par de nombreux politiciens américains pour son incapacité à localiser le fondateur d'Al-Qaïda.
UNE DES ÉPOUSES DE BEN LADEN PARLE
L'une des trois femmes qui se trouvaient avec Oussama Ben Laden dans le complexe d'Abbottabad où il a été tué dimanche soutient qu'elle y a vécu pendant six ans, sans jamais quitter l'étage où elle se trouvait, selon ce qu'a déclaré un responsable des services secrets pakistanais à Associated Press.
La femme d'origine yéménite, Amal Ahmed Abdullfattah, est toujours soumise [?] à un interrogatoire. [?]
Elle a été arrêtée par les forces de sécurité pakistanaises dans le complexe où a eu lieu le raid.
Huit ou neuf enfants se trouvaient aussi sur place lorsque les forces pakistanaises sont arrivées.
Trois cadavres ont aussi été découverts.
Un responsable pakistanais affirme que la CIA n'a pas accès aux trois femmes de Ben Laden, [?] dont les témoignages pourraient jeter un nouvel éclairage sur ce qui s'est passé dans le complexe d'Abbottabad au cours des six dernières années en général, et le 3 mai en particulier.
UNE AUTRE VERSION DES FAITS
L'administration Obama a plutôt affirmé, jeudi, que les éléments d'information glanés dans le complexe où Ben Laden vivait montrent qu'il était toujours activement impliqué dans les activités d'Al-Qaïda, à tout le moins jusqu'en février 2010.
Selon l'administration Obama, Al-Qaïda projetait il y a quelques mois des actes terroristes ciblant le réseau ferroviaire américain, pour marquer à sa façon le 10e anniversaire des attentats du 11 septembre 2001.
En février 2010, l'organisation terroriste « aurait envisagé de mener des opérations terroristes contre des trains à des endroits non spécifiés aux États-Unis », soutient le département de la Sécurité intérieure.
Al-Qaïda « envisageait de faire basculer un train en jouant sur les rails de façon à ce que le train tombe soit du haut d'une vallée, soit d'un pont », ajoute le document obtenu par l'AFP.
Selon le département de la Sécurité intérieure, Al-Qaïda mentionnait « qu'une attaque visant à faire basculer un train ne fonctionnera qu'une seule fois, car cela sera repéré ».
L'organisation islamiste aurait également « remarqué que les wagons plus récents disposaient de leur propre système de freinage », ce qui pourrait mener à faire dérailler le train sans qu'il tombe nécessairement sur le côté.
Observant un « certain niveau d'organisation », les autorités américaines se font toutefois rassurantes, concluant qu'il n'y a « aucune information de menace imminente sur le secteur ferroviaire américain ».
De telles informations « sont souvent trompeuses ou inexactes en raison de l'évolution rapide de la situation »,
précise le département américain.
Pas moins de 5 ordinateurs, 10 disques durs et 100 dispositifs de stockage ont été saisis dimanche lors de l'opération qui s'est conclue par la mort de Ben Laden.
Les responsables américains croient que ce matériel pourrait fournir des informations cruciales et mener à d'autres membres actifs d'Al-Qaïda, dont Ayman Al-Zawairi.
« Nous avons beaucoup d'informations sur lui »,
affirme au Washington Post Mike Rodgers, qui dirige la commission du renseignement de la Chambre des représentants.
« Je ne peux pas dire que c'est imminent, mais je crois que nous le pistons de près ».
Radio-Canada.ca avec Agence France Presse, Associated Press et Wall Street Journal
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Photo. http://www.radio-canada.ca/emissions/infoman/saison11/post/ph_tasse.benladen_040511.JPG
http://www.radio-canada.ca/emissions/infoman/saison11/blogue.asp?emi=154&archives=toutes